corps et posséilant Ia grace vivifiante, comment au-
rait-il pu s'oublier au point de s'abandonner a la pas
sion monstrueuse et dégoütanle qui lui a valu trois
mois d'emprisonnement? Suivant quelques-uns, les
méchants et les libéraux ont cherché une victime ils
ont trouvé Pitte et en ont fait un martyr. Mais Dicu
un jour désillera les yeux il fera luire la vérité dans
tout son éclat et le condamné d'aujourd'hui Sera Ie
bienheureux d'alors on reconnaltra son innocence
et sa virginité.
Voila ce qu'on cherche a faire croire au peuple.
Heureusement que grace a son bon sens il n'ajoute
aucune foi a ces dires de congréganistes. La justice,
dit-il, a eu des preuves plus que-suffisantes pour as
surer Ia culpabilité de Pitte, dont l'aveu même est
venu corroborer les témoignages de ceux auxquels il
demandait des promenades.
Le clergé et quelques vieilles dévotes, Laïs repen-
ties, ne feront aucunement ajouter foi aux soupcons
d'errements de la Justice dans l'affaire du blanchis-
seur-préfet. La chose jugée est vérité. Res judicata
pro veritate habetur. II est vrai que le scandale pro-
duit est pénible pour MM. du bon parti; mais que
certains de leurs hommes se passent de pareilles pri-
vaulés, et ils échapperont a ce désagrément.
Dimanche dernier, 28 aoüt, il devait y avoir fête a
la Congregation de Saint-Louis de Gonzague,a Ypres.
Le Pape Pie IX avait envoyé une médaille en vermeil
au préfet, le sieur Pitte, en récompense du zèle dont
il a toujours fait preuve. La remise solennelle de celte
médaille prometlait aux congréganistes une fête sans
pareille, suivie d'un souper.
Malheureusement le sieur Pitte avait, le dimanche
21 aoüt, rencontré un clairon du 6mo ligne et s'était
permis certaines privaulés a son égard. Les verrous
de la maison d'arrêt et une condamnation a trois mois
d'emprisonnement, du chef d'altentat aux mceurs,
empêchèrent la remise de la médaille a l'élu de Sa
Sainteté Pie IX.
On dit qu'elle ornera la poitrine d'un autre congré-
ganiste habitant la rue de Lille, paree que, pour le
moment, il ne seraitpas convenable de la décerner au
condamné Pitte.
Les dignitaires de la Congrégation ont envoyé une
'demande engrêceen faveur du préfet Pitte. Les graces
du ciel ne lui suflisent plus.
On nous écrit de Malines
a L'arrondissementd'Ypres est représenté au Con
gres 'de Malines par une quinzaine de prêtres et une
douzaine de laïques. Une personne qui a longtemps
babi té votre contrée et s'est trouvée en relations avec
beaucoup de personnes, nous assure y avoir vu
MM. Sartel, Struye frères, Napoléon Marchand de fers,
Terrier, homme de lettres, Duparc, le déconfit des
dernières élections, Vanbelleghem, sosie du précé
dent et avocat que nous n'avons pas vu l'année der-
nière, certain Verhaeghe de YVervicq, etc., etc.
Nous sommes heureux de pouvoir reproduire ces
nöms. Toutes ces personnes font du zèle elles nous
sauront gré de noire publication. L'archiconfrérie
politique du Sl-Laurent est dignement représenlée a
Malines elle y a envoyé ses membres les plus intolé
rants cornme aussi les plus dévoués. Manifestons ce-
pendant notre surprise de la non-participation de
M. Vanrenynghe a l'Assemblèe générale des catholi-
ques. Le député de Poperinghe aurait dü, au moins
par convenance, sacrifier dix francs pour applaudir
ses maitres et seigneurs.
Nous avons dernièrement publié un Communiqué
sur la baisse des eaux de la Lys, effectuée sans aver-
tissement préalable de la part des autorités supé
rieures.
Cette baisse inattendue a causé un tort énorme
aux rouisseurs et aux maitres d'usine. Ces personnes
ont fait des reclamations dont la justesse devait êlre
reconnue.
II nous revient cependant qu'un employé des ponts
et chaussées, de residence a Courtrai, a accueilli ces
plaintes avec assez mauvais gré.
Sans indiquer le moment oü cesserait la baisse des
eaux, eet employé a trouvé les reclamations tellement
peu sérieuses, qu'il les a recues le sourire sur les
lèvres et avec un ricanement très-déplacé. A l'en-
tendre parler, il semb'ait qu'il était moins fonclion-
naire public que potentat dictant sa volonté.
