JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDÏSSEMENT f, YPRKS, Dimanche Deuxième année. N° 46. PARAISSANT LS DIMANCHE DE CHAQUE SEMAINE. PIUX B'ABO.l YEMEMT POUR LA RELG1QUE 8 francs par an -4 fr. 50 par semestre. Pour l'Elfa-nger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PlilX HEN AI«i«0»PEN ET DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. Lr TOUT PAYABLE D'aYANCF. Laissez diï-e, Iaissez-vous blAirier, mais publiez voire pensee. On sabonne a Ypres, nu bureau du journal, chez Fétix Lambin, imp. lib., Oil traite a forfait pour les annonces souvent reproiuit.es.Toutes lettres rue de Dixmude, 53. ou envois d'argent doivent 6tre adressés franco au bureau du journal. SScvision du ESèglcmcnt de l'Associatian electorale d'Ypres. VII. L'article l"r du règloment de l'Association d'Ypres porie que cetle Association a pour hut d'assurer, en toutes circonstances, Ie Iriomphe des idéés li- liérales et constilutionnelles. Que si l'on se demande, cependant, ce qu'elle a fait, depuis 18 ans qu'elle exisle, pour Ie triomphe des idéés libérales et constilutionnelles. il faudra bien avouer que, hors du lenips des elections, elle ne fa11 ahsolument rien du tuut. En réalité, notre Association est une machine exelusivement éleclo- rale et rien de plus. Qu'on veuille bien croire que nous constatons Ie fail sans nucune pensée de blame pour qui que ce soil. Nous admettrons même, si I'on veut, qu'a I'e- poque ou l'Association d'Ypres fut fondée, il n'y avail rien de mieux a tenter. II n'en est pas moins vrai que, même au point de vue electoral, celte As sociation a dementi les espérances qu'elle avait fait concevoir après dix-huit années d'existence, elle en est encore a lutter péniblement contre ses adver- saireset vc.it, a chaque éleclion nouvelle, la candida ture de M. Van Renynghe triompher de ses ef forts. Notre Association cornpte, parmi ses membres, de grands proprietaires, des magistrals, des industriels, des a vocals, des mèdecins, des professeurs, des fonc- lionnairos publics, voire même des hommes politiques importants. Nous nous sommes souvent demande si une association disposant d'èléments de propaganda aussi puissants et aussi varies, n'avait rien de mieux a faire, pour assurer le triomphe des idéés liberates et constitutionnelles, que de se réunir, une ou deux fois au plus tons les qualre ans, a I'effel de dis- cuter quelques candidatures; puis, la liste de ses candidats nrrêlèe, de se séparer jusqu'a l'éleclion suivante. n Pour assurer le triomphe des idéés libérales et constilutionnelles, nous disions-nous, une asso ciation ainsi composee serail toute-puissante, si elle le voulait sérieusement. Pourquoi ne le voudrait-elle pas i.e Règlement aeluel ne prescrit qu'une seule réu- nion obligatoire de l'Association par année. Encore cette reunion est-elle exelusivement consacrée a des détails d'administration intèrieure, renouvellement d'une partie du comité, réceplion du cornpte du tré- sorier, etc., si bien que, hors du temps des élections, nous ne nous occupons ensemble de rien de ce qui concerne la politique et la marche des affaires géné rales du pays. Faut-il s'etonner, après cela, si le cer- cle de notre influence lie s'elargit pas et si, malgrè la multiplicite des tnoyens de propagande dont nous disposons, nous en restons toujours au même point. Vous voulez, nous dira-l-on, que l'Association se reunisse plus fréquemment? Eh bien, vous n'au- rez personne a vos reunions. Voyez ce qui arrive aujourd'lmi. On a etè obligé de supprimer la réunion annuelle obligatoire, paree que, malgfé la menace de 1 amende, personne ne s'y rendait. II csl vrai. Mais qui se soucie de se déranger de ses affaires, de ses habitudes, pour assister a une reunion oü l'on snit d'avance qu'il ne sera question que de details de ménage sans intérêl? Que l'on sup pose, au contraire, line réunion a laquelle quelque intérêt d'agrément ou d'utilité soit attaché, n'est-il pas certain que beauconp s'empresseront de s'y rendre et que la menace de l'amende deviendra tout- a-fait inutile On nous nbjectera la difficulté de donner a ces réu- nions un atlrail snffisant ponr determiner les mem bres de l'Association a les fréquenter. Nous necroyons pas ii cetle difficulté; nous pensons, au contraire, que rien ne serail plus aisé. Et d'aborri, il faudrail un local. Un local ne serail pas difficile a se procurer. Les souscriplions volon taires, a défaut de cotisations, y suffiraient ample- menl.Le local Irouvé, prenons que quelques membres de l'Association, avocats. médecins, professeurs, etc., s'enlendent pour y d inner a tour de röle des confé rences sur tel ou lel sujet de leur choix. Prenons aussi que l'Association inette a l'ordre du jour la dis cussion de certaines questions politiques ou éemo- miques it Iraiterdans des réunions (ixées a eet effel. Nous afiirmons, et ^experience si elle est tentée ne r.ous démentira pas, que ces réunions