Le Progrès doit connaitre ces détails comme nous.
A lui 1'honneur el le devoir, en sa qualité de moni-
teur de l'Hótel-de-Ville, de les publier. Qu'il ouvre la
marche, nous embolterons le pas derrière lui, prêt a
le raroener sur la bonne voie si un oubli, involontaire
ou autre, le faisait s'égarer.
Combat des Crecs et des Troyens.
Nous avons enlretenu nos lecteurs, dans notre nu
méro du 12 février, d'un differend qui avail surgi
entre l'administration des Hospices et un conseiller
communal et qui soulevait une question de principe.
Si cette dernière est restée de bout, l'objet du litige a
disparu. Un ange sauveur s'est présenté un beau
jour sous les traits et la blouse d'un paysan de Merc-
kem. II était porteur d'un argument irrésistible
24 fr. 70 centimes 1 qu'il était chargé de payer de
la part de la pauvre servante originaire, comme on
sait, de cette commune. Cette fille avait préféré, sans
aucun doute, supporter elle-même un sacrifice bien
lourd pour sa bourse que d'exposer a se disputer
longlemps encore des gens si bien faits pour s'en-
t tendre.
Mais ce n'est pps tout. II ne sufiil pas toujoursd'a-
voir de l'abnégation, il faut encore savoir se faire
agréer. Peu s'en fallut que noire paysan, qui proba-
bleinent ne possédait que médiocrement l'art de faire
des courbettes, ne parvint pas a se débarrasser de
son magot. Repoussé dans les bureaux et renvoyé de
Ponce a Pilate, sa démarche insolite embarrassait
les plus fortes têtes.
Une déïibération des plus hauts bonnets devint
nécessaire pour permettre a notre homme d'accom-
plir sa mission providentielle. Encore ne put-il ob-
tenir quittance qu'au nom de M. le conseiller. On
n'ajoule pas s'il a trouvé le document en règle ou
fait entendre des protestations.
Done, comme nous le disions en commencant, la
question de principe survit seule et nous nous de-
mandons, dans notre téméraire curiosité, si 1'on con-
tinuera a se battre autour d'elle avec le mêrae achar-
nement qu'autour des 24 fr. 70 centimes. Un avenir
prochain nous l'apprendra.
Le procés-verbal de la réunion du Conseil commu
nal du 4 de ce mois, lu et approuvé dans ceile du 18,
aflirme que les avertissemeuts concernant les róles
pour la taxe des chiens et la contribution des trottoirs
ont été publiés dans les journaux de la localité. Cette
assertion, pour ce qui nous concerne, n'est vraie qu'a
demi et nous pourrions rappeler que depuis quelque
temps plusieurs communications émanées de l'Hötel-
de-Ville et même des avis de la Chambre de Commerce
ont été adressés a tous leS journaux de la localité, sauf
a l'Ojomiow.Pourquoi cette exception? Sérait-ce qu'on
voudrait punir la liberté que nous prenons dé ne pas
encenser nos grands hommes? Pareille prétention ne
nous étonnerait pas de la part de ceux qui poussent
l'intolérance au point de défendrea leurs subordonnés
de s'abonner a tout autre journal qu'au leur.
Heureux de faciliter a la presse sa mission qui est
de discuter et d'éclairer, les administrations intelli-
gentes s'empressent de lui communiquer tous Ies do
cuments qui peuvent servir a ce but. Dans notre ville,"
e'est tout le contraire. On soustrait le plus possible
au public la connaissance des actes administratifs, on
s'enveloppe de lénèbres, on se cache derrière les
mages comme Ie vieux Jupiter lorsqu'il faisait des....
sottises, on s'efforce enfin de faire le vide autour de
tous ceux qui refusent d'endosser le harnaisdes thu-
riféraires. Peines perdues I Le bon sens public ne se
laissera pas égarer et, quant a nous, la route que
nous nous sommes tracée nous convient; nous ne
nous en écarterons a aucun prix. Avec le Loup de la
Fable, nous préférons notre indépendance au plus
riche collier. FCit-elle cousue d'or, la livrèe du laquais
ne nous séduit pas.
Aussi ne songeons-nous nullement a nous-mêmes
en écrivant ces lignes. II nous est personnellement
fort indifferent de recevoir ou de ne pas recevoir Ies
communications de l'Hótel-de-Ville ou de la Chambre
de Commerce. L'essentiel, c'esl de savoir si Ies abon-
nés de Opinion ont moins de droits ou moins d'inié-
rét que d'autres a connaitre Ies actes de ['administra
tion et s'il est loisible a celle-ci de créer a son gré des
calégories d'exclus.
Nous nous contentons de poser la question. Le lec-
teur, en y répondant,se convainquera en même temps
de l'esprit mesquin et étroit qui anime certains libé-
raux.
Ville d'Vpres.
