pléments de taxe appliqués aux lettres non-affran- chies, la non-suppression des timbres insuffisants, l'augmentation du malériel du chemiu de fer de l'Etat (il ne dit rien de celui de la Flandre-Occidentaleil en est probablement satisfait !!Iet l'abaissement, l'abolition même du droit de barrière. Voila les voeux. Par la se termine le Rapport que nous trouvons assez inconiplet. Nous citerons comme omissions les farineries de Warnêton et de Poperinghe, dont on ne dit pas un mot, la fabrique de toiles de Poperinghe, et la fabri cation de souliers pour l'exportation, qui a pris tant d'extension depuis quelques annces. La cause de ces omissions, nous la connaissons et nous l'avons donné a connaitre la Chambre de com merce d'Ypres ne représente pas le commerce des arrondissements d'Ypres et de Dixmude. L'arrondis- sement de Dixmude n'y compte pas un seul membre. Celui d'Ypres y trouve comme mandataires neuf yprois et un poperinghois. Ni Comines, ni Wervicq, ni Warnêton, ni Langhemarcq, etc., etc., n'y sont représentés. Ypres y trouve des défenseurs jaloux de ses intéréts, comme nous l'avons vu a propos du chemin de fer de Comines a Warnêton. Poperinghe n'a qu'un représentantc'est bien peu pour une ville de 11,000 habitants I II serait grand temps que notre Chambre de com merce soit la representation de tout le nógoce de l'ar- rondissement. Alors le rapport fera mieux le tableau du commerce. Causerie. Comme nous vos ons tous les jours la ville se trans former, des constructions nouvelles s'élever de toutes parts et les anciennes tomber impitoyablement sous la main de nos vendales modernes, il serait peut-être intéressant de présenter aux yeux du lecteur ce qu'était Ypres dans la première moitié du xvn«siècle, sous le règne glorieux des archiducs Albert et Isabelle. Mais ce n'esl pas sans quelques regrets que nous ferons notre promenade dans cette citè, autrefois si populeuse etsi industrielle, aujourd'hui complétement déchue du haul rang qu'elle occupait et dont le poëte pourrait dire comme de Bruges, son ancienne ri vale L'herbe croit dans les rues etl'écho fait silence! Mais avanl, jetons un coup-d'oeil rétrospectif sur l'état général de son commerce et de son industrie. Sa dé- cadence date du siége de 1383 dans lequel, pour sauver la ville, on avait incendié les faubourgs qui avaient une étendue considerable et oü habitaient principalement les drapiers. Depuis lors, resserrée dans ses murs, elle avait vu disparaitre ses manufac tures, source de ses richesses et de sa splendeur. Le commerce continuait d'une manière languissante, et quoique le patriotisme ne füt pas banni du coeur de ses habitants, la perte de ses meilleurs ouvriers et des obstacles nombreux affaiblirent son courage et diminuèrent ses forces Le règne de Philippe II, d'o- dieuse mémoire, ne contribua pas peu a sa ruine compléte. Quarante années de troubles et de guerres civiles anéantirent ses ressources et bientöt ses cam pagnes devinrent désertes. Tel était l'état des choses lorsque Philippe II en mourant laissa le gouvernement des Pays Bas espagnols a sa fille Isabelle, qui avait épousé a Valence, le 18 avril 1399, l'archiduc Albert d'Autriche. Ceux-ci firent tous leurs efforts pour rendre au pays la paix et la prospérité. La ville se créa des ressources nouvelles et le commerce se ra- nima. Sous la haute protection de la princesse, les églises et les couvents augmentèrent surtout. Les attaques que les ordres religieux avaient sans cesse essuyées de la part des heretiques, alors qu'ils étaient au dehors des villes, leur en firent preferer l'intérieur oü les dangers étaient moindres. C'est ainsi que vers le milieu du xvn° siècle la ville d'Ypres comptait plus de vingt églises et couvents. (Heureux temps, Monsieur de Gerlache, heureux temps l) De la plupart il ne nous en reste plus aujourd'hui que le souvenir. La population avait singulièrement diminué. En moins de trois siècles elle avait perdu plus des sept huitièmes de ses habitants. La draperie qui l'avait rendue si florissante au xv° siècle, alors qu'elle comp tait jusqu'a 2,000 métiers, n'en avait plus dix au commencement du xvue siècle, s'il faut en croire un auteur contemporain de cette époque. La ville occu pait a peu prés l'enceinte actuelie. Ses fortifications consistaient en ouvrages de maconnerie et sur les rempartsse trouvaient