lui? Et cependant tel était le clergé, comme le voulait
Mgr Malou, telle était ('impulsion qu'il lui donnait. 11
en est résulté une guerre sans merci, des haines et
des divisions mortelles qui, dans un grand nombre
de communes et méme de villes, rendraient actuelle-
ment impossible toute régénération, tout mouvement
industriel, tout grand travail, tout progrès social. Ce
mouvement ne pourra être repris que quand les idéés
libérales auront eonquis l'empire qui leur appartient
et qu elles ont ailleurs, c'est-a-dire quand le clergé
sera décidément vaincu par elles.
On comprendque la lutte des idéés philosophiques
soit engagé contre le clergé; mais ce qui n'est nulie-
ment dans la nécessité des choses, c'est que cette
lutte soit portée sur le terrain des intéréts politiques
de toute nature, qu'elle soit empreinte de toute l'exal-
tation que donne le fanatisme religieux, qu'elle souf-
fre partout une passion tellement sauvage que les
habitants d'une même commune ne puissent plus
même s'unir pour leurs intéréts de propriétaires, de
citoyens. Or, voila ce que le clergé a fait, voila quelle
a été la conséquence du syslème de Mgr Malou. Si
son successeur est un homme modéré, nous verrons
bientót tout le clengé s'inspirer de sa sagesse nous
verrons l'harmonie rentrer dans bien des comumnes
nous verrons bien des hommes aujourd'hui aveuglés
ou entralnés, prendre un plus grand souci de la pros-
périté de l'industrie et du commerce, des travaux
publics, des progrès de ('instruction, en un mot du
•développement matériel et moral des populations.
Notre province va se trouver dans les meilleures
conditions pour réaliser ce but un canal, plusieurs
chemins de fer d'une grande importance, de nom-
breux établissements industriels dont la formation se
prépare, tout cela doit y contribuer puissamment.
Puissions-nous ajouter a ces divers éléments de pros-
périlé, un évêque éclairé, sachant conduire son clergé
dans les bornes de la moderation et du bon sens, et
mettant plus de prix a se faire aimer dans son diocese
qu'a être cité au loin comme un zouave clérical.
Séance da Conseil communal d'Ypres
Etaient présents MM. P. Beke, bourgmestre
C. Bpurgois et L. Merghelynck, échevinsCh. Vande
Broucke, G. Boedt, A. Degelcke, C. Lannoy, T. Van
den Boogaerde, E. Cardinael, C. Becuwe, L. Vanal-
leynes, L. Vanheuleet A. Brunfaut, conseillers.
Absents MM. A. Beaucout et F. Messiaen.
La séance, présidée par M. le bourgmestre est ou-
verte, a quatre heures précises, par la lecture du
procés-verbal de la dernière séance. En l'absence de
M. le secrétaire Delodt, cette lecture est faite par
M. l'échevin L. Merghelynck. Suivant ce que nous
avons pu saisira une lecture rapidede ce procés-ver
bal, on a discuté dans ia séance précédente Ie nou
veau règlement de l'Abattoir. Le droit d'abattage a été
fixé a un centime par kilogramme, les bestiaux étant
pesés sur pied le personnel de l'Abattoir a été porté
a six employés, y compris le directeur et un employé
aux écritures; et la surveillance sur la vente de la
viande mauvaise et malsaine a été spécialement re-
commandée au collége des bourgmestre et échevins.
En 1862, on avail accordé aux bouchers la faculté
j'attends avec impatience le moment de le propo-
seril est en outre très-brave.
Signé Roussel.
II fut nommé sous-lieulenant le 12 fèvrier 1807, a
la grande satisfaction de ses camarades et surtout de
son colonel.
Promu au grade de lieutenant le 9 juin 1809, il fut
reconnu comme tel aux premiers coups de fusil tirés
a la ba taille de Raabet fut fait capitaine a Wagram.
Sa nomination étant du 9 juillet 1809, il n'était resté
lieutenant que juste un mois.
Décoré de l'Ordre imperial de la Légion-d'Honneur,
le 17 juillet 1809, il avait mérité cette tout honorable
distinction en partie a Cadroïpo (Italië), en partie a
Wagram (Autriche).
Le nombre de ses années de service et de cam
pagnes est de vingt, d'un mois et de quatorze jours,
suivant la copie du mémoire de proposition resté
entre les mains des héritiers. C'est la seule pièce qui
ait pu remplacer, quoique d'une manière incomplète,
son élat de service perdu, comme tous les autres,
parmi les gros bagages du 106°" régiment, lesquels
Êurent pillés a Wilna (Lithuanie).
Sn dernière campagne fut celle de 1812 en Rnssie,
de vendre en ville de la viande de bêtes abattues a
l'étranger, moyennant un droit de deux centimes par
kilogramme. Gette facultée a été retiré et on ne pourra
plus en user a partir du 16 avril prochain.
