JOURNAL D'VPRES ET BE L'ARRONDISSEMENT YPil ES, Dimanche Beuxième année. N° 49. 4 Décembre 1894. PARAISSAUT LS B1MANCHE DE CHAQUE SEMAINE. S)M!HaSEMKST 1'0ÜR LA BELG1QUE 8 francs par an 4 fr. 50 par semeslre. Pour I'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PRIX OEü «ISIÏOXCEX ET DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. Li; tout payable d'avance. Laissez dire, laissez-vous lilAmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypresau bureau du journalchez Ffiuix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduitesToutes lettres ou envois <V argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Revision du Rèsieanent de l'Associaïiou electorale d'lpres. X. .lelons maintenaht un coup-d'oeil sur les règle- ments des au tres associations electorates du pays et voyons s'il n'ont pas compris, mieux que lc nótre, les droits de la liberie individuelle. Le reglement de l'Association libérale d'Alh ne reconnatt qu'a l'assemb'ée genérale seule le droit de presenter des candidais. Sout pro'clamés candidats uéfinilifs ceux qui obliennent la majorite absolue des suffrages. Les clioses se passent de même ou ii peu prés a l'Association libérale de St-Josse-len-N >ode lei, pas plus qu'a Atli, le Comité n'a le droit de presentation; ce droit uppartient exclusivcnenl a l'assemblée ge nerale Les candidatures proposces par éorit, séance tenante, el appuyées par Ia signature de quinze mem bres, sonl soumises a une discussion orale. La majo rite absolue des suffrages determine ensuile les noms des candidats qui seront uiuinleuus sur Ia lisle defini tive. Ce mode de procéder pourrait-il étre employé sans inconvénient chez nous? Cela nous parail extréme- ment douleux. Sans rejeter, d'une manière absolue, le droit de presentation exercé séance tenante, nous croyons que, dans la pratique, il peut donner lieu a de graves abus Combine avec le système qui remet a un comité le soin de dresser une liste de candida tures provisoires. il ne donne aucune satisfaction réelle a la liherlé indi viduelle des membres nous avons dit pourquoi. Admis a l'exclusion de tout au tre, il facilite les surprises et expose l'assemblée a porter ses suffrages sur des candidatures non suffi- samment réfleciiies. Poursuivons notre examen. A Namur, le Comité et l'assemblée générale présen tent, ehacun, une liste compléte. Ladiscussion s'etablit ensuite sur celte double liste el l'assemblée choisit sur chacune d'elles les noms qui lui conviennent. C'est le système suivi a Ypres, avee quelques garanties de plus, garanties, au surplus, beaucoup plus nominates qu'effectives et que nous n'envions nullement a l'As sociation libérale de Namur. Les Associations de Bruges et de Courlrai ont ndopté, depuis quelques années, un système infini- ment plus favorable a la liberté. El les mainliennent a leurs Comités le droit de présenter des listes provi soires, mais elles presorivent que, pour l'accomplisse- inent de celte importante mission, les Comités cen- traux s'adjoignent, a Courtrai, des délègués des sous- Comités urbains et ruraux; a Bruges, les presidents de ces mêmes sous-Comités. A la liste ainsi arrêtée par le Comité sont ajoutes 1° Les noms de toutes personnes qui auraient été désignées au Comité, au inoins trois jours avant l'assemblée générale, par douze membr. le l'assemblée. Le reglement de l'As sociation de C rai ajoute 2° les noms de toutes personnes qui servient présenlées comme candidats, séance tenante, par vingt membres au moins. Ge système n est pas a l'abri de critique. Dans ce système, en eft'et, l'assemblée ignore, jusqu'au der nier moment, les noms des candidats proposês, tant par le Comité que par ceux de ses membres qui ont fait usage de leur droit de presentation ces noms, elle ne les connaii. que séance tenante; il lui est done extrêmement difficile de les soumettre a une discus sion sérieuse, et quant au droit de présentation instantanée, outre qu'il offre les mêmes inconvé- nienls, ceux de nos lecteurs qui out assislé a des assemblees de ce genre savent combien il est difficile de réunir, en quelques instmts, le nouibre de signa tures prescrit par le règlement. L'Association libérale el Union constitutionnelle de Bruxelles s'est efforcée de parer a ces graves incon- vènients et voici comment elle y est parvenue, au moins dans la mesure des chosos possibles. Aussitöt qu'une électiou est annoncée, le Comité fixe le jour de l'assemblée générale et Tn-vite les membres de l'as- sociation a lui faire parvenir,dix jours au moins avant l'assemblee générale, les noms des candidats qu'ils désirent présenter. Le Comité dresse la liste des can didats provisoires. Cette lisie porie les noms des éligibles présentés par cinq membres au moins et les noms de ceux que le Comité croit utile d'y ajou- ter. Elle est immédiatement communiqoée aux mem bros, soit par la convocation, soit par circulaires spóciaies. L'assemblée peut, a la majoritè dos mem bres presents, ajouter de nouveaux noms a la listo des candidats provisoires. Apres la