Un NdmC.ro 25 Centimes. flHH HNW^ S® HH fl Hl Hl HHr H Hl Lr toi t payable o'avance.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEIHENT
YPRE8, I)imanche v Ileuxième année. N° 29. 17 Juillet -1864.
FOUR LA BELGIQUE STll Vg H THYTT If BH NftET DES RECLAMES
PARAISSANT LE DIMANCHE DE CHAQÜE SEMAINE.
- - -
IMtlV II AKOI^EHGIT B| a, M gg§ fPW Bf H|n l»KIX IXSOSCES
iiPIllflIÜ -
Pour l'Etranger, Ie porl en J| H H H HI Hl H H H I HI <lu journal, SO centimes.
Laissez dire, laissez-vous lila uier, mais puhtiez voire ponsée.
i
On s'abonne d Ypres, au bureau du journal, chez Félix Lam run, imp.-lib., On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres
rue de Dixrriude, 5a. t ou envois d'argent doivent ëtre adressés franco au bureau du journal.
Kêvision du EScgleinent de l'.4ssocialion elec
torale d'l'pres.
11.
Les associations libérales déploient, én temps
d'élections, une trés-grande aclivité Rien ne leur
coCtte alors, ni peines ni argent. Elles arrivent ainsi
a produire, a un moment donnè, un effort conside
rable. Parfois eet effort leur doune la victoire, mais
parfois aussi, l'expérience de ces dernières années Ie
démontre, eet effort est impuissanl, el pourquoi est-il
impuissant? Paree qu'il est tardif.
Que Ie parti clérical ne se mette en campagne que
la veille de la lutte, cela se comprend. II n'a que faire,
lui, de préparer de longue main l'esprit public; il
abandonne ce soin au clergé, qui s'en acquitte infini-
menl mieux qu'il ne pourrait le faire lui-même. Par
('administration des sacrements, par le confessionnal,
par la chaire, le prêtre exerce sur les électeurs une
influence continue et incessanle. Süi' du prétre, le
parti clérical peut altendre le dernier jour, sans
compromettre ses chances de victoire.
II n'en est pas de mème du parti liberal, et nous ne
craignons pas de le dire, aussi longtemps que nous
resterons organises comme nous le sommes, avec nos
vieux règlements qui ne s'occupent que des élections,
nous resterons condamnes a ces alternatives de
succès el de revers dans lesquelles nous épuisons
nos forces, sans profit durable pour l'opinion libérale.
En temps d'élections, nous Ie disions tantót, le parti
libéral est tout feu, toule ardeur. Descomilés électo-
raux sonl formés en hóle dans les moindres cantons,
ies associations centrales siégent en permanence et
font merveille; les électeurs, abandonnés de.puis de
longues années a leur indolence, voient tout-a-eoup
affluer chez eux des circulaires, des journaux, des
imprimès de toute espèce. G'est, sur toute la surface
du pays, un mouvement énorme, une agitation intel
lect uelle sans pareille. Aprés quoi, le scrutin ferme,
tout est fini. Les conseils cantonaux se dissolvent, la
propagande se luit, les journaux disparaissent, les
associations s'endorment tl le silence, un moment
trouble par la fièvre éleclorale, reprend son em
pire.
Si ce tableau est fidéle, faul-il s'élonner de la
multiplicité de nos défailes et de la stérilité de nos
triomphes
Les associations ont autre chose a faire, répélons-
le, que de s'occuper exclusivement d'élections. Si
elles veulent fonder une oeuvre durable et vraiment
libérale, il faut qu'élargissant le cercle trop étroit de
leur activilé, elles se mellent resolument a la tèle du
mouvement politique du pays et qu'elles prennent
l'initialive de toutes les reformes utiles. Ce n'est pas
assezque de secouer, au moment du vote, les popu
lations ignorantes des campagnes; elles nous résiste-
ront aussi longtemps que nous ne nous seront pas
donné la peine de les arracher au joug abrutissant
que la domination du parti clérical fait peser sur elles.
Ce n'est pas ussez que d'envoyer au Parlement des
députés liberaux il faut que, par une étude assidue
des questions a l'ordre du jour, les associations en
préparent la solution et fassent sentir dans la balance
des délibéralions parlementaires, le poids de l'opinion
publique. Ce n'est pas assez que de porter au pouvoir
un ministère libéralil faut seconder ses efforts, s'il
marohe et. au besoin, le contraindre a avancer, s'il
s'arrète. Voila, pour nous, la veritable mission des
associations, celle donl l'accomplissement doit assurer
pour toujuurs le triomphe du libéralisme.
Quels moyeas possédons nous pour I utter, dans
les campagnes, contre la toute-puissance du clergé
Nous en avons deux la Presse el ('organisation
des comités ruraux.
LA PRESSE C'est un fait malheureusement trop
vrai que les campagnessont complètementdépourvues
de journaux libéraux. Grêce a eet etat de choses,
M. Ie curé dit de nous ce qu'il veut et ses paroles,
qui ne rencontrent aucune contradiction, sont accep-
tees comme évangile. Etonnons-nous, aprés cela, si
les électeurs campagnards nous sont hostiles I A
l'époque des élections, nous inondons les campagnes
d'ècrils de toute espèce; mais se donne-t-on seulement
la peine de nous lire et, a supposer qu'on nous lise,
ne sommes-nous pas ces hommes dont les campa
gnards ont appris a se defier, que le curé leur a
signalés vingt 1'ois, cent fois, comme des ennemis
acharnés de la religion Quel espoir de faire pénétrer
un peu de lumiére et de justice dans ces esprits
faussés et prévenus? N'est-il pas clair que nous
arrivons trop tard?