Ce qui a délerminé le conseil a prendre cette me
sure, c'est que certains bouchers profitaient de la
lolérance octroyée, pour introduire en ville de la
viande de bêtes malades abattqes hors du territoire.
lis savaient que l'experlise d'une béte dépecée était
impossible et ils n'usaient de la faculté accordée que
pour éluder le règlement de l'Abattoir.
Sur ce procés-verbal de la séance précédente
M. Vanalleynes, conseiller, a pris la parole pour re-
commander la nomination d'un troisième expert a
l'Abattoir. Suivant le règlement voté il n'y aura que
deux experts lorsqu'ils seront en désaccordcomment
donner une solutionLa nomination d'un troisième
expert empêcherait certaines difficultés. M. le bourg
mestre a fait remarquer que cette observation aurait
dü être faite avant le vote du règlement et qu'aujour-
d'hui on ne pouvait y avoir égard il a ajouté que le
collége échevinal avait le droit de prendre, au besoin,
des mesures pour aplanir les difficultés, et qu'il nom-
merait un troisième expert en cas de désaccord entre
les experts ordinaires.
Le procés-verbal est adopté.
On passe ensuite a l'ordre du jour. Le premier ob-
jet a l'ordre du jour est la communication des pièces.
Aucune pièce a eommuniquer n'est parvenuea l'ad-
ministralion.
Le second objet a l'ordre du jour, est la demande
d'avance de fonds, faite par M. Baus-Roussel pour la
reconstruction de la facade en bois de la maison sise
rue au Beurre, n° 38.
M. l'échevin Bourgois, donne lecture du rapport de
la deuxième commission.
Suivant ('honorable rapporteur, l'adminislration de
la ville doit prendre pour bases du subside a accorder,
la beauté plus ou moins grande de la nouvelle facade
et le montant des fonds disponibles pour cet objet.
Le plan de la nouvelle facade, soumis par M. Baus-
Roussel, annonce une construction belle et élégante,
qui sera un ornement pour la rue au Beurre.
La commission eonclut a accorder a M. Baus-Rous
sel la somme de quinze cents francs qui lui sera re
mise le lor janvier prochain, l'ètat de la caisse ne
permetlant pas de faire cette avance plus tót.
A ce propos M. Ie bourgmestre fait observer, que
petit a petit les maisons a facade de bois disparaissent,
et qu'il n'en existe plus que qualre en ville. Bientót,
dit-il, disparaitra celle appartenant a M. Cardinael-
Rabau, située au coin de la rue de l'Anguille, prés de
la Petite Place. M. Cardinael-R'abau a dèja soumis les
plans de reconstruction.
M. le conseilier Lannoy appelle de nouveau l'alten-
tion du collége échevinal sur la construction de la
maison, rue du Lombard, que M. l'avoeat Boedt, dans
une des préeédentes séances, avait qualifié de mon-
strueuse.
M. le bourgmestre répond qu'il est inutile de reve-
nir sur cet objet, l'adminislration ayant poursuivi les
contrevenants.
Les conclusions du rapport sont ensuite adoptées.
Le troisième objet a l'ordre du jour est ['inspection
des procès-verbaux de ventes d'arbres, sapins et
taillis, tenues sur les propriètés des hospices.
qui se lermina par la pluseffroyable des catastrophes!
la trop cruelle retraite de Moscou, a laquelle il survé-
cut comme par miracle! I car, outre qu'il fut, comme
ses très-infortunés compagnons, dans le plus déplo-
rable dénüment, mourant de faim!Iransi de froid
il avait été si grièvement blessé a la bataille de la
Moskowa, d'un coup de feu tiré a bout portant, qu'il
eüt beaucoup plus de peine qu'eux a se trainer 11
Ce fut cette dangereuse blessure qui l'arrêta dans
sa course guerrière. De retour en Pologne, il dut
faire partie d'un convoi de nombreux blesses qui
furent dirigés sur Mayence. La il fut constaté que la
balie non extraite qu'il avait recue a la tête et avec
laquelle il est mort, était entrée par l'os du nez, cóté
droit, a gauche de l'ceil droit, et s'était dirigée sous le
globe postérieur et inférieur de la mêchoire inférieure;
qu'il en était résulté une fistule lacrymale, perte de
■l'ceil droit et gêne dans le mouvement du cou; motifs
réunis qui le firent admettre a Ia retraite, retraite
qui fut un événement bien douloureux, un grand re
vers de fortune pour lui, qui s'était senti tant de vo
cation pour le métier des armes; qui était a la veille
de passer chef de bataillon et ne pouvait manquer
d'oblenir immédialement après, comme officier dis-
Une première vente tenue le 3 décembre 1863 a
produit 7,716 fr. 83 c.
