Ville d'Ypres. Coxanu. ioniii v vi. Séance publique du Samedi 15 Avril 1865. Suite et fin.) Une lellre de M. ie Gouverneur de la Province avait demandé l'avis du Conseil sur ie rèelement qui régit les cominissaires voyers, et sur Ie mode de paienient de leur traitement. Cel objet est a l'ordre du jour d'aujoui d'huic'est M. Bourgois qui lit Ie rapport au nom de la 2e commission. II repousse la nouvelle charge qu'on vöudrait imposer atix Com munes. Les commissaires-voyers, nommés par la députa- (ion permanente, sont de véri tables agents provin- ciaux. D'ailleurs le bon entretien des routes est d'in- térêt général et il est equitable que tous interviennent dans les dépenses de ce service. En ce qui concerne particulièrement la ville d'Ypres, ellen'aqne très- rarement besoin du coriimissaire-voyr. Le Rapport conclut en se prononcant contre l'intervention de la ville dans le traitement de ces agents; cependant celle-ci pourrait leur accorder une mdemnité, lors- qu'ils sont chargés soit d'exercer quelque surveil lance spéciale, soit de tracer ou de rectifier quelque route. M. Beke développe les considerations du Rapport; il explique la nature des services que rendent les commissaires-voyers el il insiste particulierernent sur ce que les viiles, contrairement aux communes rurales, ont rarement besoin du concours de ces fonc- tionnaires. Après quelques observations de M. Vanalleynes, les conclusions du rapport sont adoptées a l'unani- mité des membres présents, sauf M. Vanheule qui s'abstient par le motif qu'il ne possède pas les élé- ments nécessaires pour apprécier les services rendus par les commissaires-voyers. Un Rapport présenté au nom des bourgmestre et échevins propose Ia création d'un bureau d'expertise, d'une presse et d'un marché houblons Ypres. Ge rapport in voque les voeux exprimés par les communes et l'intérét de la ville d'Ypres qui exige le dóveloppe- ment des marchés. Fort bien mais, s'il en est ainsi, pourquoi ['administration a-t-elle a difïerentes re prises donné des avis favorables a la création de nou- veaux tnarchés dans les communes rurales Entre les actes d'aulrefois et les paroles d'aujourd'hui, il y a tout au moins contradiction. Parmi les assertions du Rapport, nous remarquons celle qui affirme que Ie prix des houblons de Pope- rynghe et celui des communes donne un écart de 30 p. c.; c'est un peu exagéré. Enfin on rappelle le voeu émis par l'Association agricole. Celie-ci s'est, en effet, occupée plusieurs fois de la question, mais sans donner a la discussion au- cune consêcralion pratique. II est vrai qu'alors nous étions proches des elections et cette circonstance n'a peut-être pas été étrangère a l'effacement de ceux qui inspirent l'Association. Les vues opposées des Poperinghois, d'un cöté, des communes, de l'autre, les placaient pour ainsi dire entre l'enclume et le marteau. Mais aujourd'hui que tout danger imminent a disparu, l'Association agri- cole sera appelée a donner son avis Espérons qu'a celte occasion loutes les opinions se produiront au grand jour! Toutefois, nous croirons diflicilement qü'on réussisse, malgré tout ce qu'en peut dire le Rapport, a faire comprendre aux cultivateurs pope- rynghois qu'ils ont intérèt a la création d'un plomb et d'un bureau d'expertise a Ypres. 11 ne nous appartient pas de prèjuger le vote de l'Association agricole nous attendrons l'avis des bommes compétents, nous bornant pour le moment a résumer les principales dispositions du reglement formulé "par notre Collége. Le marché aura lieu le samedi. Aucune marchandise ne pourra être exposée en vente sans avoir été experlisée, ni être vendue aii- leurs qu'au marché. II y aura un plomb général a Ypres.; toutefois il sera loisible a chaque commune d'avoir un plomb particulier. Une commission, composee de cinq experts et d'un peseur-juré, sera nommée par le Conseil communal d'Ypres. Fourquoi par le Conseil communal d'Y pres, la loealité qui ne produit pas de houblons, et pas par la gènéralité des producteurs, les seuls inté ressés? II serail bon de Ie savoir. En outre, il sera créé un conseil de