JOURNAL D'YPRES ET BE L'ARRONBISSEMENT Le tout payable ö'a vance. YPRES, Dimanche Reuxième aniiée. N° 37. 11 Septembre 1864 l>l&IX O'ABOXMEllEMT POUR LA BËLGIQUE 8 francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour 1'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PARAISSANT LE DIMANCHE DE CHAQUE SEMAINE. lit. L'OPINION IkHlX »ES AW»<»iS€E8 ET DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, SO centimes; Laissez dire, laissez-vous bldmrr, mnis piihliez voire pensée.- On s'abonne a Ypresan bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a, forfait pour les annonces souvent reproduces. Toutes lettres ou envois d'argent doivent être adressés franco au bureau du journal. Ifévlslon du reglement de 1'Association electorale .d'Yprcs; La session legislative est close, la politique mili tante chóme; le moment ne saurait mieux s'olTrir pour reprendre notre travail sur le reglement de notre Association libérale et les mollifications qu'il réclame. Les Associations électorales oftt piiissamment con- tribué aux progrès du libéralisme en Belgique personne ne le nie mais, en letlr Éëndant, sous ce rapport, pleine et entière justice, nous avons con- staté, nos lecteurs s'en souviendront peut-être, qu'elles étaient restées en dessous des espératices qu'elles avaient fait concevoir a leur dèbut. L'e'rreur des h' inmes dévoués qui slegeaieflt au Congrès li- béral fut de croire que, pour assurer la prépondé- rance définitive de leur opinion, il sulüsait d'orga- nisef, dans les grands centres de population, de fortes machines électorales capables d'un grand effort a un moment donne. L'expérience des dii-huit der- niefes années écoulées a suflisamment démontré, pensons-nous. que des associations exclusivement électorales nous condamnent inc'essamment a des alternatives de succes et de revers, et que rien de stable ne sera fondó par elles aussi longteinps qu'elles ne se decideront pas a rompre, une bonne fois, avec leurs vieux errements et a élargir le cercle de leur aclivitó. Ce n'est pas assez, avons-nous dit, que de secouër, au moment du vote, les populations ignorantes des campagnes; il est trop tard alors pour faire péné- trer un peu de lumière dans ces esprits faussés et prévenus. Ce n'est pas assez que d'envoyer au Par lement des deputes dévoués au libéralisme; il faut que, par une etude assidue, les associations prépa- rent la solution des questions a l'ordre du jour et fassent sentir, dans la balance des deliberations par- lementaires, le poids de l'opinion publique. Ce n'est pas assez, enfin, que de porter au pouvoir un minis tère liberal, il faut seconder ses efforts s'il marche, el s'il s'arrête, le contraindre a avancer. Telle est, disions-nous, fa mission des associations, celle dont l'accomplissement doit assurer le triomphe definitif de l'opinion libérale en la mettant pour tou- jours a l'abri des revirements ou des fluctuations du scrutin. Les campagnes, voila le terrain qu'il s'agit tout d'abord de conquérir. La, tout est a faire, carjusqu'a présent nous n'avons rien fail pour les disputer a ['influence cléricale qui les domine. A la veille des élections, il est vrai, nous nous donnons beaucoup de peine; nous sommes alors tout feu, toute ardeur. Nous nous hfttons d'orga- niser, jusque dans les moindres cantons, des comités électoraux; les circulaires, les journaux, les impri- més de toute espèce sont distribués avec profusion on nous voit courir, de porte en porte, sollicitant ,les suffrages de quiconque cultive un coin de terre appartenant a un propriétaire liberal. Nous allons, nous venons, nous nous agitons en toussens, comme si quelques jours d'activité devaient sufïïre pour regagner le terrain perdu pendant trois ou quatre années d'indolence. Après quoi, l'élection firiië, tout notre bead feu s'éteint aussitót. Les comités canto- naux, formés au hasard, se dissolvent. Ia propagande se tait, les journaux disparaissent et la domination öléricale, un moment iriquiè'tée, rëprend son em pire. Si l'on nous accorde que ce tableau est fidéle, faut-il s'étonner que les campagnes nous résistent et restent indissolublement attachéës au parti Clé- rical Les campagnn'rds rfo'us sont Höstiles. Pourquoi? Paree qu'ils soiit ihtimemënt convaincu s que les li- béraux en veulent a la religion ét qu'en votant pour le candidal de leur cure, ils accomplissent un devoir de conscience. D'oü leur vient cette conviction? Du Clergé, qui no cesse dé nous représehter comme des impiés, des athées, fhéditaut la ruino dés croyances feligieuses et particulièrement des croyances catho- liques. Dans les campagnes, le p'rêlre parle seul et il parle en maitre aucune vbïx ne s'élève pour le eontredire; qui l'oserait? c'est Dieu lui-mêmë qui parle par sa bouChe. Ayons done le courage de voir les choses telles que la réalitó nous les montre. Ce n'est pas par des visites électorales, ce n'est pas en dépensant, au