SUPPLEMENT A l'OPINION DU 14 MAI 1865. SOCIÉTÉ DS L'UNION LIBÉRALE DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES. Séance du 6 Mai 1865. La séance est ouverte 3 heures, sous la pré- sidence de M. Ernest Merghelynck, qui donne lecture des procès-verbaux des trois ou quatre séances précédenles. Celui de ia dernière séance n'avaot pas encore été rédigé, il en sera donne lecture a la prochaine reunion. MIe Président. Quelqu'un prêsente-t-il des observations sur la rédaction de ces procès-verbaux? M. Capron. L.orsque dans notre séance du 7 mai M. lieke a énuméré les services rendus au parti libérai par M. Carton père, je me suis levé après lui pour protester contre l'interprétation donnêe a mes paroles. l)ans une circonslance plus récente, j'ai saisi l'occasion qui m'était offerte de revenir sur Ie raême sujet et je m'étonne qu'après ces preuves d'impartialité données par moi, on n'use pas au moins de réciprocité a mon égard. Cette lacune du procés-verbal est regrettable. M. Beke. Je dois dire qu'en effet M. Capron a protesté a ce sujet et que c'est par oubli que sa prolestation n'a pas été insérée au procés verbal de cette séance. M. Ie Président. Aucune observation n'étant plus présentée, la rédaction des procès-verbaux est approuvée avec la rectification de M Capron. M. Ie Président. Messieurs, j'ai eu l'honneur de convoquer, aux terraes du règlement, les mem bres de ('Association pour l'assemblée générale de cejour. Je sais qu'au mois de mai 1854 il avait été décidé en assemblée de convoquer les membres en déans les trois mois, pour la discussion de la proposition relative au règlement de l'Association, mais depuis cela était devenu impossible et diffi cile. Par suite de la dissolution de Ia Chambre des Représentants, l'Association a du procéder le 11 aout dernier a l'élection de trois membres de la Chambre. M. Capron avait demandé dans la séance du mois d'aout de fixer la discussion du règlement au mois de décembre, mais l'Associa tion, qui avait a ee moment d'autres occupations, a laissé passer cette motion sans pour ainsi dire sen occuper. Quand on a voulu y revenir au mois de décembre, on a dit qu'il était saus précé- dents de convoquer l'Association au mois de décembre, alors que le temps ne permettait au- cimement aux campagnards d'assister la séance et que surtont il n'y avait pas péril eu la doraeure. J'ai proposé de reculer cette question jusqu'è la réunion du printemps, alors que l'assemblée serait convoquée pour le renouvellement du tiers du co mité. Comme le premier objet l'ordre du jour est relatif au règlement, j'eogage M. Desimpel présenter le développement de sa proposition et je déclare la discussion ouverte sur eet objet. M. Desimpel. Cette proposition n'est nulle- ment la mienne. J'ai demandé la discussion im mediate du règlement et ce sont MM. Beke et Vanheuie qui ont fait une contre-proposition. II appar-tient done h M. Beke de développer cette contre-proposition qui est celle qui figure a l'ordre du jour de la séance. M. le Président. Cette chose a été décidée. M. Carton, fils. II est vrai que M. Desimpel a fait la proposition qu'il vient de dire et que M. Beke a fait une contre-proposition. C'est cette dernière qui est l'ordre du jour et je demanderai qu'on accords parement et' simplement la parole celui qui veut développer cette proposition. M. Charles de Ghelcfee. (Motion d'ordre). Je n'ai rien entendu de ces propositions et de ces contre-propositions c'est sortir de la véritable question. M. le Président donne lecture du procés-verbal relatif la discussion de ce point. Al. Charles de Ghelcke. Y a-t-il eu en as semblée générale une discussion qui ait fixé cette proposition Non. M. le Président. II n'y a pas eu de proposi tion régulière. M. Capron constate que M. Carton fils est d'uccord avec M. Desimpel sur le sens a dormer a la proposition en discussion, il trouve étrange qu'on veuille charger la mmorilé de développer une proposition qui n'émane pas a'elle et qui même a été adoptée contre elle. Ni ses amis, ni lui ne sauraient accepter eette situation, mais si M. Beke s'obstine ne pas vouloir prendre la pa role, il se déclare prèt a exposer les motifs qui lui font désirer la révisiön du règiement. M. Beke. Lorsque ia proposition a été faite, je n'ai voulu ni la défendre, m la sonienir. mais simplement entendre les arguments de ceux qui voudraient apporter des modifications au règle ment. C'est parce que je n'ai pas voulu préjuger la question de principe. M. Vanheuie. Après la proposition de M. Desimpel, j'ai demandé de fixer ia discussion a trois mois je n'ai pas voulu par !a trancher la question de principe. Je trouve que ceux qui out des modifications a apporter au règlement doivent les faire connaitre, afin qu'on puisse juger en connais- sance de causeje suis do c d'accord sur ce point avec M. Beke qui n'a pis voulu, lui non plus, préjuger la question. II s'agit d'une question préalable. Faut-il, oui ou non, réviser le règle ment? Après discussion je pourrai peut-étre ad- mettre la nécessité de cette révision connaissant les motifs, on pourra se prononcer. M. le Président. M Capron a la parole sur la révision. M. Capron ne veut pas faire l'historique des phases qu'a traversées cette grande question de la convocation de l'Association, quoique ce