raisonnement? II sail qu'il n'est lu que par ceux qui
applaudissent de confiance toules ses.... rualices et
n'a aucun espoir de convertir les électeurs qui n'ont
pas fait voeu de servilisme.
Si ceux qui out préparé la chute de M. Floor,
dit-il, comprennent les vrais intéréts du liberu-
lisme, nous n'y entendons plus rien; mais nous
sommes enclins a croire qu'un moins noble but
leur servait de guide.
Voila qui tombe en plein sur les meilleurs libéraux
de Rousbrugge, sur ceux qui de tout temps ont donné
Ie plus de preuves de dévouementet il ne leur a pas
sulFi d'être joué dans ces derniers temps encore par
d'ignobles intrigues, il faut qu'ils recoivenl aujour-
le coup de pied dePardon, nous voulons dire du
Volksvriend. Nous verrons bien s'ils en seront
flallés.
Nous n'avons cessé de le répéter M. Floor est
tombé victime de la lecon de moralité que le corps
electoral a votilu infliger, moins a sa personne q Va
tous ces politiques qui vivent de tripotages et d'ex pé-
dients. Nous avons dit a differentes reprises les pali-
nodies de 'M. Floor, ses démarches, ses engagements
a droite, ses promesses a gauche nous n'y revien-
drons pas. Nous pourrions encore nous étonner de
voir M. Floor, qui n'a été libéral qu'une seule fois en
sa vie, en 1860 au moment de son élection, soulenu
par le Progrèsvieux liberal de vingt-trois ans et par
son acolyte le Volksvriendplus jeune, il est vrai, mais
qui doit avoir sucé le liberalisme avec le lait maler
nel; a la vèrité, il n'y a pas la dequoi nous étonner,
car nous sommes depuis longlemps habitués a ces
sortes de revirements et de volte-faces.
II est toutefois une étrange chose, presqu'une
énigme, que le Volksvriend ferait bien de nous ex-
pliquer. Comment se fait-il qu'aux yeux de certaines
gens Ie libéralisme soit un danger chaque fois que tous
leurs désirs ne sont pas satisfaits, toules leurs volon-
lés obéies? Par hasard, ces hommes diraient-ils, a
l'instar de Louis XIV, le libéralisme, c'est moi? S'il en
est ainsi, nous comprenons que le Volksvriend se
prosterne et qu'il adore tant de puissance il a loutes
sortes de motifs pour cela. Nous connaissons d'aillcurs
depuis longtemps ces courages civiques qui se tra-
duisent en courbettes devant le pouvoir. Ce genre de
courage ne sera jamais celui de nos amis. Ni ceux du
canton d'Haringhe, ni ceux des autres cantons ne sont
disposés a venir a Ypres prendre le mot d'ordre et
subir les caprices du maitre; ils entendent choisir par
eux-mêmes el apprécier, sans intervention, les con
victions de leurs candidats.
Et, puisque nous en sommes sur ce point, veut-on
que nous disiotis ce qu'il y avail au fond de tout cela
Veul-on que nous rappelions ce que chacun sait
de reste, pourquoi le Volksvriend et le Progrès,
ces deux frères siamois de la coterie doctrinaire, pró-
naient M. Floor avec autant et plus d'acharnement
peut-être que s'il s'etait agi d'un libéral incorrupti
ble? Paree que.... Oserions-nous le dire On n'ar-
rache pas le masque sans faire crier et nous aliens
susciter de terribles colères. Osons pourtant la ve-
rité est toujours bonne a proclamer. Paree qu'une
certaine nomination a faire Ie mois prochain était en
jeu ct que tout devail plier devant cette satisfaction
personnelle. Qu'on choisit un candidat qui, en veriu
de ses engagements, était lenu, sous peine de truhi-
son, de voter avec les cléricaux contre les proposi
tions liberates, cela importait peu. Pourvu que cel
homme fut disposé a rendre le petit service que
l'on réclamait de lui en compensation des soms
donnés a sa candidature, cela suffisait. L'amour-
propre était satisfail, l'intèrêt de familie sauvegardé,
le public priè de se taire.
Oui, voila la clef des dèclamations furibondes qui
fout ressembler aujourd'hui a un ivrogne le Volks
vriend, d'ordinaire si paisible. Voi'a pourquoi ce
ournal ne voit dans la culbute de M. Floor que le
fait de personnes qui pensent plus aux hommes
qu'aux principes. Seulemenl, cpinme tous ceux qui
ont une poutre dans l'oeil, il cherche ce fait ou il n'est
pas et ne veut pas le voir la oü il est réellement. Cela
fait tort a sa perspicacité.
Au demeurant, que ceux que les cris de détresse
poussès par le Volksvriend auraient pu émotionner,
se calment. II se sent assez fort, c'est lui-même
qui le declare, pour réédifier ce qu'un zèle exa-
géré (sic) aura endommagé.