Covenii. CoHHiiiii,, Stance publique du Saraedi
18 Février 1865.
Présents MM. Beke, bourgmestre; P. Bourgois et
L. Merghelynck, échevins; Th. Vandenbogaerde,
Ch. Vandenbroucke, Ed. Cardinaei, Aug. Deghelcke,
P. Boedt, Ch. Beouwe, Ch. Lannoy, L. Vanalleynes,
L. Yanheule, Aug. Beaueourt et Aug. Brunfaut,
conseillers.
Absent M. F. Messiaen.
La rédaclión du procés-verbal est approuvée et
M. le bourgmestre entre dans quelques détails au su
jet de la démarche faite a l'Hótel-de-Ville par les ou-
vriers charpentiers et menuisiers. Une députation a
été recue par les membres du Collége. Ces ouvriers
sontrestés longtemps, dit-il, avant de comprendre
que le tarif voté par le Conseit était uniquement
applicable aux ouvriers employés par l'adminis-
tration, soit directement, soit par l'entremise de
patrons, mais enfin ils sont partis satisfaits.
Tant mieux 1
A propos de Ia communication des pièces et sans
doute pour se conformer scrupuleusement a l'ordre
du jour, M. Beke déclare qu'il n'a pas encore recu la
nouvelle lettre demandéea M. Barbier. Quelques mots
sont encore échangés entre lui et M. Yanheule au su
jet des concessions de terrain.
Cette absence de lettre est Ie seul objet communi
quer au Conseil qui, apres avoir remis a sa prochaine
réunion ('adoption définitive des roles pour la percep
tion de la taxe provinciale pour 1865, sur lesche-
vaux, bêles cornes et moutons, et sur les chiens,
s'occupe des procès-verbaux de ventes de taillis et
de sapins, coupe 1865, et d'arbres hors de croissance
sur les propriétés des Hospices civils. La première
s'est élevée la somme de 8,622 francs et, des deux
ventes d'arbres, l'une a produit 2,524 francs, l'au-
tre 9,150 francs. M. le bourgmestre donne l'assurance
que toutes les pièces sont en règle et l'assemblée, le
croyant sur parole, émet un avis favorable.
Nos lecteurs se rappellent que le budget des Hos
pices pour 1865 n'avait pu être approuvé dans Ia
séance du 4 a cause de deux questions qui restaient
résoudre a la suite des observations présentées par
le rapporteur. Satisfaisant a ces observations, les
Hospices proposent, pour ce qui concerne le Mont-
de-Piété, d'intervenir pour une somme de 1,000 fr.
Le surplus serait fourni par le Bureau de bienfaisance,
Ces sommes dépassant les besoins de l'exploitation,
l'excédant servirait a combler le déficit constaté et
le Monl-de-Piété continuera a fonctionner. Sera-ce
un bien? Sera-ce un mal II nous surprend que cette
question n'ait donné lieu a aucune observation au
sein du Conseil.
Quant au surcroit de dépense occasionné par ce
chiffre, Ie moyen proposé pour le combler est de
prendre sur le produit de la coupe ordinaire qui aug-
mente chaque année. De cette facon, le budget sera
arrêté en recettes a la somme de fr. 254,573 13 et en
dépenses a celle de fr. 254,563 82, constituant un
excédant des recettes sur les dépenses de fr. 9 31.
La seconde question se rapporte la construction
d'un nouvel Hópital pour les syphilitiques et d'une
prison municipale. Le transfert de ce premier éta
blissement est justifié par l'étal de délabrement du
bótiment servant actuellement eet usage, délabre
ment tel que toute réparation est devenue impos
sible. Le rapport trouve le nouvel emplacement bien
choisi, paree qu'il est a l'extrémité de la ville et a
proximité de la campagne, double avanlage pour les
habitants et pour les malades.
Quelle lecon, indirecte, mais sanglante, a l'a-
dresse de ceux qui ont dépensé des sommes folies
pour rebatir l'Hópital au centre de l'agglomération
yproise 1
Quant au dépöt de police, le rapport dit encore
qu'il y a utilité a le placer a proximité de l'autre éta
blissement, paree que plusieurs parties du batiment
peuvent servir a un usage commun. Le plan soumis
a la commission porte ledevis de la prison municipale
a 3,600 francs et les Hospices proposent a la Ville, ou
de payer a forfait, en 1866, une somme de 4,500
francs, ou de contracter un bail de 15 ans.
Le rapport se prononce en faveur du bail dont le
prix serait déterminé ultérieurement de commun ac
cord, mais il fait ses réserves pour ce qui regarde le
plan en lui-même, dont l'examen n'entrait pas dans
jes attributions de la 3m0 commission.
