JOURNAL 1)'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT paraissant le Dimanche de chaque sernaine. YPRES, Dimanche PREMIÈRE ANNÉE. N° 33. 6 DÉCEMBRE 1863. PRIX D'ABONNEMENT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an: -i fr. 30 par scmeslre. Pour I'Elranger, le port en sus. on iWméro 23 centimes. PRIX DES ANNONCES ET DES RÉCLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 50 centimes. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez rotre pcnsée. On s'abonne a Ypres, an bureau du journal, chez Félix Lambin, inip.-Iibr., rue de Dixraude, 55, et a Bruxelles, cbez l'Éditeur, On traite a forfait pour les annonces souvent renroduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent ètre adressés franco au bureau du journal. YPKtS, déccmïjpc. LES BILLETS MARQUÉS. Le vole par ordre alphabétique mellra-t-il (in ions les alius qui se sont ma titles lés, de- ]>uis quelques ann.ées, dans l'exercice des droits électoraux Fera-t-il immédialement cesser Ie scandale des billets marqués? Cou- pcra-t-il court a cette gangrene de corruption que nous avons signalée dans noire premier article et qui prend, chaque jour, des propor tions plus étendues? Avec le vote par ordre alphabétique, n'aurons-nous plus que des elec tions libres, sineères, exemptes de fraude et deconlrainte? Les partisans les plus fervents de ce système ne i'onl jamais pensé. Le moven proposé par la section centrale, disait M. Muiier, dans la séance du 15 avri! 1859, a la Chambre des représentants, elie ne vous l'a point annoncé comnse une panacee, comme élant la seule loi possible a uécréter. Elle vous a dit «voila une première mesure eflicace, qui délrujra en grande parlie les abus criants dont se plaint {'opinion publique, ces abus qui la soulèvent d'indignation quand ils arri- vent a sa connaissanceparee qu'on ne fait pas tout a la fois, vous vous retranchez sur ce qu'en lout cas la mesure serail incomplete Kous admettons, nous, qu'il en faudra d'au- tres encore pour empêcher les scan dales élec toraux de toute nature, et nous vous appuie- rons, ajoutail-il en s'adressant a ia droite, quand vous ne nous parlerez plus au nom de l'esprit de parli, mais au nom de ia moralité publique. La section centrale, auteur des amende- ments relatifs au vole par ordre alphabétique, s'exprimait a peu prés dans lesmêmes lermes. Voici ce qu'on lit dans le rapport de M. Mo- reau Sans doute, la mesure proposée ne remédiera pas a toute fraude électorale, mais n'aurait-elle pour résultat que de mettre un frein aux abus signaiés, qu'elle serait salu- taire et devrait ètre adoplée par lous ceux qui ont sincèrement a coeur la liberie plus grande du vole de l'électeur, puisqu'elle ne porie a aucun inlérèt légitime ou avouable le moindre préjudice. Les adversaires du vote par ordre alphabé tique sont done on ne peut plus mal venus a repousser cette mesure sous prétexte que son application laisserait debout un grand nom- bre d'abus électoraux. II est clair, en efl'et, que chaque abus appelle un remède particu lier, et personne, mêfne parmi les partisans les plus determines de.ee svslème de vota- tion, ne prétendra qu'il aurait pour effet de resiiluer a l'électeur son independence com pléte et absolue. Mais ce que tout bomme de bonne foi, pour peu qu'il ait la pratique des luties éleclorales, doit admetlre e'est que cette mesure conlribuerait puissamment a assurer le secrel du vote et a diminuer 1'usage des billets marqués. Les billets marqués, disions-nous dans un précédent article, deviendront plus rares a mesure que leur verification sera rendue plus difficile. Ce qui fait aujourd'bui Ia fortune du billet marqué, c'esl précisémenl qu'il ne peut échapper a la surveillance du préposé, chargé devéfffier sa sortie. L'électeur sait qu'il es- saierait vaincment de se sousfraire a ce con trole, el cette certitude lui enlève toute liberté. Failes, au contraire, que ce controle ne donne que des résultats douteux, incerlains; envi- ronnez-le