prendre enfin les besoins de la Vile. Nous revien- drons bientótsur cel objet. Pour le moment, applau- dissons a la généreuse inilialive qui retire noire ad ministration de sa torpeur et la conduit a destravaux salutaires pour la ville d'Ypres. 2° L'érection de bailments pour une école gratuite de filles. Encore un travail utile, une oeuvre libérale. Le Conseil fixe ensuile le jour pour la discussion du budget. Cette discussion aura lieu, uiardi, le 15 de mois, a 9 heures du matin. 4° Abolition de la taxation du pain. M. le conseiller Vanheule lit le Rapport de la com mission chargée d'examiner la proposition de M. le conseiller Lannoy. Ce Rapport qui révèle un véritable talent et une judicieuse intelligence chez son auteur, nous fait con- naitre que la liberté de la boulangerie rencontre de sérieux adversaires dans notre conseil communal. Marcher lentementmais progressivementvoila ce qu'a voulu faire le Conseil en 1861, lorsqu'il arrèta son nouveau reglement, dit le rapporteur. Selon lui, l'histoire juslifie les administrations qui agissent comme celles d'Ypres. II faut se defier des brusques changements et s'avancer a pas eomptès dans la voie de la liberté. Le Rapport, tout en rejetant la proposi tion de M. Lannoy, appelle ('attention du Collége éche- vinal d'abord sur la falsification des denrées alimen- taires, ensuite sur la coalition des boulangers qui tireraient profit de ['abolition de la taxation du pain, et enfin il demande une prochaine étude sur les chan gements qu'on pourrait introduire dans le règlement de 1861. La coalition existe, c'est un fait notoire, dit ie rap porteur. Les 51 boulangers de la ville s'entendent si bien, qu'ils vendent a un prix uniforme mème les pains non taxés. Cela prouve l'entente. Tous les membres de la commission se déclarent partisans de la liberté cependanl ils ne peuvent l'ad- tnettre compléte el entière pour la boulangerie. M. le conseiller Becuwe lit ensuite un discours dans Jequel il avance que ni les boulangers, ni les consom- •mateurs ne se plaignent de la taxation. II combat la proposition Lannoy paree qu'il a peur de la coali tion. Après lui, M.'Lannoy prend la parole pourappuyer son syslème, système de liberté. II aborde successivement trois points 1° le prix du pain, 2° la coalition, 3° la quaiitó du pain. Le prix du pain n'est pas aujourd'hui en raison de sa qualité. Le boulanger ne pouvant faire le prix, se rattrape sur la qualité et prend autant de benefices avec la taxe qu'il en prendrait sans elle. Celui qui perd par le système actuel, c'est le consommateur qui n'est jamais sur de trouver de bon pain. On s'effraie de la coalition I Mais qui est cause de la coalition, si ce n'est la taxe qui fournit aux bou langers un régulateur qui les guide dans la fixation des prix pour toutes espèces de pa in Abolissez la taxe et par ce fail vous abolirez tout moyen d'entente. Car comment comprendre une entente possible entre les 51 boulangers? El d'ailleurs la loi ne punil-elle pas la coalition? Et la police que vous exercez esl-eile teilemeut faible qu'elle connait les délits et les délin- quants sans avoir la force de les atteindre? On a peur de la coalitionPolice timide, pouvoir souffreleux, craindriez-vous de faire usage de vos droits et d'exercer vos devoirs Mais cette police exerce-t-elle une surveillance ac tive sur la qualité du pain Voyons le pain taxé est aqueux, indigestela fleur du blé y brille par son absence et le son y domine, de manière que toutes les qualités nutritives, exigées par l'hygiène, font complèleinent defaut dans notre ménage. Comparez- le d'ailleurs au pain des militaires, a celui des cam- pagnards 1 Celui-ci est excellent, celui-la ne vaut rien 1 M. Lannoy croit que la liberté peut seule améliorer la boulangerie Mettre le boulanger sur la même ligne que le boucher et l'epicier, c'est permettre la fabri cation de bon pain, en laissanl la liberté du prix et créanl la concurrence. M. Ie conseiller Vanheule se declare d'aecord avec M. Lannoy sous le rapport de la coalition. Elle existe, c'est vrai. Mais ('abolition