JOURNAL D'YPFtESET BE L'ARRONDISSEMENT
COMMENT ON CFREDERIC.
YPRES, Bimaaahe»
PRËlilÈBE ATOE. X« 19,
12 juillet i$êi,
Le Journal parait le dimanche de chaque semaine.
Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensée.
YPRES, 19 jatl'et 1863.
LE DISCOLUS DE M. DUBOIS-TIIOM
ïti lol &ui* l'ènseignement primaire.
II n'y a, il ne peut y avoir qu'une seule opinion
sur ie discours par lequel M. Dubois-Thorn, le nou
veau gouverneur du Brabant, vient d'ouvrir Ia ses
sion du conseil provincial a Bruxelles.
Ce discours est une maladresse ou une trahison.
Une maladresse, si M. Dubois n'a pas compris que,
dans les circonstances actuelles, au lendemain d'une
reconciliation qui a coüté taut d'efforts et dont les
liens sont a peine scellés, 1'apalogie publique, offi-
cielle de la loi de 1842 pouvait devenir un nouveau
sujet de discorde au sein du libéralisme et nous re-
jeter dans nos anciennes divisions.
Une trahison, si le nouveau gouverneur du Bra
bant, peu rassuré sur l'existence du cabinet liberal
actuel, a eherché a s'assurer d'avance les sympa
thies du ministère futur.
Permis a M. Dubois de trouver la loi de 1842 par-
faite, irréprochable, mais il n'a pu ignorer que la
secularisation complete, absolue, de l'enseignement
primaire est inscriteen tête du programme formulé
par le Congrès libéral de 1846 et qu'en proclamant,
comme il l'a fait, la nécessité de l'enseignement re-
ligieux donné dans l'éeole par le prêtre, a titre
d'autorité, il ailait soulever contre lui les senti
ments de tous ceux qui ont eonservé le respect de
cette grande assemblée d'oü est sortie la eharte
du libéralisme beige.
Ah, nous comprenons que certains libéraux, ef-
frayés des dangers d'une lutte avec le clergé sur le
terrain de l'enseignement primaire, reeulent devant
l'application immédiate des principes affirmés par
le' congrès libéral et désirent le maintien provisoire
de la loi aetuelle. Nous-mêmes, nous disions na-
guère, a cette même place, que, dans l'intérêt du
maintien de l'union nouvellement proclamée, il se-
rait peut-être dangereux de faire violence aux con
victions de ceux de nos amis qui ne partagent pas
notre foi dans ia force de nos principes communs.
Mais, qu'un homme revêtu de fonctions politiques
Aux électeurs de Varrondissement d'Ypres.
Eleeteurs,
Au 9 juin prochain, il vous, incombera de faire un ehoix d'oü
dépendra le bonheur de la patrie.
Ne voos laissez done, bercer ni endormir par la servile gent
minis térielle qui veut, il l'aide de grossiers measonges et de
chimériques promesses vous metlre, comme on dit, dans le
sae: ou bien si vous ne dansez comme elle siffie, vous con-
traindre par la menace et la peur en vous montrant ses ISches
et débiles poings.
Peséz vous-mème vos propres intéréts comme propriétaires,
comme chefs de families chrétiennes, comme Beiges calho-
iiqnes. Ne votez point avec d'tmpies libéraux, car, votantavec
eux vous vous rendriez complices des efforts hos tiles qu'ils
dirigent contre l'Eglise et la patrie. Voter avec eux c'est, leur
prefer main-forte et justifier le proverbe qui se ressemble
«'assemble.
Et quels sont done ces hommes qui sous le nom de libéraux
cherchent- a acheter votre suffrage et en même temps votre
conscience au profit de leur impiété?
Depuis que l'Eglise est Eglise, elle porte invariablement Se
nom d'Eglise catholique; mais depuis les »v;n siècles qu'elle
importances, parlant au nom d'un ministère libéral,
se pose publiquement, offieiellement, en apologiste
des principes de cette détestable loi de 1842, voila
qui est par trop fort!
On ne sait, en vérité, ce qu'il faut admirer le plus
dans ce discours, de son audace ou de sa niaiserie.