places des moulins a vent au nombre de sept. On entrail en ville par huit portes, qui étaient les portes de Messines, du Temple, au Beurre, d'Elverdinghe, de Boesinghe, de Dixmude, de Thourout et d'Hangouart ou d'Anvers, aujourd'hui porte de Menin. Toutes ces portes étaient comme autant de petites citadelles reliées avec l'extérieur par des punls levis et gardées par des soldats. Comme il n'y avait point de caserne, la garnison était logée chez les habitants. II existait aussi une garde bour- geoise qui, deux fois l'an, avait ses exercices a la Grand'-Piace. D'après un relevé fait par les Espagnols, vers cette époque, il y avait a Ypres environ 2,400 maisons dont 1,910 a deux étages et 490 a un étage. La ville était alimentée par les eaux des deux étangs de Zille- beke et de Dickebusch et arrosée a ciel ouvert par I'Yperlée, ruisseau limpide et poissonneux, aujour d'hui devenu un réservoir d'immondices, un véritable cloaque. Elle était encore navigable et amenait en ville les bateaux qui arrivaient du havre de Zandhove. Pour racheter les differences de niveau, dans son parcours depuis Boesinghe, on avait imaginé un sys- tème de doubles-écluses, espèces de batardeaux, qui soutenaient les eaux pour la navigation et au-dessus desquelles on transportait les bateaux par des ma chines plus ingénieuses que commodes. Ancienne capitale du West-quartier de Flandre, Ypres était la residence du vicomle de ce nom et le siége d'un évêchè. Elle avait son grand bailli et d'illustres conseils d'antique origine. Nous possédions aussi nos quatre serments ou gildes St-Georges, Si-Sébastien, Ste-Barbe et St- Michel. Nos princes et seigneurs ne dédaignaient point ces plaisirs et sur la liste des membres de la confrérie St-Georges, figurent les noms de Lamoral comte d'Egmont, de Noircarmes, de Van Maldeghem et de tant d'autres. Ypres se vantait a cette époque de posséder ses quatre chambres de rhétorique qui avaient su résister a toutes les vicissitudes de la fortune communale. La société Alpha et Omégala plus ancienne et la plus renommée de toute la Flandre, était uniquement composée de membres sortis du inagistrat. Celle de N.-D. d'Alsemberghe sous la devise Van 't geest weldaeden zyn ligtgelaedenavait pour maitre-poëte Claude Declerck. Venaient ensuite celle de Ste-Anne, sous la devise Rosieren met me lodie et dont Francois Bellet fut le poëte, et enfin celle des Cceurs-Fidèles. Nos autres corporations étaient nombreuses mais de peu d'importance, exceptè tou- tefois celle des portiers qui étaient chargés de la surveillance des clefs et des portes de la ville. On les nommait De Bezanters. Ce que visitait d'abord l'étranger arrivant dans nclre ville, c'ètait la Grand'-Place avec ses halles majestueuses et la cathódrdle St-Martin qui faisait alors comme aujourd'hui l'admiration des connais- seurs. Le Befi'roi possédait encore son perron a deux escaliers. Le Nieuwwerk venait d'être achevé. Dans l'angle se dressait le pilorr et tout autour se tenait le marché aux grains. Les magistrats s'assemblaient a la Cbatellerie; en face était la prison civile aujour d'hui l'estaminet le Soleil; aü devant se tenait le marché aux tripes et plus loin celui aux légumes et aux fruits. Le fond de la place était occupé par l'höpital Notre-Dame, entièrement rebali depuis. Les principales auberges, dont plusieurs subsistent en core, étaientla Petite Conciergerie, l'Epée royale et a cöté le Lion rouge, les Trois Rois, le Faucon et le Bezant oü se réunissaient les portiers. Entre la porte d'entrée des Halles et l'entrée laté- rale de l'église St-Martin était située la chapelle du St-Esprit. Le cimetière était séparé de la voie publique par une balustrade de pierre et vers 1622 l'évêque Antoine de Hennin avait posé la première pierre de la chapelle dite du Curé qui défigure aujourd'hui l'ensemble du monument. Derrière la cathédrale s'étendait l'Evêché qui occupait Ie vaste terrain for mant l'ancien cloitre de St-Martin. Après avoir salué ces deux antiques majeslés, nous prions le lecteur de bien vouloir nous accompagner par les rues de la vieille cilé flamande,et pour faciliter notre promenade, nous diviserons la ville en quatre quartiers auxquels nous donnerons les noms des portes oü elles aboutissaient. Ce qui nous frappera surtout c'est la grande quantité de maisons en bois aux pignons triomphants et aux enjolivements sans nombre, dont les rares et chétifs débris ne nous laissent aujourd'hui qu'un faible souvenir. (La fin au prochain n°.) Dans le concours de l'enseignement moyen, le Col lége communal d'Ypres a obtenu les succès suivants ENSEIGNEMENT MOYEN DU PREMIER DEGRÉ. Première professionnelle (sections réünies). Ac- cessit Désiré Waffeiaert, de Rolleghem. Première scientifique (Cours supérieur de Mathé- matiques). 