gagemenls; des propositions ont été faites, des pour parlers ont eu lieu. Inutiles efforts! Les uns vous répondent Convoquer l'Associationmais nous sommes en plein hiver, vous n'aurez personne. Ce sont les mêmes qui ont proposé Ie mois de dé- cembrel D'autres, a leur tour, s'écrient La réunion n'est pas nécessaire, l'assemblée ne révi- sera pas Ie règlement. L'assemblée ne révisera pas le règloment? lis le savent done? Mais non; ils n'ont pas besoin de le savoir. Ainsi le veulent-ils et leur audacieux cynisme assigne a l'Association le róle du scribe qui enregistre leur volonté ou celui de l'es- clave courbant ia tête sous les caprices du mattre. Qu'est-il besoin do s'inquiéter de l'Association en ce moment 1 N'a-t-on pas quatre ans devant soi? Nous nous réunirons quinze jours avant l'élection et, comme au fond elle est bonne fille, quelques paroles mielleuses, quelques cajoleries suffiront pour lui enlever jusqu'a l'idée même de la résis- tance. Tel est leur plan. Pourlant des murmures s'élèvent et l'on s'indigne de ce sans-facon dédaigneux, de cet immense orgueil, de cette volonté despotique qui pèse sur toute une ville, sur tout un arrondissement. En vérité, ces mur mures et cette indignation nous surprerineut. 11 est bien vrai que nous avons oscillé en tous sens, ballottés par une politique d'expédienls et de bon plaisir, et passant successivement par 1'entente cor diale avec nos amis les ennemis, par la trahison de 1863 et i'échec moral de 1864; mais l'Association a consacré tout cela de son silence, elle a donne un blanc-seing pour toutes les palinodies, pour tous les tripotages. II est bien vrai que, déviant de son véritable but, notre société électorale est devenue, dans les mains d'une coterie, un théatre d'admiralion mutuelle et un instrument pour donner une apparence de sanction publique aux exigences d'un petit nombre; mais I'As- sociation ne s'est-elle pas habituée a voir dans ces hommes des sauveurs et 1'incarnation du libéralisme? Ne couvre-t-elle pas ehaque jour d'applaudissements leurs moindres paroles? 11 est vrai encore que les candidatures examinées entre Ia poire et le fromage et désignées dans l'inti- mité du foyer ne sont la plupart du temps que le ré- sultat de preferences personnelles et n'offrent sou vent d'autres garanties que leur docilité; mais l'As sociation, et avec elle beaucoup de libéraux, ne sont- ils pas attachés invariablement aux personnes bien plus qu'aux idéés? Comment en serait-il aulrement d'ailleurs en l'absence de toule discussion et avec un règlement qui consacre le vote par assis et lever, sous les yeux des souverains dispensateurs de toules les graces et de toutes les faveurs Encore une fois de quoi se plaint-on Ce sont les déductions logiques des premisses, les effets naturels d'une même cause. Lorsqu'on s'est mis soi-même le carcan au cou, il est puéril de le trouver gênant. Mais peut-être réunira-t-on un jour l'Association, sous la pression des nombreuses reclamations dont nous ne sommes que l'écho affaibli. Sera-ce avec l'inltntion sérieuse d'améliorer? Nullement. Ce sera un nouveau piége et rien de plus. Avant le jour de la réunion, des démarches pressantes seront faiteson priera chacun en particulier de rejeter les proposi tions des brouillons. Le brouillon, c'est celui qui trouble la digestion du satisfait. Les uns se confor- meront, ils savent ce que signifie cette prière et ne sauraient s'y refuser; d'autres adhèreront pour faire plaisir. Beaucoup s'abstiendront par indifference. Le jour arrivé, on votera par assis et lever et l'assem blée décidera que le règlement étanl parfait il n'y a pas lieu de le réviser. Vous le voyez, dira-t-on alors hypocritement, c< nous avons fait tout ce que nous pouvions l'Association a prononcé, nous de- voifs nous soumettre et les braves gens de ré- pondre en choeur Amen. Le tour sera joué la comèdie qui dure depuis si longtemps aura un acte en plus. Nous avons insisté, a plusieurs reprises déja, sur la grande nécessitè de créer, pour notre arrondisse ment, un organe hbéral flamand, propre a popuiari- ser et a défendreprincipalemenl dans nos campagnes, les doctrines et les intéréts du libéralisme. La veille des élections du 11 aoüt dernier, le parti libéral chez nous êspérait une victoire compléte. Le résullat a trompé son attente. Nous