refusée a seconder un compromis de conscience. 11 fallait done l'écarter a tout prix. Des démarches in- cessantes furent faites on fit valoir les désagréments ét les difficultés de la lutte, l'incertitude du succès des hommes puissants intervinrent, et toutes ces de marches, toutes ces suggestions, toutes ces interven tions eurent pour résultat la circulaire par laquelle l'honorable M. Yiane annoncait a ses électeurs sn résolution de ne plus solliciter leurs suffrages pour un nouveau mandat, résolution regrettable a tous les points de vue. Dés ce moment, M. Floor se sentit respirer dès ce moment aussi, il s'annonca partoot comme candidal administratif. Nous connaissions bien des espèces de candidats dont les nuances multicolores sont plus nombreuses que les couleurs de l'arc-en-ciel, nous ne connaissions pas encore le candidal administratif. A notre arron dissement était réserve l'honneur de donner le jour it ce nouveau genre. Candidat administratif.c'est-a- dire candidat promettant a chacun la satisfaction de ses intéréts matériels, candidat digne de tous les suf frages, candidat selon tous les goüts, servi a toutes les sauces! Cléricale avec les cléricaux, libérale avec les libéraux, la candidature administrative est la per fection de toutes les candidatures passées, présentes et futures. Comprend-on tout ce que pareille candidature ren- ferme d'utile dans ses flancs? Depuisles faits que nous venons de relater, la si tuation s'est quelque peu modifiée deux nouvelles candidatures ont surgi, celle de M. Visart de Bruges pour le parti clerical, celle de M. Bieswal de Furnes pour le parti libéral, mais M. Floor reste impertur- bablement le candidat administratif du canton de Rousbrugge-IIaringhe Nous sommes loin d'en faire un reproche a l'hono rable secrétaire de Crombeke; qu'il prépare son élec- tion comme bon lui semble, nous n'avons rien a y voir. Nous n'avons jamais comptó sur son libéralisme comme sur une base bien solide et nous ne sommes pas étonnés de le voir vaciller en ce moment. Mais cc qui nous surprend davantage, c'est de voir le Pro- grès affirmer que l'association cléricale d'Ypres au- rait adoptó les candidatures de MM. Yisart et Bies- wal pour le canton de Rousbrugge, puis écarté la candidature de M. Bieswal, pour maintenir celle de M. Floor, et ajouter Quant a nous, nous adoptons ces deux dernières candidatures. S'il en était ainsi, nous ferions ressortir combien il serait humiliant pour les libéraux de Rousbrugge deramas- ser les candidatures que leurs adversaires ont jeté sur la voie. Mais nous ne croyons pas a ['exactitude des ren- seignements du Progrès. Les idéés libérales de M. Bieswal sont trop connues pour que les cléricaux aient pu songer un seul instant a sa candidature et lui-même répudierait nettement, nous en avons ia conviction, les suffrages de ses adversaires politiques Aussi déplorons-nous que M. Bieswael ait rencontré dans le Progrès un ami aussi maladroit. Pour M. Floor, qu'il ait été le candidat des cléri caux, ou même qu'il le devienne encore, soit ouver- tement, soit par voie détournée, nous sommes loin de le contester; nous ne croyons aucunement que Bunion de M. Floor avec les catholiques serait une union conlre nature. Mais candidat clerical ou administratif le Progrès vile, au bourgmestre, comme celle de tous les lieux publics. Ge magistrat a le devoir d'assurer un enter- rement convenable tous les habitants de sa com mune. Les prêtres restent parfaitement libres d'ac- corder ou de refuser leurs prières aux morts et leur bénédiction aux lombes, selon que leur conscience le leur dictera on France, l'autorité civile peut les for cer, en vertu de la loi, a bénir des lombes contre leur grémais en Belgique, la Constitution garanlit a cha cun la liberté d'agir comme il l'entend en matière de religion et personne ne peut être forcé, d'une manière quelconque, a prendre part a une cérémonie reii- gieuse. Après cela, Dieu jugera les émes. Lui qui est au- dessus des passions terrestres, appréciera les inten tions les plus secrètes de chacun, ce que Lui seul est en mes ure do faire. Ce ne seront certainement pas les hommes qui in- jurient et anathematisent leurs frères qu'il préférera mais bien ceux qui auront réellement pratiqué la fraternité, qui auront été indulgents et