qu'on veut bien nous donner d'en user avec mode ration, c'est une chose, que Mgr de Malines nous permette de Ie lui dire, qui ne regarde que nous et sur laquelle nous nous dispenserons, s'il le veut bien, de Ie consulter. Notre honorable sénateur vient de prendre la pa role au Sénat a deux differentes reprises la pre mière fois, dans la discussion générale du projet de loi qui autorise la concession d'un chemin de fer d'Ostende a la frontière de France; la seconde, a pro pos de crédits complémentaires et supplémentaires ouverts au département des travaux publics. M. Mazeman regrette que la ligne d'Ostende a la frontière de France ne passe pas par Dixmude, tout en exprimant l'opinion qu'il importe d'établir la ligne telle qu'elle a été votée par la Chambre, sans modi fication de son tracé. Pour notre part, plus seront nombreuses nos voies de communication et plus nous nous réjouirons dans l'intérêt de tous. Nous avons l'espoir que la ligne d'Ostende a Armentières par Dixmude aura prochainement son tour, mais, en at tendant, celle que le Sénat vient de voter, desser- vant des localités importantes de notre arrondisse ment, devait, d'après nous, avoir la prioritè. Nous sommes d'accord en cela avec l'opinion exprimée a differentes reprises par nos représentants. A propos des crédits demandés par le département des travaux publics, M. Mazeman a exprimé le désir que le gouvernement avise au moyen d'empêcher que les sables et les materiaux nécessaires a l'en- tretien des routes ne restent déposés pendant toute l'année le long de ces voies de communication, a II énumère les inconvénients et les dangers de ces depóts et propose, en vue d'y obvier, un moyen employé deja en France et qui consisle dans ['expropriation de parcelles de terrain le long des routes de l'Etat pour y faire le dépól des maté- riaux. L'observation de M. le sénateur est très-fondée; mais nous ne comprenons pas comment, frappé de ces inconvénients, il a pu dire, d'autre part, que les agents chargés de la police de la grande voirie, apporlent parfois un zèle excessif dans l'exercice de cette partie de leurs attributions. a Au contraire, nous croyons nous qu'ils pêchent bien plutót dans un sens opposé. Certes, nous som mes moins que personne partisans de lois dracon- niennes ou de mesures vexatoiresmais la bonne police des routes intéresse en définitive la sécurité des voyageurs et il ne faut pas avoir circulé beaucoup pour savoir par expérience qu'un grand nombre de nos voies de communication sont devenues de véri- tables entrepóts au service de quelques particuliers. A diverses reprises nous avons signaléces abus et publié des articles qui n'étaient qu'un résumé atténué des nombreuses plaintes qui nous étaient parvenues a ce sujet. Les dangers qui peuvent résulter de eet état de choses sont bien aussi graves que ceux énumérés par M. le sénateur Mazeman. Aussi sommes-nous per suades qu'en y réüéchissant bien, l'honorable mem- lire reconnaitra la justesse de nos réclamations. Koos ue voulons pas ètre ridicules. On commence se préoccuper vivement dans nos murs des prochaines élections de la garde civique. Si nous sommes bien informés, les premières doi- tant de sang, qu'il est pres de défaillir et de rester, lui aussi, entre les mains de l'ennemi, qui n'est pas loin. Non guéri encore du coup de feu qu'il avait recu a Fontana-Fredda, il était arrivé au camp du 106me dès le 13 juin 1809, et voulut assister a Ia bataille de Raab, qui eut lieu le lendemain 14. II s'y conduisit avec une impétuosité telle, qu'il fallait y mordre la poussière parvenu audaeieusement avec quelqurs braves centre la muraille d'une maison fortifiée, der rière laquellc l'ennemi tirait par les créneaux et coups sürs, il s'apercoit qu'un soldat ennemi s'ap- prête a l'ajustertout aussitót il le désigne a un vol- trgeur, qui, aussi prompt que l'éclair, couche l'Au- trichien en joue, le tue, et sauve ainsi la vie a son lieutenant, lequel voit tomber son adversaire derrière la muraille crénelée, Aux batailles d'lnzersdorf et de Wagram, le 5 et le 6 juillet 1809, étant lieutenant commandant la 3m° compagnie de voltigeurs, depuis la mort de son capi- taine Moilien tué a Raab, il déploya la plus grande vent avoir lieu aujourd'hui même pour l'une des