avons cru alors faire chose utile, en exami- nant les causes de ce mécompte. C'était pour nos amis un moyen d'éviter a l'avenir de fausses mesu- res et de ne plus omettre ce qui doit leur assurer le succès. C'est dans l'absence de tout organe libéral fla mand chez nos campagnards, que nous avons trouvé en grande partie la cause de nos deceptions. On pou- vait espérer qu'en signalant le mal, il y serait porlé remède. Malheureusement cette nécessité ne parait pas encore évidente pour quelques hommes. Non- seulement ils laissent le clergè s'emparer sans scru pule de tous les moyens pour propager leurs doctri nes, mais ils commettent la faute immense de récuser les seuls moyens efficaces pour éclairer ceux qui, aimant sincèrement la liberté, sont cependant aveu- glés par les sophismes et les déclamations des jour- naux cléricaux. Depuis nos dernières luttes politiques, la presse flamande a vu dans plusieurs villes et communes, augmenter le nombre de ses organes. Pour ne citer que quelques exemples de ces derniers jours, nous vovons d'un cólé le parti catholique fondre a Gand De Vlaemsche Leeuw. A Louvain, le premier numéro d'un journal libéral flamand, hebdomadaire, vient de paraitre sous le titre Het Leuvensch Nieuws, et a Saint-Trond un autre journal encore Het Volksblad. Chez nous, malgré tous nos efforts, rien n'a abouti jusqu'a présent et tout reste a faire pour les campa gnes. Espérons toutefois que le parti libéral sortira bientötde sa torpeur pour qu'on n'ait pas a regretter plus tard les désastres d'une coupable incurie. Depuis longtemps on sait, que dans le contrat in- tervenu entre la ville et l'entrepreneur du gaz, Ia lune joue un grand röle. Ce contrat même, si nous ne nous trompons, est loin d'expirer. Quand, dans l'immensité, l'aslre des uuits promène son disque argentin, le gaz peut briller dans nos rues par son absenceau moins cela s'explique jusqu'a un certain point. Mais quand cet astre ne daigne pas se montrer aux pauvres mortels, comme cela arrive assez souvent, les Yprois jouissent de l'inestimable bonheur de pouvoir se casser le cou dans les lé- nèbres. Dès que le calendrier annonce une lunaison, l'é- clairage est suspendu. Le contrat veut que pendant tout ie temps de lune, cèlle-ci paraisse, et quand les nuages lui servent d'èpais rideau, le gaz est en va- cances tout comme par le plus beau eiel étoilé. Que de fois on a réclamé, et tous les jours encore, contre cette stipulation, qui n'en continue pas moins a rester en vigueur, malgré toute son absurdité et par le plus opini&tre entêtement de l'administra- tion. La lune est-elle censée devoir paraitre, et vite on voit les ouvriers du gaz courir les rues pour fermer les robinetstant pis pour ceux qui sont obligés d'y circuler nuitamment. Qu'ils se heurtent a l'angle des rues ou contre les obstacles qu'ils rencontrent; qu'ils lombent dans une cave et se cassent bras et jambes, c'est leur droit. De ce chef, personue n'a a assumer la moindre responsabilité, l'entrepreneur a son con trat et la régence s'en lave les mains tout comme Pi- late. En dehors des temps de lune, le système d'éclairage laisse aussi beaucoup a désirer. Sans parler de l'ab sence compléte du gaz pendant la nuit, on a pu con- stater bien souvent que dés les 11 heures du soir, des rues de la ville se trouvaient plongées dans une pro- fonde obscurité, et cependant l'heure réglementaire est onze heures et demie. En plusieurs endroits le nombre des reverbères est insuffisant, en d'autres, il n'en existe pas du tout, comme au faubourg du Quai, oü se trouve même l'usine a gaz! II est vrai que s'il y avait en ces endroits des lan ternes, il faudrait les éclairer, el pour une régence aussi économe que la nótre, cela coüterail beaucoup trop cher. Trois centimes par bee et par heure, for- meraient au bout de l'année une dépense que la situa tion financière de la ville ne saurait supporter. Nos édiles ne se refusent aucun crédit pour la con struction des trottoirs dont, soit dit en passant, la carte a payer par les contribuables sera bien chère, mais un léger supplément de crédit pour i'améliora- tion du système d'éclairage, leur fait fermer l'oreille aux plaintes des administrés. Tout, comme on le voit, est au mieux dans la meil- leure des villes possibles. Nous connaissons certain maire d'une petite