de difficultés telles que le préposé ne puisse plus s'y fier avec une certitude com pléte. Qu'arrivera-t-il? C'esl que l'électeur, sur de l impuirké, recouvrera son indépen- dance el (jue les amateurs de billets marqués, rie pouvant plus compter sur l'infaillibilité du controle, finiroat par y renoncer d'eux- mêmes. Resle a voir si le vole par ordre alphabéti que ajouterait une difficulté de plus a celles que nous avons signalées dans nos précédents articles comme devant enfraver le controle des billets marqués. Pour s'en convaincre, il suffit de se rappeler la manière dont. se pas sent les choses sous l'empire de la législation actuelle. Aujourd'bui les élccteurs apparte- nanl a une même commune votent lous en semble dans un même bureau. Rien de plus facile, dès-lors, que de les surveiller et de con- tröler leurs bulletins tous se connaissent et sont connus du chef commis a leur garde. Groupés aulour de ce chef, ils atlendent i'ap- pel de leur nom et s'en vont, cbacun a son tour, déposer dans l'urne le bulletin qu'ils ont recu, parfois au moment même, des mains du chef. J'ai vu le cassuivant, disait M. E. Vandenpeereboom, dans la séance du 42 avril t 1859lorsque l'électeur passait pour se rendre au scrutin, on lui remetlait, en pré- sence de toute la section, un billet qu'il était obligé de déposer.Quant au controle des bulletins au sortir de l'urne, il s'opère non moins aisément Les bulletins marqués sont confectionnés par un comité nommé ad hoe un délégué de ce comité se charge du controle; il en communique les résul- tats a cbacun de ceux qui se sont fait déli- vrer ces bulletinson opère ainsi la vérifi- cation pour cent bulletins aussi commodé- ment que pour un seul.(Discours de M. le représentant Tack, séance du 42 avril 4859.) Au système actuel, qui engendre tant d'a bus, substituez un instant par la pensée 1c vole par ordre alphabétique. Les électeurs d'une même commune sont dispersés dans sept ou buit bureaux différents. Plus de sur veillance possible, par conséquent. Dans ce vaste local oü se pressent plusieurs cenlaines de eiloyens inconnus les uns aux aulres, cba cun se sent libre et indépendant, même ceux qui ont recu des bulletins marqués, car ils savent, ceux-ci, que le controle de ces billets est devenu difficile, douteux et qu'ils pourront, le cas échéant, sauver la liberté de leur vote par un mensonge. Sans doute, parmi ces élec teurs, beaucoupauront subi,avant leur entrée dans cette salie, l'empire dè bien des influen ces illégitimes, immorales même et, sous ce rapport, le nouveau système n'aura remédié a rienmais, ce que ce système leur donnera, c'est la liberté au moment du vote même. Débarrassé, au seuil du bureau électoral, des influences diverses qui l'ont obsédéjusque-la, l'électeur renlrera en possession de lui-même et pourra voter suivant les inspirations de sa conscience. On tient des meetings, a dit M. Vandenpeereboom, on fait des visites, on envoie des journaux, des circulaires; on fait de part et d'autre ce qu'on peut pour pour réussir. J'admets cela, mais je veux un moment oü l'électeur puisse se dire, la main sur la conscience Quoi qu'on m'ait, dit, voila le vote que me commande l'inté- rêt de la patrie. Ce moment de recueillement, l'électeur ne l'a pas aujourd'bui. Le vote par ordre alpha bétique le lui donnera. {A continuer.) La Patrie de Bruges annonce qu'un vaste pétition- nements'organise dans toute la Belgique pour protes ter contre la profanation des cimetières catholiques. Nous accueillons avec infiniment de ptaisir la nou velle publiée par l'organe de Mgr Malou. Ge péthion- nement, en effet, ne pourra que faire sentir plus vive- ment au neinistère la nécessité de réviser la législation qui régit actuellement les cimetières. L'Echo du Parle ment peut avoir raison quand il soutient que les prm- (.OPINION LE TOUT PAYABLE d'aVANCE. TR01SIÈME ARTICLE. LES CIHETIÈHES.

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L’Opinion (1863-1873) | 1863 | | pagina 1