serviables ènvers leur prochain, envers tous les autres hommes, n'en conlinuera pas moins próner M. Floor. Ce sera une nouvelle page que ce journal ajoutera au libéra lisme pratique que, d'après ses propres avis, il a constamment dëfendu depuis plus de vingt-trois ans. A son tour, M. Floor saisira la première occasion d'être agréable aux patrons du Progrès et si le parti libéral n'y gagne rien, au moins l'intérêt de ces Mes sieurs d'Ypres, comme dit ce journal, sera saiisfait. Échanqe de bienfails et de reconnaissance. Ni plus, ni moins. Mais comédie, toujours 1 Dans son numéro du 17 avril, VOpinion publiait un compte-rendu très-détaillé de la réunion cléricale tenue ie 9 au cabaret St-Laurent. Personne ne souffl-i mot, le Propagateur lui-même n'y trouva rien a re- dire. Mais aujourd'hui il se ravise et, après dix-sept jours de réflexion, il se hasarde enfin a declarer que notre compte-rendu est de pure invention. Cette déclaration arrive bien lard pour inspirer confiance. Faite après un si mür examen, elle semble avoir pour but de parer a certaines circonstances récentesson mobile est tout autre que l'intérêt de la vérité et de la justice. La vérité, quand elle est réellement la vérité, n'a pas besoin pour éclore de couver dix-sept jours dans le cerveau du Propagateur, il suffit de la proclamer sur l'heure même. Aujourd'hui la réclame tardive de l'organe clérical est moins une rectification qu'un expedient. Nous qui aimons les positions neltes et qui conti nuous <x a nous piquer de franchise, quelque soit l'appréciation du Propagateur a eet égard, nous lui adresserons quelques questions. Nous espérons que ses réponses seront aussi catégoriq ues que nos in terrogations mêmes. Vous dites que 1 'Opinion s'est laissée mystilier. Voyons. Le texte de la circulaire qu'elle a publiée n'est-il pas exact? En quoi diffère-l-il des imprimés colpor- tes N'est-il pas vrai que les deux signataires de cette circulaire, qui s'étaient affublés des titres de prési dent et de secrétaire, furent confirmés dans leurs fonctions N'est-il pas vrai que la séance fut ouverte par un discours du président, discours, allocution ou ser mon, ne jouons pas sur les mots et qu'une des harangues les plus épicées eut pour interprête l'hono rable secrétaire Sommes-nous dans l'erreur en disant que les invi tations ont été lancées a plusieurs centaines de per- sonnes, que soixante-douze étaient présentes, h la réunion, que ce désappointement jeta quelque froid sur l'assemblée La phrase que nous avons rapportée n'a-t-elle pas été prononcée telle que nous l'avons écrite? Et si le Monsieur qui l'a éditée n'est pas un Gascon, soit, nous passons condamnalionmais vous conviendrez au moins que c'est un blagueur. Avons-nous eu tort de dire qu'il y avait dans la réunion des conservateurs, des indépendants, des unionistes, des catholiques-libéraux, peut-être même beaucoup dejésuites, mais point de cléricaux? Répondez ou plutót non, ne répondez pas. Car il ne s'agit plus ici d'un fait, mais d'une appréciation et l'on juge mal la qualité du masque que l'on porte sur sa propre figure. L'article du Propagateur n'a pas seulement en vue car, Jésus-Christ l'a dit avec vérité La loi de Dieu est amour. La religion n'est done nullement en jeu dans les pétitions elles ne sont dictées que par un esprit de parti, dans le but d'assurer aux ecclésiastiques, un pouvoir civil, politique, auxquels ils n'ont pas le moindre droit et qui ne pourrait, s'ils parvenaient a s'en emparer, que compromettre leur prestige et por ter atteinte a la religion elle-même. Les curés et les prêtres sont respectables dans l'exercice de leurs fonctions et la loi les y protégé hors de la, ils n'ont ni ne peuvent avoir aucune auto rité et sont de simples citoyens comme nous tous. C'est contre les libéraux que sont dirigées les péti tions dont il s'agit, paree qu'ils n'ontcessé de défendre l'indépendance du pouvoir civil, sans laquelle l'ordre public est impossible. Les colporteurs des pétitions n'ont pas hésité a représenter mensongèrement les libéraux comme persécutant la religion et les ecclé siastiques. Pour être convaincu de la fausseté de cette accusation, il suffit de remarquer qu'aucun des Mi nistères catholiques n'a accordé autant de subsides notre compte-rendu, ce n'est même la qu'une