Supposez, au contraire, un journal libéral, écrit
avec beaucoup de moderation et de prudence, évi-
lant toute discussion irritante, s'attachant a resti-
luer a nos luttes politiques leur véritable carac-
tère, justifianl l'opinion libérale des indignes accusa
tions qu'on fait peser sur elle, signalanl les vues
ambitieuses de l'opinion contraire el distinguant avec
soin la religion des pretentions cléricales supposez
ce journal distribuè gratuitement a tous les électeurs
des campagnes, non pas depuis un mois, mais depuis
trois ou qudlre ans, el derriandez-vous si ce journal
n'aurait pas ramené a nous une foule d'électeurs
ruraux et si les calomnies cléricales trouveraient
encore, parmi eux, un crédit aussi facile?
Ce journal, nous dira-l-on, sera mis a Vindex par
le cure. Soit. Mais voulez-vous le mettre a l'abri de
la censure du curé? faites que ce journal, en même
temps qu'il s'occupera de politique, soit intéressant
tous les points de vue qui peuvent plaire aux popu
lations des campagnes. Rendez-le attrayant, ajoutez-
y qu'il ne coütera rien, et nous nous trompons fort
s'il n'est pas assez robuste pour braver impunément
les defenses du prêtre.
Resle la question des frais. Nous l'examinerons
dans un proehain numero, mais disons dés aujour-
d'hui qu'ils se róduiraieut a une dépense insigni-
fiante.
La légion mexicaine.
Nous croyions en avoir fini avec l'affaire du Mexi-
que. Nous élions dans l'erreur. Un avis publié ré-
cemment par M.legénéral en retraite Chapelié, chargé
par 1'empereurMaximiliend'organiserla légion mexico-
belge, annonce que le recrutement est commence et
qu'un conseil d'administration sera prochainementin-
stalle a Audenaerde pour recevoir les engagements.
Aussi longtemps que cette entreprise est restée a
l'etat de simple projet, le gouvernement a pu se dis
penser de s'expliquer sur la part de cooperation que
le bruit public lui attribue dans cette affaire. Mais
aujourd'hui qu'elle est devenue un fait accompli,
aujonrd'hui qu'un avis rendu public eonvie les
officiers et soldats de l'artnée beige a se ranger
sous les drapeaux de Maximilien d'Autriche, des
explications sont nécessaires el nous ajoutons sans
détour que si elles se faisaient attendre, Ie minis
tère courrait le risque de s'aliéner une fraction
notable de l'opinion libérale.
Nous l'avons dit souvent et nous le répétons une
dernière fois nous ne contestons nullement aux
gouvernements étrangers le droit de recruter des
soldats en Belgique. Nous ne contestons pas davan-
tage aux citoyens beiges le droit de prendre dn ser
vice militaire a l'étranger, sauf a ces citoyens de subir
les conséquences que la loi attache a ce fait, dansle
cas oü ils auraient négligé de se pourvoir des auto-
risations necessaires; mais ce que nous n'admettons
pas, c'est que le gouvernement puisse, sans violer
les devoirs de la neulralité, accorder cette autorisa-
lion a des milliers d'individus qui, sur le sol beige,
s'organiseraient en bandes régulièreset annonceraiènt
publiquement le dessein de s'enróler sous les dra
peaux d'un Prince étranger. On aura beau nous ré-
pondre que le gouvernement a le droit d'accorder
cette autorisation et qu'en fait, il en a usé souvent
sans encourir le moindre reproche, le bon sens public
distingucra facilement entre une autorisation accor-
dée a quelques individus isolés et une autorisation
donnëe en bloc a tout un corps militaire. Cette dis
tinction, M. Rogier, alors Minislre de l'intérieur, l'a
nettement établie, dans un discours dont nous avons
donné de nombreux extraiis et dont nous voulons de
nouveau citer le passage le plus saillantJe ne crois
pas, disait M. le ministre de l'intérieur, dans la
séance du février J86I, que les individus quit-
tant isolément Ie pays pour aller servir ailleurs la
cause qui répond a leurs convictions, je ne crois
pas que ces individus,ne posant que des actes per-
sonnels, puissent compromettre la neutralité du
pays. II en serait autrement si, comme on vient de
le dire, le pays devenait le siege de recrutements
considerabless'il se formait en Belgique des compa-
t (jnies, des bataillons, des legions pour aller combattre
dans un autre pays, il faudrait lks réprimer.
Nous n'allons pas aussi loin que M. le minislre de
l'intérieur nous ne demandons pas que le recrute
ment organisé par M. le lieutenant-genéral Chapelié
soit RÈPRLMÉmais nous oroyons avoir le droit de
demander que le gouvernement respecte les devoirs
de la neutralite en s'absteriant de tout acte d'inter-
vention, directe ou indirecte, dans cette affaire. Libre
a nos concitoyens, que le goül des aventures ou leurs
sympathies pour la cause de Maximilien I" appelle nu
Mexique, de s'enróler sous la bannière de M. Chape
lié mais qu'ils sachent que la perte de leur qualité
de Beiges est attachée a leur resolution et qu'ils n'ont
rien a attendre du gouvernement que l'application
striete de la loi.