JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENI YPRES, Dimanche Troisième année. N° 7. Le tout payable d'avance. IMtlY D'ABO.lSiEMEST POUR LA BELG1QUE 8 francs par an 4L fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. pisi\ lie:» jssosees ET DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche de chaque semaine. Laissez dire, laissez-vous blétner, mais publiez votre pensile. On s'abonne A Ypres, au bureau du journal, chez Fêlix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites.Toutes lettres ou envois d1 argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. La nouvelle Ecole de lilies n Ipres. Nous avons convié Ie Propagateur s'expliquer nettement, catégoriquement, sur certaines questions que nous avons pris la liberté de lui poser et qui ré- sument tout le débat engagé entre lui et nous a pro pos de l'Ecole de filles projetée par notre administra tion communale. Notre confrère, on s'en souvient, avait signalé ce projet comme une oeuvre d'enfer, mé- ditée par les loges maconniques dans le but de bannir l'enseignement religieux des écoles. A vrai dire, les quatre ou cinq articles qu'il a consacrés a l'exarnen du projet, n'étaient pas autre chose qu'un long anathême aux Loges, au libéralisme et a tous ceux qui ont le malbeur de penser autrement que lui sur l'excellence des écoles cléricales en général et sur celle de l'école des Sosurs de Marie en particulier. Nous avons pa- tiemment attendu que le Propagateur ent évacué toute sa bile; après quoi, nous lui avons fait observer, avec tout le respect imaginable, que ses tirades sur la per- versité libérale, quoique fort belles au point de vue de la rhétorique, avaient ie malheur d'ètre dépour- vues de sens commun, chose toujours facheuse, même dans un sermon, fa preuve n'était pas diflici le a faire nous pümes nous borner a mettre sous les yeux de notre trop ardent confrère le texte de la loi de 1842, sur l'enseignement primaire qui prescrit, d'une part, aux administrations communales de pourvoir aux be- soins de l'enseignement dans chaque commune et qui leur fait, d'autre part, un devoir strict et rigoureux de permeüre l'accès de leurs écoles au clergé. Vos ac cusations sont done aussi mal fondées que vosorain- tes, disions-nous au Propagateur, car notre adminis tration communale, en décrétant l'erection de Ia nou velle école, n'a fait qu'obèir aux prescriptions formel- les de la loi et celle-ei vous donne toute garantie en ouvrunt la porte de cette école a l'enseignement du prêtre et a l'inspection ecclésiastique. Que nous répond le Propagateur dans son numéro de samedi dernier La loi, dit-il, ne prescrit l'établis- sement d'écoles communales que la oü il n'est pas suffisamment pourvu aux besoins de l'enseignement primaire par les écoles privées,. („'observation est parfaiterrient exacte, tnais l'enseignement privé suflit- il a Ypres aux besoins de nos filles pauvres Le Pro pagateur est assez d'avis avec nous que eet enseigne- meut est insuffisant. L'école Lamotte, avoue-t-il, est la seule oü les jeunes ouvrières recoivent l'instruc- tion primaire. Or, l'école Lamotte est-elle une école privée? Nullement. C'est une école entretenue aux frais des Hospices et qui, par conséquent, comme telle, n'a nulle qualité pour se plaindre de la con currence que lui prépare l'établissement d'une école communale. Düt-elle même étre considérée comme une école privée, personne, si ce n'est le Propa gateurne songera a prétendre que, dans une ville comme Ypres, une seule école de filles suflise aux besoins de l'enseignement. Voila done un premier point souverainement vidé. Après cela, que notre administration communale att montré plus ou moins d'empressement a satis- faire, sous ce rapport, au voeu de Ia loi, c'est une autre affaire; mais ie Propagateur trouvera bon que nous ne joignions pas notre voix la sienne pour ac cuser notre administration, juste au moment oü celle-ci manifeste sa ferme résolution de donner sa tisfaction a la loi trop longtemps méconnue. Reste la question de l'enseignement religieux. Le Propagateur reconnait enfin, et ce n'est pas sans peine, que le clergé d'Ypres aura accès dans l'école et que, seul, il aura pouvoir d'y enseigner le dogme et la morale religieuse. Nous n'en demandons pas davantage a notre confrère, car eet aveu, c'est un démenti éclatant donne par lui-même a toutes les accusations, a tous les soupcons qu'il s'est plu ac- cumuler, pendant trois semaines, sur l'école proje tée. Dès l'instant oü notre confrère avoue que le •clergé aura le droit d'entrer dans l'école, d'y ensei gner la religion el la morale, il devient souveraine ment ridicule, et notre contradicteur doit le sentir, de représenter cette école comme une oeuvre de per dition, inspirée par les loges et les solidaires. Cela est tout aussi absurde que si nous aceusions l'épiscopat d'être pour quelque chose dans l'idée qui a donné naissnnce la fameuse école dirigée Bruxelles par Mn" Gatti de Gamond. Le Propagateur n'est pas assez mnlhabile pour ne pas comprendre la portée de l'aveu que nous lui avons arraché. Aussi essaie-t-il