com pagnies et ainsi sueeessivemenl pour les autres.Puis, lorsque tous les vides seront comblés et les cadres complets, les officiers procéderont a la nomination d'un major-commandant. Cette nomination ne peut tarder a se faire. En attendant les appreciations se croisent et les conversations vont leur train. L'intérêt que ces élec tions inspireni est general paree que ehaque garde en mesure l'iinportance et comprend que de son vote depend jusqu'a un certain point la prospérité de I'institution ou sa decadence. Nun pas qu'un choix malheureux pourrait amener la suppression de la milice citoyenne, mais a coup sür il tendrait I'a- moindrir eta lui enlever la considération indispen sable au but que Ie législateur s'est proposé. Nous ne nous faisons pas illusion. Nous n'ignorons pas que les opinions different sur l'utilité même de cette institution et qu'a cólé d'un trés-grand nombre de gardes très-zélés s'en trouvent aussi quelques-uns fort disposés a considérer lout service comme une corvee. Inutile d'examiner ici les considérations que font valoir les uns et les autres en faveur de leurs theses; mais, queiles que soient ces considérations, nous n'hésitons pasadire, sans crainte d'être démentis,que que tous les gardes, sans exception, sont animés des meilleures intentions et du désir ardent de compléter, autanl que possible, leur instruction. Puisque Ia garde-civique existe et que la loi fait de l'exercice un des devoirs du citoyen, tous veulent que la création soit sérieuse et capable de produire les résultats que l'on est en droit d'attendre d'elle. De la l'intérêt qui s'attache a toute nouvelle élec- tion de la garde-civique. Mais eet intérêl s'accroit en core dans les circonstauces présenles par la nomina tion du major-commandant quiainsi que nous l'avons dit en commencant, doit suivre de très-p'rès les élections des compagnies l'une election est done intimement liée a l'autre. Selon les choix qui interviendront, la garde civique sera considérée ou, passez moi le mot, ridicule. Veut- on la voir exposée aux rires et aux quolibels de la foule, executant les manoeuvres sans ordre, sans en semble, et comme un troupeau de moutons effarés, qu'on choisisse un chef sans ascendant, sans instruc tion militaire, sans précédents et sans expérience; au contraire, veut-on autre chose qu'une garde sur le papier, il faut un chef instruit et capable, dont le passé offre des garanties et des tilres incontestables, dont la position et l'age mür appellent la confiance,en un mot, un chef qui imprime a la garde-civique une direction palernelle, mais eflicace. Et a oe propos, nous ne saurions nous empêcher de dire ici quelques mots des craintës puériles qu'ex- priment quelques-uns de voir, avec un chef zélé, la discipline militaire s'introduire dans la milice bour- geoise. Ces craintes ne sont nullement fondées. Pour être gardes-eiviques, nous n'en sommes pas moins tous égaux, tous habitants, citoyens d'une même ville; I'institution est par-dessus tout democratique. Aussi n'est-ii pas un seul homme raisonnable qui ne s'inspirat de ces idéés et dont la conduite comme chef, a la tête de son bataillon, ne füt guidee par l'im- partialité et la justice, empreinle des sentiments les plus bienveillants et les plus paternels en vers ses su- bordonnés. D'ailleurs oublie-l-on que la loi elle-même met un frein aux emportements du zèle? Et puisqu'en veriu intrépidité, et sut si bien faire partager a ses soldals les sentiments d'honneur qui l'animaient, qu'au lieu de se laisser ébranler, ce qui était a craindre dans la conjoncture, par les Saxons en fuite, ils ne s'en mon- trèrent que plus ardents et déterminés a braver le feu d'arlillerie qui les foudroyait. Le 7 septembre 1812, a Ia sanglante journée de la Moskowa, oü 800 pièces de canon vomissait la mort des deux cötés, il alia au feu avec la plus bouillante ardeur, et son exemple, bienlót suivi, avait rendu tous ses voltigeurs si furieux dans le combat, qu'im- passibles sous la mitraille, ils opposèrent aux Russes, fermes comme des murs, la plus belle comme Ia plus longue resistance, et repoussèrent bravement une de leurs plus furieuses charges a la bayonnette. II com- battait avec le plus vif acharnement depuis six heures du matin, lorsque a onze heures