JOURNAL D'ÏPRES DE L'ARRONDISSEIENI YPREö, Bimanche Troisième année. j\° 11. i 12 Mars I8oda Le tout payable d'avakce. Paraissant le dimanche de ehaque semaine» SOCIÉTÉ HISTORIQÜE DE LA VILLE D'YPRES. Pltl.V D'ABOMiSEMEilT POUR LA BELGLQUE 8 francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. MUX IIE8 XXXOXCES ET DES RECLAMES .- 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. laissez dire, laissez-vous blSmer, mais publiez votre pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent ëtre adressés franco au bureau du journal. Ypres, 11 Mars. Les Annales parlementair es ent publié dernière- ment les avis de MM. nos évéques sur le projet de loi concernant les fabriques d'église, soumis en ce mo ment a la legislature. Ou se ferait dilficilement une idéé de la violence de langage qui règne dans ces do cuments. Veuillot lui-même, le grand Veuillot est dépassè mais si loin que la passion entraine les Grandeurs de Namur, de Gand et de Tournai, la pakne revient, sans conteste, a Mgrs de Liége et de Bruges, dont la verve, échauffée par uu zèle pieux, a trouvó, pour flétrir le projet du gouvernement, des accents jusqu'ici inconnus dans la prosodie adminis trative. Nous aurons prochainement ['occasion d'exposer l'etrangeté, le ridicule des pretentions de notre épis- copat sur cette matière importante et nous n'aurons pas de peine a démontrer qu'ici encore, conune dans la question de la ehurité et dans celle de i'enseigne- meut, les interets de la religion que l'on invoque ne sont que de pitoyables prétexles imaginés dans le but de jeter le trouble dans les consciences nous mon- trerons alors tout ce qu'il y a de monstrueusement inconstilutionuel et retrograde dans Ie système qui consisle a reveudiquer pour l'Eglise calholique, au nom de nous ne savons quel droit diviu, la préten- tion outrecuidunle de posseder et d'admiuistrer, en dehors du coulróle des pouvo;rs publics, les biens affectés au temporel du culle. Mais il nous a paru in téressant de donner tout d'abord un échantillon des aménites que nos vénérables prélats de Liége et de Bruges adressent au projet de loi présente par le ca binet liberalOn jugera, par ces quelques extraits, des fureurs que la presentation de ce projet a allu- mées dans le cceur de ces dpux pasteurs des aines et de l'esprit de moderation et de justice qui a présidé a leurs dèlibérations. Votre projet, écrit Mgr de Bruges au Ministre de (Suite. Ge fut le P. Seghers, Beligieux Dominicain du couvent de Lille, qui fut ['instrument, dont Dieu se servit pour élever Marguerite au sommet de la per il) fection. Dieu fit connaitre d'une manière miraculeuse, i> les dessins qu'il avait sur Marguerite. La soif d'immolation qui avait porté notre sainte a user si largement de la mortification, pour prou- ver a N. S. toute l'etendue de son amour, s'accrut avec lui. Non contente de s'ensanglanter par de fré- quentes et crueiles flagellations, elle se privait complètemenl de boisson et se serait également pri- vée de nourrituresans les instances et les larmes de sa mère et de ses deux soeurs. (1) Son sommeil se réduisait chaque nuit a moins d'une heure, et encore ne le prenait-elle qu'en se jetant sur son lit toute couverte de ses vétemenls. (1) Celles-ci sont évidemment répréhensibles d'avoir em- pêché ce suicide par amour divin. la justice, est une oeuvre de passion et non de rai- son, il pêche contre toutes les lois de la sincérité et de la franchise; e'est un masque dont on se cou- i) vre pour masquer des prétenlions que l'on n'avoue pas; iln'est ni sincère, ni honnête. II fait de l'évêque un employé subalterne de l'Etat et met Ie curé en curatelle, comme un indigne ou un incapable. II expose le pays a de graves discordes el a de fa il cheuses perturbations. II est plein de mépris et de malveillance pour le clergé et le culte catholiques, méprisant jusqu'a l'outrage, malveillant jusqu'a l'injure, imprégné de sentiments mauvais, dictépar o un esprit manifestement anti-religieux, versant a Eleines mains l'opprobre sur les ministres du culte catholique. C'est, de plus, une oeuvre de partia- lité et d'injustice, UN VÉRITABLE VOL LÉ- GAL. Mgr l'évêque de Liége n'est pas moins aimable. Son opinion sur Ie projet ministériel se résumé en ceci, que ce projet u renferme, dans un certain nom- bre d'articles, des mesures oppressives et spolia- trices et qu'il respire, dans son ensemble, un mé- pris évident pour le clergé calholique. La doctrine sur laquelle il repose est fausse, absurde, mons- trueuse. Demander aux évêques d'acquiescer cette doctrine, c'est leur proposer de trahir des principes qu'ils ne peuvent pas sacrifier sans par- d jure et sans déshonneur. Le gouvernement ne peut atlendre que le clergé et les catholiques beiges se n déshonorent en trahissant leur