Une deuxième vente tenue le 2 janvier 1864 a pro
duit 11,776 fr. 60.
Une troisième vente tenue Ie 9 janvier 1864 a pro
duit 7,086 fr. 20 c.
Le rós,uitat de ces ventes a été excellentil a dé-
passé toutes les prévisions. En effet, l'estimation faite
antérigurement aux ventes, est d'un quart inférieure
au prix, dg celles-ei
(.'adoption de ces procès-verbaux a eu lieu sans
débat. Les dossiers a l'appui n'ont pas même été ou-
verts et consultés par MM. les conseillers.
Le quatrième objet a l'ordre du jour est l'autorisa-
tion d'un placement de fonds par le bureau de bienfai-
sance, M. le bourgmestre dit, qu'en cette matière,
on a pour habitude de renvoyer les demandes a l'exa-
men de la première commission, ayant les finances
dans ses attributions, et qu'il convient de s'en tenir
aux errements.
Le conseil accepte l'avis de son honorable président
et vote le renvoi a la première commission.
L'ordre du jour était épuisé.
Le collége échevinal usant de la faculté que lui ac
cordé l'art. 63 de la loi communale, de mettre en dis
cussion les objets étrangers a l'ordre du jour, dans Ie
cas d'urgence oü le moindre retard pourrait occasion-
ner du danger, a soumis au conseil son projet de
Reorganisation de l'Académie de dessin.
II s'agit ici d'une question d'argent, de subsides h
obtenir, et le moment est venu de les demander. Le
conseil sait que dans les questions d'argent, il ne faut
jamais remeltre au lendemain ce qu'on peut faire la
veille.
C'est pourquoi il soumet dans cette séance Ie rap
port de la premier e commission pour que le conseil
puisse se prononcer immédiatement et soigner de
suite les intéréts de I'Académie.
L'honorable rapporteur fait un petit historique de
notre Académie fondée en 1778. Cette école a son dé-
but n'était pas une institution publique, quelques
généreux habitants la soutenaient par leurs dons
gratuits. Après avoir énuméré les peintres, sculp-
teurs et artistes renommés qui y ont appris les pre
miers rudiments de l'artM. Beke nous fait con-
naitre une bien triste vérité la plupart des élèves
sorlis de notre Académie u'ont, dit-il,tiré aucun profit
des lecons qu'on leur y a donnéesles Seynave, les
Bossuet, les Fierens, les Böhm et quelques autres,
sont de rares exceptions.
11 faudrait, suivant l'honorable bourgmestre, chan
ger eomplótement la méthode d'enseignemenl suivie
a ('Académie d'Ypres. Ce qui est nécessaire de nos
jours, c'est d'inilier l'ouvrier dans l'art appliqué a
l'industrie. La France a, la première, mis des écoles
de dessin au service de ses artisans. L'Angleterre,
émerveillée des succès de sa rivale voisine l'a suivie
et s'est formée des ouvriers hors ligne. La Belgique a
marché sur leurs traces Bruxelles, Anvers, Gand,
Liége, ont des écoles oü l'homme se fait artiste avant
de devenir ouvrier.
Ypres, l'ancien centre industriel, doit aussi avoir
une école de ce genre. A cette fin elle se doit des sa
crifices mais lorsque les sacrifices sont trop lourds
pour les supporter seule, il est naturel de demander
le concours du gouvernement et de la province qui
tingué, d'une bravoure reconnue, digne ainsi de par-
venir aux plus hauts grades, un bien plus brillant
avancement encore, et ce, dans une armée désorga-
nisée, en grande partie détruite, oü la perte de mil-
liers d'officiers de tous grades, avait fait un énorme
vide qu'il fallait combler au plus tót.
II se résigna a son sort; et, borgne,souffranl beau
coup de la tête, dans la plus affreuse misère, mais
tout glorieux d'avoir payé largement sa dette a la pa-
trie, il revit, en février 1813, après quinze ans d'ab-
sence, et Louvain qui le recut bras ouverts, et sa
bonne mère qu'il adorait.
11 avait assislé a un très-graud nombre de batailles,
combats, escarmouches, et y avait recu, outre grand
nombre de contusions, trois fortes blessures le bras
droit prés de l'épaule traversé d'une balie, un coup
de bayonnette au bas ventre et un coup de feu a la
tête partout il avait fait éclaler le plus grand cou
rage et fait preuve de beaucoup d'intelligence, toutes
excellentes qualités que l'on avait remarquées en lui,
principalement a Althimis, a Cadroïpo et aux jour-
nées de Fontana-Fredda ou Sacile, Raab, Inzersdorf,
Wagram et Moskowa.
(La fin au prochain numéro.)
du 2 Avril.