La réforme electorale La revision de la loi de 1842. celles de Namur, d'Alli et la nótre. Ges associations sont organisées au point de vue de la viile et l'on s'y préoccupe peu des campagnes, paree que le nombre des electeurs au cbef-lieu d'arrondissement dépasse celui des electeurs ruraux, landis qu'a Ypres on en compte 550 et 1,700 a la campague. Ce raisonne- ment fera rire beaucoup ceux qui connaissenl ces lo- calités et notamment Ath et Namur, mais ce n'est pas ce qui nous preoccupe. II est heureux que M. Carton ait daigné nous indi- quer un terme de comparaison capable de servir do base son sysléme; e'est Alost qu'il a choisi. Nous l'acceptons, nous rèjouissant fort de pouvoir nous mettre d'accord avec lui sur le point de depart de notre examen. En effet, l'arrondissemenl d'Alosl, comme celui 'd'Ypres, compte un Chiffre d'electeurs relaliveinent bas pour la ville, èlevó pour les campagnes; la lutto y est vive, ardente coinme ici; il y a done fort a pa- rier que les moyens d'influeuce, les elements de pro- pagande inis en jeu sont les mêmes et le plus simple bon sens nous dit que, si les róformes reolamées doiventêtre nuisibles ici au par-li libéral, on les cher- chera vainement la bas. Cependaut nous avons déja porté a M. Carton le défi de nous monlrer dans les statuts de l'Associatiun libérale d'Alosl rien de semblable a ce qui existe a Ypres. Pourquoi M. le commissaire d'arrondissement, et après lui le Progrès, s'obstinenl-ils dans leur si lence? N'est il pas pour le rnoins étrange, après leurs alïirmations si categoriques, de les voir aujourd'hui deserter le terrain qu'ils se sont eux-mêmes cboisi? Force nous est de revenir sur ce sujet et de combler la lacune laissée par l'argumentation de M. Carton. Ce n'est pas nous qui prenons la parole en ce mo ment. Aucun raisonnement ne saurait avoir ['elo quence des fails. II suflira done de mettre en regard les principales dispositions des statuts de 11 Alliance (VAlost et de l'Union libérale et conslüutionnelle d'Y pres. Nous prions nos lecteurs de nous pardonner ce que cette étroite comparaison pourrait avoir d'aride. Au lieu de la déclaration génerale inscrite dans notre art. 1" que la société a pour but d'assurer en löutes circonstances, le triomphe des idéés libé- rales et constitutionnelles, formule vague et élas- tique qui ouvre la porte toute grande aux palinodies de toutes sortes, I 'Alliance d'Alosl débute par une de claration de principes categorique, dans laquelle nous trouvous n L'adjonction, dans les limites de la Constitution, comme electeurs, des d toy ens exerpantune profession liberale pour laquelle un brevet de capacité est exigé par la loi, et de ceux portés en la liste du jury Un certain abaissement dans ie eens actuel des villes L'organisation d'un enseignement public tous les degrés, sous la direction exclusive de Pa-u'iorite ci vile, en donnant a celle-ci les moyens constitulionnels de soutenir la concurrence contre les etablissements privés, et en repoussant I'intervention des ministres des culles a titre d'autorité, dans l'enseignement orga nise par le pouvoir civil Par conséquent El qu'on n'ailie pas croire que ce sont la des nou veautés invenlées depuis peu, des principes particu- liers a ['Association d'Alost. Nüllement; ces principes ne sont autres que ceux du liberalisme entier, pro- clamés au Congrès de 1846, oti MM. Henri Carton, Alph. Vandenpeereboom et autres figuraient comme délégués de la ville d'Ypres. II nous semblerait pi- quant de savoir si M. le commissaire d'arrondisse ment, si nos représentants professenl loujours ces principes, en d'autres terines, si, depuis dix-neufans, nous avons tout au moins maintenu Ie statu quo dans nos idéés, ou bien si nous avons rétrograde Notons en passant qu'outre ('organisation des forces de l'opinion libérale, Alliance a encore pour but de travailler a la prosperile de ('industrie et du com merce et arrivons de suite aux plus importantes dispositions des statuts, les art. 4, 14 et 39. Art. 4. Bien que ne formant qu'un seul corps homogène, uni par les mêmes Hens, guide par les mêmes principes, dirigé par la même organisation, l'Association, dont le siége gënéral est a Alost, se divise par cantons