JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Deuxième année. N° 45. 6 Novembre 1864. Les Comités cantonaux. PARAISSANT LE DIMANCHE DE CHAQUE SEMAINE. PRIX D'ABOHEIIEIT POUR LA BELG1QUE g francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour I'Etranger, !e port en sus. Un Numéro 85 Centimes. I/OPINION ■MUX WES AMKOICES ET DES RECLAMES s 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. Le tout payable d'ayancp. Laissez dire, taissez-vous blAmer, mais publiez voire pensée. On s'abonnc a Ypres, au bureau du journal, chez Féux Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent étre adressés franco aw bureau du journal. Les persennes dent ('abonnement expire a la Sn de ee mots sent prices de le renouveler sans retard afin d'éviler toute interruption dans ('envoi du journal. Itévlsion du Reglement de ('Association electorale d'Ypres. VI. A cóté des associations donl il décrètait l'établisse- ment dans tous les chefs-lieux d'arrondissement du royaume, Ie Congres libéral avail reconnu la nécessité d'organiser, dans les differents cantons de chaque arrondissement, des comités libèraux chargés de cor responds avec l'associalion-mère. L'article 2, I" du plan de confedération génerale adoplé par cette assemblée porte a Dans tout chef-lieu de canton il sera, par les soins de la commission administrative a de la socièté d'arrondissement, établi un comité électoral qui corresponds avec la commission administrative de celle société, et dans lequel les communes du canton seront suffisainment repré- sentées. A l'époque oü le Congrès libéral formulait cette prescription, l'organisation des comités cantonaux présentait des difficultés sérieuses que beaucoup dis sociations considérèrent même comme insurmonta- bles. A Ypres, l'Associa/ion electorale se borna a dé- clarer, dans l'article 4 de son règlement, que son comité, composé de 21 membres, pourrait étre porté a 27, en leur adjoignant six membres choisis dans les cantons ruraux de l'arrondissement. Nous voulons croire et nous croyons très-sincère- ment que si notre association ne donna pas, sous ce rapport, plus ample sastisfaction au voeu exprimé par le Congrès libéral, c'est que ses efforts pourconsti- tuer des comités cantonaux rencontrèrent, dans les préventions et les préjugés que les campagnes nour- rissaient alors contre l'opinion libérale, une résistance difficile et peut-être impossible a vaincre. En 1846, il fallait, dans les villages surtout, une certaine dose de courage pour s'avouer libéral et nous comprenons sans peine qu'a l'idee d'enirer en lutte avec les pré jugés qui pesaient sur le libéralisme, un grand nombre de nos amis des campagnes ait décliné le périlleux honneur de faire partie des comités cantonaux. Qu'en présence d'un semblable état de choses, qu'il n'était pas en son pouvoir de modifier instantanément, l'association électorale d'Ypres n'ait pas trouvé mieux a faire que d'adjoindre a son comité un certain nom bre de libéraux résolus, choisis dans les cantons ruraux de l'arrondissement, nul ne peut songer a lui en faire un reproche et, quant a nous, telle n'esl point notre intention. Mais si nous savons tenir compte des difficultés qui s'opposèrent, a cette époque, a l'orga- nisatiou de comités libéraux dans les campagnes, nous n'en sommes pas moins convaincus que ces difficultés ont disparu depuis et que le moment est venu d'orga niser fortement ces comités, que Ie Congrès libéral recommandait, a juste titre, comme un de nos plus puissants moyens d'action. Nous pouvons le dire avec quelque fierte, car ce progrès est notre oeuvre, le temps n'est plus oü les populations rurales nous con- sidéraient comme une sorte de pestiférès dont il fallait se tenir eloignés le plus possible l'opinion libérale, depuis dix-huit ans, a donné des preuves de patrio- lisme, d'honnêtetè et de modèration qui ont fini par déraciner, en grande partie du moins, les préjugés qu'un clergé avide de pouvoir entretenait contre elle dans les campagnes. Le titre de libéral ne fait plus honte aujourd'hui, ou en est fier, au village comme dans la ville. Sans doute, il nous reste, sous ce rap port, bien des progrès a réaliser; malgré tout ce que nous avons pu dire et faire, beaucoup de bonnes gens continuent a nous regarder comme des croque- milaines, comme des ennemis de la religion et des fauteurs de désordre; mais il n'en est pas moins con stant que ce sot préjugé perd chaque jour du terrain et que lacrainle de s'exposer a l'animadversion publi- que n'est plus, dans les chefs-lieux de canton, un obstacle a l'organisation des comités prèconisès par le Congrès libéral. Supposons ces comités organisés dans chacun des cantons de ('arrondissement d'Ypres. Quel puissant instrument de progrès libéral I quelle arme redou- table dans les temps d'élections! Tantót nous appe- lions la presse notre secours pour faire justice des accusationsdont le clergé des campagnes nous ar -ah'.