ville, qui ne voulail pas faire réparer une route oü les voi- tures culbutaient par séries, sous le beau prétexte qu'il n'y passait jamais. Nos édiles sont un peu de la familie de ce maire. L'obscurilé de nos rues ne leur importe guère, quand ils ne les traversent qu'en plein jour. L'association libérale de Courtrai a lenu lundi der nier son assemblée générale annuelle. M. Herman a fait rapport sur les opérations pendant l'année 1864, sur sa situation actuelle et son accroissement rapide. Depuis le 1" janvier 1864, le nombre des membres appartenant a la ville, qui, a cette époque, ótait de 112, s'est élevé a 221, et celui des membres de l'ar- rondissement, de 81, s'est élevé a 163, de manière que l'Association libérale compte, en ce moment, 384 membres. L'objet principal de la réunion était une pétition a la législature pour réclamer quelques modifications au projet de loi sur la répression des fraudes èlecto- rales. Après une discussion intéressante, l'assemblée a adopté a une trés-grande majorité, une pétition a la Chambre réclamant 1° Le vote par ordre alphabétique 2° Le vote par bulletin imprimé; 3" L'adjonction sur les listes électorales pour la province et la commune des noms de toutes les per sonnes réunissant les qualités requises pour remplir les fonctions de juréaux termes de la loi du lo mai 1831, sans exiger aucune condition de eens. 4° L'obligation pour l'électeur payant le eens de savoir lire et écrire. L'association libérale du canton de Geuappe s'est réunie en assemblée générale, sous la présidence de M. Tarlier, bourgmestre de Villers, pour s'occuper des questions qui se rattachent au projet de loi sur les fraudes électorales. M. le président fait remarquer que le projet dont la Chambre est saisie ne s'occupe pas de l'extension du droit de suffrage, généralement réelamée pour les élections provinciales et communales, et qu'il se borne a punir les fraudes électorales, sans rechercher les moyens de les prévenir, en assurant l'indépen- dance de l'électeur. II signale parrni les mesures les plus propres a garanlir cette indépendance 1° L'obligation, pour tout électeur, de savoir lire et écrire 2° La réforme des circonscriptions électorales, c'est- a-dire la division du royaume en autant de colléges électoraux qu'il y a de représentants a élire. L'assemblée décide a l'unanimité moins quelques abstentions qu'il y a lieu 1° de divissr le pays en circonscriptions électorales de 40,000 habitants, éji- sant chacune un représentant et se réunissant deux a deux pour élire un sénateur2° de n'admettre dé- sormais sur les listes électorales que les citoyens sa- chant lire et écrire. Pour le cas oü cette double mesure serait sanction- née par la législature, l'assemblée émet le vceu 1 d'appeler au scrutin,d'après un ordre alphabétique unique, tous les électeurs d'une même circonscrip- tion2° d'obliger chaque électeur a écrire lui-même son bulletin au moment de le déposer dans l'urne. Subsidiairement, si les circonscriptions actuelles étaient maintenues, tous les électeurs d'un même canton devraient être classés dans un seul ordre al phabétique. Conférences de M. BAACEEi. M. Bancel nous a esquissé, dans la soirée du 12 jan vier, un séduisant tableau de l'éloquence Athènes l'intelligent professeur est de ceux qui pensent que si le passé est la lecon du présent, le présent n'éclaire pas moins le passé c'est grêce a cette idee si juste que ses auditeurs ont pu croire ressuscitée la cité de Minerve, rendue vivante au contact de notre civili sation ces rapprochements galvanisent l'hisloire M. De Chateaubriand entrevoyait a travers l'Athènes des Pachas l'Athènes de Périclèsainsi nous avons vu, éclairée par le présent, se détacher la figure de ce charmant peuple athénien a qui aucune admira tion n'a manqué. Athènes compte parrni ses fidèles les Lucrèce, les Virgile et les Horace comme les Ci- ceron et les Atticus les Constantin, comme les Adrien et les Julien, les Basile et les Cyrilie, comme les Chrysostóme. Hier M. De Chateaubriand s'age- nouillait devant elle et aujourd'hui M. Edgar Quinet s'écrie que ses péristyles ne chancelleront sur leur base que si le monde vient a défaillir. Entrons a Athènes, que Lysippe ne comprenait pas qu'on put jamais quittermontons a l'acropolis pour

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2