en sociétés electorates distinctes II y a plus. Les comités provoquent l'établissemenl de sous comités dans chaque commune de ['arrondissement, ou pour plusieurs communes reünies, selon leur im portance. (Art. 21). L'art. 39 parle des conférences. On y lit II peut être donné au sein de l'Association des conférences sur des questions d'intérêt social, politique, écono- mique ou administratif. - a Le Comité peut pro- voquer des conférences sur les questions dont l'exa- men lui semble utile et opportuu. a II peul in- viter des personnes étrangères a l'Association a y donncr des conferences et même autoriser des personnes étrangères a assister a ces conferences. (Art. 42 et 43). Après la conférence, la parole est donnée aux membres de l'Association qui la de- mandent sur les questions soulevées. t Airisi, voila non-seulement les comités cantonaux, mais même les sociétés cantouales, et les sous comi tés, et les conférences, el les discussions, et toutes ces choses qui fontfrémir d'horreur M. Cartonet les siens, pleinement établies par le règlement de l'Association d'Alost. Et comme si tout cela ne sulïisail pas, les comités, central et cantonaux, peuvent encore, en vertu de l'art. 22, a organiser des assemblées publiques qui ont pour but de recommander aux electeurs les doc trines dc l'Association ou les candidats qui, d'après elle, sont les plus aplesa lesdéfendre dans les corps électifs. Voila de quelle manière le libéralisme alos- tois comprend et pratique la propaganda de ses idéés. II y a loin de la a la quiétude somnolenle qui endort celui d'Ypres 1 Voyons a présent comment se forme le Comité, de combien de membres il se compose, quel est le mode de présentalion des candidats, quelles sont les garan ties de chacun. Ici le rapprochement sera plus curieux encore. Nous copions texluellement .- a Chaque société electorale est administrée et diri- gée par un Comité directeur, compose de 7 membres. (Art. 13). Pour le canton d'Alost, le Comité sera de 9 membres. Ce Comité, choisi parmi les mem bres d'Alost, formera avec deux délégués de chacun des cinq cantons, choisis parmi les membres respec- tifs de ces cantons, le Comité central. (Art. 14). En oonséquence, les opérations des élections com- munales sont dirigées h Alost par un Comité de 9 membrescelles des élections provinciales par 11 membres, enfin celles des élections générales, pour tout l'arrondissemenl, par 19 membresh Ypres, au contraire, ces opérations sont couduites respective- men t par 17, 21 et 27 membres. Qu'on compare ces chiffres et qu'on juge {La suite au prochain numéro CIRCULAIRE de IM, Desimpul, Conseiller communal a VLar nét on, en réponse a une circulaire de MM. Kicquier et consorts. Aux Habitants de Warnêlon. Concitoyens, a Du choc des opinions jaillit la lumière. Deux personnes d'avis different doivent faire valoir chacune leurs raisons pour savoir a laquelle on donnera tort. Ainsi, dans une assemblée legislative ou adminis trative, c'est après l'exposé des moyens et une discus sion approfondie du pour et du conlre qu'on vote sur les questions soumises. Mais il est une règle qu'il ne faut pas perdre de vue c'est que la discussion doit précéder la déci- sion. Car quoi sert de raisonner après que la chose est jugée? 11 ne nous semble pas que les magistrats dc Warnê lon soient de eet avis. Us ont décidé que l'abonnement ne pouvait pas être diminué; et ensuite paree que notre Rapport, lu au Conseil communal, sur la proposition de diminuer l'abonnement, avait été imprimè et distribué, its out jugeconvenabledecommencer dans une circulaire une discussion qui aurait mieux trouvé place avant la dé- cision. A quoi sert de p'aider quand le jugement est rendu Que par après on publie les discussions qui ont provoque la décision, il n'y a rien a reprocher. On satisfait la curiosité du publie. Mais faire faire loule une plaidoierie après jugement, sans l'avoir prononeée avant qu'il n'ait été obtenu, est chose rare et digne d'être mentionnée. Que veut-on obtenir par ce moyen Ciierche-t-on le plaisir dereproduire des arguments qu'on aurait été tout heureux de trouver au moment convenable? Ou veut-on prouver, ce qu'on ne pourra pas, que l'abonnement n'est pas un