«ne géne extréme a ceux qui doivent voyager par les routes pavées; its sont obligés de sarréter a ehaque instant de jour et de nuit poqr payer la taxe exigée. Tillies sont* par i;\ cause d'une perte de temps précieux pour boules les relations; elles enlèvent de ia eélérité aux operations commerciales; elles sont une source d'embarras et de désagréments, de con testations et de difficultés judiciaires incompatibles avec nos habitudes d'indépendance et nos idéés de progrès. De plus, eet impót frappe surtout une seule classe de personnes, les habitants des campagnes. En effet, ceux qui généralement paient les bar rières sont les agriculteurs qui transportent les produils de la terre, les rouliers qui voiturent les grains aux marchè ou des produits industriels qui ont presque toujours un produit agricole pour objetles campagnards qui vont k la ville, et ceux qui sont éloignés d'une station du chemin de fer. Ce qui prouve que le droit de barrière lèse 1 agriculture, c'est que déja on a dü créer une position privilégiée en sa faveur en exemptant de la taxe des engrais qui sont transportés aux champs. Disons en outre que les voies ferrées ont transformé Tétatdes choses anciennement existant, que certaines populations sont favoriséesetd'autres deshéritées, que celles qui ont dans leur voisinage des chemins de fer ont l'avantage de l'économie et de la eélérité des transports, et que celles qui en sont éloignées, n'ont que des moyens de transport lent et coüteux et en outre la taxe des barrières. L'égalité a ce point de vue, est détruite. Enfin on peut faire valoir en faveur de l'abolition des barrières tous les arguments qu'on fit valoir pour la suppression des octrois qu'on qualifiait d'at- teinte a la liberté, d'entrave, de vexation, etc. Nous pouvons encore ajouter comme griefs que l'impöt dont on demande l'abolition exige des frais de perception énormes, et que le système de fermagece mode de taxation primitif et grossier, qu'on lui applique, ne permet de me- surer en aucune manière l'étendue du sacrifice réel iinposé a ceux qui voyagent par les routes pa vées. On a calculé que ces frais montaient au moins a 25p. c. soit 700,000 fr. pour un impot produisant 2,800,000 fr. C'est exhorbitant! Depuis quelques années, un grand nombre de pé- titions demandant la suppression des barrières ont été envoyées aux Chambres beiges. Sur eet objet des rapports et des écrits ont été faits, des vceux ont été émis par les conseils provinciaux et le con seil supérieur d'agriculture mais jusqu'ici nous n'avons eu aucune discussion concluante. Quand l'aurons-nous Gette question, nous pouvons nous la poser, non la résoudre. Nous devons attendee et patienter; mais il est permis d'espérer que bientót le ministère donnera gain de cause aux reclamations si fréquentes des populations campaghardes, car l'honorable M. Frère, ministre des finances, disait, dans la séance de la Ghambredes représentants du 24 janvier 1862 Moi aussi j'émets le voeu qu'on supprime les barrières. (.4 continuer.) La presse clérïcale jugée. Si l'on en croit les journaux cléricaux, leur polé- mique est inspirée par les meilleurs intentions. Ani- més des plus purs sentiments, ils poursuivent par- tout et toujours le triomphe de la justice et de la vérité par des moyens légaux et honnêtes, c'es^ convenu. Aussi que ii'ont-ils pas a souffrir les pau- vres agneaux -des calomnies libérales Yoici pourtant une appreciation faite par un des chefs du parli catholiqüe de France, par un des hommes qui doivent le mieux connaitre nos cléri caux. Nous l'extrayons du Correspondant, organe catholiqüe frangais, devenu, depuis les dernières élections, un oracle pour la presse cléricale beige. II est facheux que les organes des évêques aient privé leurs lecteurs de l'article qui nous occupe; nous tacherons de réparer eet oubli. Après avoir adressé a la presse catholiqüe d'Italie des conseils pleins de modération et de justesse, l'auteur de l'article, qui n'est autre que M. de Mon- talembert, continue Rien n'oblige la presse italienne a irniter les abérrations de ces journaux catholiques de France et de Belgique, qui ont pu faire croire que la mau- vaise foi était une sorte