L'art. 81 de la loi communale, relatif aux condi
tions de location et aux adjudications, fait une dis
tinction entre les communes qui sont sous la surveil
lance du commissaire d'arroudissement et celles qui
en sont exemptes. Pour les premières, les actes dont
il s'agit ici sont indistinctement soumis l'approba-
tion de la députation provincialedans les autres
communes, le Conseil communal règle seul ces affai
res, sauf lorsqu'elles ont pour objet une valeur de
plus de 10,000 francs.
Les actes de cette dernière catégorie sont trés nom-
breux et donnent lieu a des correspondances inutiles;
on propose de remédier a eet inconvénient en dou-
blant le chiffre qui limite l'intervention de l'autorité
supérieure. Celle-ci toutefois doit être appelée a inter
vene quand il s'agit de location de plus de neuf ans.
Au-dela de ce terme, qui, d'après les principes géné-
raux, ne peut être dépassé par ceux qui administrent
pour un autre, le contröle de la députation doit être
stipulé.
Telles sont les modifications que le gouvernement
propose d'introduire, quant a présent, dans la loi
communale. Si ce projet oblient les suffrages de la
Chambre et atteint son but, il pourra, dit le minis-
tre, être suivi d'autres mesures d'une plus grande
portée.
Le gouvernement a présenté a la Chambre un pro
jet de loi ouvrant au ministère de l'intérieur un cin-
quième crédit extraordinaire d'un million de francs,
pour construction et ameublement de maisóns d'é-
cole.
Le quatrième crédit extraordinaire d'un milion,
alloué par la loi du 15 juillet dernier, est totalement
épuisé.
Ce crédit a été réparti entre 210 communes. II a
servd a former la quote-part d'intervention de l'Etat,
pour la construction de 165 batiments d'école dont
142 avee logement d'instituteur, la restauratiou ou
l'agrandissement de 26 locaux et l'ameublement de
40 écoles.
II en est résulté une dépense totale de 1 million
130,083 fr. 12 c.
Les provinces ont contribué dans cette dépense
pour fr. 629,193 65 cent., et' les communes pour
1,509,889 -47, y compris les allocations des bureaux
de bienfaisance, le produit des fondations, donations
ou legs, ainsi que le montant des souscriptions vo
lontaires.
II reste toujours beaucoup a faire, dit le ministre
de l'intérieur, mais ['impulsion a été donnée. Partoul
on sent le besoin de compléter, Ie plus tót possible,
I'organisation malérielle de l'enseignement primaire,
et comme les Chambres ont toujours eu a coeur de
seconder les bonnes intentions des communes a eet
égard, je ne doüle pas qu'elles accordèront volontiers
le nouveau crédit qui leur est demandé.
II n'y a pas, en effet, le moindre doute a avoir a
eet égard, et M. le ministre de l'intérieur sait aussi
bien que nous que si on lui fait un reproche a la
Chambre, cjest de ne pas faire assez de sacrifices en
faveur de l'enseignement primaire.
ELa loi des Etraugers.
Plusieurs de nos confrères libéraux ont déploré la
résurrection de la loi des étrangers.
Nous n'avons pas voulu nous associer a ces criti
ques avantde connaitre le texte du nouveau projet de
loi. Nous espérions que le ministère aurait fait droit,
en modifiant profondément la loi de 1835, aux récla-
mations de Fopinion publique.
Nous avons maintenant sous les yeux le texte dont
la Chambre vient d'être saisi et nous devons, a noire
grand regret, nous associer aux critiques de nos
confrères.
Non-seulement la loi de 1885 n'a pas été adoucie,
mais elle a été aggravée.
Nous nous expliquons. La loi primitive exemptait
au moins du régime d'exceplion dont elle frappait
l'étranger, celui qui avait épousé une femme beige
dont il avait des enfants.
La prorogation de cette loi par celle du 24 mars
1838 mainlint cette dérogation.
Ce ne fut que lors de la seconde prorogation du 25
décembre 1841, sous le ministère de M. Nothomb
aïné, que le mariage avec une Beige et la paternité
acquiseenBelgique cessèrent d'être considérés comme
des garanties suffisantes.
Voici trente ans que cette législation draconienne
a été inventée, alors que Ia Belgique, se débattant
dans les douleurs d'un enfantement laborieux, faisant
Ia guerre au dehors, menacée par les conspirateurs
du dedans, était excusable de chercher son salut dans
des lois d'exception.
