Les fabriques d'église de la ville ont requ sur Ie produit des concessions 2,400 francs. M. Ie bourgmestre fait connattre au conseil qu'après que le collége échevinal eut pris lecture du récent ar- rêt de la cour de cassation sur le produit des conces sions, il a notifié k M. le receveur l'ordre de tenir en caisse les fonds provenant de ces cessions de terrain. Un rapport sera sous peu soumis au conseil qui aura k décider comment ces fonds seront dépensés. Le compte est ensuite approuvé. Le dernier objet dont l'assemblée ait eu k s'occuper était l'audition de Ia lecture du rapport sur la requêle de M. Lapierre-Vandevyvcr a l'effet d'obtenir de la vilie, avec bail emphyséotique, la concession d un terrain devant servir k I*ér< ction d une usine. M. Lapierre travaille b introduire, b Ypres, une industrie nouvelle qui n'est connue que dans les grands centres de population et qui est appelée b un grand développement. La lro commission a accueilli sans discussion avec faveur la demande de location d'nn terrain situé en- tre la Wateringhe et le Boterplas, prés de la station. Elle propose de louer 36 ares, de ce terrain, a raison de 120 fr. de loyer annuel. A propos de ce loyer M. Becuwe prenant la paro'e a dit que la ville devait faire faire des sacrifices pour une nouvelle industrie s'implatant choz elle, qu ou pourrait baisser le prix du loyer. M. A. Brunfaut con tinuant le thème deftl. Becuwe: t Oui cedes, dit il, il faut faire des sacrifices pour les industries; il faut ouvrir, touies grandes, les portes de votre ville, aux ingénicux travailleurs. Ypres a fait d'énormes dé- penses pour attirer ehez elle une forte garnison; ne dait elle pas faire autant pour l'industrie? Celle-ci travaille et cr 'e au lieu de cocsommer. Encourageons le travailAprèsavoir bbti ces orgueiileusescasernes, monuments de puissance militaire, accordons un ar- pent de terre au modeste industrie! qui se batira une usine, plus productive et plus utile que toutes les cua- dalles. Je crois qu'il y a lieu d'examiner si on ris pour- lait. pas céder gratuitement un terrain. Cette question sera discutée a une prochaineséance. i.'ordre du jour éiant épuisé, la séance a levée. AssocSaf£ea Ic&érate «Sc {'arrondissement d'fpres. L'art. 8 de l'Associaiion libérale porte Le comité est spécialement chargé de ia vérifica- t> lion des 1 istes électorales, de soutenir toutes les reclamations qui lui seraient adressées pour faire inscrire des électeurs omis ou pour faire rayer les électeurs qui seraient indüment inscrits. Nous sommes arrivés b l'époque de Ia révision des listes électorales. D'autre part, l'Assöciation de Bruxelles vient d'a- dresser aux ptésidents de toutes les Associations libé rale s du pays un exemplaire de son nouveau règle- ment, accompsgné d'une lottre dont lo but est la fédérat on du libéralisme beige. Eu présence de ces deux circonstances, nous de- raandons a ceux qui sont b la téte de notre Associa tion s'ils uejagent pas le moment venu de réunir le comité d'abord, l'assembëe généraleensuite, s'ils ne croient pas que leur plus impérieux devoir coram inde d'agir, ou bien s'ils préfèreroot assoupir de plus en plus l'Associaiion pour l'étouffer plus facilement au premier moment favorable. Leur conduite nous dira bientót ce qu'il en faut penser. (Correspondance particuliere de l'Ohmox.) Vous vous éliez imagine peut-étre que les pre cautions les plus minutieusesavsient été prises dans nos nombreux textes de lois pour satisfaire aux né- cessités de l'ordre et de la sécurité publique et pri - vée, vous prnsiez que quelque petit article déterrc propos par nos tribunaux, gardiens vigilants les plus sacrés, saurait toujours mettre un frein saiu- laire a la licence et baillonner les écrivains auda- cieux qui se rnèlent de combattre les abus. Profonde était votre erreur; il y a quelques an- nées peine qu'un crime abominable faillit écliap- per a la vindicte publique, sans ia perspicacité et la vigilance