surveillance formé des délégués de toutes les communes qui au- ront un plomb particulier. Ce conseil décidera en der nier ressort. Enfin, il sera pnrcu un droit de 1 franc par 100 kilogrammes pour presse simple et de 4 franc 50 cen times pour presse avec apposition du plomb. L'assemblée décide que Ie rapport el le projet de règlement seront communiqués pour avis a l'Associa tion agricole et a la Chambre de commerce et soumis ensuite a I'examen de la 1*« et de la 3me commis sion. M. Vanalleynes fait observer qu'il y a quinze ans que la Charnbre de commerce a fait des propositions pour établir ce marché. Le Conseil accorde rapidement l'autorisation de dépenser le subside inserit a l'exercice 1866 pour la continuation des travaux de restauration intérieure des Halles. Pareille demande sera adressée a l'Ëlat et a la Province. La dépense annuelle de ce chef est de "9,000 francs. 3,000 francs forment la part contribu- tive de la ville. Puis vient a l'ordre du jöur la comptabilité du Mont- de-Piété. Cette question suscite des reflexions de dif férente nature dont nous ferons le sujet d'un article spécial. Bornons-nous a dire pour le moment que les conclusions du Rapport, proposant de valider les comptes sous certaines réserves, ont été adoptées l'unanimilé. Tir. L'époque approche oh commence annuellement en notre ville la série des tirs la cible pour la Garde- Civique; a cette occasion il nous souvient que depuis fort longtemps dajè, on est unanimement d'accord pour reconnaitro l'impossibilité de maintenir l'em- placement actuel du Tir qui offre, sous tous les rap ports, les plus grands dangers pour la sécurité pu blique. II parait cependant que l'autorité compétente s'est souvent occupée de la gravitè de cette question; mais que, faute de trouver un terrain plus convenable, Remplacement actuel semble condamné a subsister indéfiniment. Comment done se fait il que I'atlentioo de cette autorité n'a jamais été fixée sur un emplacement qui pourrait réunir a la fois toutes les conditions vou- lues? Sécurité compléte. Faeilité dVxecution. Terrain appartenant a la ville, litre d'emphy- théose. En effet, pourrait-on trouver un terrain plus favo rable a l'établissement d'un tir a la cible que le tenail- lon de Ia courtine 2-8, silué a quelques pas de la rue du Veau. Ce lenaillon a une longueur d'environ 130 mètres, a partir de l'angle sortant de la courtine aboutissant au flanc gauche du bastion n° 3 (bastionactuellement démoli) jusqu'a l'orillon du flan droit du bastion n"2, existant encore, et une largeur de 30 a 40 mètres entre le mur capital et le fossé capital dit Boter- plas. En perfectionnant le nivellement de ce tenaillon, en remblayant au besoin la partie du fossé capital existant la sortie de la poterne 2-3, ainsi que celle qui se trouve prés du rentrant et de l'orillon du flanc droit du bastion n" 2, et en confiant a une commission composée d'hommes compétents la direction des tra vaux nécessaires on obtiendrait un tir a la cible, of- frant une sécurité compléte et pouvant rivaliser avec les meilleurs élablissements de ce genre. Comm. Une morale. On sait que dans tout l'ancien diocèse d'Ypres il existe encore, comme aux plus beaux jours du moyen êge, un de ces nombreux abus que nous a légués Ie fanatisme et la superstition de cette époque, un de ces actes d'intolérance inventés par l'inquisi- lioD, et auquel on ne peut même assigner de bul avouable; nous voulons parler de l'usage des billets de confession. A plusieurs reprises déja la presse s'est élevée avee autant de rigueur que de justice contre cette atteinte portée a la liberie de conscience, qui livre aux ven geances du clergé la considération et les intéréts de ceux que leur foi n'appelle pas aux pratiques reli- gieuses. Chaque année, l'époque des PSques, les mêmes faits scandaleux se reproduisent et la presse les signale, mais sans pouvoir porter remède a eet état de choses dont la raison du maintien reside uni- quement dans l'argent et Faction politique. Voici cependant encore un fait de débauche a ajou- ter a la liste déja trop longue de ceux que