JOURNAL D'YPRES EI HE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Uiraanche Beuxième asioée. N° IB. 6 Mars 1864. paraissant le Dimanche de chaque semaine. PRIX D'ABQKNEftlEKT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 59 par scmestra. Pour I'Elranger, le port en sus. EK NUMÉRO 23 CENTIMES. PRIX DES SCONCES ET DES RÉCLAMES 40 centimes la petite ligne. Corps du journal, 50 centimes. Laissez dire, laissez-vous blêmer, mais publiez votre pensee. On s'abonne a Ypres, an bureau du journal, chez Féux Laubix, imp. libr., rue dc Dixmude, 53. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. YPRES, Mas*®. Ea cipEsc isBjaïasScrïelIc. Si les explications qui viennent d'êire données la Chambre des représentant laissent la crise mi- nistérielle sans solution immediate, elles auronteu, du rhoins, l'avantaga d'en éclairer les dillérentes phases et de perruetire au pays d'en faire remonter l i respunsabibié a ceux qui doivent en supporter le poid*. Deux points essentiels ressortent a l'évidence de ces explications. Le premier, e'est (pre le ministère démissionnaire n'a nullement empcéhé la constitu tion d un ausre cabinet liberal qui aurait du vouloir so former. Le second, e'est que le pottvoir a été of fert aux cathóliques sans conditio», sans restriction aucune. Depuis 1'ouverture de la crise, nos advsrsaires ii'önt pas eessé d'affirmer que la constitution d'un ministère liberal rnodéré serail ehose parfaitement possible, sans la resistance que eette idre reneou- iratl chtzles mioistres démissionnairesi!s ont ré- pété sur tous les tons et dans tous leurs journaux que le ministère pesait sur «es amis po«r le» em- pècbtr d'aeccpter le pouVoir et que M. Frère- Orban, notamment, avait menace de son opposi tion svstematique tout cabinet qui se formcrait en vue de rernpiacer le cabinet démissionnaire. De eette odieuse et sotte accusation, il n'est rien resté. M. De Brouckere, a Regard de qui, an dire des journaux eléricaux, ces moyens d intimidation auraient été pratiques tout particuüèrement, a pu déclarer, du baut de la tribune nationale et sans que personne ait osé le contredire, que, loin d'avoir subi une pression quelconque, il ri'avait pas mème apercu un seu! des ministres démissionnaires pen dant toute la durée des négociations dont il avait été chargé. Cette déclaration de M. de Brouckere a une im portance plus grande encore qne eel le de venger le cabinet actuel des calomoies portées contre lui; ei le prouve que, mème parmi les hommes qui font, en quelque sorte profession de rnodération poli tique, il n'y a qu'un seul et mème sentiment sur riihpossrbititéaoiuelle de former un ministère libe ral en dehors des elements qui sont an pottvoir. Maisun paint qu'il importe surtout de faire res- sortir, e'estque le Roi, en offrant le pouvoir aux ca thóliques, n'a mis, a cette offre aucune condition, aucune restriction, de quelque nature qu'elle puisse étre. La presse cathoüque, pour excuser la droite de son refus persistant de prendre le pouvoir, a insinué it différentes reprises, que ce refus lui avait été en quelque sorte dicté, tant par les conditions que la Couronne prétendait lui imposer que par la repugnance que celle-ci manifestait l'égard du programme de la droite. Cette assertion est contredit aajourd'hui par les propresdéclarations deM. Dechamps lui- raèmede- vant la Chambre des représentants. Get honorable sneosbre a déelaré, en propres tercnes, que n'ayant pas pu accepter le pouvoir, il n'avail pas eu a dé- baitre les conditions de son acceptation. 11 est done faux, absolument faux que le programme de la droite, si programme il y a, ait fait obsta cle a la formation d'ün ministère catholique. U est avéré au contraire que ce programme n'a été rti disculé rii mème formulé et que par conse quent il n'a pu peser d'aucune facon sur les resolu tions prise's par le parti elérical. Nous insistons sur ce fait paree que nos adversaires, pour donner le change au pays, n'ont que trop longtemps laissé croire que, s'ilsavaient refusé le pouvoir, c'était non pas par peur de 1'opinion, mais uniqueme.nt a rai- son de I'opposition du Roi a la realisation de leur programme. N'ont-ils pas, parexemple, écrit dans tous leurg journaux, que la solution de la question d'Anvers, telle qu'ils I'envisageaient, avait été le principal obstacle a la formation d'un ministère ca tholique? 