temps qui n'est plus, et les gouvernements divers qui se sont succédés en Belgique 1 Et ces gouverne ments étrangers, ces prétendus protecteurs de la reli gion, onl laissé les temples saints s'écrouler, et il a fallu l'avénement d'un gouvernement national pour les réèdifier 1 Que signifient ces lamentations, ces cris a l'abomination, a la persecution, au règne de Satan? Tel est le sens des paroles royales. Le curé-doyeu interpellé dut faire un aveu des plus précieux. Ceséglises neuves, répondit-il, sont une preuve de plus de la sollicilude de Voire Majesté et de son gouvernement, pour ce qui regarde le culte catho- lique. Après cela nous pouvons tranquillement laisser les jésuites et leurs journaux se voiler la face et voir dans le temps présent l'ère des Néron et des Dioclé- tien. Ce n'est pas seulement dans le Limbourg que des églises neuves onl été élevées par les soins du minis tère, c'est dans tous les coins du pays. Partout le Roi aurait occasion d'exprimer son étonnement et partout il se trouverait des curés-doyens, qui inter- pellés, comme celui de Maesyck l'a été, pourraient répondre Ces églises neuves sont une preuve de plus de la sollicitude de Votre Majesté et de son gouvernement pour ce qui regarde le culte catholique. L'échafaud a la vie dure. On dirait qu'il puise de nouvelles forces dans le sang qu'il verse. Quand cette hideuse machine ira t-elle rejoindre Ie bêcher et la roue, instruments de mort mis au rebut? En attendant elle fait son office. Encore une tête qui tombe sous son infême couperet. Est-ce celled'un innocent ou d'un coupable? Lè n'est pas Ia question pour nous, qui repoussons la peine de mort en elle- tnême, et n'admettons son application en aucun cas. La société peut direCet homme a tué, c'est un crime a mon tour, je le tue; c'est justice. Eh bien, non ce n'est pas justice, c'est un crime nouveau revêtu •d'une sanction légale. Innocent ou coupable, Jacques Latour Ie nou veau supplicié a été assassiné légalement. On avait parlé d'une commutation de peine; les preuves au- raient paru insulfisantes er. haut lieu. Une tête hu- maine allait ainsi être arrachée au bourreau nous nous en serions réjouisen commuant la peine de Latour en celle des travaux forcés a perpétuité, basée sur des preuves insulfisantes, il y avait bien encore unacle révoltant, mais il n'était pas irreparable; cette commutation eüt signifié Mon brave horame,nous ne savons au juste si tu es coupablea tout hasard nous allons t'enfermer pour le reste de tes joursnote bien qu'on pourrait te couper le couon n'en fait rien estime-toi heureux. Maintenant, qui sait si, portées en un troisième lieu, ces preuves insuffisantes nefus- sent pas devenues des preuves nulles? Car, cela se voit tous les jours; pendant que la on affirme, ici on doute, plus loin peut-être on nieraO inconsistance desjugements humainst Cela nous fait penser aux trois degrés de juridiction en matière civile etcorrectionnelle. Vous perdez votre procés au premier degré, vous le gagnez au deuxième et le reperdez au troisième, et réciproquement. Iel I'on vouscondamne, ia on vous acquilte, el vice versa et toujours pour le même fait. II faut bien cependant qu'il y ait erreur d'un cóté ou de l'autre, la vérité ne qxmvant se trouver partout a la fois. Or, qui a bien jugé? Ne vaudrait-il pas autant que votre affaire se décidêl a pile ou face? Voila pourtant qui passe pour surcrolt de garanties. Mais alors pourquoi pas quatre, buit, dix juridictions, pourquoi pas a l'infioi? Qui nombrera au juste les couches qu'il faut traverser pour rencontrer la justice potable, je veux dire in- .faillible? Provisoirement on s'arrête a trois. nombre fatidique l Et si je ne puis aller jusqu'au bout, moi? car ces voyages circulaires, ces trains de plaisir judi- ciaires ne se font pas pour rien si je dois forcément m'arrèter a la première station, pardon, a la pre mière juridiction, vous reconnaissez done qu'avec innocence et droit, je puis êtreet rester victime d'une .decision erronée O Justice I Re venons a ce nouveau orime social, a Ia dernière exécution capilale. Quelle preuve avait-on? Un peigne I On va crier, comme l'a fait a Foix le procureur impé- rial, que nous nous servons toujours du même argu ment quand nous invoquons Lesurques; qu'importe, on ne peut l'oublier, quatre ou cinq témoins, trompés par une fatale ressemblance, sont venus