de faire croire a ses lecteurs que eet aveu est, de lout point, conforme a ce qu'il avait soutenu d'abord. VOpinion ajoute, écrit notre confrère, que le concours du c'ergé se- rait réclamé au même titre en faveur de l'école nouvelle de filles. Nous le comprenons ainsi. r Oui, le Propagateur le comprend ainsi aujourd'hui que l'évidenee l'accable, mais il le comprenait ou il feignait, du moins, de Ie comprendre tout différem- ment il y a deux mois. Sans doute. écrivaitil alors, l'institution nouvelle sauvegardera mieux la li- berté de conscience felle qu'on est convenu dans le camp libéral de nommer I'exclusion absolue du catholicisme: sans doute la robe odieüse du prêtre ne passera point le seuil de cette portesans doute b le père de familie, libre-petiseur ou solidaire, n'aura point le désagrèment de voir enseigner a sa fille les n superstitions d'nn autre Age. Voila ce qu'éeri- vait le Propagateur dans son numéro du 14 décembre dernier. II cherchait ainsi jeter Ia déconsidération sur l'école nouvelle, a exciter contre elle la fureur des passions religieuses en Ia signalant comme une conception de l'enfer, comme une ceuvre de démon, et, pour arriver a ce bul, il ne reculail pas devant les contre-vérités les plus audacieuses. Etait-ce ignorance, était-ce mauvaise foi? C'est ce que nous nous abstenons de décider, jugeant que nos lecteurs sauront aussi bien que nous-mêmes a laquelle de ces deux suppositions ils doivent s'arrêter. Mais quoi qu'il en soit, ignorance ou mauvaise foi. il estétabli, de l'aveu du Propagateur lui-mème, que toutes ses imprécations contre les tendancesanti-reli- gieuses de la nouvelle Ecole, sont de pure imagination. Nous n'en demandons pas davantage et düt-elle ne pas avoir d'autre résultat que celui-la, nous ne pourrions que nous féliciter, pour l'avenir même de cette utile institution, d'avoir ouvert avec notre pieux confrère une polémique qui ne peut manquer de lui être profitable, en Ia dègageant compléteraeut des fü- cheux préjugés qu'on a cherché faire peser sur elle, dès avant sa naissance. YHle d'Ypres. CoviRii, Cohmiuvai.. Séance publique du Samedi A Février 1865. Présents MM. Beke, bourgmestre; P. Bourgoiset L. Merghelynck, échevins; Th. Vandenbogaerde, Ch. Vandenbroucke, Ed. Cardinaei, Aug. Deghelcke, P. Boedt, L. Vanalleynes, L. Vanheule, F. Mes- siaen, Aug. Brunfaut, conseillers. Absents t MM. Ch. Becuwe, Ch. Lannoy et Aug. Beaucourt. Après l'adoption du procés-verbal et avant d'abor- der l'ordre du jour, M. le bourgmestre a donné quel- ques explications sur le retard qu'éprouve la solution de la question qui a surgi a propos de l'école de La motte. Cette question s'est produite pour Ia première fois devant le Conseil a l'occasion d'une demande de radiation d'une hypolhèque au profit des soeurs de Marie. C'était a Ia fin de 1858 et en 1859 Ie Conseil se déclara incompétent pour accorder cette autorisation. La situation de eet établissement attira néanmoins l'attention et le 20 fevrier 1860, un membre du Col lége en fit l'objetd'un rapport détaillé qui fut adressé au ministère de la justice. Ce département dans sa réponse se prononcait pour la réorganisation civile et indiquait divers moyens d'y porvenir, sans s'arrêter a aucun. Un rapport supplémentaire fut encore en- voyé en 1860, et en juin 1861 le Collége, reprenant l'affaire a la suite des interpellations d'un conseiller. envoya toutes les pièces au ministre de I intérieur. Celui-ci secontenta de les transmettre a son collègue de la justice, qui, après avoir fait altendre longtemps une solution, finit par déclarer que la surveillance de l'enseignement donné par les soeurs de Lamotte ap- partenait a l'autorité communale et le contróle de Ia gestion économique et financière de eet établissement au bureau de bienfaisance, mais que l'emploi des me- sures propres a atteindre ce double but était subor- donné a la promulgation de la loi sur les bourses. Cette loi votée, iettrede rappel h M. le gouverneur et nouvelle letlre officieuse M. le ministre de l'inté- rieur. L'affaire en est la. M. le bourgmestre espère néanmoins que'les arrêtés royaux seront publiés dans peu de jours et immèdiatement, s'il faul l'en croire, on ira résolument en avant. Un second point qui a attiré l'attention du magis tral, c'est le salaire des ouvriers. II rappelle en quel- ques mots Immigration constante qui se fait dans notre population ouvrière et dont il trouve la cause dans le manque de travail et Ie taux faiblement rénumérateur du salaire. Le seul moyen de parer a eet inconvénient serait I'augmentation de ce salaire pour tous, mais 1'adminislration n'a pas qualité pour cela; elle ne peut que donner l'exemple qu'elle espère voir suivre par les administrations charitables et par les particu- liers. II ajoute qu'il tient d'autant plus a présenter ces observations qu'elles lui procurent l'occasion de déclarer que l'autorité communale est tout-a-fait étrangere a certain imprimo qui circule en ville et qui lui semble contenir des dispositions oontraires A la loi

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1