Mais même a cette néfaste époque on usait de mé-
nagement envers l'étranger que ses relations de fa
milie assimilaient au Beige.
Et aujourd'hui, allant plus loin, on range tout
étranger sous le niveau du droit d'expulsion ad
ministrative.
Mais que craint le ministère
La Belgique, gróce a sa sagesse, a son bon gouver
nement, grêce aussi a son état militaire pour lequel
elle fait tant de sacrifices, est paisible a l'intérieur
autant que respectée au dehors. A quoi bon des lois
d'exceptions
Nous nous attendions a voir l'exposé des motifs
expliquer l'urgence de cette malencontreuse résur
rection. Mais il se compose de trois lignes et ne nous
apprend rien il n'y a la ni exposé, ni motifs.
Nous espérons que devant la législature, les voiles
tomberont et qu'il nous sera donné de mesurer des
yeux les dangers qui nous menacent et qui justifient
l'établissement d'un régime peu digne, selon nous, du
gouvernement libéral, d'un pays fort par le respect
qu'il inspire a ses voisins. Impartial
üimanche dernier, a l'occasion de la féte de Ste-
Barbe, palronne des Sapeurs Pompiers, lamusiquede
la Ville s'est fait entendre pendant la messe de 41 heu-
res et demie, a l'église de St-Martin. La bonne exécu-
tion des deux plus beaux morceaux de son répertoire,
fait le plus grand honneur a notre corps d'harmonie
et a l'habile directeur M. Otto, qui par son intelli
gence et son zéle a su lui acquérir une réputation
justement méritée.
A l'issue de la messe a eu lieu, a la Grand'Place, la
distribution des médailles commémoralives de 20 an-
nées de service. Le Collége des bourgmestre et éche-
vins, ainsi que le Conseil communal, assistaient a la
cérémonie. Les médailles furent décernées successi-
vement a M. A. Brunfaut, lieutenant, et au caporal
Deconinck. La distribution finie, le bourgmestre suivi
de ses deux êchevins, a passé l'inspection générale et
a dü se montrer très-satisfait de la tenue de ce beau
corps.
A deux heures a eu lieu un banquet oh la plus
franche cordialité n'a cessé de régner et qui s'est pro-
longé jusques bien avant dans la soirée.
Quant a l'absence compléte, dans cette cérémonie,
du commandant et du corps d'officiers de notre milice
citoyenne, tout le monde a compris qu'en présence
des difficultés dont nous nous sommes fait l'écho, et
qui jusqu'a ce jour n'ont recu aucune solution, il était
de leur dignité de ne point paraitre a cette fête.
MM. les officiers appelès a se prononcer, furent una-
nimes a reconnaitre qu'il fallait sauvegarder leur
honneur et celui de la garde-civique en général.
Aussi le major A. Hynderick répondit-il a l'invitation
par un non possumus net et catégorique.
Avions-nous raison, maintenant, de dire combien
ce conflit était regrettable et qu'une solution était
nécessaire pour faire cesser les commentaires qui font
peser sur le chef de Ia commune tout le poids de la
situation? Le Moniteur de FHótel-de-Ville, invité
éclaircir la difficulté, s'est trouvé dans l'impossibilité
d'expliquer le refus,
Et voila pourquoi votre feuille est muette.
ACTES «FS M IELS.
Institution royale de Messines. Un arrêlé royal,
en date du 29 novembre, nomme institutrice a la
maison pour l'éducalion des filles de militaires morts
ou devenus invalides au service de l'Etat, la demoi
selle Marie Ilatry, élève diplómée du cours normal de
eet établissement.
F A ITS MI WEISS.
Yendredi 16 décembre, a l'occasion du 74™" anni-
versairede la naissance du roi Léopold, un Te Deum
solennel sera chanté en l'église St-Martin et suivi de
la revue du 6me régiment de ligne.
Le dimanche suivant aura lieu le banquet annuel
du corps d'officiers de notre milice citoyenne.
Nous annohcons avec une grande satisfaction
qu'une raffinerie de sucre sera bientöt établie aux
environs de notre ville. L'emplacement choisi est a
proximité du Bassin, non loin des anciennes fortifi
cations qui forment l'entrée du canal.