Chez nous, dit M. Dubois, la séparation de l'Etat
et de l'Eglise n'est pas absolite. Ce qui est absolu,
c'est leur indépendance réciproque. Comme si
la séparation de l'Eglise et de l'Etat n'était pas elle-
même la condition première de leur indépendance
réciproque! La loi de 4842 est une oeuvre de transac
tion, ajoute-t-il, et il faut lui apprendre que la
transaction est un contrat et que les contrats, en
liant les parties vis-a-vis l'une de l'autre, out préci-
sément pour effet de leur enlever une partie de leur
indépendance respective
La preuve, pour M. le gouverneur du Brabant, cjue
la séparation n'est pas compléte, c'est que la Con
stitution met aux frais de l'Etat les traitements des
ministres du eulte.
Ainsi donc, paree que nouspayons les prêtres pour
dire ia messe et administrer les sacrements aux
fidèles, il faut que nous leur reconnaissions le droit
d'intervenir, comme autorité," dans l'enseignement
de l'Etat. Mais que leur répondrez-vous done, a ces
prêtres, quand ils viendront, au même titre, vous
sommer dc leur faire une place officielle dans les
bureaux de bienfaisance et dans les conseils de fa-
brique? Vous trouvez, dans la Constitution une
exception, une seule, au grand principe de la sépa
ration de l'Eglise et de l'Etat et de cette exception,
vous faites une règle générale qui autorise et légi-
timeles prétentions les plus outrecuidantes de nos-
adversaires
Mais, et ceci est plus curieux, il n'y a pas que
cette exception, d'après M. le gouverneur du Bra
bant. Ici, il faut citer textuelïement, la chose en
vaut la peine Si l'Eglise était, dit M. Dubois, en-
tièrement en dehors de l'Etat, comment pourrait-
on expliquerees nombreux temples élevés a l'aide
des deniers publics et ces subsides prodigués
sous. toutes les formes pour les néeessifés et les
pompes de la religion? Comment expliquerait-on
encore les invitations que, chaque année, le gou-
vernement adresse aux chefs des diocèses pour
subsiste -debout, malgré ses ennemis, elle a vu dix-huii cents
fois,au moins, ces mêmes hommes tourner leur habit et chan
ger de nom, d'aprèsles circonstances, aux fins de mieux düper
les iinbéciles. Mais écoutez Quels sont ces hommes A bas
les masques!
Lesennemis actuels de l'Eglise s'appellent libéraux en Bel-
gique, Garibaldiens en Italië, Fvancs-magom dans toute l'Eu-
rope. Passé un siècle, du temps de Voltaire, ee mattre pour-
ceau, ils se nommaient philosophes. Passé deux siècles, dans
les Pays-Bas ils portaient le nom de gueux et d'iconoclastes.
Au moyen-age l'hisloire les caractérisait du nom de protestants
ct enfin aux premiers siècles ils s'appelaient hérétiques.
Toutes ces appellations ne sont pour ces hommes que des
prénoms et des noms d'emprunt. Voulez-vous savoir leur vrai
nom de familie? A thees, voila leur vrai nom! Voilh leur arbre
généalogique, et eet arbre se reconnait aux fruits qu'il porte
fruits d'impiété, de profanation d'églises, d'inKirmes, de blas-
phème et de mensonges fruits de rapines comme on l'a vu ré-
eemment a Louvain fruits qui renferment une semence véné-
neuse pour empoisonner nos enfants et tuer nos libertés ca-
tholiques nationalesfruits pour i'esclavage, fruits pour l'en-
fer
A bas le masque. Qui sont ces fourbes qui, sachant combien
nous tenons a notre religion catholique qui est celle de nos
aïeux, font semblant de vouloir la défendre alors qu'au con
traire ils font tout pour l'affaiblir, envoyant Bruxelles d'impies
représentants pour y voter des lois infêmes et étouffer ainsi
petit petit le culte "de nos pères dans la boue... qui sont-ils?
Ce sont les libéraux.
Trompeurs sont-ils done ceux qui, avec leur plume emmiel-
lée, osent écrire que depuis que les libéraux sont les maitres,
l'Eglise n'a souffert aucun dommageEh pensent-ils que nous
ne sommes point témoins des astueieuses menées et des troro-
la célébration de nos grandes fêtes nationales
Et c'est un haut fonctionnaire public, un homme
qui, pendant quinze ou vingt ans, s'est trouvé placé
ff'la tête du gouvernement de.la province de Luxem
bourg, qui écrit de pareilles chosësN'est-ce pas a
croire que l'ön rêve? Décidément, nous avons eu
tort de parler de trahison M. Dubois n'est qu'un
pauvre homme.