affirmer que ïLesurques était un assassin. Un peigne ne ressemble- t-il pas plus un peigne, qu'un homme a un autre homme? On hésitait done en haut lieu les instances du parquet de Toulouse, dans sa conviction, ont mis fin aux hésitations, et la victime lui a été livrée. II était done bien convaincu, ce parquet 1 Et pourtant, il n'y a pas que l'affaire Lesurques pour donner a ré- fléchir aux parquets les plus convaincus. Le départe ment de l'Ariége possède un exemple vivant d'erreur judiciaire. Celui qui en a éte victime est resté bien des années au bagne; sans qu'elle ait été l'objet d'une réhabilitation judiciaire, que rend impossible cette infamie qu'on nomme le respect de la chose jugée, l'in- nocence de ce malheureux a été reconnue, et M. Di- dier, l'un des députés actuels de l'Ariége l'a pris sous sa protection et lui fait une pension. On cite encore l'exemple d'un grand crime, commis il y a une vingtaine d'années et qui n'est pas sans analogie avec celui qui vient d'être jugé; les derniers coupables n'ont été retrouvés que longtemps après la condamnation des deux inculpés. C'était prés de Foix; un maitre de forges, M. Josse, avait été assas siné. Deux individus furent poursuivis, reconnus coupables et condamnés, l'un a mort, l'autre aux travaux forcés a perpétuité. Quelques années plus tard, trois autres individus furent retrouvés, pour suivis et condamnés également a mort, sans pourtant que leur condamnation impliquêt l'innocence des premiers. Combien faudra-t il encore de ces drames épouvan- tables pour faire décréter l'abolition de la peine de mort? Quand done la société ouvrira-t-elle les yeux Quand la justice ne se montrera t-etle plus si altérée de sang? Nous souhaitons qu'une nouvelle et irréparable er reur judiciaire ne viennepass'ajouter a tant d'autres; mais nous ne verrons jamais passer la guillotine sur une tête humaine, fftt-elle cent fois coupable, sans protester au nom de l'intérêt social et de l'humanité. (Progrès par la Science.) Dans une série d'articles consacrés a l'Exposition de peinture d'Anvers, le Journal des Beaux-Arts s'oc- cupe de deux artistes yprois. L'auteur, tout en fai— sant la part d'une critique franche, mais bienveil- lante, rend hommage aux qualilés sérieuses qui distinguent nos deux compatriotes. Voici les pas sages auxquels nous faisons allusion M. Ceriez, d'Ypres, témoigne d'un talent fin et distingué. Nous avons examiné ses petits sujets Louis XV avec un véritable plaisir et nous croyons que cet artiste aura fait un grand pas le jour oü il saura fondre dans une harmonie plus douce les ombres de ses tableaux M. Aug. Bohm a exposé trois paysages traités dans ce ton flou, léger, aérien qui lui est familier. Ces bouquets d'arbres se détachent très-naturelle- s ment du ciel et donnent des ombrages frais et lumineux, sous lesquels se jouent toutes sortes de petits motifs locaux traités finement et spirituelle- ment. Aux excellentes qualités de peintre qui le distinguent, M. Bohm joint encore une serviabilité x> qui ne se fatigue jamais au service des intéréts des artistes. On sait que M. Bohm, Beige de naissance, habite Paris et que la il s'est dévoué a être entre la France et la Belgique, le représentant des besoins respectifs des deux écoles, dans tout ce qui con- cerne leur développement. C'est grêce a iui, prin- cipalement, que les expositions beiges et francaises ont cecaractère de fraternité qui les caractérisent. Nous saisissons avec bonheur et empressemeot l'occasion qui nous est offerte de lui en exprimer, au nom des arts et des artistes, notre sincere reconnaissance. Rapport de Ia Chambre de Commerce d'Ypres. (Troisième et dernier article.) Sous la rubrique Conclusions nous nous attendions a voir paraitre une récapitulation générale du Rap port nous n'y avons trouvé que de chaleureuses felicitations h l'adresse du cabinet, sous les auspices duquel les négociations relatives l'affranchissement de l'Escaut ont abouti. Rien que ca. A la suite des conclusions viennent les vceux, for mant Ia dernière partie du Rapport. Les voies de communication sont, avec les moyens divers de transport, les machines du commerce. Elles mettent en rapport les diverses branches de la pro duction, travail et produits, et ne sont pas moins in- dispensables a Ia création abondante de la richesse par ce rapprochement fécondant qu'elles ne le sont a sa