chose que le statu quo. Sauf le hache-paille perfec tions, aucun nouvel instrument agricole n'a été in troduit dans nos exploitations. II n'y a pas une seule batteuse mue par la vapeur, dans I'arrondissemeut d'Ypres. On y sème encore a la volee et le semoir y est inconnu. Les moissonneuses, les faucheuses, etc. sunt, au dire de nos fermiers, des instruments d'ex- position ne présentant aucune utilité. Le drainage a pris une certaine extension qui s'ac- croitrait beaucoup si les propriétaires, soucieux de leurs intéréts, intervenaient pour une part contri- butive aux travaux. Mais ils n'en font rien ils en laisseut toute la charge au fermier, qui seul ne peut supporter loutes ces depenses utiles. Ladeuxième section s'occupe des diverses indus tries du ressort. Une première partie est consacrée a l'examen des ateliers d'apprentissage. Ils sont au nombre de sept et emploient ensemble 192 metiers. La plupart des ouvriers qui y sont formés oinigrent au nord de la France, aussitót leur instruction achevée. On atlri- bue généralement cetle emigration continue a ceque les salaires sont plus élevés dans le département du Nord que choz nous. Le grand nombre des élèves de ces écoles d'appren tissage sont dénués de toute instruction littéraire. Nous avons appris dernièrement, a notre grand éton- nement, qu'a Ypres oü l'adminislration a pris a cosur eet objet (l'instruction) si capital au point de vue de la moralisation de la classe ouvrière, peu d'élèves de l'atelier d'apprentissage savent lire. La rubannerie est dans un complet état de dépó- rissement. La ville de Gomines possède encore plu- sieurs fabriques de rubans plus ou moius prospères. La rouennerie et les articles de Itoubaix pren- draient un grand essor, au dire du Rapport, si le manque de bras ne se fesait sentir. L'industriedu retordage est dans un état précaire. Les ouvriers filtiers ont émigró vers les grands cen tres de fabrication. La dentelle a souffart dus événements politiques. Cel article de luxe, a la fabrication duquel toute une population s'étiole, se crétinise et se détruit, enlève une masse de bras a d'autres industries et surtout a l'agriculture. L'exploitation de l'induslrie dentel- lière a pris depuis quelques années une notable ex- lension dans toules les communes de nos arrondisse- ments. Le saiaire de l'ouvrière dentellière n'alleinl qu'une moyenne de 0 fr. 75 cent, par jour. C'est peul Les toiles sont fabriquées aux environs de Dixmude et de Staden. Elles ont été fortement demandées cette annèe-ci. La distillerie n'est pas dans un état bien prospère l'anuée dernière une usine s'est fermée a Ypres une autre cessera sous peu suivant ce qu'on dit. Les grands établissements écrasent les petits qui ne pou- vent soutenir la concurrence. L'usine d'Essen con serve toute son importance ce bel établissement emploie une quarantaine d'ouvriers. La fabrication des bières et vinaigres n'a guère varié. Un peu plus de bière étrangère a été consom- tnée les lieux de provenance sont Stasseghem, Gand el Bruges. Les huiles et tourteaux ont eu un écoulement ra- pide. Cette fabrication est importante, surtout dans les endroits riverains de la Lys. Le tabac se voit depuis quelque temps reprendrè en faveur. Malgré le Rapport, nous constatons que cette feuille continuera a faire l'objet d'une fabrica tion étendue. Messines possède diverses nouvelles fabriques de tabac haché. Les briqueteries du centre de nos arrondissements produisenl pour la consommation inlérieure. Le Rap port ne fait aucunement mention des imporlantes briqueteries de Warneton et de Bas-Warneton dont les produits, transportès par la Lys, fournissent l'ar- rondissement de Gourtrai et le Nord de la France. La Chambre de Commerce annonce ensuite que nos briquetiers trouveront un débouché nouveau dans les constructions d'art au canal Lys-Yperlèe. Cela n'est pas du tout exact, puisque, chacun le sail de puis quelques mois, un entrepreneur s'est chargé de fabriquer jö millions de briques sur des terrains fournis par la Société. <i La tuilerie de Warneton est aussi dans un état prospère. (Rapport, page 84Depuis un temps immémorial il n'y a plus de tuileries a Warnèton. Quelques vieux géographes font mention d'établisse- menls de ce genre en cette localilémais le jour d'au- jourd'hui il n'y a plus l'ombre de tuilerie en cette ville. La Chambre de Commerce s'est laissée induire en erreur. Fours a chaux. 