et lorsque l'opinion liberale, anti religieuse et im-
pie, succombe sous ies coups répètés do ses enne-
rais, eeux-ci n'ont rien de plus pressé a faire que de
lui oflrir de partagerlc pouvoir avec eux, et parce
que nous repoussons cette offre comme un leurre,
nous sommes des brouillonsol des révolulionnaires.
N'est ee pas bouffon?
Les libéraux s'opposent-ils 5 ce que les cléricaux
constituent uil ministère d'affaires? Pas le moins
du monde. Leur seule préiention, eest qu'on ne
les oblige pas faire partie d'un pareil gouverne
ment. Failes tout ee que vous voudrc z, disent-ils
aux cléricaux. S'il ne vous convient pas de prendre
riominalivement le pouvoir; si vousjugrz plus pru
dent de i'exercer par personnes interposées, sous
couleur d'un ministère purement d'alfaires, cela
vous regardc, encore une fois, arranges vos affaires
comme vous voudrez, nous n'avons rien k y voir
mais souffrcz, s'il vous plait, que nous ne prètions
pas les mains 5 tous vos tripotages et que nous
soyons dispensés de yousfaire la courte échelle. Ce
bloc enfariné, décöré du noni de ministère d'affai
res, ne nous dit rien de bon permetlez nous de
nous en tenir éloignés.
Y a l-i! au monde quelque chose de plus legitime
qu'un semblable langage C'est ce langage eepen-
dant, si nature], si simple, qui transpose de fureur
tous les saints abbés préposés, a un sou la ligue, a
la defense de la religion et des autels.
Et cette fureur s'explique depuis iongjemps, le
parti clerical a fixé sur le pouvoir son regard plein
de concupiscence; mais, au moment de le posséder,
ee pouvoir plein de charmes, Ic sentiment de l'im-
popularité dont il se sent environné l'arrète et le fait
reculer. Une seule chance d'écliapper a cette impo-
puiarité s'offre k lui et cette chance, c'est que ses
adversaires vaincus ennsentent leur fournir quei-
ques hommes dont la bonne renommee leur serve
d'abri et de caution. Leur ruse déjouée, Ie pouvoir
si urdemment eonvoité s'écbappe de leurs mains, ils
le sentent et leurs désirs trompés se retournent en
rages ridicules et impuissantes contre les libéraux
qui leur tienlau nez.
Deux abbés, quand done 1c pays aura t-il appris
k vous connailre tels que vous étes
te pctitiauneinent clérleat.
Le mouvement clerical poursuit sa route au mi
lieu des menaces, des rnensonges, des calomnies,
des fraudes, pour aboutir au ridicule. Effrayer les
gens faibles, troubler les consciences timorées, in
quiéter les intéréts alarmés, les moyens différent
selon ies dispositions, le caractère, la position des
personnes auxquelles ils s'adresseot ou mème selon
I esprit inyentif de celui qui les emploie; au fond,
le but est d'extorquer des milliers de signatures et
d'élever, dsns un imérèt de domination c'érieale,
Ie.plus veste monument qui jamais fut fondé sur
i ignorance des masses.
U.serait amusant de rccueïl lir les phrases étrapges,
les paroles d'iriiolérance et do haine, les pieux
mensongrs et les s - rprises jésuitiques, les con
traintes de toutes sortes mis en oeuvre par ie elergé
pour faire signer les vieiiles feinmes et les enfants,
car ee sout ces deux categories qui fournissent le
principal comipgeut aux petitions sur les cimc-
uêres. a Nous venons, dit-on. vous prier de si-
grter pour que nous puissions continuer a enter-
rer les eatholiques dans les cimetièresLes
libéraux tie penneueni plus d'enterrer. Mais
quels abominables monstres sont done ces libé
taux t Dos schistuatiques. répond le curé
avec une solennelie indignation. Le mot fait aussi-
tót fort une et les bonnes a tries s'tro pressent de si
gner, priant Dieu de upnner a leur griffonnage la
Dree qui sou léve les montagnes et renverse ies'gou-
verrienients.
Ne leur demandei pas pouriant ni ce qu'elles
onl signe, ni pourquoi elies oni signé? Ce qu'elles
«jU signé? Elies n'ea savent rit n. Bien audacieuses
d ailieurs seraient cciles qui oseraienl s'en enqué-
rir en Icür rieitant Ic papier plié sous le rez,
M. le curé désigne la place réservée a leur signa
ture, il leur interdit formellement de voir les ter-
mes de la petition ca les no ns des sigoaiairesQ ti-
conque enfreindrait !a défeate, iruit en cijfer, oe-t
certain... et no serait pas enterré en terre" sairitell!
