JOURNAL D'YPÉES DE L'ARRONDISSEMENT 8 francs par an4 fr. 50 par semestre. H H E hSHF H if a§ §H B ImB 10 centimes la petile ligne. Pour l'Elranger, Ie port en sus. Hj Jj j|p ||i| pf§ MS 1,^8 tip B «fl Corps du journal, 30 centimes. Un Numéro 25 Centimes. HBHBi A'ÉHp BBB wSÊ hb t* SÊÊÊ? Él fl| Lb tout pavabi.f d'avanck. IP Éi Eb, Bimanche Troisième année. \o OO pui* d'abokiemeit mm m jê/kl. bb r- am jf^Êk ffli B nu\ des akhowces. POUR LA BELGIQUE j| £jj&T W Éf '|§I |M ET DES RECLAMES Paraissant le dimanche dc ohaque semaine. Laissez dire, laissez-vous blèmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du journal, chez Féux Lam nix, imp.-lib., i On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites.Toutes lettres rue de Dixmude, 55. i ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Ypres, IMai «sos. II est clair aujourd'hui pour tout le monde que, pas plus que les sessions précédentes, la session actuelle ne verra s'accomplir les promesses dont le cabinet liberal n'a cessé, depuis huit ans, de ber- cer nos espérances. Le rapport sur le projet de loi concernant les fraudes électorales est peine ter miné. La section centrale chargée de l'examen de la loi relative au temporel du culte est moins avaricée encore. II n'y a done pas b se faire il lusion que la session se prolonge un peu plusou un peu moins longtemps, personne ne peut douter que ni l'urie ni l'autre de ces deux réformes si im- patiemment attendues n'arrivera b maturité. Faut-il le dire francbement Nous n'avons pas le courage de nons en plaindre. Dans notre con viction sincère, la Chambre des Iieprésentants telle qu'elle est actuellement composée. doit renoncer tonte oeuvre législative un peu importante. Qu'y a t-il a attendre d'un parlement qui consacre huit jours a discuter une loi que six masons auraient fabriquée en une demi-beure, avec in- contestablement plus de logique, de bon sens et de vérilable libéralisme que nos cent seize re- présentanls Qu'espérer d'une assemblee qui, sur une question aussi simple que celle de la responsabilité des ministres en matière de délits privés, s'épuise en assauts de parole pour aboutir enfin, après un débat d'une confusion inouïe, a consacrer le principe que les représentants du pou- voir exécutif, en Belgique, sont hors la loi com mune ÉPISODES DU SE1ZIÈME SIÈCLE. II Le Camp dn drap d'or. (Suite. L'époque fixée pour l'entrevue des deux souve- rains approchait. Henri VIII attendait a Douvres un moment favorable pour s'embarquer, Iorsque Charles- Quint vint surprendre son neveu et lui apporter ['as surance de ses meilleurs sentiments et de sou iné- branlable attachement. Le prince anglais, étonné d'a- bord de cette courtoisie, a laquelle il était loin de s'at- tendre, se sentit bientót fort disposé a ne point trop cbagriner un aussi aimable parent par une alliance offensive avec le rot de France. Souple el adroit l'em- pereur avail flalté ses vanités et ménagé ses faiblesses, il avait parlé a Wolsey de la tiare el du plaisir qu'il auraita voir un prélat aussi distingué que lui, occu- per la chairede Saint Pierre. Inslruit par l'expérience, il n'avait point fermé les cordons de sa bourse, accor dant pour les moindres services des pensions consi- dérables laissant aux trompettes, laquais, joueurs d'instruments et autres officiers domestiques 800 du cats, en consideration des services qu'ils lui avaient L'Echo du Parlement ralliait, il y a peu de jours, ceux qui réclament la presentation prochaine d'une loi sur la responsabilité ministérielle. Vous voulez, leur disait-elle, que le gouvernement vous propose incessamment un projet de loi sur cette matière, l'une des plus délicates, des plus difliciles qui puisse ètre offerte aux mèditations des hommes d'Etat, et quand vous avez b délibérer sur une question aussi simple que celle de savoir si les mi nistres prévenus de délits purement privés seront ou non soumis a la règle commune, vous n'en sa- vez pas venir a bout L'Echo du Parlement a plus raison qu'il ne pense oui,la Chambre estfrappée d'impuissance oui, Ie pouvoir parlementaire a perdu, chez nous, une grande partie de son prestige; mais b qui la faute, si ce n'e3t ceux qui ont mis tout en oeuvre pour mater l'esprit public et nous amener au point ou nous sommes, indifférents aux choses de la vie politique, insoucieux de tout ce qui fait aimer la liberté et atlacher i'homme aux institutions de son pays? Le journal ministériel a donnè lè, sans s'en douter, un terrible soufflet ses iropérieux patrons. Peu importe, VEcho dit vrai