eet usage odieux provoque parmi nous. Depuis longtemps la vente des billets de confession constitue, comme chacun sait, un commerce très- lucratif pour certains pauvres diables, auxquels il ne répugne pas de se rendre a confesse jusqu'a 5 et 10 fois, dans l'unique but de se procurer ces cerlificats de pénitence qu'iis vendenl ensuite A raison de 25 50 centimes, suivant l'offre et la demande. Un des jours de la quinzaine de Paques, un de ces individus recut pour prix d'un billet un franc et un vieil habit, (c'était sans doute d'un grand pécheur pour qu'il payêt si cher le certificat de l'absolution pascale). Le raarchand, fidéle observateur du culte de Bacchus, offrit a ce dieu de nombreuses libations le vieil habit même servit au sacrifice. La conscience legére mais l'esprit lourd, Ie malheureux fit une chüte et se blessa si griévement que son transport a l'hópi- tal fut jugé nécessaire. Et voila a quoi servent les billets de confes sion (Llironique warnétonoise. Warnêton, Ie 21 avril. Grande nouvelle I Nous avons eu eet après midi une séance de notre Conseil communal, a laquelle nous avons assisté: II parait que jamais, de mémoire d'homme, un public ne s'élail présenté aux joules oratoires de nos édiles. C'est pourquoi ceux-ci mani- festèrent une certaiue surprise de <oir une vingtaine d'oreilles ouvertes autant qu'elles peuvent l'être et curieuses d'entendre comment se passent chez nous les débats administratifs. En disant que jamais aucun public n'avait assisté. aux séances comrnunales, nous ne disons pas toule Ia vérité; dernièrement, en effet, lors d'une discus sion sur les barrages de la Douve, au beau milieu de chauds et animés débats, apparurent tout-a-coup a nos conseillers, habitués a la solitude, trois individus un notaire, un meunier, un écangueur, réunis en une seule et même personne. Cet être mystérieux, espèce de Génie des eaux solitaires des rives de la Douve, ne terrifia aucunement nos demi-Dieux de l'Olympa administratif dont il est inutile de nommer Ie Jupiter tonnant. Aujourd'hui il n'en fut pas de même. La présence d'une bonnedemi-doiizaine de fermiers du Touquet et du Pont-Rouge et d'un gros brasseur de la ville, serra ie coeur de plus d'un de nos édiles. M. Grim dit quelques mots l'oreille de M. le bourg mestre, et celui-ci, joignant les mains, leva au ciel des yeux suppliants, en quête d'eloquence. M. Ricquier ouvrit la séance en priant M. le secré taire de lire le procés-verbal de la séance précédente. M. le secrétaire s'acquitta a merveille de cette charge il lit très-bien. Un conseiller réclama contre la rédaction du pro cés-verbal et demanda l'inserlion de certaine chose que nous n'avons pas bien comprise paree qu'ê ce moment nous venions de découvrir sous un drap mor- tuaire, a couleur noire, des armes élincelantes en fer et en cuivre, braquées vers l'endroit oü nous nous trouvions. Le vétéran préposé a la garde de 1'Hó tel - de-Ville remarqua noire terreur et vint, en nous of- frant une chaise, nous remellre de notre peur,en nous declarant que la gisaient les armes prises sur les pom piers el qu'elles n'étaient pas chargées. M. le secrétaire se mil ensuite a écrire et un con seiller a raconter qu'un Monsieur d'Ypres touche a la Banque certains subsides de la commune, qu'après quelques jours, il ne savait pas combien de jours, il remet en mains du receveur qui devrait les tou cher lui-même, pour rester dans la légalité et appli— quer des régies économiques, et que ce même Mon sieur, secrétaire et autre chose.... qu'il n'a pas dit ou que nous n'avons pas compris, d'un Monsieur très- puissant d'Ypres, est secrétaire-trésorier des bar- rières-communales de la contrée, ce qui lui vaut bien 4,000 francs, sur quoi tout le monde a fait de grands yeux et M. le bourgmestre a dit qu'on verrait ce qu'il y a a faire sous ce rapport. M. le secrétaire écrivant toujours, Ie même conseil ler continua parler, mais d'autre chose de l'école duGheer. Le gouvernement distribuera, dit-il,cinq millions pour bêtiments d'école; nous avons recu par

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2