discussion du mérite de chaque candidal, l'assemblée procédé a ['election des candidats definilifs, au scrutin secret et a la majorite absolue dos suffrages. Le scrutin reste ouverl pendant deux jours, y compris celui de la discussion. II y a loin, on en conviendra, da ce système aux dispositions arbitraires et despoliques qui règissent l'Association d'Ypres. La. tout est combiné pour donuer a l'initiative indi viduelle toute la latitude pos sible chez nous, au contraire, il semble qu'on se soit in genie a la comprimer, a l'embarrasser dans mille eritraves. Ignorance du nom des candidats présentés par le Comité; impossibilité, pour les membres de l'assemblée, de se concerler pour proposer d'aulres choixvóte public, par assis et lever, sur les candi datures assez audacieuses pour se produire en dehors du patronageoffiaiel; liberté illusoire de discussion; pression exercee sur le scrutin par un Comité qui emporte a lui seul la majorite numérique, tout y est arrange, combiné de manière a ne laisser a l'assem blee qu'un seul droit, celui de ratifier les choix du Comité et de consacrer son usurpation en lui donnant les apparences d'une délibération sérieuse et fibre. C'est contre eet abus que nous protestons et que nous ne cesserons de protester aussi longtrmps que satisfaction n'aura pas été donnée a nosjustes griefs. Nous n'avons pas a indiquer ici, dans leurs détails, les dispositions qu'il conviendrait d'introduire dans riotre reglement pour reslituer a l'assemblée genérale la plenitude de ses droits. Mais ce que nous tenons pour certain, c'est que ces dispositions devront con sacrer deux clioses, sans lesquelles toute liberté res tera illusoire, a sa voir 1° Eacullé pour chaque meinbre de l'Association de présenter des candidats, avec obligation pour leComitè d'inscrire ces candidats sur la liste provisoire. 2° Si le Comité est maintenu dans son droit de proposer des candidatures provi soires, obligation pour lui de porter ces candidatures ainsi que celles dö is a l'initiative privée des mem bres, a la connaissance de l'Association dans un dé- lai qui permetle a celle-ci d'émettre, dans l'assemblée générale, un vote consciencieux et réfléchi. En dehors de ces deux garanties essentielles, il n'y a, nous le répétons, que leurre et mensonge, oppression chez les uns, aveugle soumission chez les autres. Le projei. de loi sur les bourses d'étude est a peine vote que la p: esse cléricale demande que la Couronne lui refuse sa sanction. Non seulement elle demande cela, mais elle l'exige et c'est a peine si elle prend soin de couvrir de quelques phrases banales de res pect l'insolence de ses sommations. II va sans dire que nous n'éprouvons aucune crainte en ce qui con- cerne la conduite que tiendra la Couronne en cette eirconstance. Le Roi a donné trop de gages de son inaltérable fidélitó aux principes constilutionnels pour qu'on puisse supposer, sans faire injure a sa sagesse el a sa loyauté,qu'il se laisse intimider par les criailleries de quelques misèrables journaux soldés par l'universilé de Louvain. La loi sera sanctionnée, cela ne fait pas pour nous l'objet du moindre doute et eeux-la même qui prétendent le contraire le savent aussi bien que nous. Mais o'esl un parti-pris, depuis quelque temps, dans le grand parti conservateur, de mê'er !e nom du Roi a toutes nos querelles; les libé- raux, les solidaires, les libres-penseure ne snftisent plus aux emportements de sa fureur poussée jusqu'au délire et c'est a ia personne royale elle-même qu'il s'en prend pour déeharger le trop plein de sa sainte rage. Sovotis toutefois indulgents pour noscléricaux les électeurs du mois de juin dernier leur ont porté un coup donl ils sentent qu'ils ne se relèveronl pas de longtemps il y aurait injustice a leur faire un crime de leur colère, d'autant plus excusable qu'elle est parfaiiement inoffensive. Rions-en done el n'at lachons pas a leurs soties menaces plus d'importance qu'elles ne valent. A nous en indignor, on pourrait croire qu'elles nous effraient. Corrcspondance particuliere de I'OiMltON. Bruxelles, 2 Décembre 1864. LeSénal a volé la loi des bourses. C'est Irès-bien; mais votera t-il la loi sur les fraudes électorales et eelle qui concerne les fabriques d'église II est per mis de se poser la question et malaise d'y répondre. On suppose cependant assez généralement que MM. Joostens et Michiels-Loos, ren trés dans le bercail par la vertu d'en haut, ne se hasarderont plus de sitót parmi les loups cléricauxmais M. do Labbeville? Mais M Harou? En ce qui concerne ce dernier sur- lout, les avis sont très-partagés et ('opinion la plus commune est qu'il faut le coosidérer comme définiti- vement perdu pour le libéralisme. Faut-il le dire On raconle ici que i'honorable sènateur de Charleroi, donl les sympathies semblaient acquises au projei de loi, s'est vu, au dernier moment, dans la dure neces- ,site d'avoir a opter enlre la rélroaclivitè el une sue-

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L’Opinion (1863-1873) | 1864 | | pagina 1