JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT
YPII.ES, Dimanche Bcuxième anoée. N° 9. 28 Février 1864.
paraissant le Dimanche de chaque semaine.
a
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YPUtS, 28 SFdvrSer.
!L« vie jsoiatiqac e t Ec« AaeocJ ail®»®
politique*».
La erise ministénelle touche a son terrne. Les
Chambres sont convoquées ponr tnardi prochain et
quelleque soiti'issue de la discussion qui va s'ouvrir,
il est probable qu'elle aura pour résultat, soit de
rafTermir le mini.-ière, soit d'obüger le parti cleri
cal a pourvoir ison remplaeeuient.
Faut-il le dire? Le pays s'est très-médioerement
préoccupé de la erise. II a aceueilli, avec une égale
indifference, la demission des na,mistres libéraux et
la nouvelle,unmoment accreditee, de la constitution
d'an cabinet catholique. L'émotion, si emotion il y
a eu, ne s'est pas étendue au-deia des spheres poii
tiques et du journalis'me.
Cette torpeur de l'opinion pubiique, en présence
d'une situation aussi manifesternerit grave, accuse
l'existence d'ua rnal doat les dangers doivent frap-
per tous les yeux. Que le parti des évèques se ré-
jouisse de cette apathie, nous ie compreuons la
vie politique, le re intiem ent des idéés, les esprits
qui s'agitent, les cerveaux qui pensent, tout cela
l'inquiète et l'tflYaie a juste litre; inais, nous, les
libéraux, qui nous disons les partisans des lumiè-
res et du progrès; nous qui nous sommes donrié la
mission d'éclairer le monde par le seul effort de la
liberté, n'avons nous rien k faire pour «rrêier les
progrès du mal qui nous envahit et qui menace, si
l'on n'y porte un prompt remède, de devenir incu
rable
Én 1846, nous avons fondé sur tous les points du
pays des associations politiques destinées entrete-
nir, au sein des populations, cette vie pubiique si
nécessaire a l'existence des penples libres. Nous
n'entendons nullement contester les services que
ces associations ont rendus a la cause libérale, au
point de vue électora! surtout, Mais ont-elles realise
toutes les espéranees qu'elles avaient faitconcevoir?
sont-elles restées a la hauteur de leur mission En
de8ors des temps d'élection, quelle impulsion ont-
elles donnés au pays oüsont leurs enseignements?
qu'on nous dise une seule question, politique ou
économique, résolae ou seulement posé par elles
qu'ont-elles fait, qu'on nous le dise, pour hater la
solution de tous ces problèmes qui agitent sourde-
raent la société moderne qu'ont-elles fait pour
éclairer les masses ei pour les initisr graduellement
la vie pubiique?
Aussi, voycz le pays traverse une erise sans
précédents, une erise qui met cruellement nu
une desinfirmités les plus graves du gouvernemeut
parlementaire. On en rit, on en badine; le plus
grand nombre ne s'en occupe pas plus que si cela
nè le regardait pas. E; les réaclionnaires de se frot-
ter les mains
Nous le disons avec une conviction profonde il
est grand temps que les associations politijuos
romprennent toute i'étendue de leurs devoirs. A
Bruxelles, <1 Liége, a Charleroi, on s'oecupe k re-
fomire les anciens règlements, trop exelusifs, trop
restreinls pour l'époque ou nous vivons; que les
autres associations du pays suivent eet exemple;
qu'elles s'inspirent d'uoe manière plus compléte
qu'elles ne l'ont fait ju.s.qu'4 présent des véritables
besoins de la cause qu'elles sout appelées a défen-
dre; qu'elles aussi comprennent la nécessité d'éten-
dre le cercle de leur activité et de devenir des éco-
les de liberté, do progrès et de moralisalion. Le vie
politique ne eourra plus le risque de s'éteindre le
jour ou, dans chaque arrondissement du pays,
nous am ons créé un foyer de lumière et de patrio-
tisme pour l'alimenter.
SI. deSHtmtaleinSswcicaïidsuniiépm* le IPape.
UJndépendance beige annonce une nouvelle qui
causera dans le monde religieux une émotion pro
fonde. Le Pape vient de condamner solennellement
les doctrines de M. de Montalembert el notamment
son fameux discours au Congrès de Malines, quj
devait, d'après M. Dechamps, servir de progremme
k l'apposition cathohque en Belgique. La Bulle pa-
pale éparguera l'bommedit ou, eu égard aux
nombrenx services rendus par, lui k la religion,
mais ses doctrines seront condamnées absolument
sans rémission, comme contraires aux euseigne-
ments de l Égbse el aux droits qu'elle tient de Dieu
lui mème.