espèce d'entree en matière. La signature de notre corres pondence excite surtout sa bile et il en prend texte pour se livrer a une vertueuse indignation. S'il fallait I'en croire, nous écouterions aux portes. Le Propaga teur accusant, sans sourciller, les rédacteurs de VOpi nion d'être des mouchards; en vérité, c'est plaisant! Mais qu'eüt-il done dit si, au lieu de la signature fan- taisiste A'lscariote. il avait plu a notre correspondant de prendre celle d'Escobar ou de Tarluffe Pour le coup, il aurait crié que nous lui coupions l'herbe sous le pied. Eüntreprises die travaux publiés. Le public formule assez souvent part soi des plaintes sur Ia manière dont certains entrepreneurs exécutent les travaux. II semble dire que les admi nistrations ferment les yeux sur les contraventions aux conditions exigées par le cahier des charges et que la tolérance coupable de certains surveillants devrait être empêchée et punie. Au fond de ces ac cusations il y a quelque chose de vrai les entrepre neurs cherchent leur plus grand bénéfice et se trou- vent parfois heureuxd'éviter des pertes enéchappant a la vigilance de ceux chargés de recevoir leurs tra vaux. On nous rapporte que dans une commune de l'ar- rondissement d'Ypres, un entrepreneur s'est engagé a construire un presbytère en n'employant que des briques neuves, n'ayant jamais servi, et que, ne te nant aucuu compte de cette clause du cahier des charges, ledit entrepreneur a fait une bonne partie des constructions avec les briques provenant d'un vieux bètiment humide, récemment démoli. Ce fait, s'il est vrai, mérite non-seulernent la dé- sapprobation du public, mais l'autorité compétente devrait aussi, en ce cas, se servir des moyens que lui accorde la loi et tenir a I'exéculion des travaux conformémenl aux conventions arrêtées. C'est pour elle un devoir et une obligation de veiller au bon em- pioi des deniers publics en exigeant qu'on ne contre- vienne pas aux conventions stipulées. [Communiqué). Une petite lanternc, S. V. P. Notre ville est sens dessus dessous; beaucoup de rues sont bouleversées on y pave, on y repave, on y creuse des tranchées, on y dépose des pavés, des monceaux de terre ou de boue. Nous pourrions citer enlr'autres la rue des Etudiants bordée des deux cótés de sable et de pierres, le Marché-au-Poisson en- combré de toutes sortes de matériaux et offrant vers la rue du Séminaire un gouffre béant aux passants attardés. Dans la rue de Lille, c'est bien autre chose encore. La, a cóté du gouffre, sont des monts de boue, des cloaques infectsl'eau des égoüls est arrêtée par suite des travaux et mardi dernier, par ce temps de pluie, le passage du trottoir vers le milieu de la rue était littéralement impossible. II ya trois semaines que cela dure. On est a la recherche d'un tuyau, dit- on, el du train dont vont les choses, il y a fort pa- rier qu'on ne le trouvera pas de sitót. Jusqu'è pré sent pas l'ombre d'un tuyau. Mais est-on bien s&r de ne l'avoir pas découvert déja sans s'en apercevoir? Est-on bien sur que quelque zélé, poussant jusqu'au fanatisme l'amour de son art, ne l'aura pas recouvert de terre, afin de se douner le plaisir de le découvrir une seconde fois? En attendant, on pioche, pioche pour réparer les églises et pour en batir de nouvelles que le Ministère libéralde plus, ce dernier a fait vo ter en 1863, par les Chambres, l'augmentation des traitements des évêques et des autres ecclésiastiques. Tous ceux qui auront lu ce que nous venons d'écrire comprendront que les catholiques beiges ont toujours été et sont encore, non-seulement libres, mais aussi protégés dans l'exercice de leur religion et que ce ne sont pas les libéraux, mais les antagonisles de ceux- ci qui ont violé les lois sur les cimetières. Nous terminons par un bon conseil adressé a tout le monde Observez votre religion selon votre con science; si quelqu'un voulait vous en empécher, ce qui n'arrivera pas, recourez k tous les moyens que la loi permet et vous obtiendrai justice; mais ne signez ja mais aucune petition avant d'avoir bien compris ce qu'elle contient ou d'avoir consulté, au besoin, un homme droit el intelligent qui n'ail aucun bénéfice d'argenl ni d'autorité a attendre du succès de cette petition. Communiqué

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 3