JOURNAL D'YPRES ET DE L'XRRONDISSEMENI YPRES, Dimanclie Deuxième année. J\° 22. 29 Mai 1864. piux iies AHKomrr s PARAISSANT LS DIMANCHE DE CHAQUE SEMAINE. ELECTIONS PROVINCIALES DU 23 MAI 1864. CANTONS D'YPRES. P1C1X U'ABOS^EUEMT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an 4k fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. ET DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne Corps du journal, 30 centimes. Ln tout payable d'avance. Laisse* dire, taissea-vous blAmcr, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypresau bureau du journalchez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite forfait pour les annonces souvent reproduces. Toutes lettres ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. 1" Bureau. Ville d'Ypres. Electeurs inscrits Volants Bulletins blancs a dèduire 546 377 29 Res te. 348 2»° Bureau. Communes de Becelaere, Bixschote, Boesinghe, Brielen, Dickebusch, Elver- dim'he, Noordsehbte, Gheluvélt, Langeinarck, Oostvleteren, Reninghe, St-Jean, Vlamertingbe, Voonnezeele, Woester., Zillebeke et Zuydscbole. Electeurs inscrits523 Volants - Bulletins blancs a deduire 283 8 Reste. 275 Majorité absolue. 623 312 NOMS DES CAND1DATS. NOMBRE DE SUFFRAGES. TOTAL. 1°r BUREAU. BUREAU. MM. Beke, Pierre, bourgmestre, a Ypres Merghelynck, Ernest, propriétaire, a Ypres Comyn, Servais, notaire et bourgmestre a Langemarck Boedt, Pierre, avocat a Ypres Bayart, Ferdinand, notaire et bourgmestre a Becelaere 341 339 385 334 328 275 275 273 273 274 616 614 608 607 602 11 y avait une cinquantaine de voix perdues. YPJKJEM, Mai. Nous ne sommes pas de ceux qui font un crime au ministère d'avoir repris le pouvoir. Loir de le blamer, nous serions plutót lentes de le féliciter de sa resolu tion, s'il est vrai, comme 1'alFirment ses organes ha- bituels, qu'il soit fermement résolu a poursuivre sans retard l'exécution de son programme. II eut été pré- ferable, sans doute, que la direction de la lutte élec- torale qui va bientöl s'engager fut confiee a des hommes nouveaux et, tranchons le mot, moins usés; mais, il faut bien le reconuailre, l'iustabilité du pou voir est telle aujourd'hui que peu d'hommes nouveaux auraient consenti a ('accepter. Pouvait-on d'ailleurs attendre de nos minislres actuels qu'ils reconnüssent eux-mêmes la nécessité de se retirer et de faire place a d'autres plus résolus ou moins dépopularisés Un tel sacrifice n'est pas dans la nature humaine et, nous le répétons, on ne peut faire un crime a nos gouver- nants de ne pas avoir su s'y résigner. Au moment ou le ministère fait appel a toutes les forces du libéralisme, au moment oü i! annonce sa ferme résolution de donner satisfaction aux voeux de l'opiaion libérale, touie recrimination, tout retour sur le passé doivent cesser. Quelques justes que nous semblent nos griefs, si amers que soient certaius sou venirs a la mémoire de quelques-uns, le devoir de tous les libéraux est d'appuyer, de soutenir énergi- quement ces,heureux ministres a qui le hasard des circonstances offre aujourd'hui la rare bonue fortune de pouvoir reparer en quelques jours d'énergie et de résolution, les fautes d'un long passé plein de fai- blesses et d'hésitations. La dissolution des Cbambres est proche: le resultat des éleclions provinciales nous dit assez ce qu'il faut en attendre si le parti liberal ne s'unit pas tout entier dans un immense effort contre Pennemi comrnun. Mais, pour s'unir, il faut avoir confiance les- uns dans les autres, il faut pouvoir se reposer dans la certitude que, la victoire remportée, les fruits en appartieufiront a tous. Cette confiance, ébranlée aujourd'hui, c'est au ministère la faire renaitre par la fermeté de son attitude el la franchise de sa politique. Des promesses ne sufiiraieut plus des actes et des actes éclatants sont nécessaires Le Sénat est saisi, depuis lougtemps, du projet de loi sur les fondations de bourses que ce projet soit dis- culé avant la clóture de la session. L'opinion libérale attend depuis 1862 le dépot du projet de loi sur le temporel du culte. Que le ministère se héte de le dé- poser etd'en provoquer la discussion. L'honneur des institutions representatives, disail-il a cette même époque, exige que les abus qui se sont manifestés dans l'exercice des droits électoraux soient réprimés pourquoi