Disons done a M. le gouverneurdu Brabant, pour
son instruction, que ces subsides, qu'i! ne parvient
pas a s'expliquer en dehors de son absurde hypo-
thèse, ne sont pas donnés ff FEglise, en tant que
société religieuse gouvernée parïe clergé, mais k
des établissements publics, places sous la surveil
lance de l'autorité civile et essentiellement la'iques
disons lui encore, toujours pour son instruction,
(c'est toute une éducation eonstitutionnelle ff faire)
que. le clergé, en tant que clergé, n'a droit a aucun
subside en dehors de sort traitement et que jamais
l'Etat, même du temps oü il s'appelait M. de Theux,
ne lui en a accordés el apprenons enfin aM. Dubois
que le clergé est invité ff concourir ff la pompe de
nos fêtes nationales absolument comme les citoyens
sont invités, ces jours-la, a illuminer les facades de
leurs maisons et. que ce n'est pas une raison, paree
que le clergé chante un Te Deum, lejour de la fete
du R.oi, de lui reconnaitre le droit de dieter la loi
dans nos écoles, sous p'rétexte de les aromatiser»
de religion.
On assure que la majorité du conseil provincial
du Brabant, peu touchée des arguments de M. Du
bois, y répondra enémettant un voeu en faveur de la
revision de la loi de 1842.
L'eönemï veillel...
Dans un de nos derniers numfros, en appelant
l'attention du libéralisme sur le manque d'organisa-
tion de son parti dans les campagnes de l'arrondis-
sement d'Ypres, nous disions Ne sommeilions
pas, ne temporisons jamais; notre ennemi est tou
jours devant nous.
II est de notre devoir de crier de nouveau a la
rescousse.
Si au bruit et au fracas suscités par la dernière
peuses raisons l'aide desquelles ils fabriquent leurs injusies
lois? Ils ne ferment pas.les égiises, disent-ils, nous le savons
bien; mais ne sönt-ils pas déjü les maitres au cimetière 4 De
puis leur loi judaïque sur les sépultures, est-ee que le cime
tière est encore une dépendance de l'église? 1! s'en faut, c'est
une dépendance de l'hötel de ville, c'est un lieu de sépulture
païen, juifun champ livré aux chiens oü lesimpies libéraux
tranchent du maitre pour déshonnorer et profaner la terre
bénite h chaque fois, qu'au milieu des tombes catholiques de
nos pieux ancêtres et l'ombre de la croix,qui bientót sera
de tropaussi,il leur plait d'enfoqirun pore abanionnéde Diea
Fourbes et. trompeurs sont-ils, ces libéraux qui font accroirs
au peuple qu'ils ne sont point hostiies la réligion et aux prê
tres, alors que, journellement, leurs gazettes fourmillent d'hia-
toires fausses oü nos prêtres sont dépeints noirs de vices, aussi
vicieux que s'ils avaient repu des iecons des libéraux eux-
mêmes.
Faux Judas sont-ils, ces gouvernants libéraux qui chantent
sur tous les tons qu'ils ne sont point hostiies a la religion, alors
qu'ils font annuler les testaments renfermant des fondations
pour les Eglises et les institutions pieuses, et disant avec Ju
das ces biens n'iraient-ils pas mieux aux pauvresf
Fourbes et hypocrites sont-ils ces charlatants libéraux qui
demandent s'ils sont hostiies l'Eglise, aux couvents èt aux
prêtres, alors qu'ils brülent vifsles frères de Jemmapes et bri-
sent- les vitres des paisibles couvents qui ne peuvent leur nuire.
Fourbes et laches de coeur sont-ils ces libéraux qui deman
dant si nos cérémonies catholiques ont été gênées ou ba-
fouées et qui, comme a Gand, troublent et profanent scanda-
leusement la procession au moment oü l'évêque, portant la
Saint-Sacrement, passe devant eux.
Fourbes et trompeurs sont-ils ces libéraux qui aft'ectent d'etre
prodigues de subsides pour restaurer les Eglises et presby-
-i,-.
(ta s'abonne a Ypres au bureau du Journal chez Féux Iambin, imprimeur-libraire, rue de Dixmudc, no SS, et Bruxeltes chez l'éditeur.— Prix d'abonnementpour la Belgique 8 IT. par an4 fr. 50 c. par semestre
'étranger le port en sus. ün numéro 215 e. Prix des Annonces et des Réclames 10 c. la petite ligne; corps du journal 30 centimesle tout payable d'avance.
On traite a forfait pour les annonces souvent reproduces. Toutes lettres ou envois d'argent dóivent être adressés rtunco au bureau du journal.