de l'arrondissement oü une lutte aura lieu. II ter mine par un long éloge des conseiilers sortants, ajou- tant modestement qü'il s'excepte de ces éloges. Puis on procédé au choix des candidats. Le comité présente les membres sortants. Aucune autre présen- tation n'éiant faite et personne ne demandant la pa role, le scrulin est ouvert sous la présidence de M. Keingniaert, l'un des deux vice-présidents. En voici les résultals Votants 55. Billets blancs 7. MM. Beke, 44 voixBoedt, 44Bayart, 48Co- myn, 46; Merghelynck, 42. En consequence, les conseiilers sortants sont pro- clamés candidats définitifs de l'Union libérale de l'ar rondissement d'Ypres. L'ordre du jour épuisé, M. l'avocat Desimpel pose la question de savoir s'il ne serait pas utile de réviser Ie Règlemeut de l'Associalion il rappelle la circulaire adressée par l'Association libérale de BruXelles a toutes les associations du pays et cite l'exemple de ce qui se pratique ailleurs. M. Carton répond a M. Desimpel. S'il faut Pen croire, il y aurait danger, au moment des élections, a passionner les esprits propos d'une revision du règlement: cette revision est d'ailleurs inutile. C'est au règlement, lien qui unit tous les membres, que l'Association doit en grande partie ses succès. En un mot, d'après M. le commissaire d'arrondissement, tout est pour le mieux dans la meilleure des Associa tions possibles et, quant lui, il s'oppose a toute mo dification, paree que, dit-il, on voit toujours les nuances qui ne parviennent pas a faire triompher leurs idéés s'en prendre au règlement. M. Capron fait observer que c'est examiner In question par son petit cóté et que, si l'on voulait éla- blir un parallèle, il pourraita son tour examiner par quels moyens certaines nuances imposent leurs vo- lontés. II ajoute que plusieurs articles du règlement sont tombés en désuétude, que la plupart ont été ou violés ou arbitrairement appliqués, que, par consé quent, ce règlement n'inspire plus une entière con- fiance. Quant au prélendu danger résultant de la ré- vision, il ne saurait I'admettre. Cette considération et la probabilité d'une dissolution du Parlement n'ont pas empêché les principales associations de nous pré céder dans la voie des réformes; si l'on veut d'ail leurs que nous soyons forts et unis, il est indispen sable de donner deS garanties sérieuses a tous et de faire des concessions légitimes au progrès des idéés libérales depuis 1847. M. Huyghe émet encore cette observation que, pour être utile et efïicace, il faut que le règlement soit avnnt tout sympathique. Enfin, la proposition de M. Desimpel, qui tendait a fixer prochainement une réunion pour la discussion du règlement, est amendée par M. Vanheule en ce sens que cette réunion serait fixée par le comité en déans les trois mois. Cet amendement, présenté dans un esprit de conciliation, fut appuyé par MM. Boedt et Beke. II n'en rencontra pas moins l'hostilité de ceux qui, a aucun prix, ne veulent d'un changement quelconque. Cette fois pourtant l'assemblée ne fut pas de leur avis et elle décida, a, la presque unanimité qu'elle se réunirait endéans les trois mois pour la dis cussion de son règlement. Ouverte a trois heures et demie, la séance fut levée a cinq heures. En publiant le compte-rendu de cette séance, nous ne pouvons nous défendre d'une réflexion. L'Asso ciation libérale agit au grand jour, elle examine, elle discute, la presse reproduit les discussions nos ad versaires, se cachent comme des taupes, ils font un travail souterrain, tout est mystère dans leurs clubs et, lorsque transpire enfin ce qui s'y est tramé, ils renient effrontément leurs propres actes. Nos lecteurs feront la comparaison de ces deux pro cédés si opposés et ils jugeronl. Tolerance eléricale. II y a une vingtaine de jours, la Société de Saint- Sébastien de Becelaere, composée des habitants les plus honorables de la commune et présidée par une personne entourée de l'estime générale, M. Delefor- terie, échevin, annonca un tir a la perche pour le lundi de la Pentecóte, 16 de ce mois. Cette société, au dire des cléricaux, montre des tendances libérales, ce qui est grave. On ne peut, pour ce motif, assez la contrecarrer et tous les modes de persècution doivent être employés contre les réunions paisibles de braves citoyens s'amusant a l'exercice du tir. Le soupcon de libéralisme échauffe