d'une baute-cour, dont les allures mo- destes et la science latente n'avaient guère fait par lor d'ellè jusque-lb, et qui vint subitement se révé- ler a l'admiration slupéöée de ses contemporains, s'imposer b !'cnihousiasme de la postérisé. Nommer la cour de Lapsebeure, c'est tout dire en un mot. Dans un arrêt rendu, cette cour, s'appuyant sur les considerations les plus élevées, a condarnné sévèrement un de ces écrivains qui, dans le but puéril de défendre les préceptes de delicatesse et de justice, portent en réalité atteinte aux intéréts pri - vés et jettent le trouble daus le sein des families. II s'agit dans l'espèce d'un nomrrié Dupin eet auda- eieux, dans un opuscule intitule Des Imagistrats d'autrefois, des magistrals de la revolution, des ma gistrals a. venir, s'est permis de divulguer, on ne sait pourquoi, les inconvénients du népotisme in troduit daus la inagistrature. On comprend facilement tout ce qu'une pareille tbèse renferme de factieux dans ses flancs; lortheu- reusement que la eour dorit nous nous occupons n'y va pas de main morie et je suis persuade que ce sera la son principal titre de g'oire. Au surplus, je n'ajouterai aucun commentaire. Toute réfl xion de ma part ne pourrait que voiler la lucidité des apercus, abaisscrla liauteur.des con- sidérants invoqués, affaiblir, en un mot, l'impres- sion que l'arrêt de la cour de Lapsebeure est des liné a produiresur l'esprit public en Europe. Mais par quelle étrange fatalité ee précieux document est-il resié si longtemps incormu? Jel'ignore. Voici lont simplement les termes mèmes de l'arrêt. La cour de Lapsebeure Attendu qu'un nommé Dupin s'est permis, dans un opuscule de sa facon, d'examiner les conse quences du népotisme; Attendu que notamnient, dans un des passages du susditopuscule, énumérant les inconvénieutsqu'en- gendre d'après lui la composition des tribunaux de familie, il declare que ces inconvénients existent dans plus d'un tribunal de province; Attendu que, par ses expressions imprudentes, le prévenu expose a des propos peu flatieurs des hom mes que leurs antécédents bien connus mettent k l'abri du moindre soupcon d'intrigue Attendu que, quelle que soit la eonsidération qui s'attache au talent et a la position du prévenu, ses appreciations, malgre leur moderation et leur sa- gesse, ne peuvent trouver gi ace devant les exigences de régeïime; Considérant, d'une part, que, si les membres de Ia cour sont convaincus, comme hommes, du bien. ipndé de ces critiques, comme péres de familie, il nc leur est pas permis d'en convenir Considéraut, d'autre part, que les principes ei- dessus énoncés sont directement atieniatoires aux intéréts pi ivés ct desirueieurs des avantages qui constituent le bien-ètre des families Que vainement, en efïet, l'on objectcrait les sen timents de convenance, de délicatesse et de désin- téressement, les principes d'équité ct de justice, le droit acquis, etc., etc.; Que tons ces principes purement spéculatifs ne sauiaient eturer dans le domaine des fails; Que ces doctrines, appartenant a l'ordre philoso- phique et sorties du cerveau de quclques penseurs, s'opposent, par leur nature mêine, a ce qu'elles soient prises au sérieux par les hommes poiitiques; Qu'en tous cas, il est impossible qu'elles aient pour effet de faire renoncer un chef de familie a la mission qu'il a recue sur eetle terre, de protéger les siens par tous les moyens en son pouvoir: con sidéraut que, si, par un excès de tolérance, on peut, dans des cas determines, laisser passer ina- percu l'énonciaiion de semblables doctrines, celte faiblesse deviendrait un crime, loisque celles-ei tendent k porter atteinte aux privileges de person- nes chères Considérant que lout honame bien pensant est tenu a accaparer toutes les faveurs pour ses proches et qu'un étranger, quels que soient ses droits, n'en est pas mains un étranger; Considérant qu'on ne pourrait sérieusement re- proclier a un botnme de recbercher ses avantages personnels