JOURNAL D'YPRES ET DE [/ARRONDISSEMENT
YPK&8, Dimauche
üeuxième année. N° 32.
7 Aoüt 1864.
PARAISSANT LE DIMANCHE DE CHAQÜE SEMAINE.
1'ltIX D'ABONNEMENT
POUR LA BELGIQUE
8 francs par an 4 fr. 50 par semestre.
Pour I'Elranger, le port en sus.
Un Numéro 25 Centimes.
L'OPINION
PRIX RES ANNONCES
ET DES RECLAMES
10 centimes la petite ligne.
Corps du journal, 30 centimes.
Le tout payable d'avance.
Laissez dire, laissez-vous blAmcr, mais publiez voire pensée.
On s'abonne a Ypres, au bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-lib.,
rue de Dixmude, 55.
On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres
ou envois d}argent doivent étre adressés franco au bureau du journal.
ELECTIONS du 11 AOLT
Pour la Chambre des Représenlants.
Candidats de l'Association libérale de l'arrondisse-
ment d'Ypres
MM. de FL0R1S0NNE, représentant sortant.
YANDENBOOGAERDEN, Dïsiré, notaire a Pope-
ringhe.
VANDENPEERESOOM, Ministre de l'intérieur.
Avis important.
Nous prions instamment nos amis de no pas negli
gee, en ce qui concerne M. Vandenboogaerden, la
qualification de notaire a Poperinghe. Cette désigna-
tion est de la plus haute importance, attendu que
M. le notaire de Proven porte le méme nom.
Électeursque veulent-ils
Lorsque nous annoncions que les cléricaux ne se
représenteraient pas devant le corps électoral avec
les mêmes candidats que l'année dernière, nous di-
sions vrai. Les rumeurs que nous avions recueillies
sont confirmees par les faits; le doute est changé en
certitude.
La volonté souveraine de M. Faict s'est manifestée
et l'archiconfrérie électorale de S. Laurent a enregis-
tre ses ordres.
M. Du Pare qui,en attendant qu'il fasse un nouveau
plongeon, s'accroche a sa candidature comme le nau-
fragé s'accroche aux débris du navire, M. Du Pare
reste candidal du parti clérical, peut-être bien un
peu en dépitdes cléricaux eux-mêmes.
M. Vanrenynghe est revenu sur sa décision primi
tive II aceeptera un nouveau mandat si les électeurs
jugent utile de le lui conferer, ce dont nous doutons,
a condition toulefois qu'il ne soit pas tenu a plus d'é-
loquence que par le passé.
M. Sartel cède le pas a un noble, M. le baron De-
vinck, ancien écheviu de la ville d'Anvers sous l'ad-
ministration libérale de M. Loos et aujourd'hui clé
rical,
Ainsi done
M. le vicomte Du Pare, d'origine bretonne,
M. le baron De Vinck, né et domiciiié a An vers,
M. Vanrenynghe, de Poperinghe, le docile serviteur
du parti rétrograde;
Voila les hommes que I'on propose pour représen-
ter le libéral arrondissement d'Ypres 1
Électeurs I on se moque de vous t
Ces candidats sont le symbo'e le plus complet des
aspirations d'un parti qui voit dans le moyen-êge
le bon vieux temps et nous en vante la solide splen-
deur. Alors la nublesse unie au clergé opprimait la
bourgeoisie et le peuple. Tous ceux qui n'étaient ni
clercs, ni gentilshommes étaient considérés comme
serfs ou esclaves, gons taillables et corvéables a merci
et dont a la mort le seigneur et l'abbé du couvent se
partageaient les dépouilles, Iaissant les enfants dans
l'indigence et la misère.
Le clergé et la noblesse, seuls propriétaires du sol,
jouissaient de tous les priviléges. L'homme du peuple,
le roturier, Ie manant, le vilain, comme on l'appe-
lait, n'avait d'autre droit que de mendier a la porte
du donjon ou du cloitre et d'être a la merci des
maltres de ces lieux. Pauvre et affamé, il avait toutes
les charges, toutes les corvées.
Voila le bon vieux temps que les cléricaux vou-
draient voir revivre et auquel ils préludent déja par
l'organisation d'un vaste syslème de captations, en
attendant qu'ils trouvent le moment favorable, pour
octroyer aux couvents le bènéfice de la personnifica-
tion civile 1
Eh 1 qu'on ne nous dise pas que nous exagérons,
que l'ancien régime est mort et ne saurail revenir.
Nous répondrons Allez a Rome, oü les prêtres do-
minent, vous y verrez la noblesse et les couvents
maitres du sol. La, point d'induslrie, ni de com
merce, aucun appat a l'activité, aucune récompense
au travail. La propriété demeure a perpétuité dans
les mêmes mains. II est défendu a la bourgeoisie d'ac-
quérir des terres. Misère et vice partout. Dans les
rues, la mendicité, sur les chemins publics, le bri
gandage.