-; nous demandions la création d'un journal dcsiine a éclairer les populations rurales sur les verilables doctrines du libéralisme mais combien eet enseigne- ment sera plus puissant sur leur esprit, s'il trouve en quelque sorte sa caution dans l'honorabilité de quelques hommes hautement dévoués a l'opinion li bérale et dont l'honnêteté commande le respect tons 1 Nous aurons beau attester dans notre journal que nous ne sommes pas des ennemis de la reli gion, que le libéralisme n'est pas une doctrine reli- gieuse, nous ne ferons que très-difficilement pé- netrer cette conviction chez nos paysans, obsédés, circonvenus de longue main par les calomnies du prêtre. Mais, qu'a l'appui de ces protestations, nous leur montrions, dans leurs villages mêmes, habitant au milieu d'eux, des libéraux, des membres d'un co mité libéral, bons catholiques, remplissant tous leurs devoirs religieux et, néanmoins, adversaires déc'.a- rés du cléricalisme, il est certain que l'enseigne- ment du journal s'en trouvera puissamment for- tifié et que nous aurons porté un coup terrible a celui du prêtre. Qu'ils apprennent done, ces paysans, non pas seulement par les gazettes, dont ils se défient, mais par eux-mêmes, par l'effort de leur propre rai- sonnement, qu'on peut être a la fois bon cathotique et ennemi des prétentions cléricales. C'en sera fait de la puissance politique du clergé dans les cam pagnes le jour oü elles seront convaincues de cette vérité, qui nous semble évidente, a nous, et dont l'obscurissement est cependant la principale source des defiances que les paysans nourrissent contre l'opinion libérale. L'organisation des comités cantonaux n'est pas seulement dèsirable au point de vue de la propagande des idéés libéraleselle rendrait, en temps d'élections, des services considérables, sur lesquels il est inutile d'insister, tellement ils sautent aux yeux de quiconque a pris une part un peu active aux luttes éleclorales. Qui ne comprend, en effet, qu'avec des comités fonc- tionnant dans tous les chefs-lieux de canton, choisis parmi les hommes les plus estimés dans les cam pagnes, l'association centrale acquerrait promptement une influence infiniment supérieure a celle dont elle jouit actuellement 1 II serait superflu de nous étendre plus longuement sur ce sujet. L'expérience, partout oü elle a été ten- tée, a dèrnontré la haute utilité des comités cantonaux et nous ne doutons pas que notre association ne s'em- presse d'en tirer profit pour elle-même en réalisant, sur ce point comme sur tous les autres, le voeu si énergiquement exprimé par Ie Congrès libéral de 1846. Comme complément aux considérations que nous avons fait valoir, dans notre dernier numéro, en fa veur de la création d'un journal a distribuer graluite- ment dans les campagnes, nous publions ci-dessous les résolutions prises par le Congrès de Malines, en ce qui concerne l'organisation de la presse cléricale. Voici ces résolutions. L'assemblée générale des catholiques estime 1° Qu'il est indispensable de recourir aux moyens de publicité les plus larges, en créant des journaux, des revues, ou en les soutenant la oü ils existent, et en propageant les bonnes publications partout oü le besoin s'en fait sentir 2" Qu'il convient de fonder en Belgique, avec l'aide et le concours des catholiques de toutes les na- tionalites, un organe international des intéréts catho liques qui fasse concurrence aux feuilles anti-catholi- ques les plus répandues a l'étranger, ou tout au moins de charger de cette mission un ou plusieurs des jour naux existants, en recourant aux moyens nécessaires pour les faire connaltre et circuler dans les divers pays; i) 3° Que tout journal catholique doit offrir de la première page a la dernière, un tout complet, un en semble de doctrines homogènes, et qu'il importe d'en exclure, même sous forme d'annonces, tout ce qui pourrait blesser les sentiments moraux et religieux de ses lecteurs d 4° Que les prix d'abonnement doivent être fixés de manière a faire pénétrer les bons journaux dans toutes les classes de la société, et particulièrement dans les lieux de réunion, les sociétès, les cafés, les estaminets, etc. Qu'tl importe, subsidiairement, de créer des feuilles et autres publications qui soient dis- tribuées gratuitement, Ié oü il n'y aurait pas d'au- tres moyens de leur procurer des lecteurs, et qu'il faut recourir a toutes les combinaisons de colportage, la vente dans les lieux publics et les stations des che- mins de fer, etc., pour activer leur circulation. 5° Qu'il est du devoir des catholiques de contri- buer de tous leurs efforts, moralement et pécunière- ment, a la création, au soutien et a la diffusion des journaux et des publications dont il s'agit, et de s'ab- stenir d'encourager, même indirectement par leurs abonnements, la presse anti-catholique. N'est-il pas vrai qu'alors que nos adversaires atta- chent tant de prix a une forte organisation de leur

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1