attendre plus lougtemps pour assurer cette repression par une bonne loi? La presse, étranglée par urie jurisprudence qui s'inspire a outrance des droits de l'individu et méconnait ceux de la liberté, la presse réclame a grands cris la revision des lois qu'on lui applique; qu'attend-ou pour lui rendre justice9 La législation sur les cimetières, en autori- sant des interprétations diverses, laissées a l'arbi- traire des administrations communales, donne nais- sance a des scandales qui ont mainte fois soulevé ['indignation publique. Que Ie ministère proclame done Ia nécessité de reformer cette législation et d'assurer, mieux qu'elle ne l'a été jusqu'aujourd'bui, la liberté de conscience foulée aux pieds par le clergé caiho- lique. La loi de 1842, en assurant la domination de ce même clergé catholique dans nos écoles pri- maires,.lui crée un monopole de plus au lieu de la concurrence qui était dans la pensée des auteurs de la Constitution. N'est-il pas temps que cette absur- dité disparaisse et que l'enseignement de l'Etat rede- vienne purement laïque? Nous ne nous piquons pas d'être de grands hommes d'Etat, mais nous croyons connaitre assez l'opinion libérale pour oser afiirmer que si le ministère, si af- faibli qu'il soit, renlre aux affaires avec un programme composé des articles que nous venous d'énumérer, il n'y aura plus, dans le parti libéral, qu'une seule voix pour 1'encourager et s'unir a ses efforts. A quoi bon? nous dira-t-on peut-être. Le minis tère, réduit a une ou deux voix de majorité, serait impuissant a faire adopter une seule des mesures legislatives que vous réclamez. Les cléricaux le ren- verseraient a la première demonstration offensive. II est vrai. Mais il est non moins certain qu'un vote hostile des Chambres n'entrainerait pas nécessaire- ment la chute du cabinet. Avant de reprendre le pouvoir, nos ministres se sont fails octroyer par le Roi Ia facultè de dissoudre les Chambres et nul doute qu'ils ne s'en servent a la première resistance sérieuse qu'ils rencontreront dans Ie Parlement. Or, qu'avons- nous a espérer d'une dissolution? Rien, si nous res- tons divisés, désunis. Tout, si le ministère arbore un drapeau qui raliie autour de lui toutes les forces du libéralisme et s'il a I'audace de planter ce drapeau au cceur du camp ennemi. Les libéraux ne demandent pas mieux que de latter, mais ils veulent savoir pour quoi ils Iuttent et si le bien qu'ils ont a attendre de la victoire vaut la peine qu'ils s'agitent dans la mêlée. Ils sont faligués, il faut bien ledire, des vaines pro- messes qu'on leur a faites depuis sept ansils deman dent des actes, et c'est au ministère, qui tient en ce moment dans ses mains les destinées du libéralisme, a les leur fournir. Nous attendons. Correspondance particuliere de I'OPIIVIOif. Poperinghe, 24 mai 1864. Monsieur le rédacteur, Après seize années de lulle le parli libéral vient de battreici le parti clérical; mais l'échec que vient d'essuver celui-ci n'est pas une défaite, c'est une deroute. Quinze jours avant l'élection, le journal clé rical d'Ypres et de Poperinghe écrivait Adminis tration de Poperinghe, tenez-le-vous pour dit, la prochaine élection sera votre vie ou votre mort. L'organe du clergé a dit vrai. 237 électeurs sur 359 votants ont prononcé la mort politique de notre administration. Paix et repos ii la défunte Amen. On peut, surtout après un pareil triomphe et sans rabaisser le mérite du candidat préféré, rendre jus tice a un adversaire généreux et vaincu. Nous n'é- prouvonsdonc aucun embarras a le faire a l'honorable M. Devos-Vanden Russche, homrne droit, loyal, ser- viable, ami sür et dévouéet, jusque dans ses erreurs politiques, dirigé par les convictions les plus sincères. II n'est pas un parti qui ne s'honorêt de le compter dans ses rangs et qui ne fit tout pour l'y attirer, si jamais un horrime comme lui pouvait changer de dra peau. Aussi n'est-ce pas contre l'honorable M.'Devos que le parti libéral a dirigé l'élection le seul que l'on ail vouiu atteindre, c'est M. le bourgmestre Van Renvnghedont l'impopularitéet l'impuissance expient aujourd'hui ses trabisons envers le parti libéral. Rien n'est éloquent comme les chiffres, et l'honorable M. Van Renynghe pourra désormais apprécier les forces et

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1