Cette nouvelle fanfaronnade ne rappelle-t-elle pas
a s'y tromper cel homme qui, traversant un bois
transi de peur, siffle pour se donner de la conte-
nance
A. quoi tient le succes.
L'aclivitó et les demarches n'ont pas été épargnées
par nos adversaires aux approohes de l'election du
23 mai. Fidéle a ses habitudes, le clergé s'est parti-
culièrement distingue par sa violence. Aux harangues
politiques prononcées par quelques énergumènes au
próne sont venus se joindre la distribution de la Pa-
trie de Bruges et d'un scandaleux pamphlet flainand
a l'èglise, it domicile, los menaces. Les prêtres trans-
formès en courtiers électoraux parcouraient les cam
pagnes pendant la nuit, non pas, selon les préceptes
de l'Evangile, a la recherche de la brebis égarée, mais
en quête de bulletins de vote.
Distribuant le Ciel et l'Enfer avec la générosité qui
les distinguequand cela ne leur coüte rien, ils
s'adressaient a toutes les classes, a tous les ages,
a Votez pour les bons, s'écriaient-ils, si vous
voulez faire ie salut de voire ante. Les libéraux sont
les ennemis de la religion; quiconque vote pour
eux est certain de Ia perdition éternelle, car, non-
seulement il commet un péché, mais il est en outre
responsable de tous ceux eommis par son élu.
On le voit; c'est la progression géométrique appli-
quée au salut èternel. Si vous ne votez pas avec
nous, disaient les uns, vos enfants ne seront
pas baplisés, ils ne pourront pas faire leur pre-
mière communion, vous-mêmes vous ne serez pas
enterrés en terre sainte. D'autres, moins con-
fiants dans les appatscélestes, s'abaissaient jusqu'aux
choses de la terre et menacaient de ruine tout oom-
mercanl qui ne se courberail pas docilement sous Ie
joug de leur volonté.
Tout cela n'était pas encore assez. L'esprit inventif
d'un de nos jeunes vicaires découvrit un nouveau
moyen de persuasion basé sur les charmes personnels
du candidat. Ce moyen est spécialement destine aux
femmes.
Un vieux grognard de cure en compagnie de son
charmant petit vicaire, tous deux en tournée se pre-
sentèrent dans unemaison peu de jours avant l'élec-
tion. Le curé pril la parole et, après les premières
communications obligatoires sur les bons et sur les
mauvais, sur les peines éternelles et tout ce qui s'en
suit, il aborda plus directeinent son sujet. II vanta
l'esprit, l'intelligence, la haute raison, les capacités
adminislratives de son protégé. Personne au monde
n'avait jamais entendu parler de tout cela. Notre curé
ne s'en émut pas son interminable faconde était en
raison inverse des mérites mêmes du candidat.
L'électeur laisait de temps en temps quelque geste
d'impalience et ne se monirait guère docile aux re-
montrances de M. son pasteur. Celui-ci allait y perdre
sou éloquence et son latin, lorsque le jeune vicaire
intervint fort a propos le caporal sauva son capi-
laine. Les raisonnements du curé n'avaient rien pro
duit sur l'esprit rebetle de l'eiecteurle vicaire,
homme expérimente malgró son jeune êge, souple,
adroit el connaissant a fond les plus secrets replis du
cceur humain, prit sur lui de mettre la conversation
sur un objet plus delicat, plus personnel et plus in-
time que celui des capacités admiuistratives. S'adres-
sant a l'épouse de notre électeur, présente a toute
cette conversation Connaissez-vous noire candi-
dat, demanda-l-il, il est charmant. a Moi
je le connais, répliqua le mari. C'est
Et il déroula un portrait du personnage, portrait peu
üalteur et peu üatlé, que nous ne transcrirons pas
ici. Bref, ce qui apparaissail le plus dans la descrip
tion physique du candidat clérical était, dit-on, une
denture des plus proéminentes. Cette indiscrétion
inattendue fit au vicaire l'effel d'un coup de foudre.
Honteux et confus d'avoir si peu réussiil répondit
en balbutiantLes dents sont tombées et notre can-
didat est beaucoup mieux aujourd'huiil est char-
mant. II n'ajoutait plus prenez mon oursmais
tournantsur ses talons, le jeune freluquet battit les-
lement en retraite suivi a distance par son venerable
curé. Voila done décidémeut la denture mise au
nombre des influences électorales
Pauvre homme! Malheureux candidat 1 Malgré une
perte cruelle, il n'a pas réussi. Mais qui sait ce qui
serail arrivé sans ce fêcheux événement. Nous avons
vu Samson avec une mêchoire tuer 10,000 Philistins,
M. X. est de taille a nous eti faire voir de plus dures
encore.