On se propose également d'établir des fours a chaux
le long du nouveau canal. Enfin, on parle d'une fila
ture, mais ce dernier point n'est encore qu'a l'étatde
projet. Quant aux deux premiers, nous ne croyons
pas nous tromper en affirmant qu'ils sont définitive-
ment arrêtés et que, notamment pour la raffinerie,
les travaux seront commencés immédiatement après
la mauvaise saison.
Puissent ces entreprises prospérer et encourager,
par Ieurs succès, l'extension de l'industrie dans nos
murs 1
Dimanche soir a eu lieu a la Salle de Spectacle une
première representation donnée par une compagnie
parisienne. Le public, toujours méfiant, et non sans
raison, de ces troupes nomades, avait cette fois ré-
pondu l'attrait d'un programme qui se composait
d'un opéra-comique et de trois vaudevilles. Au
deuxième entr'-acte, le régisseur est venu annoncer
que les Noces de Jeannette ne pouvaient avoir lieu,
non par défaut du consentement de Jean ou de Jean
nette, mais par défaut.... d'un vioIonT Non, d'un
piano! C'était mal inaugurer la campagne et indis-
poser un public bienveillant. On nous promet pour
aujourd'hui les Noces, Rataille de Dames et un vau
deville. Nous verrons bien.
Le public s'est plaint, et a bon droit, de l'énorme
duréedes entr'-actes et du froid qui régnait dans la
salie.
La police, gravement assise aux secondes, ne se
souciait guère de maintenir l'ordre dans la salie.
Qu'on applaudisse ou qu'on siffle les artistes,
C'est un droit qu'a la porte on aehète en entrant.
Mais transformer la salie en marché couvert, cè
n'est pas engager le beau monde a fréquenter notre
théêtre.
Le gouvernement, saisi d'une proposition tendant
a fixer la session des Conseils provinciaux au mois
d'octobre au lieu du mois de juillet, a demandé a ce
sujet l'avis des dépulations permanentes. Geile de Ia
Flandre Occidentale s'est prononcée dans un sens
défavorable a la modification introduire, ce sujet,
dans la loi provinciale.
Nous connaissons des administrations communales
qui se soucient trés-peu d'observer les prescriptions
du gouvernement concernant l'enseignement pri
maire. De nombreuses circulaires ministérielles ont
ordonné le paiement régulier et mensuel des traite-
ments des instituteurs. Le gouvernement envoie les
mandats en temps utile, le receveur communal en
garde le montant dans sa caisse et profite des intéréts.
11 y a des instituteurs qui n'ont encore rien touché
de leurs appointements de 1864 et nous sommes a la
fin de l'année I
On lit dans 1'Organe de Namur
II y a environ une quinzaine de jours, un employé
du chemin de fer de Namur a Bruxelles glissa sous
les roues de la locomotive et fut tué.
Cela se passait sur le territoire de la commune de
Saint-Denis-Bovesse, paroisse de Saint-Denis-Bo-
vesse.
Le cadavre appartenait done au curé de la dite pa
roisse, qui fut informé que la Compagnie du Grand-
Luxembourg lui paierait les frais de l'enterrement.
Mais la pauvre mère du défunt, qui habite un vil
lage au fond du Luxembourg, avait immédiatement
réclamé les restes de son filsl'administration avait
fait droit a cette demande un autre curé devenait,
par le fait, l'heureux bénéficiaire du tristé événe
ment.
Grande déception au presbytère de Bovesse 1
Mais notre curé ne perdit pas contenance il en-
voya l'administration sa petite note, aussi ronde,
aussi grasse que s'il avait fait toute la besogne. Total
37 fr. et 50 centimes.
En même temps, arri vait la note du pasteur Luxem-
bourgeois, de celui qui avait réellement prêté son
office. Et cette note, chose admirable, n'était pas
même aussi élevée que celle de son confrère; elle ne
se montait qu'a 33 francs.
Yoyez-vous l'administration du Grand-Luxem
bourg devant ces deux notesQue faire Fatiguée
des importunités du curé de Bovesse, elle finit par
lui offrir, pour services rendus, la somme de douze
francs, qu'il accepta. Ad majorem Dei gloriam.
O tempora, mores l
Toute la question des cimetières est dans ce simple
petit fait I
Monsieur le mort, laissez-nous faire,
On vous en donnera de toutes les fajons,
II ne s'agit que du salaire.