M. Boedt demande le renvoi de ce plan a la com
mission des travaux publics. Une discussion confuse
s'engage a ce sujet. MM. Vandenboogaerde et Brun
faut dénient le droit de l'autorilé communale de s'im-
miscer dans les constructions faites par les Hospices;
M. Beaueourt, au eontraire, affirme ce droit. Enfin,
M. le rapporteur, sans vouloir examiner le droit de
l'administration communale d'intervenir dans les
projets de bStisses des Hospices, ce qui n'est pas
le moment, dit-il, fait remarquer qu'il s'agit ici
d'un établissement incombant au service de la ville
et il maintient énergiquement le droit pour le Con
seil d'en approuver les plans.
Cette affaire, reniise de nouveau, est renvoyée
la 2"'® commission. Après tout Ie mal qu'on s'est
donné pour souslraire les plans au contróle du Con
seil, cette décision est un véritable échec pour l'ad
ministration des Hospices. Et en voyant les efforts
faits dans cette circonstance par ceux de ses membres
qui siégenl a l'Hötel-de-Ville, nous n'avons pu nous
défendre d'une pénible réflexion e'est que toutes
les fois que quelque divergence se produit entre l'ad
ministration charitable et le Conseil, ces messieurs
prennent avec chaleur le parli de la première, sans
doute sans s'apercevoir que, si leurs collègues mar-
chaient dans cette voie, c'en serait bientöt fait des
prérogatives de la commune.
C'estda un des plus graves inconvénients du cu
mul et une consequence facheuse, inevitable, de ['in
troduction des mêmes individualités dans toutes les
administrations. Ils devraient pourtant se souvenir
da vantage que le fauteuil qu'ils ont l'honneur d'occu-
per leur a été confié pour defendre les intéréts de
leurs concitoyens et ne pas soulenir, trop souvent a
leur propre detriment, d'arbitraires caprices émanés
on ne sait d'oü et dont le seul mérite consistp la plu
part du temps dans l'entêtement qu'on met a les
produire. Ajoutons cependant, en manière d'atté-
nuation, que quelques autres conseillers, en petit
nombre, il est vrai, suivent les mêmes errements et
encore ceux-ci n'ont-ils pas même l'excuse de com-
baltre pro aris et focis I
Deux adjudications sont approuvées l'une des tra
vaux d'agrandissement de l'habitation de l'institu-
leur en chef de l'école communale gratuite au sieur
Louis Dondeyne de Vlamertinghe, avec une diminu
tion de 3 p. c. sur le devis qui est de 6,100 francs;
l'autre du placement et de la fournitnre d'une gout-
tière en plomb a la facade sud des Halles au sieur
Clément, a raison de fr. 0 60 le kilogramme ou
1,950 francs pour l'ensemble des travaux. Le compte
1864 de l'école moyenne est également approuvé,
tant en recettes qu'en dépenses, a la somme de
fr. 13,684 67. Nous voyons figurer parrni les dé
tails 300 francs pour la distribution des prix. Ce n'est
pas lourd I Avec des ressources aussi reslreintes il
doit arriver l'une de ces deux cho.ses ou que l'on se
trouve dans l'impossibilité d'encourager tous les
jeunes gens qui meriteraient de l'être; ou que, foreé
d'avoir beaucoup pour peu d'argent, on sacrifie la
qualité des livres a la quantité, qu'on dónne, par
exemple, en prix aux élèves de notre établissement
communal ces livres édités par la maison Marne,
ces jolis petits livres d'enfants, comme les appe-
lait M. le directeur de la Bibliothèque, qui semble
les affectionner particulièrement. Prodiguez-les, ces
jolis livres, et vous verrez se réaliser promptement
le mot célèbre de M. De Decker vous vous préparez
pour 1'avenir des générations de crétins I
Avant de faire voter l'approbalion de ce compte,
M. le bourgmestre demande a plusieurs reprises si
personne ne réclame l'appel nominal. Nous pensions
que l'honorable magistral éprouvait une terreur in
stinctive pour eet appel. II n'en est rien. Plus cou
lant au Conseil qu'a l'Associalion libérale, ce qu'il
refuse iéi, Ia-bas il l'offre lui-même. Ce n'est pas une
question d'équité, ni même de bon sens pour lui,
mais de zone. Vérité en deca des Pyrénées, erreur
au-delèl
L'urgence est accordée pour la lecture et l'appro-
bation de l'acte définitif qui constitue la ville proprié-
taire de deux maisons contiguës au Marché-au-Pois-
son. Elle est demandée aussi en faveur du cahier des
charges, clauses et conditions pour l'adjudication de
la construction d'une cuisine avec dépendances
l'Hópital Notre-Dame.
Quelle singulière histoire que celle de cette cui
sine l En général, cette place a le privilége d'attirer
une des premières ['attention du constructeur, paree
qu'elle est considérée comme indispensable dans toute
maison bien distribuée. Ainsi raisonnerait un simple