11 y a cinq et non six usines de ce genre a Warneton. Wervicq et Elsendame en pos- sèdent aussi, A Warneton on calcine (causlifie, dit le Rapport) non pas dix millions de kilogrammes de marne, mais treize a quatorze millions. Si la situation de ces usines est devenue moins brillante depuis l'introdue- tion, franche de droits, de la chaux francaise, elles sont loin de décliner. La chaux est nécessaire a notre terrain humidela consommation s'en fera toujours sur une grande éehelle. Dans le Rapport on ne dit pas un mot du commerce de charbons dans les endroits riverains de la Lys. Ce commerce n'est cependant pas sans importance, puis- qu'a Warnèton seul on en décharge annuellement Irois millions et demi de kilogrammes. La marbrerie prend chaque jour plus de dévelop - pemerit. II en est de rnême de la fonderie de fer. La bijouterie et Vorfèvrerie yproises sont en déca- dence. Cela est tout a fait naturel. Depuis quelques années le chemin de fer, par ses transports rapides el économiques, donne de nombreuses occasions aux habitants de nos contrées, de voir les grands centres. Le paysan qui anciennement bornait tous ses voyages a son chef-lieu d'arrondissement, se permet de visiter la capitale. II n'est pas étonnant dès-lors qu'il aillo acheter ses bijoux et ses objets de luxe la oü il trouvera un plus gram! choix et un nombreux assor timent. L'état de dèoadence de la bijouterie yproise ne fera que s'empirer. (A continuer.) Samedi 21 mai a eu lieu a Tournai la réunion de l'Associalion libérale pour la discussion et l'adoption du règlement nouveau dont nous avons parlé dans un de nos derniers nuinéros. L'assemblée était fort nombreuse M Crombez président, a ouvert la séance en donnant lecture d'un grand nombre de lettres de membres de ('Asso ciation qui n'avaient pu, pour divers empêchements, assisler a la séance. Dans une improvisation des plus heureuses, l'ho- norable président a exposé le bul de l'assemblée, il a fait d'abord un appel chaleureux a l'union de tous les libéraux, union devenue indispensable aujourd'hui qu'une luite suprème est sur le point de s'engager entre les deux partis qui divisent le pays depuis le Gongrès de Malines, nos éternels adversaires, qui ont tant blêmé jadis l'organisation des associations libó- rales, nous ont imitè dans toutes les villes impor lantes du pays; ils ont fondé, eux aussi, des associa tions, les unes au grand jour, les autres déguisées sous les anodines apparences de sociétés parlicu- hères, dont ['amusement parait être et dont la poli tique est le seul et véritable but. En présence de ces efforts desespérés, c'est pour le libéralisme un devoir impèrieux d'étendre par tous les moyens ses ramili - cations et son influence, de faire appel a tous les dé- vouemenls et de les róunir pour assurer a jamais le triomphe des idéés do progrès el de liberté tels ont été les principaux motifs qui ont engagé l'Associa lion libérale de cette ville a organiser dans tous les chefs-lieux du canton des comités qui seront conii- nuellement en rapport avec le comité central de Tournai et s'occuperont activemenl partout des élee- tions communales et provinciales, moyen certain de maintenir la preponderance de notre opinion dans les elections aux Chambres législatives de plus elle a modifie son règlement dans le sens le plus large pos sible, dans le ferme espoir de voir entrer dans son sein tous ceux qui se sont généreusement dévoues au succès de nos idéés. Dé bruyants applaudissements ont accueilli les éloquentes paroles de M. Crombez. On a passé ensuite a la discussion du règlement, auquel quel ques légères modifications ont été proposées. La transformation du règlement est de nature a accroitre considérablemenl le nombre des membres de l'Associalion et