il tomba très-griè- vement blessé a la tête on le crut mort dans le moment; mais son nouveau colonel, le baron Ber- trand, qui l'estimait tout particulièrement, ayant re- marqué qu'il respirail, et crainl qu'il n'élouffêt dans de cette loi un certain nombre d'exercices doit avoir lieu chaque annèe, puisqu'aucun chef, quelqu'il soit, n'aurait le pouvoir de nous y soustraire, ne vaut-il pas mieux remplir son devoir utilement? Mal faire la besogne ne diminue en rien le temps qu'il faut né- cessairement y consacrer. Nous ne voulons rien dire de certaine distinction que l'on fait miroiter aux yeux et qui, dit-on, fait bien a la tête d'un bataillon. Cette consideration est indigne de la garde-civique; elle ne mérite pas d'être prise au sérieux et ceux qui la font valoir comme un tiire en faveur de leur candidat de predilection ne s'en servent saus doute que faute d'en trouver un meil- leur. Nous prisons fort les décorations que les chefs de garde méritent par leur intelligence et leur aptitude dans leurs fonctions celles-la honorent le bataillon lout enlier. Quant aux autres, nous n'en saisissons pas l'utilité les soldals citoyens ne sont pas des en- fants qu'un jouet mène. Voila les reflexions que nous suggèrent les pro chaines élections. Pour notre part, nous avons con- fiance dans la garde-civique d'Ypres; elle saura faire son devoir. Confiance dans les gardes qui ne mettront a leur tête que des officiers zélés, instruits, capables. Confiance dans les officiers qui, a leur tour, choisi- ront un commandant sérieux et dévoué et qui, in- sensibles aux promesses, aux menaces, aux sugges tions de toutes sortes, agissant dans la plenitude de leur independance, ne s'inspirant que de l'intérêt reel de tous les gardes dont eux-mêmes ils tiennent leur mandat. Association clcricale. Correspondance parliculière de TOpimon.) 11 Avril 1864. Ma bonne étoile m'a admirablement servi. Mon sieur. Quelle chance et pour moi quel honneur! J'at été convié a la réunion cléricale tenue le 9 de ce rnois, a l'estaminet S'-Laurent. Vous comprenez que je ne me suis pas fait tirer l'oreille la séance pro- meltait d'être curieuse,et laisser échapper une si belle occasion de voir ces Messieurs a l'oeuvre eut été un crime a mes yeux. Mais n'anticipons pas sur l'ordre des fails. Depuis quelque temps dèja, la nouvelle de la créa tion d'une Association orthodoxe eirculait parmi les adeptes et remplissait de joie les bonnes Omes, lors- qu'un beau matin me parvint la circulaire dont je transcris ici le texte Association Ypres, 4 avril 1864. conslitutionnelle et conservatrice de l'arrondissement d'Ypres. Monsieur, En présence de la crise que nous traversons, d'un changement de ministère presque certainet d'un ap pel imminent aux électeurs, vous devez comprendre comme nous la nécessité, pour les conservateurs, de se coneerter et de s'entendre sur la marche qu'ils au- ront a suivre dans les graves eirconstances oü se trouve le pays. Nous vous prions en conséquence de vouloir assis ter a la réunion qui aura lieu le samedi 9 avril pro- chain, a 2 heures de relevée, dans la grande salie de son sang, prit sur lui, conlrairement a l'ordre de ne relever les blessés qu'après la bataille, de le faire transporter immédiatement a l'ambulance. Pour fixer finalement tout doute et démontrer qu'il fut bien certainement un preux, un digne chevalier, nous n'avons qu'a nous reporter au temps de la splen- deur militaire oü il fut admis dans l'Ordre Impérial de la Légion-d'IIonneur. Sa nomination porte la date du 17 juillet 4809 l'étoile des braves brillait done sur sa poitrine dans toute sapureté comme dans tout sou éclat, puisqu'elle lui avait été accordée a une époque oü il fallait l'avoir méritée entièrement, ce qui en rehaussait considérablement le prix a une époque oü loin de la prodiguer a ses soldats, qui cependant prodiguaient eux leur vie pour leur empereur, le grand Napoléon en était vraiment avare, comme il le fut toujoursce qui était, ce qui ne pouvait manquer d'être un noble et puissant aiguillon qui, en faisant affronter tous les dangers avec le plus sublime dé- vouement, portait lés hommes aux plus généreuses actions pour la Patrie, et les couvrait de gloire11

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 2