Parjille conduite est blamable, quelque soit l'en-
droit oü on la lienne, füt-ce même dans un comparti
ment de 2m" classe.
Nous annoncons avec un véritable plaisii' qui pour-
tant est mêlé de quelque regret, que M. Desmazières
vient d'etre nommé directeur de l'Académie de des
sin et architecte de la ville de Menin.
II est profondément regrettable qu'au moment de
procéder a la réforme radicale de notre Académie des
Beaux-Arts, Ia commission administrative n'ait pas
songé a utiliser le talent de M. Desmazières, un excel
lent dessinateur.
Chaquejqur nous voyons des jeunes gens de mérite
obligés de quitter leur ville natale, faute d'y trouver
un aliment a leur activité et a leur savoir. Cela est
pénible, surtout quand on pense qu'avec un peu plus
d'intelligence et moins d'esprit de routine, les admi
nistrations pourraient aisément donner chacun se-
lon ses aptitudes..
Snslitut supérieur de commerce a Anvers.
Lejury chargé d'examiner les élèves de l'Institut
supérieur du commerce d'Anvers, qui ont achevé
leurs études, vient de terminer ses opéralions.
Onze élèves étaient inscrits pour subir l'examen.
Trois ont été ajournés. Huit ont obtenu le diplóme
de capacité, savoir M. Alfred Kaufman, de Cologne,
avec grande distinctionM.EricBouckenaer,d'Ypres,
avec distinction etmention honorable ;M. EmileSaeys,
de Bruges, avec distinction; MM. Jules Bouvier, de
Jodoigne, Guillaume Stoffelt, de Bruxelles, Maurice
Werner, de Cologne, Florent Strybos, d'Anvers, et
Léon Meynne, de Bruges, d'une manière satisfai-
sante.
Nous trouvons dans VEconomie des renseignemenls
pleins d'intérêt sur les sommes consacrées au culte
calholique, dans notre pays, et sur les immenses ri-
chesses des couvents. Ces chiffres attestent que le
clergé prend chaque jour une plus forte part du bud
get, et, d'un autre cöté, que les corporations ne font
que se multiplier en Belgique.
En 1843, sous le ministère Nothomb, Ie budget des
cultes élait de 4,124,904 francs.
En 1864, sous le ministère libéral, ce même bud
get est de 5,223,839 fr.
Augmentation un million 98 mille 955 fr.
En 1846, il y avait en Belgique, toujours sous le
ministère Nothomb, 679 couvents.
En 1859, il y en avait 962 habités par 14,858 moi-
nes et religienses.
En 1864, il y en a environ 1,200.
Sous le gouvernement actuel done, il y a quatre
cent quarante-un couvents de plus qu'en 1846.
M. de Gerlache et les neuf dixièmes des catholiques
beiges trouvent que ce n'esl point encore assez.
L'Elc.t, les provinces et les communes consaorent
en moyenne, et par an, au clergé les sommes sui-
vantes en chiffres ronds
Pensions, 150 mille francs.
Aumóniers pour les prisons et I'armóe, hospila-
lières de l'armée, etc. 90 mille francs.
Enseignement, inspection primaire ecclésiastique,
traitements d'instiluteurs ecclésiastiques 150 mille
francs.
Subsides des provinces pour réparations et res-
taurations 780 mille francs.
Libéralilés autorisées 760 mille francs.
Totalun million neuf cent cinquante-cinq mille
francs.
Les fabriques d'église possèdent 27,731 hectares
de terresla moyenne du prix de fermage étant de
74 fr. 50 centimes, le revenu de ces immenses pro-
priétés est done d'un million huit cent quarante-un
mille francs.
Les batiments cédés par la commune a l'université
catholique de Louvain sont évalués un million 850
mille francs.
Enfin, le gouvernement met a la disposition des
ministres des cultes, 7,222 bêtiments, telsque cathé-
drales, églises, presbytères, etc.
Quant a la fortune des 1,200 couvents de Belgique,
e'est a peine si on ose l'évaluer, tant les chiffres aux
quels on arrive pourraient a première vue paraitre
invraisemblables. On a porté jadis, chiffres a l'appui
et sans être démentis, la fortune des 12 couvents de
Tournai a 16 millions en prenant ce chiffre pour
moyenne, on constate ce résultat efTrayant que la for
tune des couvents beiges atteint seize cents millions
de francs.