de vertil théologique, et qui professent hautement qu'on doit réclamer la liberté lorsqu'on est le plus faible, sauf a la refuser dès qu'on devient le plus fort. Aucune théologie ne sau- rait donner le droit d'avoir deux poids et deux me- sures, selon qu'on est le plus fort ou le plus faible, sous prétexte que l'erreur n'a pas de droit et que L'OHNION, Journal d'Vpres. i'homme n'est fibre que de faire le bien. Aucun ré- sultat pratique ou sensé ne sera jamais atleint par desëcrivains qui, au lieu d'entretenirles catholiques de leurs véritables devoirs dans la vie publique, les nourrissent de si ridicules utopies, les étourdissent et les endorment en leur chantant les merveilles d'un prétendu état normal de la société, qui n'a ja mais existé et qui assurément n'existera jamais. Ajoutons qu'aucun prétexte ne saurait justifier les écrivains qui, sans mission et sans droit, s'éri- gent en docteurs ès encycliques, en interprètes offi- ciels ou officieux de la pensée de l'église, et excluent audacieusement du giron de l'orthodoxie tous ceux qui ont le bonheur de ne pas penser comme eux. Confondre dans une même réprobation tous les libéraux et toutes les libertés modernes, c'est le comble de l'injustice et de la folieQuoi de plus inique, en effet, que de lancer, au nom des préjugés et des rancunes d'une école surannée, l'excommu- nication contre les aspirations invincibles et parfai- tement legitimes de toutes les classes, dans toutes les nations du monde, qui se résument sous le nom de libéralisme? Quoi de plus insensé que d'ensei- gner au clergé a maudire et a repousser les institu- titutions et les garanties qui sont déja ou seront bientót l'apanage de tous les peuples, même les plus arrièrés, et qu'aucun souverain, aucun, qu'on le sache bien, n'osera désormais refuser, au moins en principe, lors même qu'il serait parfaitement d'ac- cord avec nos nouveaux docteurs pour en ajourner, en éluder ou en confisquer l'application. En présence de eet ensemble de phénomènes si lumineux et si décisifs, prétendre au nom d'une orthodoxie hargneuse, cnrégimenter les catholiques et le clergé dans une guerre systématique et impla cable contre l'esprit moderne, contre la civilisation moderne, les enchainer a des utopies, les inféoder a ces fantömes, les rendre ainsiincapables de toute intervention dans la vie publique, de toute action et de toute influence sur la société contemporaine, impuissants a soutenir et même a comprendre les luttes qui doivent être leur pain quotidien, c'est commettre, a notre sens, l'attentat le plus dange- reux et le plus inexcusable de tous ceux qui peu- vent menacer l'Eglise et notre siècle. Je me trompe il y a quelque chose de plus inexcusable c'est l'aveugle docilité avec laquelle ces extravagan ces sont écoutées, répétéej et propagées par un public spécialement tenu a user avec prudence et intelli gence des dons de Dieu. Nous disons tout cela sans détour et avec la confiance que peuvent justifier trente-trois ans de travaux polémiques au service de la cause catho liqüe. Nous désirons ardemment que nos lrères d'Ita- lie échappent a cette tendance qui apris des propor tions si périlleuses en France et en Belgique. Correspondance particuliere de L'OPINION. Mes sinistres prédictions concernant M. le gouverneur du Brabant sinistres pour lui, bien entendu se sont com- plètement réalisées. Notre eonseil provincial est en ce moment saisi de la proposition d'émettre le voeu que le gouvernement veuille s'occuper de la réforme de la loi de 1842 sur l'ensei- gnement primaire, mettre cette loi en rapport avec 1c principe de la liberté de conscience, de la séparation compléte de l'Etat et de l'Eglise, et de l'indépendance du pouvoir civil, en sup- primant l'intervention h titre d'autorité des ministres duculte dans l'école. Cette proposition est signée par 33 membres du eonseil, sans compter ceux qui font partie de la deputation permanente et qui la voteront tous, de sorte que, dès aujour- d'hui, une majorité imposante est acquise h la proposition dont les développementsetla prise en considération viendront après la discussion du budget. Voilé, si je ne me trompe, une ré- ponse catégorique au