JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMINT 1PUES, Dimanche Deuxième année. jV° 47. 20 IVovembre 1804 Le tout pavable d'avance. PARAISSAMT LE DIMANCHE DE GHAQUE SEMAINE. D'AISWAAEMEAT POUR LA BELGLQUE 8 francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PRIX DES AXXOXCES Eï DES RECLAMES lO centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. Laissez dire, laissez-vous blèmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. i On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d1 argent doivent étre adressés franco aw bureau du journal. ISévision du ISèglemènt de 1' Association electorale d'A'pres. VIII. Le but de notre travail est atteint si nous sommes parvenus a pénétrer nos amis politiques de Uirnpé- rieuse nécessité d'imprimer notre association une impulsion plus énergique et plus continue, en utili- sant les moyens de propagande qu'elle possède et qu'elle a laissés sans emploi jusqu'aujourd'hui. Ces moyens de propagande sont nombreux, nous en avons indiqué quelques-uns et nous ne doutons que la dis cussion n'en suggère d'autres mais quels que soient ceux que l'association adopte définiti vement, nous se- rons trop heureux si nos efforts parviennent a I'arra- chera l'atonieoüelle languit depuisdix-huit ans,aban- donnée a toutes les fluctuations de I'opinion, impuis- sante a réaliser le bien comme a empècher Ie mal. Notre association végéte,c'est un fait certain. Comptons-nous peine sommes-nous plus nom breux aujourd'hui qu'il v a dixans. Cela veut-il dire que, depuis cette époque, Ie libéralisme soit resté stationnaire dans notre arrondissement Nul n'ose- rait Ie prétendre. Si nous n'avons pas marché aussi vite que nousaurions pu Ie faire avec une organisa tion plus sérieuse et des efforts plus énergiques, il n'en faut pas moins reconnaitre que des progrès réels, sérieux, ontétè accomplis. II y a done quelque part un obstacle, une pierre d'aclioppement qu'il faut s'appUquer a détruire. Get obstacle, cette pierre d'aclioppenaent; oü sont-ilsï Nous répondons sans hésiter dans l'i.ndifferenöo des uus et dans les répu- gnances des autres. A quoi bon des associations liberates, disent les premiers; elles ne peuvent rien pour l'éducation politique des citoyens et rendent tout au plus quelques services en temps d'élections. Foin des associations, disent les autres, ce sont au- tant de foyers d'intrigues oü il n'y a place que pour des malins et des dupes. Qui ne veut être ni l'un ni i'autre doits'en teriir éloignes. Loin de nous ja pensée de prétendre justifier ni les repugnances de ceux-ci ni l'indiff rence de ceux-la; inais qui oserait soutenir, la main sur la conscience, que ces griefs divers sont entièrement dénués de fon dement? N'avons-noas pas élé obligés nous-raêmes de reconnaitre que ('Association d'Ypres, depuis dix- huit ans qu'elle existe, n'avait pas étè autre chose qu'une machine électorale? Et quant aux plaintes de ceux qui la considèrent comme un piége a niais, n'est-il pas vrai que les pouvoirs exorbitants que Ie règlement actuel accorde au comité sont de nature a inspirer des craintes sérieuses a tous ceux de nos amis qui ne veulent aliéner de leur liberté que tout juste ce que les nécessitès de la lutte exigent et rien de plus? L'indifference, nous en aurons facilement raison. Que l'association proclame hautement sa mission, qu'elle reconnaisse solennellement son devoir de coutribuer par la presse, par la diffusion de l'ensei- gnement, par tous les moyens qui sont en elle, a l'affranchisseraent intellectuel des masses; qu'élar- gissant le cercfe trop étroit dans lequel elle a, jus- qu'a présent, circonscrit son activile, elle aborde résolurnent, hardiment l'élude des questions politi- tiques et économiques qui préoccupent, a juste litre, I'opinion publique; que, pour cela, elle fasse appel a l'intelligence, au dévoüment de tous ceux de ses membres qu'ècbauffe la passion de la vérité et de la justice qu'elle devienne, en un mot, dans la mesure de ce qu'elle peut faire, et elle peut beaucoup, un foyer de patriotisme, de lumière et d'idées progres sives, l'indifference sera vaincue et nous verrons arriver a nous, attirés par le rayonnemenl de notre puissance morale, tous ceux que le spectacle de notre inertie a laissé jusqu'aujourd'hui sans désir de nous connaitre plus inlimement. Mais ce n'est pas assez que de vaincre l'indiffe rence, il faut aussi triompher des scrupules, nous dirons mème des légitimes susceptibilitésde beaucoup de nos amis que certaines dispositions du Règlement actuel de l'Associalion éloignent de nous et, pour cela, élaguer résolurnent du Règlement toutes celles de ces dispositions qui in vestissent le Comité des pou voirs exorbitants qu'il lui reconnait aujourd'hui. Toutes les associations électorales actuellement existantes, a ['exception d'une ou deux, reposent sur le principe de Ia soumission absolue de la mino- rité a la loi de la majorilé. Après le vole, dit Far— ticle 12 de nolre Règlement, qui ne fait iet (pis re- produire une idéé