la Chambre est vouée une fatale, a une irrémédiable impuissance et mieux vaut, a tout prendre, qu'elle s'ajourne indéfiniment que de nous offrir de nouveau le douloureux spectacle dont nous avons été témoins lors de la discussion du projet de loi sur la men- dicité et dans la question du duel. Mais, avant qu'elle se sêpare, le ministère qui, par l'organe de son organe officieux, la déclare fait durant le temps qu'il avait été au dit royaume d'Anglelerre. Satisfait enfin de son entrevue et de sa petite per- fidie diplomatique, Charles-Quint laissa son neveu s'embarquer pour Calais et il s'en retourna vers Bruxelles, n'oubliant point d'aller en pélérinage re- mercier Ia vierge de Hal, de l'heureux succes qui avait couronnê ses espérances a la diète de Francfort. Pendant ce temps Francois lor arrivait a Ardres et Henri VIII prenait terre a Calais avec plus de trois mille hommes et chevaux. II serail aujourd'hui difficile de donner une idéé de la magnificence que déployèrent alors les deux sou- verains. Je laisse la parole a un chroniqueur contem porain dont le nom ne nous est pas parvenu et dont la trop succinte relation vient d'être tout réeemment découverte par un savant bibliophile, M. Gustave Brunet a Je vous envoie, dit le chroniqueur contemporain et oculaire, Ie nombre de ceux de la bande du Roi d'Anglelerre, ainsi que je l'ai recouvert par écrit d d'aucun d'entre eux. Lequel monle a plus de trois mille hommes et chevaux, sans le train de la Reine d'Angleterre, de la duchesse de Suffort et autres d duchesses dames et demoiselles qui sont en grand nombre. Et le roi de France, notre souverain sei- gneur, de son cólé, avait aussi mis ordre et élu et inhabile a toute oeuvre législative de quelque im portance, le ministre, qui l'a trouvée si docile b toutes ses volontés, lui demande un dernier ser vice il vent qu'elle vote une nouvelle proroga tion de la loi sur l'expulsion des étrangers. Espé- rons, pour l'honneur du nom beige, que nos re présentants résisteront a cette exigence dernière et qu'au moment de seséparer, ils reculeront b la pensée de marquer d'un sceau honteux la session qui va finir. Qu'il soit dit que si cette session a été stérile, si elle n'a réalisé aucune des espérances qu'elle avait éveillées a son début, un sentiment plus fort que celui du dévouement aux volontés ministérielles a su, du moins, la préserver de cette honte d'avoir rendu le jour a une loi dont le sou venir vit douloureusement dans le souvenir de tous les Beiges. Nous pouvons être divisés sur bien des questions, mais quand il s'agit de l'honneur du pays, il ne peut y avoir dans la Chambre qu'une seule opinion et nous avons besoin de croire qu'elle se manifestera bientót par une protestation qui fera comprendre au cabinet que sa puissance, si grande qu'elle soit, n'est pas sans limites et que la Chambre beige, elle aussi, a son non possumus aevant lequel viennent échouer toutes les séduc- tions et toutes les menaces. Encore quelques reflexions. Nous avons exposé dans un de nos précédents nu- méros, a propos de la révision du reglement de l'As- sociation libérale, les differentes ameliorations qui, quoique désirables et susceptibies d'être mises en pratique,déplaisent pourtant a certains personnages nommé ceux qu'il entendait mener au dit camp, qui étaienl en grand nombre. Et, au surplus, lui, étant a Montreuil et autres lieux, avait fait crier qu'il n'y en eut si osé, ou si hardy, sur la peine de la hart, de suivre son train, ni en approcher a deux lieues, fors les enrolés el pour y prendre garde avait établi certains capitaines. Et aussi avait fait crier que nul si hardy de prendre question ou noise aux Anglais, ni les injurieren manière quelconque, mais leur montrer toute douceur et signes d'ami- liés, sur peine de la hart. Et aussi que tous vivan- diers amenassent vivres après luy, franchement et quittement, sans aucun péage ou imposition. Et pareils cris furent faits a Calais et Ghines, au pays du dit roi d'Anglelerre. j> Au moyen desquels cris et de la punition qui élaient faite des trangresseurs, il s'en retourna de la plus de dix mille personnes qui y allaient sans mander et qui n'y avaient que faire. Avant de conlinuer, je note en passant, comme signe de l'époque, la multiplicité des défenses faites sur peine de la hart. Pour Francois lc' comme pour Charles-Quint, la vie d'un homme était peu de chose, leurs caprices ou leurs désirs passaient avant tout. Ad. C. (La suite au prochain n°.) IS

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1