Pourquoi ont-elles signé Paree que les libéraux
sont des franes-mac nis, des scbismatiques, tjo'ils
veulent fermer les églises et cliasser les prètrcs. M.
le curé Pa dit et le saint homme ne trompe per-
sonne, il ne ment jamais.
Voiia comment les petitions obtiennent. sur'out
dans nos Flandnts, i'aveugle et eonfiante adhesion
de tous ces imuveaux défenseuis de la Religion.
Beali paitperes spiritu... Bienlteureux les moutons
qui suivent la voix de leurs pasteurs.
Nos cléricaux out juré de nous eonduire de sur
prise en surprise; pour eux, comme pour ee saint
qui marehait sa tète en main, il n'y a que le [.re-
mier pas tjui coü'.e. Nous memos qui éerivons ces
lignes, nous avons été témoiu d'un prodige bien
capable de fondre des cceurs moins endurcis que le
nötre nous avons vn des petitions couvertes des
signatures de gms qui, uue lieure avant ne sa-
vaienl pas tenir une pluuieVoyez le miracle de
la grace La bonne cause est en danger et i'in-
stant la lumière descend sur ces pauvres ignorants
et répand sur eux to is les doos de i'Espiit suml
C'tni beaticóiïo plus fórt que cbez Nieolet.
Un autre concours précieux pour les petitions et
non rnoins imposant tpte celui des vieiiles femmes,
c'est le concours des enfants. Les couvents, les
écoles dentelliètes, ies congregations de Saint Jo
seph et de la Saiute-Viè'rge, les enfants se prépa-
parant a la premiere coin nun ion, mème certaines
écoles commuuales sous la direction du saeristain
out fourni des milliards de pattes de mouehe. Si-
gncz, mes enfants, c ést pour empè .her la guerre
d éclater. Vous prierez bien le bón Dieu pour
que nous n'ayons pas la guerre Les marmots
signaient et, un beau jour, les parents ébahis cn-
tendaient une petite fiile leur dire »u retour de
l'école Papa, tu ne sais pas j'ai signé pour la
guerre. M. le curé me l'a dit, on va se battre.
Avee ces moyens la on était parvenu a conquérir
dans une commune de six cents ames, la signature
de quelques bambins de sept, dc huil et ae neuf
a us.
L'ardcur belliqueuse de ces innocents zouaves a
effruyé ies péres de familie qui se sont empresses
de protester par une contre-pétitiou, ne voulant
aucunemenl que leurs fils, a peine sortis des lan-
ges, fxereassent déja utie t-ourue pression sur le
gouvérnemt ut de leur pays.
Voir tout le monde, courir la campagne i tra
vers les chemins boueux était uee rude besogne,
mème pour un hotiime ahimé du soiiffle de
Dieu. M. le curé n'y suffit pas et il fallut lui
trouver des délégués. lei, c'est ie fessoyeür; In, un
savetïèr sans ouvrage, sonneur de eloehes par
deoeuvrement; ailleurs, la servante du secrétaire
communal qui se présente au riorn de son ntaitre
et du noble chatelain, seigneur du village. Nous
savons une commune oü le garde-champètre s'est
fait le eo portenr zelé de la péti-ion de M. sou curé.
Gumulant ie spiritual et le temporéi, le brave agent
de la force publique surveille les voleurs et visite
les fidèles, porte les ordres du bourgmestre et les
décrets du Ciel, fait ia police des routes et cclie des
consciences. Tout cela est assaisonné de force ver-
res de bière, et nos modernes apöires courent de
cabaret en cabaret expliquer a leur facon a nos
naïfs campagnards la légisiation vicieuse qu'il s'agit
de reformer, et ['interpretation plus vicieuse encore
que lui donne le ministère des loges! (sic).
Aux propos se joignent les aetes. Plus d'une
commune a vu commencer la mise en scène par une
separation du cimeiiète en deux parties distinctes.
L'une, ia plus petite, est entourée d'une haie et
d'un large fossé; c'est Ie coin des réprouvés.
