qui régit les rapports entre ouvriers et patrons. Du reste, un avant-projet de tarif sera communiqué au Conseil dans sa prochaine séance. Nous félicitons l'administration de ses efforts pour améliorer Ie sort des travaiileurs et nous espérons que sa sollicitude paternellè li'oubliera pas ceux qui sont spécialement chargésde l'entretien des conduits d'eau. Ces malheureux exécutent journelleinent Ie plus rude labeur, sans avoir même la satisfaction de pouvoir exposer a l'admiration des connaisseurs le résultat Ue leurs pénibles recherches. Et cependunt leur calme ne se dément jamais, Dignes héritiers des Danaïdes, ils remplissent sans cesse avec la même patience et la même placidité un tonneau qui se vide toujours. La troisième explication de M. Beke se rapporte a une lettre qu'il a recue de M. Barbier-Mulier. Cet ho norable industriel repète ce qu'il a dit précédemment, •que la Société dont il est le directeur est disposée a ■utiliser tout le terrain dont elle demande la conces sion, construisant dans la mesure de ses besoins pro- gressifs. 11 explique qu'il lui est impossible de fournir un plan détadlé aussi longtemps qu'il ne connait pas le terrain dont il pourra disposer. Néanmoins il sou met au Conseil un plan terrier divisé en trois par ties, A, B, C. La partie A, qui longe la chaussée de Menin, serait destinée a l'tiabitation des contre-mai- tres et aux bureauxB, représente la fabriqueC, la cité ouvrière. II demande en outre l'autorisalion de prendre les eaux a I'endroit nommé Kasteelgracht et de les déverser dans les fossés entre les portes de üixmude et deThourout; il espère que la ville éta- blira la pente nécessaire pour opérerce déversement ainsi que la rectification du chemin de ronde, deux choses qui deviendraient necessaires si ses projets étaient agréés. Nous n'avons pas notre disposition les éléments pour pouvoir éludier utilementces nouvelles propo sitions; nous fet-ons une seule observation. Elle a .a trait au déversement des eaux sales dans les fossés de la ville. Nous t'avouons, nous ne verrions pas sans une grande répugnance les fossés servir a cette destination, paree que, d'après nous, il y aurait la un danger sérieux pour la salubrité publique et peut- -étre, pendant les chaleurs de l'été, le germe de cruelles épidémies. Ce n'est, du reste, Ia qu'un simple détail idans l'ensemble du projet et nous ne doutons pas que d'administration, d'accord avec M. Barbier, ne s'at- •tachent a éloigner ces eaux, autant que possible, de notre ville. Nous avons entendu avec plaisir M. ie bourgmestre 'déclarer que tout te monde était d'accord en principe pour accorder le terrain nécessairemais, enfin, M. Barbier a-1-il réellement besoin de toute Ia partie qu'il demande? M. Barbier dit ouiM. Beke semble croire que non. A qui s'en rapporter Pour notre part et nos lecteurs seront de cet avisnous avons pleine confiance dans le dire de M. Barbier qui doit connailre a fond les dispositions et les besoins de Ia Société dont il devient Ie direc teur et qui est lui-même un industriel très-expéri- menté et très-capable. Cette affaire allait être renvoyée a la lre commis sion pour rapport a discuter dans la prochaine séance, lorsque M. Vanalleynnes, faisant remarquer avec raison que l'écoulement des eaux et le déplace- ment du chemin de ronde rentrent dans les attribu tions des travaux publics, proposa d'adjoindre la 2m° commission a la 1". Par quelle étrange distraction M. l'échevin Bour- gois a-t-il pu un seul instant combattre cetle propo sition et abdiquer presque les prérogatives de la .commission qu'il préside avec tant de zèle et d'intel- ligence 1 M. Bourgois dit aussi que M. Barbier a ré- pondu imparfaitement aux demandes du Collége et fait remarquer qu'il n'y aurait rien de surprenant a ce qu'on ne lui accordat pas la concession de tout le terrain demande, puisqu'avant lui un autre indus triel avait eu moins que ne comportait sa requéte primitive. L'honorable echevin aurait-il voulu faire comprendre par la qu'auprès de l'Adrninistraiion d'Ypres il faut solliciter beaucoup pour obtenir peu? •Cet.te pensee ne serait pas dépourvue de malice. Nous allions oublier de dire qu'une autre demande de cession de terrain, également pour filature, était .faite par un fabricant anglais. Ainsi se confirme offi- ciellement une nouvelle que 1'Opinion avail dèja rela- tée dans son numéro du 5. Une seule pièce est communiquée au Conseil. C'est •une lettre de M. le Gouverneur de la province de mandant l'avis du Conseil communal au sujet de mo difications a apporter au règlement concernant les commissaires-voyers. Renvoi a la 2mo commission. Voici maintenant l'examen du comptedes Hospices pour l'exercice 1863 Excédant de l'exercice 1862. Fr. 110,428 95 Recettes ordinaires. 