dernier moment, quelques milliers de francs en distribution de jotirnaux, que nous ramènerons a nons les popu lations agricoles; tous ces vieux moyens n'onl servi et ne sërviront jamais a rien qu'a marquer plus pro- fondément leué éloignement pour nous. Les cam pagnes nous considèrent comme des ennémis de la religion elles nous repousseront aussi longtempsque nous ne serons pas parvenus a détruire ce funeste préjugé, seule èt unique raiSon de l'effroi que leur inspirent les principes libéraux confondus, dans les ténèbres de ces intelligences fanatisées, avec tout ce que leur imagination peut concevoir de plus détes- table et de plus pervers. Pour détruire ce préjugé', que faut-il faire? Une seule chose éclairer les campagnes, opposer a la calomnie et au mensonge la pure lumière de la vérité leur montrer le libéralisme tel qu'il est, étranger a toute religion positive, proclamant la liberté de toutes les croyances, mais aussi défenseur énergique du pou voir civil et combattant résolument lesempiétements d'un parti auquel la liberté ne suflit pas et qui cherche nous entrainer dans les voies du passé. Le passé, les campagnes ne l'aiment pas plus que nous; si inféodées qu'elles soient au clergé, elles ont gardé, avec un vague souvenir de l'ancien régime, une secrète horreur du gouvernement des prêtresa aucun prix, elles n'y voudraient revenir; mais ce qu'elles ne voiènt pas encore, dominéés qu'elles sont par le fanatisme religreux, c'est que nous, les libéraux que l'on calomnie, nous ne sommes, en définitive, si maltraités par le clergé que précisément paree que nous fesons échec a ses vues réactionnaires. Appre- nons a ces hommes simples que nous ne sommes les ennemis ni de la religion ni du prêlre, faisons justice de cette vieille calomnie qui consiste a signaler notre resistance aux prétentions cléricales comme une atteinte a la liberté des croyances, et les campagnes désabusées reviendront a nous et, de ce jour, l'opinion libérale n'aura plus rien a redouter de sesdétracteurS Nous aussi, nods pourrons dire alors que les! porteS de l'enfer ne prévaudront pas coritfe elle. II s'agit de conquérir lest campagnesmais com ment, par quels moyens? Cés moyens sont nombreux, plus nombreux qu'on në Ié pense générale,ment. Bornons-nous, pour ne pas nous détourner de notre Sujet, a ceux qui Sont dans la puissance des associations actdelles. Nods en avonS signalé deux principaux la presse ét uoë solide organisation des comités cantonaux. La PresSe. Notts sommes pröfondémentconvaincusd'unë chose qui va paraitre peut-être bien paradoxale beaucoup de nos lecteurs, c'est qu'avec un journal bien fait, Ie parti clérical est complótëmënt ruiné dënS notre arrondissement d'ici avant quatre ans. Nous aflirmons de plus qu'un semblable journal, distribuó gratuitement a tous les électeurs des cam pagnes, coüterait a notre association très-peu d'argent et qu'il nous épargnerait, en temps d'élections, des frais de publicité qui ont aujourd'hui le double tort d'être ëönsidérables ét de ne servir absolument èt rien. C'est ce que nous nous proposons de démontreë dans notre prochain numéro. Qn'est-ce quo le Congres «le Mnlines Aux yeux de M. Dechamps, le Congrès est une as semblee scientifique s'occupant de théories qu'on né cherche pas a réaliser dans la pratique. Le vaincu de Charleroi ne lui demande qu'une chose au point de vue pratique, c'est de jeter quelques (leurs sur sa tombe politique. Grand bien lui fassel Pour M. Ducpéliaux et pour M. I'arcbevêque de Malines, le Congrès doit être avant tónt, pratique... pourtantil n'apas la pretention de tranchér les ques tions politiques et sodales qui divisérit beaucoup de bons esprits. Que réalisera-t-il dans la pratique s'il ne cherche pas la Solution de ces questions? D'après M. de Gerlnche, toutes les questions sont politiques, il rfy a pasjusqu'a, la liberté de la charité qui ne touche aux droits constitutionnels. Très-bien 1 Le Congrès de Malines est done une assemblée scieh- lifique oü l'on ne doit pas faire de théorie, mais de la pratique, le plus de pratique possible, saus chercher a résoudre les questions politiques et sociales, bièn que toutes les quéstions intéressant particulïèremeht les catholiques soient a la fois politiques et sociales. Voilé qui est Charmant I Que l'on dise encore qu'il® n'y a rien de plus difficile qu'une bonne définifion 1 Mais aussi quelle clarté, quelle précision dans les' idéés de nos adversaires, quelle logiquë dans leur conduite 1 Ëcoütons-Ies La liberté, dit M. de Gerlache, est un don précieux que nous tenons de Dieu, sans léquel tous lesaulres j> ne sont rien et cju'il faut défendre tont prix, per- sonne ne le sa'it mieux que nous. Et comment conclut-il? C'est le frein religieux qu'il faut fortifier avant lout, si l'on ne vent que la liberté dégénéré' en licence et définitivement en servitude,

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1