11 n'en est rien. La question d'Anvers n'a pa-s été efïleurée, c'est M. Dechamps lui mème qui 1'affirme. II reste done acquis et désormais aucune déné- gation sur ce point ne sera plus possible, que la peur seule a inspiré le parti catholique, qu'aucun obstacle «e lui a été suscité, absolument sucurt, si ce n'est le sentiment de sa propre impopularité. 5,e EEsot de l'éEnigssae. Pourquoi ces avances et ces caresses au parti elérical? Pourquoi ces reconciliations avec des hommes qui ont trahi l'opinion libérale en juin, eet appui prélé, ces noininaiionsaux fonctions de bourg- niestre ou d'écbevin-aceordées s des hommes qui doivent au concours de leur curé, leur election de conseiller communal au mois d'octobre? Pourquoi tous ces passe droits, toutes ces injustices que nous voyons chaque jour ct qui révoltent la conscience puhlique? Pourquoi des hommes dont l'srroganee est pro- verbiale et qui criaient avec affectation leur libéra lisme sur les toits, humbles maintenant, tendent- ils a lews adversaires d'hier une main suppliants qui semble mendier des vote»? Telles sont les ques tions que chacon s'adressaitdepuis longtemps, saus y trouver ene réjponse satisfaisante. Le mot de I'értiguae est euSn trouvé. On dit sérjeusement il n'est bruit que de cela qu'un fonctionnaire de notre arrondissement aurait l'intention, en cas d'éleclions par suite de dissolution des Chanabres, de se présenter au corps électoral comme candidat...,Devinezje vous le donne en vingt, en cent, en mille comme can- didat mixte. Ainsi cette politique amphibie qui, pour me servir d'tine expression vulgaire, n'est ni chair ni poisson, le mixte, qui a été enterré sous les huées du pays entier, tenterait une petite resurrec tion a Ypres; on nousreplongerait dans le marasme qui, pendant treize ans, a consume toutes les forces vives du parti dans notre arrondissement! Nous avons peine a y croire. Mais si c'était bien réelle- ment la le rêve de quelques hommes incorrigible» qui n'ont rien appris ni rien oublié, pour qui les lecons du passé n'existeut pas, nous leur rappelle- rions que, si les électeurs de l'arrondissement d'Ypres sont bons, ils ne sont pas bêles. Mr l'évèque de Bruges continue, en vue des prochaines élections, de poster ses courtiers élec- loraux. II éparpille sur divers points de son dio cese, ceux de ses prélres qui se sont distingués par leurs men'ées et leurs intrigues pour faire parvenir au Parlement les trois instruments Soenens, Visart et Declercq. L'arrondissement d'Ypres surlout est appelé a recevoir un assez bon nombre de travail'eurs a la vigue clérica'e. Nous avons annoncé, il y a quel que temps, l'arrivée parmi nousdufameux curé de Zerkeghern; aujourd'hui on nous envoie M. Van- bellegbem, vicaiie venant de Tbourout, M. Plate- voet nommé directeur du collége episcopal de Po- peringbe, et quelques autres soklats ejusdem farina- exercés au feu. Une sainte légion de combattants eléricaux inon- dera bientöt nos villes et nos campagnes; ils mair- cheront urtis et serrés, conduits par les Samyn et les Vsadeputte, et employant conformémeni aux ordres d'uu suecesseur des apótres, toutes espèces de moyens et tie procédés moraux ou non, probes ou maihonnètes, ils lacheroni de reeverser les amis de la liberie pour inettre a leur place des ètres in sipidus et saus earaeière, obéissant av uglément aux commandemewts d'un ambitieux prélat. Pour parvenir a ses fins, le elériealisme ne som- meille pas; il s'apprète de longue main, i! dénons- bre ses forces et travaille a les augmenter. Au>si n'avons-nous été minement étonnés d'apprèndre que déji les professeurs, les surveiilants, et l'iuge- nicux Plaievoet du collége de Poperinghe, com- mencent leur pêche aux électeurs. Ces messieurs tiennentèi ce que leur parti ne soit pas surpris au dernier moment; ils se préparent iongieinps it !'a- vance et dresseot toutes leurs batteries. Ineoi'porer des électeurs sous leur drapeau, vei la la grande occupation du moment. L'honorable M. Platevoet nous pardonnera «Je bon cceur, sans doute, de divulguer une méthode de son invention, de propager les idéés clérieales et de s'assurer des voix pour les élections. Notre devoir nous impose l'obligation de faire eonnaitre les ma noeuvres de l'eöiiemi, c'est a ce litre qua nous pu- bbons la nianière d'agir des courtiers épiscopaux, logés au collége de Poperinghe. Cbacun sail que la jeunesse des écoles a ses jours de distractions et de promenades, pendant iesqueis eile quiiie ses livres et les études arides pour se ii- Yrer aux exercices du corps ct se détendre l'esprit, ['OPINION LE TOUT PAYABLE DAVANCE.

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1