Tel est le régime que nos adversaires implanie-
raient dans notre libre Belgique, si nous étions assez
mal avisés pour ne pas résister a ieurs coupables
prétentions. lis ont beau dire, beau crier au mépris
de la religion, a la confiscation de la liberté, a la vio
lation de la Constitution. Vaines clameurs qu'ils ne
sauraient étayer de la moindre apparence de preuve I
Prétextes a déclamalions qui servent a cacher leur
but et tronjpent les Smes honnêles assez simples
pour les écouter
Quoiqu'ils disent, quoiqu'ils fassent, de quelque
masque qu'ils s'affublent, indépendants, unionistes,
conservateurs, démocrates, les cléricaux sont toujours
les mêmes, dans tous les temps et dans tous les pays.
Citoyens de Rome, étrangers a tout sentiment de pa-
trie ou de familie, ils rêvent d'asseoir la domination
du clergé et de la noblesse sur Ia destruction des li-
bertés modernes.
Électeurs yproisles cléricaux veulent vous punir
de votre longue et intelligente fidélité aux principes
libéraux Notre ville n'est pas mêtne représentée sur
leur liste. Aux hommes dóvoués, aux enfants d'Ypres
qui ont rendu tant de services a notre arrondissement
et peuvent lui en rendre de si grands encore, aux
hommes intelligents et capables qui, habitant ['arron
dissement et vivant au milieu de vous et avec vous,
connaissent vos besoins et les apprécient, ils op-
posent
Un homme qui, pendant une carrière parlemen
taire de dix-sept ans, n'a réussi qu'a mettre au grand
jour sa pitoyable nullité!
Un vicomte breton qui, faisant de ses parchemins
son principal titre a votre canfiance, abrite derrière
les murailles de son chateau crénelé son immense im-
popularitél
Un baron anversois, né et domiciiié a Anvers, habi
tant la plus grande partie de l'année cette ville qui
renferme les intéréts et les sympathies de sa jeu-
nesse
Quoiqu'on dise, M. le baron de Vinck. fera les af
faires de sa ville natale beaucoup plus que celles de
l'arrondissement d'Ypres. Sa nomination serait un
nouvel appoint donné aux exigences égoïstes de ceux
qui, non contents d'avoir obtenu la grande enceinte
qu'ils demandaient, voudraient engloulir dans les
fortifications d'Anvers, conformément la combinai-
son de M. Dechamps, une nouvelle dépense de 25 mil
lions et faire peser sur le pays les plus lourds sacri
fices.
Est-ce la ce que vous voulez, E'ecteurs?
NON.
Mais songez-y bien, le triomphe des cléricaux au-
rait fatalement ce résultat.
Vous ne le permettrez pas. La ville et l'arrondisse
ment d'Ypres ne descendront pas du rang qu'ils oc-
cupent depuis si longtemps dans Ie pays libéral. Vous
prendrez a coeur les intéréts sacrés de la Belgique et,
en défendant les intéréts du pays, vous soignerez en
méme temps les vótres.
Voila pourquoi vous voterez pour
MM. Léon DEFLORISONNE, membre sortant.
Désiré VANDENBOOGAERDE, notairo Po
peringhe.
Alphonse VANDENPEEREBOOM, ministre de
l'intérieur.
Les Irols candidats libéraux.
11 est encore quelques rares électeurs qui ne se
rendent pas exacteraent compte de l'importance
extréme qu'il y a a voter pour les trois candidats de
la liste de l'Associationnous ne saurions assez in-
sister sur ce point, car la tiédeur de quelques-uns,
I'indifference de quelques autres, enfin de misé-
rables préoceupations personnelles, ont plus d'une
fois affaibli le succès ou fait perdre la victoire; alors
les regrets deviennent superflus. Mieux vaut par un
beau vole d'ensemble prévenir les mécomptes. 1
Certains libéraux tièdes, sous le futil prétexte
qu'ils n'ont.jamais eu de rapports personnels avec
M. Vanden Boogaerde ou avec M. de Florisonne, pa-
raissent d'abord disposés omettre le nom de ces
candidats pour u'inscrire sur leur bulletin que le setil
nom de M. Vandenpeereboom d'autres se proposaient
de mettre deux noms seulement. Nous sommes heu-
reux de constater de suite que presque tous sont re-
venus de cette idéé, d'ailleurs inexplicable. Nous n'é-
crivons plus que pour un nombre trés-res treint
d'électeurs, qui n'ont pas assez médité l'inconsé-
quence du vote qu'ils ont projeté.
Êtes-vous des hommes politiques qui, prenant plai-
sir a l'étude des questions sociales, êtes parvenus a
vous convaincre de la supériorité des doctrines mo
dernes sur les incroyables erreurs des siècles passés T
Êtes-vous de votre temps et de votre pays, prêt a
défendre nos libres instititulions contre les infati-
gables champions des anciens abus? Voulez-vous
assurer a ces doctrines et a ces institutions le respect
et la prédominance qui leur reviennent de droit?
Voulez-vous conserver a la libérale Belgique la place
glorieuse qu'elle a conquise parmi les nations civili-
sées? Eh bien! vous ne sauriez atteindre votre but
qu'en aidant a composer la Chambre d'hommes dé-
voués au libéralisme. Tout vole accordé a un soutien
du vieux régime serait une inconséquence, une con
tradiction, une aberration.
Arrière done les calculs sur le plus ou moins de
relations avec tel ou tel candidat I Arrière les ressen-