JOURNAL D'YPRES ET DE 1 •ARRONDISSEMENT YPRESj Pimanclie ïleiixième année. N° 5. SI Janyier 1864 paraissant le Dimanche cle cliaque semaine. PRiX D'flBOKNEKlENT POUR LA BELG1QUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semeslre. Pour l'Etrangér, le port. en sus. ex numéro 25 centimes. PRIX OES ANNONCES ET DES RÉCLAMES 10 centimes Ia petite ligne. Corps du journal, 50 centimes. Laissez dire, laissez-vous blümer, mais publiez voire pensee. On s'abonne a Ypres, au bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-libr. rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduiles. Toutes lettres ou envois d'argent doivent ètre adressés franco au bureau du journal. YPaSS, 31 jawvSaa'. Ea crisc ministéridlc. La crise ministérielle ne parait pas sur Ie point d'aboutir. Au contraire, semble qu'elle se com- plique de jour en jour davanlage. Au point oü elle en est arrivée, le lloi a suecessivernent épuisé toutes les combiriaisons parlementaires il s'est tour a tour adressé a la gauche libérale et a la droite catholique, et toutes deux ont decline !a mis sion de composer un cabinet, donnant pour motif, Tune, que sa position de minorité parlementaire lui iuterdit la possession du pouvoir; l'autre, que la responsabilité de la situation doit ètre acceplée par les eatholiques qui l'ont créée. A supposer que les deux partis persistent dans leurs résolulions primi tives, la constitution d'un minisière extra parle mentaire se présente naturellement èl'espritcomme la seule solution possible en ce moment. Le Roi y a songé il a mandé au palais M. Faider, avocat géneral a la cour de cassation, et lui a confié la mission de constituer un cabinet en dehors des deux opinions politiques qui divisent actuellement le pays. Depuis ce jour, une foule de combinaisons, toutes au plus bizarres, ont cireulé et, l imagination des nouvellistes aidant, le nom de ('honorable M. Faider s'est trouvé associé a eeuxd'une fouledeper- sonnages plns ou moins notoires, choisis principa- Jement dans les bautes régioris administrativ'es. On a parlé suecessivernent de M. de Bail letgouver neur de Namur, et de M. Dubois-Thorn, gouver neur du Brabant, pour le ministère de ('intérieur; de M. Smits et de M. Adan pour les financesde M. Renard et de M. Weiier pour le dépariement de la guerre, et de bien d'autres encore dont les noms ne nous reviennent pas en ce moment a la mémoire. Qu'y a t ilde vrai,de sérieux dansees diverses com binaisons? e'est ce que nous ignorons, mais ce do nt nous sommes intimement convaincus, c'est qu'un ministère ex'.ra-pariementaire, quel qu'il soit, ne présente aucune chance de durée. Ceux qui croient qu'un semblable ministère ren- eontrerait de l'appui parmi les hommes dits modérés des deux opinions se font, a notre avis, une idéé très-erronée de la situation respective des partis dans le sein des Chambres. Pour pen qu'on veuitle y réfléchir et tenir compte du passé, il est impos sible qu'on n'arrive pas cette conclusion, qu'en ee moment ia Consiitution de ce que l'on est con- venu d'appeler un centre est chose absolument ir- réalisable. Nous sortions pour cela d'une lutte trop vive, trop ardente et qui a trop profondément di- visé les esprits. On peut déplorer un semblable état de choses, mais il serait puéril de le méeonnaitre les hom mes disposés soutenir un ministère extra parle mentaire sont trop peu nombreux, leur autorité dans la Chambre est trop mince pour qu'une com- binaison de cette nature se présente avec des chan ces sérieuses de stabilité. Peut ètre vivra -t-elle quinze jours ou un mois, aprèsquoi, il faudra avi- ser et peut éire alors dans des conditions plus dif- fleiies que celles d'aujourd'hui. Si la solution n'est pas dans la composition d'un ministère extra parlementaire, il serait difficile de 1 iodiquer. Toutefois, nous avons peine a penser que le statu quo se perpétue l»ngtenips encore; de deux choses, l'une ou le parti ciéreal saisira le pouvoir et réclamera le droit de dissoudre les Chambres ou bien, le ministère liberal retirera sa démission et se réservera la faculté d'en appeler lui-même au pays, a Ia première opposition' qu'il renc'ötolrera. Dans les deux eas, nous voyoris la dis solution fatale, inevitable et nous l'appelons de tous nos vosux poor qu'elle viéöne mettre un terme a une situation qui ne pourrait pas se prolonger sar.s compromettre le repos du pays a l'intérieur et sa dignité vis a-vis de l'étranger. a q;i«stl4SE9 «ïe ÜBaljjEianstsooBS d®vjjnt km ïsaiaSoSèsre tó'afflfrtti'tsa. Dans notre numéro de dimanche dernier, résu- maut notre opinion