promet pour l'avenir les plus heu- reux et les plus féconds résultats. (Economie.) Nous reproduisons, comme pouvant intéresser l'industrie yproise, un extrait du rapport du sieur Vanderhaeghe, titulaire d'une bourse de voyage, sur la situation du commerce et de l'industrie en Suisse (Moniteur du 12 mai 1864.) Dentelles. Aujourd'hui il n'existe que peu de dentellières en Suisse, a cause de la concurrence étrangère on s'en occupe dans les cantons de Berne, Schwitz, Turgovie, Vaud et Neuchètel, mais cette industrie n'est parvenue dans aucun de ces cantons a un point telle qu'on puisse la considérer comuie formant une des branches principales de l'industrie suisse. Dans les cantons do Berne et de Schwitz, on se borne a fabriquer les blondes et denielles de soie pour la consommation du pays. Dans le Jura, l'in dustrie dentellière était autrefois assez florissante aujourd'hui elle a beaucoup déchu de son impor tance on y fabrique des pièces de dentelles de fil, de coton, de soie blanche et noirela production en est peu importante, cette industrie ne pouvant soutenir la concurrence que lui livrent les autres pays oü existe la fabrication de dentelles. Variétés. Le Pauvre Electeurchanson anglaise dé 'iée a lord Russell. traduction. lis snvaient que je suis pauvre, et ils ont cru que je serais vil I Ils m'ont jugé d'après eux et leurs sem- blables qui n'ont pour Dieu que l'ignoble veau d'or. Ils m'ont offert de l'argent en óchange de mon vote, mesenfauts, oui de mon vote Honte, honte aux hommes riches qui ont voulu acheter ma conscience Mon vote! mais mon vote n'est pas a moi pour que j'en fasse une marchandise a mon profit I Je dois mon vote a ma patrie I Je donnerai mon vote non pas au plus riche, mais au plus honnête et au plus digne C'est le devoir de tout bon citoyen, entendez-vous, mes enfanls! Sij'avalai l'appat que ces vils corrupteurs avaient attaché a l'hamecon, comment oserai-je regarder mes fils en face? Comment leur dirais-je Mes enfants, voici le droit chemin Tandis que jour et nuit la voix de ma conscience me reprocherait mon crime, oui, mes enfants, mon crime contre Ia patrie 1 N.-B. Les électeurs de l'arrondissement de Bruges feFaient bien de chanter cette chanson, lorsque leur curé va les visiter. ACTES OFFIUIEI.S. Un arrété royal du 17 mai 1864 approuve la deli beration du Gonseil communal de Vlamertinghe, ten- dante a obtenir l'autorisation d'augmenter, jusqu'ü concurrence d'une somme de 7,000 fr. le maximum de la cotisation personnelle permanente, pour être même de couvrir les dépenses communales. Un arrèté royal de Ia même date approuve, sous certaines réserves, la délibération du Conseil com munal de Gheluwe, tendante a obtenir l'autorisation d'emprunter du bureau de bienfaisance de cette lo cality, a l'intérêt annuel de 4 1;2 p. e., une somme de 10,000 fr., remboursable en vingt annuités de einq cents francs chacune, pour être même de couvrir les frais de construction d'un batiment d'école com munale. Un arrété royal du 28 mai approuve Le larif arrêlè par Ie Conseil communal d'Ypres, pour le service des inhumations en cette ville. Restauration de monuments. Subsides. Un arrété royal du 28 mai 1864 aceorde Un subside de 9,000 fr. a l'administration commu nale d'Ypres, pour la restauration du batiment des Halles et de la salie du Magistrat; Un subside de 1,100 fr. a la même administration, pour la décoration extérieure du batiment des Halles. FA1TS DIVERS. Le concert et la representation dramatique au bé- néfice des incendiés de Brielen et d'Ypres ont produit ensemble une recette de dix-huil cents francs. Mardi dernier, le sieur Dewaeghenaere, sacristain de l'église St-Nicolas, a Ypres, est mort subitement dans la rue Vieux-Marché-au-Bois, au moment oü il allait entrer dans la demeure de son médecin, M. Ty- berghien. Aujourd'hui dimanche. un grand festival aura lieu en la commune de Voormzeele. Si le temps est beau, une foule de ciladins se rendront a cette fèle. Nous apprenons que neuf societes de musique y pren* dront part.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 3