généralementadmise, la majoritó lie la minorité. En consequence, chaque membre s'engage sur l'houneur de soutenir, par son vote et son influence, tous les candidats qui ont été adop- tés par la majoritó. Que cette soumission de la minorité s'impose comme une nécessité de Ja lutte, qu'elle dérive de la nature méme des associations electorales et qu'elle soit une des conditions princi- pales du triomphe, nous voulons bien 1'admettre; mais on nous accordera qu'en retour de la soumission a laquelle elle s'assujetit d'avance, la minorité a le droit de stipuler que toute liberté lui sera donnée avant le vote qui doit la lier, et que ce vote lui-même sera l'expression de la voloiité de la vraie majorité et non d'une coterie arinèe d'un Règlement qui lui per met de faire prévaloir ses sentiments et ses désirs personnels sur les sentiments et les désirs du plus grand nombre. Par la même qu'elle consent a faire le sacrifice de ses opinions, de ses sympathies ou de ses répuguances personnelles, elle a le droit de demander que la discussion soit libre, libre dans la plus large acceptation du mot liberie et que la loi qui doit la réduire au silence soit l'expression du voeu de k ma jorité, nou d'une caste armée de priviléges qui lui as- surent la domination. Dans un prochain numéro, nous examinerons jus- qu'a quel point le Règlement actuel douue satisfaction a ces légitimes exigences. E'expédition beige au Mexique. Les journaux ont annoncé qu'il circule en ce mo ment a Bruxelles et dans quelques autres grandes villes du pays, une pètition adressée a la Chambre des reprèsentants et demandant que soit par l'ap- plication des lois existantes, soit par des lois nou- velles, il soit mis obstacle a la formation, sur le territoire beige, de corps militaires dèstinés a aller servir a l'étranger. Nous n'avons pas besoin de dire que nous adhèronsde tout- coeur a cette pélition etque nous ne désirons rien plus ardemment que de la voir prise en sérieuse considèration par la législa- ture et Ie gouvernement. Si le citoyen beige, comme individu, a It- droit incontestable de riietlre son bras et son sang au service d'une cause étrangère, ce droit ne peut aller jusqu'a i'autoriser a organiser sur le sol même de la Belgique, des corps d'armée et a usur per ainsi sur des attributions que des raisons d'Et&t et de sécurité intérieure ont réservéés a la puissance publique seulement. Bien que cette pètition ne con- tienne aucune allusion a l'expédition mexicaine et a l'intervention du gouvernement dans la formation du corps mexicain, il n'est pas douteux que la dis cussion dont elle sera l'objet ne ramène I'attention de la Chambre sur Ie róle du ministère dans cette très-facheuse affaire. On se souvient que, lors des premières interpellations de M. Coomans, le cabinet a déclarè qu'il était reslé et qu'il resterait compléte- ment étranger a I'organisation du corps mexicain et que c'est sur cette déclaration catégorique du minis tère que la Chambre a consenti a passer l'ordre du jour. Or, voici que M. Coomans, dans le numéro de la Paix de dimanche dernier, affirme, contrairement a la declaration du gouvernement, que ce dernier a favorise, de tout son pouvoir, l'enrólement mexicain et pose les fails suivants, avec offre de preuve. Nous laissons la parole au député de Turnhout Les chefs de corps de I'armée ont été officielle- mentaulorisésa faire connaltre aux miliciens qu'ils pouvaient prendre du service pour le Mexique, et que des congés leur seraient accordés a eet effet. La chose a été portée a l'ordre des régiments. L'Arsenal d'Anvers a mis a la disposition du corps mexico-beige une certaine quanlité de fusils pour servir provisoirement a l'instruction des en- rólés, en attendant les fournitures de l'inffustrie s privée. Tous les miliciens, jusqu'a ia classe de 1862 inclusivement, ont été autorisés a partir. Plu- sieurs y ont etè engagés par leurs .officiers eux- mêmes. Maints volontaires qui avaient èncore a servir pendant trois et quatre ans, ont obtenu sans peine Ia permission de quitter la Belgique. Eu re- vanche, on a diminué le nombre des congés pour ['intérieur, et on les a absolument refusés a ceux de nos sous-officiers et soldats qui manifestaient Ie s désir de se rendre en Algérie ou a Rome. M. le major Van der Smissen était, il y a quel- ques mois, aide-de-camp de M. le ministre de la guerre, dont le fils est le capitaine-adjudant-major du bataillon qui vient de s'embarquer a Saint-Na- zaire. M. l'intendant de Basspmpierre fait parlie de b la commission qui s'occupe activepient de la forrna- b tion de la légion mexico-belge, dans l'intérêt de la- quelle il a fait plusieurs voyages en.France. s L'un de nos meilleurs régiments, celui des cara- b biniers, a fourni 150 volontaires, dont 49 sous- b officiers, ou le quart de son effectif. C'est précisé- ment le cadre du bataillon parli le mois dernier d'Audenarde pour St-Nazaire. On reinarque que b les engagés ont été choisisdans la fleur du régiment.

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1