sur les ministères d'affaires, nous disions qu'il existe de certaines questions, eelie des cimetières entr'autres, sur lesquelSes au cune transaction n'est possible et qui reclainent impé- ricusement une solution, dans un sens ou dans un autre. L'intolérance cléricale s'est chargée tout réeemment de fournir un nouvel argument a l'ap pui de notre thèse. A Vottem, dans la province de Liége, un pro testant meurt il y a une huitaiue de jours. Ce pro testant, ii s'agit de l'enterrer. Oü l'enterrera t on? II n'y a pas a choisir le cimetiére ri'a que deux compartiments l'un, le coin c'es réprouvés, réservé aux critnineis, aux suicidésl'autre, Ie comparti ment bénit par l'Eglise catholique, qui en défemi l'accès a ceux qu'elle refuse de reconnaitre pour ses enfants. 11 faut que ce protestant défunt soit in— humé dans l'un ou dans l'autre. Sur ee point, au cune transaction, aucune conciliation n'est pos sible. Les cléricaux disent le cimetiére appartient h l'égüse, le cure y règne en maitre et seigneur. A lui d'en accorder ou d'en refuser l'entrée selon son bon piaisir et sans avoir a rendre compte de sa con duite a d'autres qu'a l'autorité ecclésiastique. Le protestant n'est pas notre frère, nous n'eu voulons pas parmi les chrétiens qui dorment au pied de la croix. Le coin des réprouvés est toujours asstz bon pour lui. Les libéraux répond- nt que l'autorité civile n'a pas a se préoceuper de b religion laquelle appar- tenait le défunt, qu'elle n'a pas méme le droit de s'enquérir s'il en avait une, que son seul devoir, a elle est d'assurer eet homme, protestant ou non, une sépulture convenable et qu'elle seule aussi est juge de savoir ce qu'il y a a faire sous ce rapport. En présence de deux opinions aussi diamétrale- ment contraires, que va faire le ministère d'affaires S'il ordonne que le protestant soit enterré dans le coin des réprouvés, il abdique les devoirs les plus sacrés du pouvoir civil, il consacre la souveraineté du prêtre dans le cimetiére et livrc a ses mains avides du pouvoir un terrible instrument de do mination. Certes, une aussi coupable condescen- dance leur créera, dans le sein du parti liberal, une redoulable opposition qui a'ooutira bientöt a un dësastre ministeriel. Donne-t-il, au contrail e, satisfaction a l'opinion libérale? réusite-t-il aux prétentions du clergé? exige-t-i! que, malgré les réclamations et les mena ces du euré, les dépouilics mortelles du protestant soient inhumées dans Ia partie bénite du cimetiére? En ce eas, il lui arrivera ce qui arrive en ce mo ment au cabinet liberal on 1'aecusera de tous les méfaits, de tous les crimes et, a la première occa sion, on le renversera sans pitié. Avions-nous raison de dire que les ministères d'affaires ne sont que pure utopie Après l'humiliante semonce que AIM. les représen- tants d'Anvers ont reijue a ia Chambre des représen- tants, il sémblait que la question des fortifications élevées autour de notre métropale commerciale au- rait élé enterrée poar quelque temps au moins et qu'aucan orateur ne se serait plus hasardé, au sein du Parlement, reprocherau ministère actuel d'avoir accordé a la ville d'Anvers, préeisément ce qu'elle a demandé, Oq se trompait. Messieurs les élus du mee ting ontjuré d'etre iliogiques, i r raiso n nab!esah surfi es et catholiquësjusqa'au bout. Pour'rem j>hi' le mandat impératif auquel ils out sonscrii, its ne reculen i pas mftine de van i ie ridicule. Quoi de plus ridicule, en effet, que de voir les représentants d'une ville aussi impertante que celle d'Anvers, venir béga'yer tópr de röle le méme discours? Après M. l)'IIane, nous avons entenda M. Delaet, après M. Dclaet,MM. Jacobs et Dubois et puis enfin M. Hayez. Ces cinq orateuvs ont parlé pour parlerce que M. D'Hine a dit M. Uayez l'a répété;cequ« M.Jacobs a débitó en fkusset, ou en ténor, pour ètre plus poli, M. De'aet l'a modulé en barvton, mais au fond, ?a toujours été le mémcouplet; c'est la mème ritournelle chantée 'autöt du nez, de la té te oü de la gorge. Cela peut être três-varié, mais coup sür, c'est très-ennuyeux k en tendre et pas le moins du monde coavaincant. Les Anversois paraissent eppendant avoir beauequp de foi dans leur mode de persuasion ils espèrent que le pays, lassé de les entendre sans cesse protester, fiaira par faire droit leurs reclamations, ne fö'.-ce que pour avoir le piaisir de ne plus entendre leurs orateurs. Ce qui nous le fait croire, c'est qu au Sénat, MM. Joostens et Osy ont renouvelé préeisément la L'OPINION LE TOUT PAYABLE d'AVANCE.

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1