189,949 58 Les principales sources de ces recettes consistent en rentes sur l'Etat15,823 34 En rentes sur les particuliers 38,460 52 Revenus des pro- priétés immobilières 129,408 60 Recettes extraordinaires 18,702 97 Total des recettes .'Fr. 319,081 50 Parmi les recettes extraordinaires figure unesomme de 8,740 fr. 77 c., provenant de ventes de sapins, d'objets mobiliers, d'uti ancien fonds dit Beurze geld, servant anciennement aux menues dépenses, etc., et remboursée par M. Aug. Lambin, l'ex-secrétaire des Hospices. Dépenses Dépenses ordinaires. Fr. 186,266 17 Dépenses extraordinaires50,198 57 Total des dépenses. Fr. 236,464 74 Quelques-uns de ces chiffres méritent d'attirer tout particulièrement l'altention de nos lecteurs. D'abord l'énorme capita! de francs 56,722 59 depensés en deux ans, pour nous procurer ['inappreciable avan- tage d'un höpital au beau milieu de la ville, fr. 23,278 77 en 1862 et fr. 33,443 82 en 1863, sans compter les sommes payées avant 1862 et celles qui le seront encore par la suite. Le paiement fait par M. Aug. Lambin nous a aussi beaucoup étonné. Nous avons tant entendu répéter que l'administration des Hospices n'avait rien perdu que nous ne comprenions pas tout d'abord la signification de ce paiement. II paralt que l'ex-secrétaire redresse ses erreurs. Tant mieux. Nous espérons bien qu'elles le seront toutes, les unes après les autres, et qu'une prochaine fois Messieurs des Hospices seront moins.... naïfs. Un peu moins de batisses Iuxueuses d'un cóté, de I'autre une plus active surveillance, permettront d'accroitre le bien-être des pensionnaires des différents établisse- ments, comme Ie recommande a juste titre le Rapport présenté au Conseil communal. Dans ie compte figure encore le remboursement d'un capital possédé en commun avec les soeurs de Lamotte, M. le rapporteur proteste contre les termes de ce libellé; il n'admet pas cetle poepriété en com mun. Sans vouloir examiner ici la question fond, il y a lieu de s'étonner de la légèreté avec laquelle l'ad ministration des Hospices tranche une question aussi grave et qui est aujourd'hui encore l'objet de nom- breuses études. Disons encore un motd'une reprise exercer. Elle rappelle par son cóté le plus coinique une scène qui dans le temps a fait grand scandale. Les maltres sont- ils tenus de payer pour leurs domestiques traités a l'hópital L'administration est-elle obligée de recueil- lir les domestiques? Enfin celle-ci est-elle en droit de les renvoyer quand le maitre cesse de payer? Telle est la question de principe. Mais ici les champions se livrent bataille autour de la modeste somme de 24 fr. 70 cent, qui est due, disent les Hospices, qui n'est pas doe, répond M. Beaucourt. Celui-ci n'assiste pas a la reunion, il a confié a sa plume le soin de sa dé- fense. Dans une longue lettre adressée au Conseil, il nous apprend d'abord que cette filie n'était que de- puis trois semaines a son service et qu'elle ne lui convenait pas. Céla justitie probablement dans sa pensée le refus de la recevoir chez lui. Apparemment qu'elle ne convenait pas davantage a M. le Président des Hospices lorsque, malade, il la renvoya de l'Hópi- tal. Ace compte, malheur au pauvre qui ne convient a personne, il risque fort de coucher a la belle étoile 1 Mais reprenons l'épitre de M. Beaucourt. II proteste contre la conduite des Hospices. Fort de son droit, il marche le Dode a la main et ne voit pas en vertu de quel règlement on te forcerait a payer. Ce n'est pos d'ailleurs l'intérêt qui le guide. Au contraire, il a le devoir d'attaquer l'arbitraire partout oü il lo rencontre; il ne veut pas par son silence consacrer des abus dont on se plaint depuis si longtemps. Voila qui est parlé d'or. Ce n'est pas l'intérêt qui guide M. Beaucourt, nous vaulons bien l'admettre. Seulement, nous nous éton- nons, tandis que l'arbitraire nousenvironne