Le Rapport sur I'administration des affaires de la
ville d' Ypres, pendant I'exercice de 1862, présenté au
Conseil communal en séance du 10 novembre 1863, a
été imprimé et distribué aux personnes fesant parlie
des diverses administrations.
Contrairement a ce qui se passé dans les autres
villes, a Ypres la presse locale n'a pas été comprise
dansmette distribution. On l'a complétement oubliée.
Cette manièro de faire, sans beaucoup nous éton
ner, nous semble cependant digne d'être relalée. Les
administrations, quelqu'elles soient, ne doivent pas
craindre la publicilé, si elles sont vraiment liberates
tous les actes administratifs sont du controle public.
II est de l'intèrêt de chacun de connaitre les affaires
de la cité. C'est surtout a Ia presse qu'il appartient
de les examiner et de les discuter. Aussi nous ne
comprenons pas la disposition prise a l'égard du jour-
nalisme yprois.
Rapport
de la Chaiubre de Commerce d'lpres.
rilEMIIlR ARTICLE.
La Chambre de Commerce des arrondissemenls
d'Ypres et de Dixmude vient, en exécution de Par
tiele 7 du règlement organique des Chambres de com
merce, en date du 10 septembre 1841, de publier le
rapport général sur la situation des affaires indus-
trielles et commerciales pendant I'exercice de 1863.
Comme introduction a ce rapport, figurent des
considerations générales sur la condition du com
merce. A l'état de langueur dans lequel l'année
1862 avait laissé les affaires, a suceédé en 1868 une
période plus satisfaisanle. La paix européenne a
produit de bons résultatsles affaires ont eu assez
d'élan pour que nous puissions considérer la cam
pagne dernière comme relativement salisfaisante et
nous formons des vceux pour que l'année 1864 ne
vienne pas enrayer de nouveau le mouvement qui
s'est produit. 11 y a cependant tout lieu de craindre
pour l'année présente, car i l'année qui vient de s'é-
couler a légué k celle que nous traversons un trisle
héritage il faut s'attendre a des commotions de
dangereuses ambitions se réveillent, des haines de
races et d'antagonisme national se ravivent et mena-
cent de replonger le monde dans l'état d'anarchie.
Avec l'accroissement de population, dü a trente
années de paix, les besoins sociaux se sont multiplies
et nous avons plus que jamais besoin de repos.
Les artisans des arrondissements d'Ypres et de
Dixmude ont eu, l'année dernière, uti travail suffi-
sant, leur position a été relativement heureuse et leur
salaire n'a pas subi de réduction. Suivant le rapport,
on peut eslimer la moyenne du salaire de t'ouvrier
yprois a 1 fr. 70, ce gain variant de 0-90 a 2 fr. 50.
Pour notre part, nous croyons cette moyenne oxagè-
rée, car le nombre des ouvriers gagnaut 2 fr. 50 est
trés restreint, tandis que beaucoup n'ont que des
journées d'un franc. Cette moyenne serail plus vraie
si on ne la portait qu'a 1 fr. 50, ou même a I fr. 40.
Ce que nous ne savions pas, c'est que l'ouvrier
yprois sail joindre aux ressources que lui fournit
son travail, un esprit d'ordre et d'économie qui en
doublent la valeur. II puise ces dispositions dans le
sentiment de sa moralité. Affectueusement attaché
son patron, il s'efforce de mériter les sympathies de
celui-ci par son zèle et par l'intelligence qu'il déploie
dans l'exécution de son travail. Toutes ces choses
nous sont apprises par le Rapport de la Chambre de
Commerce. Jusqu'ici nous les ignorions.
Les considerations générales se terminent par un
regretles communes des arrondissements envoient
des renseignements insignifiants, souvent d'une
nullité désespérante et absolument impropres a four-
nir quelques matériaux d'appréciation. De lè ré-
sultent sans doute les quelques erreurs qui se sont
glissées dans le Rapport et que nous reièverons en
leur lieu et place.
La première section traite de Vagriculture. La ré-
colle a été exceptionne'ile tous les produils de la
terre après s'être présentés sous les plus belles ap-
parences, sont parvenus a un parfait degré de ma-
turite et ont pu être engrangés avec une avance de
quinze jours sur les années ordinaires.
Nos cultivaleurs, il faut le dire a notre grand re
gret, ont le lort de se délier des progrès de la science
agricole. Ils usent leur intelligence et leur aclivité
dans la vieille ornière suivie par leurs pères. Leur
prêcher réforme, c'est perdre du temps. Aussi les
Associations agricoles qui produisent de si bons ré
sultats ailieurs, n'ont-elles imprimé, dans nos arron
dissements, aucune allure nouvelle a ['agriculture.
Le Rapport constate que le progrès est lent, mais
réel, II nous semble que ce progrès n'est guère autre