repartition dans Ie monde. Elles exercent une heureuse influence sur l'agriculture et leur création opportune produit de merveilleux effets. Guidée par ces considérations, Ia Chambre de com merce d'Ypres insiste sur l'urgence de la création d un système de communications propre a nous tirer de 1 isolement. La construction de nouvelles routes peut seule arrêter notre conlrée, surtout le chef- lieu de la West-Flandre, dans sa décadence. Nous verrions avec plaisir des industries manufac tures s'implanter dans nos arrondissemenls. Mais, nous le dis >ns a notre grand regret, aussi longtemps que les causes de la décadence existeront a Ypres et dans la contrée environnante, aussi longtemps l'in- duslrien y pourra prospérer. Dans plusieurs endroits de notre arrondissement, la manufacture a pris un certain essor; mais a Ypres la prostration est com pléte. La création de routes nouvelles ne changera pas la condition de la population; elle ne rendra pas valides et entreprenants des hommes exténués et sans cou rage. A Ypres, la classe ouvrière forte et courageuse manque. La fabrication de la dentelle détruit la femme et ruine sa génération. L'eau, Ia seule boisson de la familie ouvrière, y est maisaine elle entre dans tous les aliments pour les apprêter; elle ne peut que les empoisonner et les corrompre. Dans de pareilles con ditions d'existence, l'industrie ne peut prendre au cun développement. Notre arrondissement, suivant les espéranees qu'on cultive, sera loin cependant d'être dèfavorisé de voies de Communications. Un nouveau chemin de fer d'Ar- mentières a Ostende reliera le sud au nord et les lignes d'Hazebrouck. a Poperinghe, d'Ypres a Rou- lers et de Gomines a Warnêton, abrégeront les dis- tances entre diverses contrées. Quant a la ligne de Warnêton a Confines, complément nécessaire de celle d'Armentières a Ypres, elle était depuis longtemps dans les vceux des populations riveraines de la Lys. MM. Herla et Marchal l'ont comprise dans leur projet. Le Rapport de la Chambre de commerce n'en parle aucunement, et pour cause. Les membres de cette Chambre sont tous de la ville d'Ypres; les commer- cants et négociants des cantons de Wervicq et de Messines n'y sont nullement représentés. Ypres n'a aucun intérêt direct a ce troncon de voie ferrée; done les membres de la Chambre de commerce lis n'appuyèrent point du tout le projet de MM. Mar chal et Herla quant a ce troneon. Le 3 avril 1863 une deputation d'Armentières com- posée du maire et de ses adjoints et une deputation de notables de Warnêton, vinrent a Ypres réclamer l'appui de la Chambre de commerce pour cette ligne de Confines a Warnêton, qui relierait directement Armentières a Courtrai. Ce jour-la des promesses formelles d'appui furent données. Le surlendemain tout était changé la Chambre de commerce faisait connaltre qu'elle ne pouvait appuyer le projet' en question paree queLa ville d'Ypres n'y avait aucun intérêt; la contrée-sud de l'arrondissemenl ne pouvait compter sur la Chambre de commerce que pour autant qu'elle fut en communauté d'intérêts avec Ie chef-lieu. L'appui fut refusé. En cette circonstance, la Chambre de commerce se montra d'un égoïsme révoltant. La population rive- raine de la Lys, abandonnée par ceux qui auraient dit prendre a cceur tout ce qui lui était favorable, tra- vailla seule et fit de nombreuses démarches qui sont sur le point d'être couronnées de succès. Cepen dant elle doit encore craindrel'élément yprois, le même qui ne voit qué lui-même et n'agit que pour lui-même a fait irruption dans le conseil d'adminis- tratiou de la nouvelle ligne. L'avenir nous dira s'il servira ou non les comraercants de Warnêton et de Comines. Nous conseillons a la Chambre de commerce d'avoir toujours en vue qu'elle doit veiller a la prospérité de tout ('arrondissement et ne pas la sacrifier a celle d'une seule ville. Les voeux de la Chambre de commerce seront enfin, exaucés quant au canal Lys-Yperlée. Le Rapport formule ensuite des vceux pour l'ob- tention de plusieurs routes et demande l'amelioration des voies navigables. Enfin aux voeux articulés précédemment, il en joint quelques autres dont la rèalisation intéresse plus spécialement la généralité du pays. Ce sont la revision et abaissement.des tarifs des chemins de fer et du lélegraphe, l'abolition des sup- 5 i D

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 2