attireraient un public nombreux el qu'elles exerceraient sur l'o- pinion une rapide et pénétrante influence. Qu'on n'exagère pas, au surplus, notre pensee nous ne demandons pas que l'Association ail une réunion pu- blique chaque jour, ni même chaque semainemais nous cstimons qu'nne réunion par mois serait parfai- leriienl possible et qu'en s'attachant a leur donner l'attrait que nous venons de définir, il n'y aurail nul danger de les voir de sitót désertées. Notre Association reste a peu prés stationnaire. Nous ne sommes guère plus nombreux aujourd'hui que nous ne l'eiions il y a dix ans. Pourquoi Paree que notre Association est exelusivement electorale et que beaucoup de persorines éprouvent une vive ré- pugnance a s'occuper d'élections. Cette repugnance, on la renconlre chez des libéraux très-sincères, très- convaincus, et dont le vote a toujours élé acquis a noscandidats. Voulons-nous que ces libéraux enlrent dans nos rangs? Que les élections cessent d'être notre seule et unique affaire montrons-nous plus soucieux que nous ne l'avons été jusqu'a présent de dévelop- per et de faire fructifier l'enseignement liberal. Elar- gissons le cadre trop étroit dans lequel les associa tions onl circonscrit leur activité et proclamons bien haut qu'eiles ne sont pas seulemenl des machines électorales, mais surtout et avant lout des agents d'éducation publique, des instruments de progrès et de civilisation. Et que l'on n'aille pas s'imaginer, d'ailleurs, que notre Association verra décroitre son intluenee élec- torale le jour oü, ayant cessé de faire des éleciions l'objet de ses prèoccupations exclusives, elle aura acceplé, dans toute leur etendue, les nouveaux de voirs que nous voudrions lui voir proclamer. Cette influence, au contraire, ne fera qu'augmenter de jour en jour, avec les progrès que les doctrines libérales réaliseront dans les esprits. El cette influence ne sera pas de celles qui subissent lous les revirements, toutes les fluctuations de l'opinion une fois acquise, elle nous restera et nous pourrons dire, nous aussi, que les porles de l'ignorance et de la superstition ne pré- vaudront plus contre elle. Le pape vient. de remercier M. le comte du Val de Reaulieu pour son livre de VErreur libre dans l'Etat libre. Nous reprodnisons la plus grande partie de la lettreéerite au nom du saint-père par Francois Mer- curelli, secrétaire ah litteris latines a Notre saint-père le pape a trouvé que vous aviez entrepris bien a propos de dévoileret de réfuter une erreur qui depuis longtemps déja est entrée bien avant dans l'esprit de beaucoup de fidèles, et qui leur fait croire que e'est a la méehancete et et. h l'ignorance des hommes plutót qu'a ia fausselé des principes admis aujourd'hui qu'il faut attribuer les maux actuels de la sociélé humaine et, en consé- quence, ils s'imaginent que pour rélablir enfin l'ordre et la paix, il faut que tous, et l'église elle-méme, se condant le progrès du siècle, se rail lent et s'attachent aux libertés que l'on nous vante. n Ifaprès le peu que les yeux du saint-père ont pu apercevoir plutöt que lire dans divers passages, il a vu avec une vérilable satisfaction que eet opuscule répond parfaitement a son titre qu'il démonlre bien, en effet, que tous les efforts de ceux qui ont de ces idees aboutissent, même inalgréeux.a ne constituer que la liberté de l'erreur, et par conséquent l'oppres- sion de l'église. Mais ce qui lui a plu surtout, c'est que pour combattre l'erreur vous avez demandé vos armes a la chaire de vérité, et vous êtes rappelé ce que Grégoire XVI. de sainle mémoire, a lui-même enseigné sur ce point, enseignements qui eussent certainement fait cesser toute discussion et toute di vergence s'ils eussent étéacceptés comme ils devaient l'être. n Mais il en est quelques uns qui, admettant que l'on doit se soumetlre aux decisions du Saint-Siége en tout ce qui concerne la religion et les moeurs, n'ont pas cru qu'il en füt de même lorsqu'il s'agit du gouvernement de la sociétè civile, et ont pensé qu'il fallait alors s-'en rapporier plutót a son proprejuge- ment, comme si ce genre de gouvernement n'était pas soumis aux lois du juste et de l'honnête, et comme si la meilleure manière de conduire les peu- ples n'était pas tracée par les saintes Ecritures, dont l'Eglise est l'inlerprète. Fasse le ciel que votre ou- vrage nbtienne un resuUat qui n'a pas été obtenu jusqu'ici complétement, e'est-a-dire que ces hommes reconnaissent qu'ils se trompenl lorsqu'ils regardent comme bon en soi-même et utile et s'efforcent de piopager ce que la situation et la force des circons tances conseillent de lolérer pour éviter de plus grands maux. Qu'ils comprennent qu'en accordant un droit égal a l'erreur et a la vèrité, il doit arriver nécessairement que, par le peachant naturel de l'.mmrae, l'erreur l'emporte et que la verité soit oqprimèe. Qu'ils rcflè-

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1