de la taxe l'abolira-t-elle Aucunement; les boulangers auront toujours un ré gulateur, ne füt-ce que leur journal. L'orateur nie que la qualité du pain soit mauvaise. II a mange beaucoup de pains de ménage, il les a tous Arouvés bons. Certains boulangers cependant (ce sont toujours les mêmes) emploient de la mauvaise farine, mais c'est la une exception. M. le bourgmestre prétend que Ie son nourrit. M. Lannoy le nie. M. le bourgmestre a lu des chimistes qui avancent et, prouvent que le son conlient des qualites nutri tives. M. Lannoy con teste. tlippocrate dit oui et Gatlien dit non.) M. Bicuwe, intervenant. dit avoir examine le pain et l'avoir presque toujours trouvè bon. Al. Beke, abordant la question au fond, dit qu'il faut faeiliter la concurrence et développer la liberté de la boulangerie. II est partisan de la liberté du commerce. Le régime anglais lui plait, surtout paree que c'est un régime de liberté pleine et entière. Le pain de Londres est bon, quoique p?tri par la liberté etcon- tenant de la farine de blé, de maïs, de riz, etc. Comme partisan de Ia liberté, il voudrait voir abolir la taxa tiontnais il n'ose (L'éclat de la liberté offusque-t-il notre conseil?) M. le bourgmestre croit que la discussion actuelle produira de bons effets et l'anéantissement de la coa lition. II déclare que tous les conseillers sont parti sans de la 'liberté(en paroles Quant a lui, il prend ['engagement de suivre de prés la boulangerie, de la surveiller, et de venir sous peu présenter un règlement donnant la liberté. Suivant M. Beke, la qualité du pain est excellente, les boulangers travaillent on ne peut mieux et les accusations de M. Lannoy sont injustes. Autrement dit M. Beke, chef de la police, remplit on ne peut mieux ses devoirs, fait visiter les bonlan- geries, analyse les pains, et s'il n'y a pas eu plus de poursuites contre des boulangers indélicats, ce n'est pas a cause de l'incurie coupable de la police, mais bien paree qu'il n'y avait pas de délinquants. Encensez-vous bonnes gens! encensez-vous 1 Les dóbats sont clos et l'on passé au vote. Volants 13. Pour les conclusions du rapportj Les conclusions du Rapport sont adoptées. 5° Budget du Collége communal. Recettes19,700 Dépenses19,700 Excédant 00,000 Approuvé. <5° Budget de l'Ecole communale gratuite. 7" Budget de l'Atelier modèle. Ces deux budgets sont renvoyés a des commis sions. La séance publique est levée a 5 h. 1|2. Cheinln de Ftr de Uchtervelde a Fumes. BECETTES DU MOIS D'oCTOBRB. 1864 1863 1862 Voyafteurs 8,205 65 7.798 89 7,8 9 21 Bafjafjes159 82 152 72 122 68 Karcliandises 6,613 25 5,769 30 5,088 08 Mois (Paoüt. 14.986 70 13.697 91 15,029 97 Mois antérieurs 128,482 75 120.947 80 105.697 16 R. du 1" j' au 31 O 143,469 43 134,645 71 118,727 13 ACTES OFFIEiEES. Canal d'Ypres d l'Yser. Travaux d'approfon- dissement du bief inférieur. Subside de l'Etat. II est alloué a la province de Flandre occidentale, sur les fonds du trésor de l'Etat, un quatrième sub side de cinq mille francs (fr. 5,000), pour l'aider a pourvoir au payement des frais d'exécution des tra vaux d'approfondissement effeclués au bief inferieur du canal d'Ypres a l'Yser, a l'efFel d'en mettre le mouillage en rapport, tant avec celui du bief supé rieur du même canal, qu'avec celui de l'Yser. Par arrêté royal du 27 octobre 1864, sont nommés vérificateurs des poids et mesures Pour le ressort de Brugesavec residence a Bruges, le sieur Van Hollebekevérificateur a Ypres Pour le ressort de Courtrai-Ypres, avec resi dence a Courtrai, le sieur Vanden Berghe, vérifi cateur a Audenarde. Poids et mesures. Uu arrêté du ministre de l'iutérieur en date du 2 novembre porie Art. 1". La députation du conseil provincial, dans chaque province, désignera, pour chacuu des res sorts de vérificalion, les localités oü devra se faire la vérification périodique des poids et mesures en 1865. Dans ces localités, les instruments soumis au con trole des vérificateurs seront, s'il y a lieu, marqués de la lettre n en caractère grec. Dans les localités oü les opërations périodiques ont eu lieu en 