certaines per- sonnes au point de commettre des actes, comme celui que nous rapportons, qui pour être ridicules n'en sont pas moins méprisables. Depuis nombre d'années la perche de Ia Société de St -Sebastien était placèe dans une^atureappartenant a une personne du parti catholique et jamais les libé- raux de la Société n'avaient fait la moindre observa tion sur les avantages que ce placement apportaitau brasseur du parti adverse. lis trouvaient que la dif ference d'opinions ne doit pas déteindre sur les rela tions ordinaires de la vie et qu'aux luttes politiques ne doivent pas survivre de basses et infimes ran cunes. Les cléricaux ne pensent pas de la même facon ils croient qu'il faut poursuivre les adversaires politi ques sans leur laisser ni trève ni repos, parlout oü on peut les atteindre et leur nuire, ne reculer devant aucun obstacletous les moyens sont bons voila leur devise. II serait dür pour des cléricaux de voir des libéraux en fête et en réjouissances; empêcher qu'ils s'amusent est une oeuvre pie dont on recevra récom- pense, Un moyen facile se présentait d'enlever aux libé raux de Becelaere le plaisir qu'ils recherchaient c'était de les faire déguerpir avec leur perche au mo ment de la fête ou au moins assez tard pour qu'ils n eussent pu trouver d'autre local. L'occasion était belleon en profita. Le secrétaire de l'Association cle- ricale d'Ypres ordonna, la semaine dernière, au nom du propriétaire, a la Société de St-Sebastièn, soup- connée de libéralisme, de quitter la pature oü par tolerance on avail permis a ses membres de s'exercer au tir ou bien de payer quinze francs par chaque tir, soit un loyer de sept d kuit cents francs par an, sous condition de passer immédiatement bail. C'était une manière peu galante de mettre quelqu'un a la porte. La Société s est hatée de déplacer sa perche et nous apprenons avec plaisir que grace a la diligence appor- lée, le tir ne souffrira aucun retard. Les libéraux de Becelaere auront leur fête et malgré leurs adversaires ils se promettent beaucoup de joie et de gaieté. La conduite ridicule tenue en cette occasion par les émules du Congrès de Malines ne nous surprend guère. Nous l'avons rapportée seulement dans le but d'avertir les personnes qui auront des affaires avec des individus de cet acabit de se défier autant que possible et de prendre maintes précautions pour ne pas être surprises. Acheter le pouvoir est une immoralité politique qu'il était donné aux hommes de notre siècle de com mettre. Banques clérico-politiques. I.'influence des moyens pécuniaires sur l'état des partis en Belgique a engendré une idéé ingénieuse dont les cléricaux veulent tirer profil. Les notaires, agents d'affaires et banquiers, grêce a des placements de fonds, obtiennent un incontestable ascendant sur une grande partie des électeurs ils peuvent, comme on dit, disposer d'un grand nombre de voix. S'ap- proprier cette influence a l'aide de la création de puis- santes banques qui pratiqueront dans tous les arron- dissements administratifs, est un moyen de prépon- dérance que le parti clérical caresse avec complai sance. II est question, suivant ce qu'on nous apprend, d'établir une banque catholique a Ypres. Cette ban- que relèvera d'une puissante société finaneière, ayant son siége a Bruxelles. De grands capitaux seront mis a sa disposition et des sous-agences seront créées dans toutes les localités de quelque impörtance. Le clergé usera de sa puissance pour favoriser cette institution et Ia recommander a ceux qu'il a devoir de moraliser. De cette facon les petites banques locales finiront par disparaitre devant une société qui, au besoin, pourrait faire d'énormes sacrifices pour avoir le mo- nopole du placement et du roulement de l'argent. L'influence des notaires, agents d'affaires et banquiers travaillant pour leur compte personnel, sera forle- ment entamée, et ane institution, dirigée et adminis- trée par des personnes inféodées au parti catholique, usera avec rigueur, au moment des luttes électorales et a l'avantage du cléricalisme, des pouvoirs d'un créancier sur ses débiteurs. C'est avec l'or que le parti catholique veut avoir le dessus; c'est par le crédit matériel qu'il veut porter ses hommes au pouvoir. S'il réussit par ce moyen ses succès ne seront pas de longue durée la force de l'argent est momentanée; celle