2m" prix Désiré Waffeiaert, de Rolle ghem. Concours spécial de langue (lamande en première professionnelle. 1" prix Désiré Waffeiaert, de Rolleghem. 2"'° accessit Gustave Claeys, d'Ypres. Concours de Mathématiques en troisième latine. Accessit Hector Leboucq, d'Ypres. Le concours n'a pas été aussi favorable au Collége de Poperinghe. Cet établissement n'a pu obtenir le moindre accessit, encore moins un prix. Après cela, que les parents confient leurs enfants ce col lége épiscopal l Chrenique judiciaire. Lundi, 19 de ce mois, devait se plaider devant le tribunal de Gand une affaire qui a produit quelque émoi dans cette ville. Au lendemain des élections, la justice faisait une descente dans un orphelinat de Gand, l'hospice dit des Kulders, confié a la congrégation des Frères de Charité. Le lendemain un des frères était mis en état d'arrestation préventive. Les orphelins rapportaient a sa charge, parait il, certains détails d'alcóve que nous ne pouvons reproduire. Au bout de quelques jours cependant l'instruction judiciaire n'aboutissait a Ia preuve d'aucun fait prévu par le Code pènal, le prévenu fut relêché et mis hors de cause par ordon- nance de la chambre du conseil. Qu'était-il arrivé entretemps? A la vue de Ia Justice, un autre frère, pris de peur panique, s'était enfuit de l'établissement. La justice eut tout juste le temps de reeüeillir ce qui se disait parmi les orphelins sur des causes de la fuite, de le com prendre dans la prevention, et d'en- voyer dans toutes les directions l'ordre de l'arrêter. II fut découvert, sous le costume laïque, sur un ba teau a vapeur d'Ostende, au moment oü il allait passer en Angleterre. Peut-être s'était-il rappelé, en se choisissant cette voie, qu'un autre frère du même ordre, Staes, de l'école des sourds-muets a Gand, était parti pour Ostende le jour même oü l'évêque l'avait averti des poursuites auxquelles il était ex posé, et qu'il avait vécu, sous le froc, en toule li- berté, dans un couvent d'Angleterre, malgré une condamnation aux travaux forcés a perpétuité en- courue en Belgique. Quoi qu'il en soit, l'instrnction a eu son cours, et le frère saisi a Ostende a été ren- voyé devant le tribunal correctionnel sous la preven tion d'outrages publics a Ia pudeur commis sur les orphelins confiés a ses soins. Cette affaire s'instruisait a Gand pendant que Ie Congrès de Malines s'occupait également de son cóté de la comparaison entre l'enseignement des laïques et celui des religieux. Le frère de charité, poursuivi pour aetes contraires aux moeurs, commis sur des orphelins de l'hospice des Kuldersa comparu lundi dernier devant le tri bunal correctionnel de Gand. II a déclaré s'appeler Ferdinand De Pover, né a Moerkerke, agé de 53 ans, domicilié Gaud. II n'est assisté d'aucun avocat. Au moment de l'appel des té- moins, il demande au tribunal la remise de l'affaire paree qu'il n'a pas encore d'avoeat. 1! a écrit, dit-il, M" Van Biervliet et a M' De Paepe mais ceux-ci n'ont pas accepté sa défense. Le directeur de la congrégation a promis de lui faire avoir un avocat, dans une letlre, que le prévenu remet au tribunal; mais Ie temps a manqué depuis le jour oü i) a appris que ceux aux quels il s'était adressé, refusaient. Le tribunal a remis l'affaire a l'audience du samedi 24 septembre. ACTES OFFMC1EES. Par arrêté royal du 26 aoüt, la démission du lieutenant de Posch (A.-C.-D.), du 1" régiment des lanciers, est acceptée. Par arrêlés royaux du 7 septembre, sont nommés dans la commune ci-après Courtrai. Bourgmestre le sieur Nolf-Goethals, en remplacement du sieur Danneel,dont la démission est acceptée échevin Vanderplancke, en remplace ment du sieur Coucke, dont ia démission est acceptée échevin Crombet, en remplacement du sieur Deb- baudt, dont la démission est acceptée échevin Deb- baut-Beck, en remplacement du sieur Willems, dont ia démission est acceptée.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 3