1864, les poids et mesures conserveront, jusqu'en (886, la marque de vérification fixée pour l'année il sera néanmoins permis de faire usage, dans lesdites loca lités, d'instruments portant la lettre nouvelle. Art. 2. Les poids et mesures neufs ou remis a neuf présentés a la vérification en 1865, seront con- sidérés comme neufs et marqués de la couronne royale, du numéro d'ordre du vérificateur, ainsi que de la lettre n. Art. 3. Les poids ou mesures portant la lettre m et qui, dans le courant de l'année 1865, seront trans- portés dans une localité oü la lettre n sera obligatoire pour y être employés dans le commerce, devront, préalablement a leur mise en usage, être soumis a une vérification nouvelle et être marqués, s'il y a lieu, de l'empreinte de cette dernière lettre. Variétés. DEUX MÊNAGÈRES d'oIJVRIERS. Pierre N... et Jean N... sont tous deux ouvriers serruriers ils sont mariés et ont chacun deux en- fants; tous deux ils travaillent dans le même éta blissement et chacun d'eux gagne environ 3 francs par jour. Mais ici la similitude cesse. Pierre a l'aspect misérable ses vêtements sontpauvres et négligés il n'y a pas toujours de beurre sur la tartine de son goüter, et fréquemment il demande des avances sur sa semaine. Tout respire chez lui cette lulte pénible d'un ouvrier en proie a la misère. Jamais il n'a pu économiser de quoi payer son entrée et sa participa tion dans une société de secours mutuels et il envi sage l'avenir avec le plus grand effroi. Jean, au contraire, a l'aspect réjoui et propre. Ses vêtements, sans être recherchés, sont bien tenus jamais on y constate la plus petite déchirure, qui ne soit aussiót réparée Jean mange de bon pain blanc, bien appétissant, et seion la saison, il accompagne son goüter de quelque fruit ou d'un morceau de viande ou de fromage; loin de solliciter des avances sur son salaire, il a toujours en poche quelque mon- naie et a l'occasion il ne se fait pas faute de rendre service aux camarades. De plus, Jean est aflilié a la Caisse de prévoynnce des ouvriers de Bruxelles, et il est certain que les jours d'épreuves que pourrait lui amener la maladie ou un accident, ne laisseront pas sa femme et ses enfants sans ressources, Quelle est la cause de cette difference entre ces deux travailleurs placés dans des conditions iden- tiques? Ah! c'est que Jeau a une ménagère soi- gneuse et économe, qui met tous ses efforts dans l'entretien des sienset de son modeste ménage, tan dis que Pierre a une femme paresseuse et insouciante, qui passe une bonne partie de la jonrnée a causer avec ses voisines et qui ne rentre chez elle, le midi, que pour réchauffer a Ia bate la soupe de son mari le soir que pour vaquer a quelques soins indispen- sables du ménage et aller se eoucher dans un lit qui n'est pas fait tous les jours, tandis que ses enfants, comme elle-même, sont sales et déguenillés. II y a une autre cause de cette difference. Par un tour de force possible, mais qui n'est pas toujours facile a réaliser, Ia femme de Jean est parvenue a se mettre a la tète d'un petit pécule, qui lui permet d'acheter ses provisions usuelles en gros et de les payer au comptant, en choisissant les moments les plus favorables. Par ce moyen. elle obtient des denrées de bonne qualité et relativement a des prix fort avanlageux. La femme de Pierre, au contraire, se pourvoit au fur eta mesure de ses besoins chez le marcïiand dé- taillant; ne payant qu'a la fin de la semaine et pas toujours encore, elle est obligée de se contenter de tout ce qu'on veut bien lui servir. Quoique sachant qu'on la trompe souvent sur la quantitè et presque toujours sur la qualité, elle n'ose point réclamer dans la crainte qu'on ne lui refuse le crédit. Que devien- drail-elle sans crédit! Cette pensée seule la fait fre- mir et elle passé ainsi sur toutes les petites exactions de ses (ournisseurs, tout en payant en réalitè Ie dou ble de ce que vaut leur marchandise. Combien de milliers de ménages d'ouvriers ne se trouvent-ils pas dans une semblable situation

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 3