Donnez done, riches et pauvresjetez le pain de
vos enfants dans l'escarcelle de Saint-Pierre et dans
celle de M. le curéAccep'ez de lui vosopinions
et vos bulletins éleetorauxpayez-lui des messes
rPclamez ses indulgences; siiion le trou des c/iiens
vous attend Vainemerit aurez vous été un homme
juste et honnéie, es imé pour la franchise et iadroi-
tnre de vos convictions, anirné ded'atnour du pro-
chain, reiigieux rnéme et sineèrement caiho'ique,
si vous av.z déplu au pasteur, si vous rie vous étes
pas huniblernent courbé sous les fautaisies du mai-
tre, il n'y a pas de remission pour vous I La lionte,
i'opprobre sera déversé sur voire mémoire et eet
op;irobre rejaillira sur vos proehes II Ie faut! Cai
que deviendraient les intéréts de M. le curé si ies
campagnards allaient s'imaginer qu'un Itbéral
peut-étre un honnête homtne
Done, des pétitions en grand nombre seront eu-
voyées aux Chambres; mais nos représentant» au-
ront peine a nepas rire aux éelats quand ilssauront
que ce sont les eufants des ecoles dentellièrts qui
leur adressent un essai de leur calligraphic accolé
aux hiéroglyphes indéchiffrables de toutes les de
votes de village. Ce sont décidément les feinmes et
les enfants qui font la grande force de nos adver
saires.
Nous craignons bien que le libéralisme ne soit
étouffé sous cette masse intelligente, éerasé par ceite
expression lib. e el spontanée de ia volonié popu
laire!
Que l'Eglise catholique toil une exploitation, il a'v
a guère moven de ie nier le remarquable article sui-
vant, dö a la plume d'Alphonse Kurr, le démontr#
d'une manière saisissante
Monseigneur, le vendredi, 5 de ce mois. un fili
suivait avee quelques amis Ir corps de son père; Ie
corlége s'arreta rue Sl-Louia, vis a-vis l'église de
St Denis du Saint-Sacrement, et on porta Ie eurp*
dans l'église.
Des menuisiers travaillaient dans l'église,scellaient
des planches et enfoncaient des clous a coups de
marteau - il ne se trouva personne jioor leur im-
poser silenceii y avait bien la un homme, mais il
offrail. de l'eau béni'e et tendait la main; il y avait
bien ia une femme, mais elle passait dans les rangs
des chaises, el tendait la main. L'n des amis
mort alia trou-er les oiivriers et ne put leur fuir#
suspenjre b ur travail qu'en leur dormant de l'ar-
gent. Le suisse vim eherèher le fils du mort et un
de ses amis et les men» a ia sacristie.
La sacrisiie leur parut réjmndre a ce qu'on ap-
pellë les coulisses dans les theatres. En effet ii y
avait ia deux hommes dont Tun s'habillait ct .revê-
lait le costume du rö|e qu'il avait a joucr. L'sa-
tre qui avait fiïïi le rien remeilait I habit bourgeois.
Uu vieux prèire faisait au (ils du mort
quelques questions dont il inserivait les réponses
sur un re'gislré; pendant ce temps les deux
hommes qt.i cnangeaièot de vêtement eausaient rt
riaient lout haut. Je remarquai surtont celui qui
allait entrer en scene, e'était uu grand {hóle,
déguisé en prètre il avait des"cheveux noir»
huiles préteniieuséuient aplatis sur les tempes,
il riait et parlait couitne pertoane de bien éleve
n oserait rire et parler dans un endroit ou il y a
quelqu un qui fait des questfobs et quelqu'uu qui
répond. Je ne parle ni dc la solennité du lieu,
ni de la soleunité de la cérémonie et pendant
ce temps, le fils arraehé a son profond recueiiie-
inent, seniait dans son ame la douleur s'aigrir en
cplère et en haine. Son ami l'entraina la
triste salie oü il devait assister k ceite représeu-
i
ewwmn,
V' wm m
Oameljacur I'arche- éque «1c Pari».
1 r~-Jésus monta a Jei-iisal»™.
il. Et trouva au temple <trs
f;eris (jtii vendaient des boeufs l-t des
brebis ct des pigeons. - et les cban.
gein-s (|ni y étaient assis.
lEi. Et ayant fait un fauetde
eordelctles, it les jeta tons hors d«
tempte, et les brelus et lesbceufs, -
el répandit la raonnaie des changeurs,
et remersa les tables.
lt). Et dit a (eux qui ven
daient des pigeons ölez ces clioses
d'ici et lie faites pas de la maisou ét
nion père un lieu de marchc.
(Evangile selon Saiut-Jem.)