conscience, se par- jurent en reniant des principes QUI SONT DES DOGMES, (III) Tout membre de l'Eglise, prêtre ou laïque, qui concourrait a {'execution d'une sem- blable loi, SERAIT PLACÉ SOUS LE COUP DE L'EXCOMMUNICATION. On croit rêverquand on lit de pareilles monstruo- sitós ou, si l'on se sent éveillé, on se demande si les hommes qui les ont écrilesde propos délibéré ne sont pas plutót des échappés des petites maisons que des princes de l'Eglise. Quoi, paree que je refuserai de Tant de vertus ne pouvaient rester sans récom- peuse, aussi N.S. combla-t-ilMarguerite des graces n les plus extraordinaires. Les anges venaient l'as- sister dans ses prières et N. S. vint un jour lui présenter la sainte communion (1) et a plusieurs reprises la St0 Vierge lui apparut. Souvent Mar- guérite lisait au fond des coeurs les pensees les plus secrètes et racontait a sa mère a Ypres ("2) tout ce que son confesseur faisait a Lille (3)i En voila assez pour prouver tout ce que J.-C fit pour Marguerite. Mais cette fidéle épouse de Jésus crucifié lui demanda une autre récompense, celle de participer a ses douleurs. Bientót, en effet, elle ressentit de violentes dou- -(1) L'auteur met en note Plusieurs ontdouté de ce fait le disant impossible. Nous remarquèrons que ce fait se ren contre dans Ia vie de Ste-Cathérine de Sienne, vierge du tiers- ordre de St-Dominique, et dans celle de Sle-Luduine et de Ste-Claire de Monte Falco, etc., etc. Comment douter encore après cela (2) Dans les petits colloques après ses repas apparemment. (3) Ces petites indiscrétions prouvent victorieusement, ce reconnaitre a l'Eglise le droit de posséder et d'admi- nistrer, a tilre de propriétaire, les biens des fabri ques paree que, la Constitution a la main, je contes- terai sa prétention de constituer une personne civile dans l'Etatparee que, fidéle a dés principes que la soeiété moderne ne peut abdiquer sans faire volte-face vers le moven-óge, j'aurai afïirrné les droits séculaires de la puissance civile et refusé de les sacrifier aux exigences de l'épiscopat, j'aurai transgressé la loi di vine et je serai placé sous le coup de l'excommunica- tion Ce serait vraiment par trop odieux si ce n'était pas aussi souverainement ridicule et béte. Prenez garde, messieurs les évêques. Si c'est la guerre que vous cherehez, vous l'aurez, soyez-en bien convaincus. Mais avant de vous aventurer plus loin, consultez vos forces et ne fermez pas trop complai- samment les yeux sur celles de vos adversaires. La Belgique est dévote, c'est vraimais elle est libérale aussi et si vous la forcez un jour a choisir entre vous et sa Iiberté, vous pourriez vous repentir d'avoir trop présumé de son attachement a ses vieilles croyances. Les événements de mai 1857 nesont pas si loin de nous que vous n'en ayez gardé quelque mé- moire. Méditez-les. Alors, comme aujourd'hui, vous avez cru le moment favorable pour une croisade en faveur de vos priviléges et vous aviez de plus qu'au- jourd'hui l'excuse de l'inexpérience. Le succès, vous devez vous en souvenir, n'a pas couronné votre en- treprise la calholique mais libérale Belgique a ren- versé vos hommes du pouvoir pour y porter vos ad versaires. Ceux ci vous ont ménagés, trop ménagés, et c'est eet excès de longanimité qui explique Ie retour offensif dont vous nous menacez en ce moment. Seu- lement, nous le répétons, soyez prudents et n'entrez en campagne qu'ii bon escient, car, cette fois, la dé- faite serait irremédiable et les libéraux vainqueurs n'abandonneraient pas le terrain avant d'avoir fait prononcer la séparation compléte de l'Etat et de l'E glise par la suppression du budget des cultes. leurs qui étaient miraculeusement interrompues lorsqu'elle recevait Ia sainte Eucharistie. Quand ses douleurs s'accrurent, on vit grandiravec elles la résignation de Marguerite. Aussi N. S. lui appa- rut-il pour la fortifier et lui promeltre de nouvelles ft douleurs. Elles devinrent bientót excessives, la Bienheureuse souffrait dans tous et dans chacun de ses membres, des tourments semblables a ceux qu'éprouvent les êmes dans le feuas du Purgatoire. Jésus-Christ révéla a Marguerite qu'il les lui faisait supporter peur qu'elle jpuisse dircctement se rendre auprès de lui. Ces douleurs quelque cuisantes qu'elles fussent,. ne purent altérer la sérénité du visage de Margue- rite qui s'offrait d'en souffrir de plus grands en- core. Après trois jours passés dans ces tortures, B elle vit venir son divin époux qui venait la convier aux noces éternelles. Ayant adressé quelques mots a sa mère, elle leva les bras au Ciel; mais l'épuise- nous semble, i> rencontre tie certaines altégations faites par des chroniqueurs voltairiens, que la B. Marguerite apparte- nait düment au sexe féminin.

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1