impól impopulaire et le plus souvent injuste dans sa répartition Toujours est-il que s'il est quelque chose A'anodin, c'est la publication, après décision ou jugement, des discours et pUudoieries qu'on n'a jamais prononcés. Quant a la question d'abonnement, nous aurionsélé heureux de pouvoir repoudre avant le vote ce que nous dirons aujourd'hui. Peut être la décision eul été autre Au commencement de cellu année, nous soumet- lions au Conseil communal de Warnêlon une propo sition, que vous connaissez, lendante a diminuer l'abonnement. Le 21 avril dernier, nous donnions lecture, en séance du Conseil communal, du Rapport fait sur cette proposition, que l'on n'a pas admise. Quelques jours après ce rejel, Ie Rapport impriine fut soumis au jugement du public. Celui ci, après examen, nous accorda son approbation. Aujourd'hui, après un silence de trois semaines, on essaie de modifier les saines idéés du public et de dé- truire notre système financier, en publiant une circu laire venue d'Ypres avec les noms plus ou moins bien écrits des membres du Collége écheviaal de Warnê lon. Cette publication nous a forcé a un nouvel examen de notre proposition de diminuer l'abonnement et Cet examen n'a fail que corroborer notre opinion. Vous,reconnaitrez que nous avons raison. La circulaire commence par constater, comme nous l'avons fait, que les finances de la commune sont en très-bon état et qu'elles ont suivi une amelioration progressive. Ensuite, elle revient sur cette cunstatation si heu- reuse et se basant sur des connaissauoes pratiques, elle affirme qu'a la fin de 1863 il y avait un exeedant luxueux de 16,437 francs 63 cent., qui a été absorbé a payer Ie gravier du Gheer au Touquel. Cela ne peut être, puisque ce gravier n'a coüté, enréalité, non pas 15,424 fr. 62 cent., mais 1(5,632 fr. 07 c. (après de falcation du prix de vente des excedants de terrain de l'ancien chemin), ou plutól 12,232 francs, paree que deux bateaux de gravier compris dans cette somme ont servi ailleurs. Mais passons sur cette première erreur. Nous vien- drons bientót a d'autres plus capitales et incompré- heDsibles. La circulaire avoue done qu'a la fin de 1863 il y a un excédant, c'esl-a-dire un surplus des recettes sul les dépenses de 16,437 francs 63 cent. Nous, nous n'avionsdit que 16,411 francs 19 cent. I Mais ce qui la surprend, c'esl que nous ayons an noncé un excedant pour 1864 de 19,000 francs au moins, et que le compte, rendu un rnois après la lec ture de notre Rapport, n'accuse qu'un excédant de 7,412 francs 88 centimes. Notre réponse a cela est facile et le compte de 1864 dont on voudrait se faire une arme centre nous, prou- vera, en notre faveur, que nos prévisions étaienl en dessous tie la réalité. Lorsque nous avons soumis notre proposition de diminuer l'abonnement, nous nous sommes dit que pour bien examiner, développer et cxposer avec luci— dité la question financiere, il fallaii prendre l'élat des finances a la fin de 1863, puisque nous n'avions pas encore les comptes de 1864. Nous avons agi de celte manière, qui est la seule rationnelle. Disant d'un cóté que nous avions fait pour 75,000 francs de travaux de 1854 a 1864, nous avancions que nous avions encore pour la même somme de travaux a effectuer dans l'avenir et dans ces travaux nous classions les graviers du Gheer au Touquet et du che min du Rooster. Nous supposions que ces travaux ue seraient pas payés en l'année 1864, et nous disions qu'il y aurait un excédant de 19,000 francs au moins. Nous avions tout lieu de faire pareille supposition,, puisqu'en réalité le paiement de 12,500 francs sur le gravier du Rooster, porté, nous ne savons trop pour les besoins de quelle cause, sur le compte de 1864, n'a été payé qu'en 1865, le 2! février dernier, et devrait être porie au compte de l'année courante. Eh bien, si l'on n'avail pas porté au compte de l'année dernière le paiement des graviers du Tou quet et du Rooster, l'excédant dc 1864 aurait été, non pas de 19,000 francs, mais de 24,912 fr. 65 cent. En effet, on a payé, suivant Ie compte de 1864 1° Pour le gravier du Ghecr. Fr. 13,999 77 2° Pour celui du Rooster 12,500 00 Total Fr. 26,499 77

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2