de toutes parts et que de partout s'élèvent des plaintes contre les plus odieux obus, nous nous étonnons que l'hono rable conseiller ait attendu qu'il fut personnellement en cause pour ouvrir les yeux et les oreilles. Nous ne voulons pas le chicaner sur cette coincidence, toute fortuite sans doute, bizarre néanmoins. Et puisque, nouveau Saiil,la lumière d'en haut vient de le frapper, nous exprimons l'espoir qu'il poursuivra son aposto- lat avec autant de zèle et d'ardeur pour les intéréts publics que pour les siens propres. Le Conseil décide que l'administration des Hospices sera invitée a faire valoir ses motifs et que ce couflit fera l'objet d'un rapport spécial. Puis le compte de l'exercice 1863 est arrêté; MM. Th. Vandenboogaerde et Ch. Vandëbroucke s'absliennent. Deux raisons principales engagent le Conseil a re- meWre l'adoptimwlu budget des Hospices pour l'année 1865. La première, c'est qu'on n'y a pas inscrit la somme nécessaire au Mont-de-Piété, dont les recettes ne suffisent plus aux frais d'exploitation. Le déficit-est aujourd'hui de prés de 800 francs. La seconde,qu'une somme de 10,080 francs y est destinée au transfert de l'hópital des syphilitiques et a la construction d'une prison municipale au Boginen-hof. La construc tion de la prison est une dépense exclusivement com munale et adopter l'article dans ces termes serait de la part du Conseil préjuger le vote sur cette construc tion. II est passé A l'approbation des cahiers de charges A. Pour une vente d'arbres projetée sur les pro- priètés du Bureau de bienfaisance. B. Pour une vente de sapins de l'administration des Hospices. C. Pour la location de biens immeubles apparte- nant aux Hospices. M. Vanheule s'étonne de ne trouveraucune distinc tion dans les charges entre les bois soumis au régime forestier et les autres. Beaucoup de conseillers parais- sent très-étonnés de cette observation si simple pour- tant, a laquelle ils n'avaient probablement jamais songé. Cependant, après quelques instants de ré- flexion, M. l'échevin Merghelynck hasarde une obser vation et fait remarquer qu'il y a une difference en tre les bois et les propriétés (sic). Cet argument, qui sied a la question comme la cinquième roue a une voiture, provoque une discussion juridique entre Ie rapporteur et M. l'échevin, dans laquelle celui-ci se perd entièrement. Vainement, M. Vandenboogaerde arrive a son secours, l'embrouillement n'en est que plus complet. Bref, M. Merghelynck conclut en affir mant que le régime forestier n'existe que pour le Luxembourg. Audaces fortunajuvat. Cela le sauve. Ce pyramidal aplomb arrête la ró- ponse sur les lèvres, le silence se rétablit. Touchanl le point C, M. Vanalleynnes croit qu'il se rait utile d'indiquer pour les locations d'immeubies le prix de ('ancien bail et il insiste pour que son ob servation soit cornmuniquee aux Hospices. De leur eóle, les honorables menibres de cette administration qui siegent au Conseil sont convaincus qu'ou no sau- rait faire mieux que ce qui se fail et de pius M. L. Mer ghelynck, qui prend particulièrement a cceur la dé- lense des Hospices, tail observer que les intéressés peuvent se renseigner dans les bureaux. Mais si les bureaux refusent les renseignements demandés M. Vanalleynnes réplique que le but de sa pro position est de dunner aux locations la publicité la plus absolue et les renseignements les plus complets possibles. Ce but a d'autant plus d'actualité qu'au mépris formel des dispositions en vigueur, ii est des locations qui se font quasi a huis-clos. Les röles de la taxe sur les chiens et de celle des chevaux, bêtes a cornes et moutons, sont arrétés provisoiroment, le premier a la somme de 2,212 fr., le second a 320 Ir. 38 c. Enfin celui pour la taxe des nouveaux trottoirs est arrêté définitivement et la séance tevée. Conférences de M. BAÜ'CEL. Les triomphes des sophistes coincident, chose re- marquable! avec les victoiresde la rhétoriquet Les sophistes ou poursuivanls de la sagesse, se vantent de posséder la science universelle; ils of- frent cette panacée au peuple qui I'accepte avec avi- diteleur science, c'est la justification de Ia violence et des passions les plus égoïstes de l'humanité. Les prineipaux d'entre eux sont contre Gorgias, (SüITE.

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2