discours, ou plutót la brochure d'ou- verture de M. le gouverneur du Brabant Dn conseiller catholiqüe, en prevision de la catastrophe, avait allégué dès Couverture de la séance qu'il restait h peine le temps de discuter le budget,ct qu'on ne pouvait autoriser la lecture d'une proposition qui n'aurait pas exclusivement pour objet le budget de la province; mais le conseil consulté dé- cida que la lecture de la proposition aurait lieu immédiate- ment. Je vous laisse a penser quel fut, dès les premiers mots, la stupeur de M. le gouverneur, lui qui s'était naïvement imaginé qu'il ferait admettre tacitement par le conseil provincial du Brabant l'intervention du prêtre dans l'école a titre d'autorité. 11 en croyait a peine ses oreilles, il se renfonpait dans son ha- bit comme un limagon dans sa coquille. Et puis ces trente-trois signatures qui tombait sur lui comme autant de projectiles traitredisaient-elles; traitre, traitre, trente-trois fois traitreEn vérité, je vous le dis, si vous aviez pu voir en ce moment M. le gouverneur du Brabant, vous au- riez eu pitié de lui. Et il croyait en être quitte h ce compte! La proposition lue et ses dévcloppements remis après la discussion du budget, M. Dubois releva péniblement la töte. II lui semblait, sans doute, qu'au moins il passerait en paix le reste de la séance. Hélasla discussion du budget était h peine ouverte qu'un membrc de la députation, M. Fizenne, prit la parole pour pro- lfeï. tester avëö autant de vigueur que de talent contre les principes énoncés et les doctrines professées par M. le gouverneur. Imaginez le chef du cabinet, sous notre régime représenta- tif, prenant la parole dans la discussion de l'adresse pour dé- molir de fond en comble, pierre a piefe, le discours du Tróne. Cela ne s'était jamais vu, du moins dans le Luxembourg oü M. Dubois, paralt-il, s'exprimait toujours au nom de la députa tion permanente sans jamais la consulter. 11 s'agisaait de dé- fendre, conlre M. le gouverneur, la pratique constante de la députation en matière d'intervention dans 1'enseignemcnt pri maire, etM. Fizenne s'est acquitté de sa tachc avec un succès éclatant, au milieu des marques d'approbation de la grande ma jorité de l'assemblée.M. Dubois lut, pour le coup, tellcment étourdi, lui qui avait été si ferme et si tranchant dans son dis cours imprimé, qu'il ne trouvaplus une parole il denranda la permission de rópondre un autre jour il M. Fizenne. Et mal lui en prit encore, car M. Leclercq, h son tour, tomba sur ie vaincu et lui porta le coup de grace. Ce fut le glaive de miséri- corde. Comment cela llnira-t-il? On dit que M. le ministre de la justice, qui, en sa qualité de représentant du Luxembourg, connaissait M. Dubois et redou- taitses menées anti-libérales, l'a fait dommer au gouvernement de la province du Brabant, non-seulement pour le mettre dans l'impossibilité de nuire i» l'opinion libérale, mais pour qu'il vint se buter a un conseil l'ranchement öoloré et s'y casser le cou. Si c'est bien lé, comme je le crois, la raisonqui a deter mine M. Vandenpeereboom a contresigner l'arrêté royal qui a nommé M. Dubois au poste laissé vacant par la retraite de M. Liedts, je l'en félicite destituer M. Dubois, cela eüt fait. crierle mettre en demeure de marcher droit ou de donner lui-mème sa démission, de crier grace, de s'enfuir, de rentrer pour n'en plus sortir au fond desa province, c'est bien joué! Je n'ai pas besoin de vous dire que,tout en jouissant du suc cès de ses calculs, le ministère a été profondément indigné de* la conduite scandaleuse d'un haut fonctionnaire politique qui s'envientdevers nous faire l'apologiede l'intervention duprêlrs h titre d'autorité dans l'école, alors que le chef du cabinet, ais. nom de l'opinion libérale, a inscrit depuis 1846, en tête de sou programme politique, ce triomphant principe proclamé par la révolution de 1789 et reproduit en termes formels dans notre Constitution Secularisation de Venseignement L'Echo du Par lement et le Journal de Liége se sont fait, h cette occasion, les échos de l'indignation de M. Frère, et certes ils n'ont point ménagé M. Dubois.Mais s'en ira-t-il? Le pauvre gouverneur est si fier de son bel habit