soit chose fort curieuse. Pendant cinq mois les efforts de quelques hommes modérés sont venus échouer devant la résistauce d'un petit eombre qui confond trop souvent l'énergie avec l'opiniètreté. Le re- virement subit qui s'opère excite sa défiance. On ne manquera pas de faire appel a la conciliation, mais il n'y croit pas. On n'est conciliant qu'au moment des élections, lorsqu'on a peur. II relève l'explicatiou donnée par M. le Prési dent au commencement de la séance toucbant la convocation de l'Association. II y a dans cette explication autant d'erreurs que de mots. Lors qu'on s'est occupé au raois d'aout de cette convo cation, ce n etait pas en assemblée générale, mais dans Ie sein du comité. Pour lui il s'est contenté de demander la réunion dans Ie courant de I'hiver. C'est M. Ie Président qui, précisant davantage, a proposé lui-mème le mois de décembre. Le Comité a adhéré a l'unanimité a cette proposition. II sait bien qu'on trouve toujours des prélextes pour justifier les retards la craiute d'avoir peu de monde, la politique pratique et tant d'autres raisons les unes plus mauvaises que les autres. 31. le Président. Pas aussi mauvaises que les vótres. M. Capron. M. Ie Président, si vous voulez qu'on respecte ia dignité dont vous ètes revêtu, commencez par nous donner l'exemple en vous respectant vous-même. Quant a la politique pratique, continue-t-il, dont nous entendons si souvent parler, je n'en connais qu'une seule qui soit réellement pratique, parce que seule elle est honnète c'est celle qui observe religieusement la foi jurée. M. Carton, père. Hein M. Capron. M. Carton ne serait-il pas de mon avis Examinant Ie fond du débat, il exprime l'idée que la question, telle qu'elle est posée, ne saurait aboutir a rien de sérieux, quelle que soit d'ailleurs la décision de l'Association. II fera néanmoins valoir les principals considérations qui mi'iiteut en faveur d'une modification du règlement. Depuis qn'elles existent, les associations n'ont pas complétement répondu l'attente de leurs fondaleurs elles n'ont pu assurer le triomphe définitif du libéralisme. On a vu qu'il ne suffisait pas d'avoir a sa disposition un instrument au mo ment des-élections, qu'il fallait surtout former 1'esprit public De la les modifications aux statuts qui se firent. partout. Ypres seui est resté station- naire. Dependant, Ie règlement actuel ne répond plus nos besoins la preuve, «'est que la plupart de ses articles sont tombés eu désuétude, les au tres ont été tour a tour foulés aux pieds. D'éleetion en élection, le libéralisme perd du terrain dans notre arrondissement. Pour lutter avec succès contre l'activitè tou jours croissante d'un clergé intriguant et auda- cieux, il faut réorganiser l'Association, réveiller I'esprit public au moyen des lectures, des confé rences et des discussions. Cela ne suffit pas. II fa it de plus assurer l'in- dépendance compléte de chuque membre, provo- quer leur initiative individuelie. Le Comité, cotn- posé de 27 membres sur 184, absorbe ['Associa tion. II a tons les pouvoirs il convoque les assem bles générales M. Carton, fils. Vingt-quatre membres peuvent convoquer l'assemblée. Une voix. Vingt-cinq. 31. Capron. Je vous prouverai tout-a-l'heure que cette facultè est illusoire. II convoque les assemblées générales, statue sur l'admission des nouveaux membres, propose les candidats. Ajoutez cela que le vote a lieu dans la même séance, qu'il se fait par assis et lever, que par sa composition le Comité est une véritable succursale de I'administration, et l'on conviendra que la facult'é accordée a chaque membre de proposer de nouveaux candidats est une- fantasmagorie. Partout on a diminuè le nombre des membres composant le Comité. M. Capron critique l'a'rt. 12 qui lie la minorité aux decisions prises par la majorité. II trouve cette prescription inutile et dangerense inutile, parce qu'on se sent suffisamment lié par ses convictions dangereuse, parce que, par suite de la facilité que l'on trouve s'y soustraire secrètement, elle peut favoriser la désobéissance au règlement et que d'ailleurs elle manque de sanction. L'exclusion est une mesure excessive qu'on n'a jamais osé appli- quer. A ce propos, il rappelle que plusieurs per- sonnes, quoique appartenant a l'Association clé- ricale, continuent néanmoins de figurer sur la liste des membres de l'Association libérale. II termine en déclarant qu'il a exposé ce qu'il croyait utile au parti libérai, mais que ni ses amis, ni lui ne sauraient considérer comme un échec le rejet de la proposition. II craint que quelques per- sonnes, examinant moins la valeur de la proposi tion que la source dont elle émane, ne la rejettent de parti-pris. Ce sera a la majorité d'aviser. Mais qu'elle le sache bien, chaque jour voit décroitre l'influence de l'Association. Al. Carton, fils. Messieurs, je ne comptais pas prendre la parole, mais comme aucun de mes amis ne la demande, je tiens a entrer dans quel ques considérations qui délermineront mon vote dans la question qui nous occupe. Et d'abord je proteste en mon nom et au nom de mes amis de prendre jamais l'opiniétreté pour l'énergie. Mais il est une autre imputation plus grave qui a été Inn- cée, c'est celle de manquer a la foi jurée. Je nr»-

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 5