Que nos lecteurs méditent ces chiffres et qu'ils
nous disent s'il y a dans le monde entier un seul pays
oü la religion catholique se trouve plus favoriséequ'en
Belgique.
VHIe d'Ypres.
Coxscit CojiM! .ir.4Lf Séance du Samedi
20 Aoüt 1864.
Etaient présents MM. Beke, bourgmestreP. Bour-
gois, échevins T. Yandenboogaerde.C. Vandenbrou-
cke, A. Deghelcke, P. boedt, G. Becuwe, C. Lannoy,
L. Van Alleyues, L. Vanheule, F.Messiaen, A. Brun-
faut et A. Debeaucourt, conSeillers J. De Codt, se
crétaire.
Absents MM. L. Merghelynck, échevin et E. Car-
dinael. conseiller.
La séance s'ouvre 4 heures précises el M. le se
crétaire Decodt donne lecture du procés-verbal de la
précédente réunion. Sa rédaction en est approuvée
sans conteste.
Sont a l'ordre du jour
1° Communication de pièces.
M. le Président communique A. Une lettre de
M. Janssens-Verbist, éditeura Bruxelles, demandant
l'aide de Ia ville d'Ypres pour la publication du 4rao
volume de 1 'Histoire de Flandre, de M. le conseiller
Gheldor.
B. Une missive de M. le Gouverneur sur l'état de
Ia caisse de retraite des employés des communes et
établissements publics.
M. le bourgmestre demande ensuite l'urgence pour
une question très-grave sur laquelle il donne des ex
plications.
Le 4 de ce mois, le sieur Louis Thevelin, locataire
des francs-bords de l'étang de Dickebusch et fermier
sur Vlamertinghe, a enlevé la digue pour détourner
a son profit les eaux qui doivent alimenter Ypres.
Les employés de Ia ville lui ont fait des observations
et lui ont enjoint de laisser aux eaux leur cours ordi
naire. Mais le sieur Thevelin leur a répondu qu'il
ferait a l'avenir ce qu'il a faitle 4 aoüt, lorsquecela
lui sera utile.
L'administration communale a saisi de ce fait M. le
procureur duRoi qui lui a répondu que l'acte du sieur
Thevelin ne tombait sous l'applicalion d'aucune loi
pénale, (Et 1 art. 437 du Code pénal, a quoi sert-if
done?) mais que peut-être il existait un règlement
qui pourrait être appliqué. Un règlement provincial
a été communiqué au chef du parquet qui a commence
immédiatement les poursuites.
M. le Bourgmestre dit qu'il y a lieu de demander
l'urgence aux fins d'autoriser l'administration a in-
tenter une action en résiliation de bail contre le sieur
Thevelin. Ce cultivateur, après ce qu'il vient de faire,
ne peut plus convenablement tenir en location les
francs-bords de l'Etang. Ses menaces font craindre
qu'a l'avenir il détournera encore les eaux et en pri-
vera la ville au moment des sécheresses. II croit qu'il
y a lieu de voter l'urgence et de demander l'aulorisa-
tion d'intenter Faction. Le conseil, a l'unanimitér
adopte l'avis de M. le Président.
2° Arréter la liste desenfantspauvres admis a 1'ins
truction gratuite.
Cent neuf nouveaux élèves sont admis. II y aura
en totalité 453 enfants pauvres jouissant gratuitement
des bienfaits de l'instruction. Chaque année il y a une
une progression sensible; en 1868 il n'y en avait
que 483.
3° Examen des comptabilités des églises St-Jacques
etSt-Nicolas.
La fête communale a empêché la commission des
finances de s'assembler Ces comptabilités seront
soumises a une prochaine séance.
4° Donation Vandenpeereboom.
M. le Bourgmestre annonce que cette donation a
été acceptée par l'autorité compétente.
5° Nomination d'un membre du Collége pour la re
mise du terrain sur lequsl est bati l'ancien corps-de-
garde de la por te de Lille.
Ce corps-de-garde doit être démoli. Le fonds en est
cédé a la ville d'Ypres.
M. l'échevin Bourgois, chargé des travaux publics,,
est délégué par le Conseil.
A propos de la démolition du corps-de-garde, l'at-
tention deM. le conseiller de Beaucourt se porte sur
la démolition de la porte de Lille elle-même. II se fait
l'écho des vceux de toute noire population qui verrait
avec plaisir disparaitre la dernière porte de soètie de
la ville et faire d'Ypres une ville ouverte.