du progrès des idéés est continue. On nous écrit de Poperinghe Si nos renseignements sont exacts, il s'opère en ce moment parm, nous, un veritable réveil de l'esprit industriel, qui placa autrefois notre ville au ran" des plus importantes de la Flandre. Pour ne reported les souvenirs qu'a la fin du siècle dernier, et même au commencement du xtx* siècle, Poperinghe comptait a ors un grand nombrede families riches et influentes dont 1 opulence n'etait due qu'a l'activite de leurs peres. Ces families, a peu d'exceptions prés, après avoir donne quelques années de prospérite, de fêtes de joies et de grandeur, ont iusensiblement disparu celles qui nous restent tendent a s'éteindre ou a s'an- mh.ler dans la sterilité du célibat, ou dans les dou ceurs hypolhètiques de la vie de rentier. Quelques belles fortunes acquises au commencement de ce siecle par des bourgeois actifs, sont devenues infruc- tueuses entre les mains de leurs descendants, qui se complaisent, eux aussi, dans le séduisant far niente des families plus anciennes. Au point de vue des idéés, du niveau intellectuel de la localité, tant qu'au point de vue du progrès en administration et en politique, cette disposition des esprits dans les classes élevèes devait forcément réa- gir sur la gènéralile des habitants. Encore quelques annees de cette fatale somnolence, et la ville de Po peringhe, déja dépassée par un bon nombre de vil lages de la Flandre, devait descendre au niveau le plus bas des communes du plat pays. Mais nous sommes heureux de le constater, il parall qu'il se manifeste parmi nous un mouvement de réveil dont nous atlendons les plus heureux ré- sultals. Ce réveil vient de la bourgeoisie, qui com- prend sans doute combien, dans un siècle d'activité générale, il est triste pour elles d'imiter la fainéantise des riches de la terre. L'Opinion qui s'est toujours occupé avant tant de sollicitude des intéréts de notre bonne ville, qui a dépeint avec des couleurs si vives et si vraies le cré tinisme de l'éducation donnée a nos filles et la clérico- manie qui fait a notre école moyenne une si sin<*u- lière renommée, voudra bien aussi faire connaitre a ses lecteurs l'espoir qui brille aujourd'hui aux yeux de tous ceux qui s'inléressent ici au sort des travail- leurs. Déja les relations, établies entre M. Osteux et la puissante maison Fagnien de Lillers ont rendu a toute une classe nombreuse d'ouvriers une prospérité dont ils avaient a peine gardé le souvenir. Non loin de la première machine a vapeur établie par M. Roelens surgit une seconde érigée par M. Vanden Bogaerde et C°, qui nous dotera d'un tissage mécanique. Une société se forme en outre pour l'établissement d'une filature d'étoupes, et si nous sommes bien in- formés, elle ne tardera pas d'y joindre un tissage, qui parait au surplus devoir en être le complément indis pensable ajoutez a cela, que grace a de nouveaux arrangements pris par la commission de l'atelier d'ap- prentissage avec un fabricant étranger a l'arrondisse ment, tous les tisserands, même ceux travaillant a domicile, dont le travail, peu rénuméré, n'était pas même stable, auront dorenavant un travail assure pendant toute l'année, et un salaire correspondant a celui dont jouissent les ouvriers des centres indus- trielset vous aurez une idéé de la grande transfor mation qui doit s'opérer parmi nous. Laissez au temps le soin de developper tant de germes de prospérité, et bientót nos ouvriers, que les seuls travaux agricoles sont impuissants a sauver de la misère, retrouveront un peu de ce bien-être qui leur est échappé depuis de longues années. Bientót l'effrayante liste du bureau de bienfaisance perdra bon nombre de ses inscrits, qui, a manger le budget de la ville, trouvent a peine de quoi échapper a Ia mort par la faim et par Ia mi sère 1 Puisse enfin une administration éclairée, seconder tant de généreux efforts et notre ville régénérée sur- gira de l'état de léthargie eü elle se mourait. Joli et pas cher. On se souvient sans doute encore des deux énormes piliers en maconnerie qui flanquaient l'entrée de l'an- cien magasin poudre au bout de la rue d'Elver^ dinghe. Depuis que ce magasin est affecté au dépót des fourrages on a diminué ces piliers on a essayé d'en faire quelque chose de plus gracieux, de plus coquet.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 2