et d'adorer leveau u'or dans le siècle oü nous sommes Que ceserait d'ailleurs une duperie, de la part de ceux qui soul en place, de faire preuve dans leurs fonetions d abnégation et de désintêressement et de se priver volontairement des peiits profilsque ces functions peuvent leur rapporter Considérant qu'en signalant ce qu'il appeile des abus, Ie prévenu Dupin éveiile I'attention decriii- ques malveillants qui, ri'appréciarit pas au mèrnsr litre que la cour l'esprit de familie, viennent dévoiler au public, que la chose ne concerne pas, des ar rangements adroitement ourdis dans l'ombre, par leurs indiscrétions rend-mt de semblables arrange ments plus difficiles dans l'avenir et porten! ainsi un préjuJice grave a l'iutérèt de quelques privi légiés Considérant enfin que tous ces écrits, séditieux au premier chef et gênants pour ceux qui ne de- mandent qu'a n'ctre pas gènés, doivenl se trouver une bonne fois flétris selon leur mérite; Qu'il est d'ailleurs indispensable de laisser un grand exemple a la postérité; La cour, Oui' l'avis des intéressés et sans se préoccuper du sentiment public, condamne le nommé Dupin a la peine capitale Déciare néanmoins, afin de donner une nouvelle preuve irrécusable de sa haute impartialité, que le coupablo aura la facuité de réclamer le benefice de l'art. 12 du Code pénal. la garde elviqae non active. Le Moniteur a public un arrèté royal du 21 fé- vrier, pris en exécution des art. 3 et 53 de la loi sur la matière, qui prescrit de proeéderk. de nou- velles élections pour les titulaires des grades de ia garde civique non-actine. Parmi les institutions bizarres auxquellesadonné naissance notre législatiou administrative, il n'en est pas, coup sur, d'aussi absurde que celle qui nous occupe. II semble que le législateur, en rédigeant la loi sur Ia garde civique, se soit surtout appliqué I a rendre aussi odieuse que possible aux populations qui savent quelle n'est, et ne sera jamais, qu'une lourdc charge, sans aucune utilité pour le pays. Pour ne parler que de la garde civique nou ac tive, nous sommes bien persuadé qu'il n'est pas un seul fonctionnaire public, gouverneur, commissaire d'arrondissemenl, bonrgmestre, oblige de concou- rir a ['execution de cette partie de la loi, qui ne soit humilié de passer son temps ce travail de danaïdes, qui consiste faire noircir une quantite énorme de papier employé a former des róles, k dresser des procés verbaux d'éleetion, a ré- diger des rapports, des états de présentation de candidats aux différents grades, de légions eompo- sées d'officiers et de soldats sans ar mes, sans urii- formes, qui n'ont jamais été réunis, qui ne pourronê jamais l'ètre et dont pas un officier, du grade merrie Ie plus élevé, ne sait Ie premier mot des obligations de sa charge. M. le minislre de l'intérieur lui même ne doit pas, sans répugnanee, soumettre ia signature du chefdel'Etat les arrèlés dérisoire«qui nomment ces états majors de contrebande, et n'est-ee pas d'autre part amoindrir les dignités militaires sérieuses que de les prodiguerde eette manière au premier venu? C'est des travaux de ce genre que les adminis trations eentrales et communale» eoosaerent un temps précieux qu'elles pourraient plus utilement employer a des services rédkment utiles, que l'on négligé souvent, pour s'occuper d'une foule de pué- rilités inventées par legérde tracasster dela bureau cratie. II est pour nous un fait certain, c'est que si le congres national avail pu se douler qu'on eut inter- prèté d'une manière aussi excentrique l'art. 122 de la Constitution, il se fut bien gardé de prescriro {'institution d'une garde civique qui n'a sa raison d'etre que pour autant que le législateur et ie pays la prennent au sérieux. De deux choses l'une, eu ii faut supprimer cette garde eiviqne, ou il faut l'organiser sérieusement, en n'appelanta en faire partie,'surtout dés le début, Lapschcurc; le.... J

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 2