Pour nous, libéraux, qui savons depuis long-
temps a quoi nous en tenir sur la possibiüié d'une
alliance entre l'Eglise et la Liberté, cette sentence
ne nous étonnera guère elle n'étonnera pas non
plus ceux d'entre les catholiques, et le nombre en
est grand, qui avaient immédiatement protesté
contre le langage de M. de Montalembert au con-
grès de Malines; maïs elle impressionnera doulou-
reusement les quelques fitnes naïves qui s'étaient
laissées aller au charme de la parole de l'orateur
francais et qui avaient acceplé, sans trop y réflé-
eliirsa décevante formule de l'Eglise libre dans
l'Etat libre.
La Bulle leujr apprendra qu'il n'y a qu'une li
berté au monde, la liberté du Liien etqne l'Eglise
seule en est le dépositaire et la dispensatriee que
si certaines constitutions politiques, la constitution
beige cntr'autres, admettent la liberté du malc'est-
k dire celle de n'ètre pas en toutes choses de l'avis
de l'église, il y a lk une calamité a déplorer,non un
droit k reconnaitre et que cette calamité, tout bon
catholique doit travailler k la faire disparaitre de la
surface des pays oü elle existe.
L'Etat libre? mais un bon catholique peut-il con-
cevoir que l'Etat fasse usage de sa liberté pour
contrarier celle de l'Eglise? L'Eglise n'est-elle pas
la source de toute vérité et tout ce qui est contraire
k son enseignement n'est il pas erreur ou men-
soBge? Voulez-vous la liberté de Terreur et da
mensorige, et si vous ne la voulez pas, comment
pourriez-vousresler plus longtemps attachés k cette
vaioe formele de l'Eglise libre dans l'Etat libre qui
recèle dans ses flancs l'asservissement de l'Egli-e
et ie triomphe de l'incrêdulité.
Que répondront a ce roisonnement les discipb's
de M. de Montalembert? Rien. lis eourberont la
têie, comme le chef lui même l'a courbée.
Et que pourraient ils lépondrc? une fois adrais
que l'Eglise a le dépót de toutes les vérités, qu'elle
seule possède le secret de notre destinée, qu'k elle
seule appartrent le soin de nous guider vers le bot
qu'elle a marqué d avance, la liberté n'est plus
pour nous qu'un danger le plus prudent est de
nous laisser lier les mains et de marquer lo pas
derrière les bedeaux et les sacristains qui se sont
chargés de notre bonheur en ee monde et dans
i'autre.
ILe» !»r£*ei*Éiora« c!«5tr£cale» eva mataère eia
cimelaère. c4»»«SajKniées par XSgr AflfYe,
archevcqav tóe f'aris.
Le prêtre, mattre absolu du cimetière n'ayant,
comme tel, ttucun compte k rendre k l'autorit';; celle-
ci, esc'ave du prêtre, tenue d'obtenipérer k ses n-
jonctions et de lui prêter main-forte au bssoin, tel'e
est, en résumé, !a doctrine clérical j en mat.ère d'in-
homation.
Cette doctrine est toute nouvelle. Le eongrès de
Malines, en la formulaat, a bien mérité du libéra
lisme.
Mgr Affre, archevêque de Paris, est auteur d'un li-
vre intitulé Traité de I'administration temporede dei
paroisses. 11 est curieux de r,tppiocher l'opmiort
qu'il émet sur cette question des prétentions ac-
tuelles du parti cléricai. On verra si la distance est
grande.
On sait que, d'après une dispos tion du décret de
prairial an XII, lorsque le ministre d'un culte re
fuse son ministère pour 1'inhumat.on d'un corps,
l'autorité civile, soit d'office, soit sur la réquisition de
la familie, a le droit de comnaettre un autre ministre
du même cuite pour remplir ses fonctions.
L'auteur du Traité, après avoir établi, comme c'est
également notre opinion, que cette disposition est
abrogée aujourd'hui, et que le c'ergé rei te parfaite-
msnt libre d'accorder ou de refuser ses priores, di>-
cute les objections de ses contiadicteurs. Nous lui
laissons la parole
Direz-vous que ce n'est pas k la cérémonie reli
gieuse, mais k la pompe extérieure de la sépulture
qu'est attachés la home du refus? mais cette pompe
2> extérieure, la loi vous l'accorde L'église ne vous
j refuse que des prières, qu'une chose spintuelle qui
est essentiellemeni de son domaine et dont les par-
lements avaient, peur la pr imière fais, es-ayé de
s connaitre k la fin du XVili" siècle. 11 y avait eet e
i) difference pourtant pour rendre leurs prétentions
j moms odieuses, que le refus de l'ég'ise, sous l'em-
i p're des anciennes lois, privait le défunt de tout
i> appareil, de toute pompe extérieure, l'excluait de
l enceinte oü reposaient les corps des autres cbré-
...L„ Ml III W-I'" L-