brodéMais il s'en ira néanmoins, car s'il n'a pas de caractère au moins il a de la dignité, et M. Dubois n'est pas homme, pour le seul plaisir de conserver la jouissance d'un habit brodé, i rester exposé, comme il le se rait ici, h une déconsidération qui ressemblerait a du mépris. L'événement de la semaine a été la mort de M. Fontainas, notre honorable et vénéré bourgniestre, qui a eu l'incompara- ble talent de remplir avec distinction, pendant plus de trois ans, des fonctions illustrées par une des plus éminentes per- sonnalités de la Belgique contemporaine. Jamais plus de re grets n'ont accompagné un honnête homme dans sa tombe. Aussi lui a-t-on fait de royales funéraiiles. Hélasil n'a pas même su de quelle marque de haute bienveillance il avait été l'objet, h ses derniers jours, de la part du gouvernement. En le voyant revenir mourant d'Ems, M. le ministre de l'intérieur voulut s'associer h l'éclatante manifestation dont l'honorable magistrat avait été l'objet h Couverture de la session du Con seil provincial, etil lui envoya immédiatementlacroix d'officier de l'Ordre de Léopold mais les insignes de eet ordre, qui étaient la r.écompense de toute une vie d'honneur et de tra vail, ne purent décorer qu'un cercueil Quile remplacera? Je n'en saisrien. II y a bien, du moins selon l'opinion publique, un candidat sérieux sur les rangs, c'est M. le premier échevin Anspach, qui fait l'intérim, mais il n'a pasuncheveu blanc. C'est un homme intelligent et actif, dans toute la force de l'êge, jouissant d'une position de forLune qui lui permet de se saerifier exclusivement aux intéréts de la ville; mais il ést jeune et il a toute la fougue de son age, il est indépendant par position et son caractère se ressent de l'état de sa fortune. Peut-être l'élection communale qui aura lieu pour pourvoir au remplacement de M. Fontainas au Conseil éclairGra-t-elle la situation. 11 se pourrait, en effet, que, pour couronner la réconciliation du parti liberal dans la capitale, {'Association rappelat h elle le dernier des scissionnaires, M. l'avocat Lavallée, ancien échevin qu'elle anaguère expulsé de riIótel-de-Ville, iil'époque oil VAssociation triomphait de la scission. Aujourd'hui que la paix est faite et semble consacrée par le verdict du corps électoral, il serait tout naturel quo l'on rappelat M. Lavallée et qu'on lui rendit son siége de conseiller. Ce serait évidemment une désignation suffisantc pour le mi nistère, dont M. Lavallée semblait déjh être le candidat lors- qu'il s'est vu obligé, par suite de l'échec électoral de ce can didat, de nommer M. Fontainas. Après cela on parle de M. le sénateur Van Schoor, le prési dent del 'Association liberale h qui l'on doit- la réconciliation, et dans une certaine sphère on nomme timidementM. le séna teur Bisschoffsheim, un financier allemand, tout fraichement. naturalisé, qui a constitué la Société immobilière dont les sta- tuts sont aujourd'hui même homologués au Moniteur. La nomination de ce dernier plairait particulièrement, je crois, au due de Brabant qui nourrit,comme on sait, de grandioses pro jets de bouleversement de la capitale, ainsi qu'h M. le ministre des finances qui honore d'une estime et d'une amitié particu- lière le puissant financier. Mais je doute que ces deux re- commandationsr si puissantes qu'elles soient, suiïisent h M. Bisschoffsheim. Ce n'est pas précisément un financier qu'il nous faut pour bourgmestrec'est un enfant de Bruxelles, bien familiarisé avec nos moeurs etcoutumes,quiait assez d'intelli- gence et de caractère pour s'assurer les sympathies de la po pulation en continuant les traditions de l'administration pater- nelle de M. Fontainas. A dimanche prochain la suite des tribulations d'un gouver neur! Actcs olïicicls. Bruxclles, 24 juillet. I - n Par divers^rrêtés royaux, cn (late du 45 de ce mois, sont nommes,dans les diffêrentes armes, savoir Dans l'infanterie Capitaines de 3e classe, les lieutenants Soycr, du H« rcgiffient de ligne, detaché au ministère de la guerre; Querdon, du tl* régiment de ligne; Tydgadt, adjudant-major au 2* de ligne.

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L’Opinion (1863-1873) | 1863 | | pagina 2