depuis ('application du nouveau règlement, les étaux occupés n'ont jamais atteint le chiffre de 20. Le devis de ces modifications est de 12,970 francs. Le pavage qui sera de grés plats et carrés, semblable a celui du trottoir de l'Hótel-de-Ville, cofitera 1,527 francs, a raison de 7 francs le mètre carré. G'est M. le bourgmestre qui donne ces explications verbalement, attendu qu'il u'y a pas de rapport, en même temps il fait circuler le plan. M. Vanalleynnes demande si ces sortes de grés ont la dureté voulue. M. le bourgmestre répond d'abord qu'on peut le voir, mais, réflexion faite, ii se reprend etajoute que l'ex- périence acquise, qnoi qu'elle ne soit pas encore de longue durée, prouve en faveur de ce choix. Nous aimons mieux la seconde partie de la réponse et M. le bourgmestre lui-même sera de notre avis. II n'est pas probable, en effet, quelle que soit la clairvoyance de nos conseillers, que leur regard puisse pénétrer la dureté de la pierre. M. Brunfaut fait tine autre observation touchant le rapprochement du hangar vers la minque. M. l'échevin Bourgois propose que des piquets soient pianlés et le Gonseil invité a aller les examiner en corps. M. Vanalleynnes demande si l'énorme escalier me- nant au couvent des Carmes et qui géne la circula tion, constitue un droit pour ce couvent? M. le bourgmestre ne pense pas qu'on puisse l'en- lever, paree qu'il existe de temps immemorial. Cette raison est peu concluante et M. Beke doitbien savoir que I'administration a fait enlever ou diminuer pour la construction de ses trottoirs bien des escaliers qui existaient depuis un temps tout aussi immemorial que celui des RR. PP. Carmes. Elle n'a d'ailleurs pas satisfait M. le conseiller Vanalleynes qui a insisté sur sa demande. Acculé dans ses derniers retranchements, M. Beke ne s'est prononcé ni dans un sens, ni dans un autre. Gela nous étonne de la part de l'auteur du Règlement sur les escaliers et les soupiraux de cave. Les habi tants qui possèdent l'inappréciable avantage d'avoir un trottoir devant leur porte n'ont pas rencontré tant de ménagements, et s'il s'agissait d'un pauvre petit boutiquier, l'adnjinistration saurait bien affirmer ses droits Mais il est avec le ciel des aecomraodements Tout administrateur prudent et adroit ne doit-il pas avoir a sa disposition une double interpretation des lnis et des règlements, selon les circonstances et les personnes? Voila pourquoi le couvent conservera son escalier. Malgré cela, le Gonseil adopte l'unanimité les plans et autorise le Collége a procéder a l'exécution des travaux. A l'unanimité aussi est approuvé le budget de l'é- cole moyenne pour 1866, la sonime de 13,950 francs, tant en recettes qu'en dépenses. Aucune commis- sion n'a examiné ce projet de budget, dit M. le bourgmestre, paree que 4 membres du Conseil font partie du bureau adminislratif de l'établissement. Parmi les recettes, nous voyons figurer pour la pari fournie par la caisse communale, fr. 3,200-00 et en- tr'autres dépenses, fr. 300-00 pour la distribution des prix, chiffre sordide qui a fait l'année dernière l'objet de nos critiques, critiques qu'a notre grand re gret nous sommes forcés de maintenir encore cette année. Nos édiles sont appelés a se prononcer définitive- ment sur l'élablissement d'un marché hebdomadaire au houblon. D'après une decision récente, cette affaire devait être envoyée pour avis a l'Association agricole et a la Chambre de commerce. Celle-ci n'a pas ter miné l'examen de la question, dit-on le lecteur trou- vera sans doute fort étrange qu'après avoir demande l'avis de ce corps, on passe outre sans plus de souci que s'il n'existait pas. Quant a ['Association, elle n'a pas même été convoquée. Ileureusement nous avons parmi les documents dont il est donné lecture au Con seil, une curieuse épitre du Président, M. le commis. saire Carton. D'après moi, dit M. Carton, la ques- tion de la creation d'un marehé au houblon a recu n une solution si formetle que je crois inutile de la soumettre de nouveau, s Remarquez en passant, ami lecteur, Ie d'après moi qui ouvre la phrase. Neptune prononcant le fameux Quos ego n'est pas plus majestueux. La lettre rappelle le concours qui eut lieu, parle de M. Vanbiesbrouck et dit que l'assemblée décida d'in- sérer les mémoires au bulletin elle convient que la question ne fut pas discutée. S'il en est ainsi, com ment M. Carton peut-il préjuger l'opinion de l'assem blée qu'il préside? De quel droit se prononce-t-il pour elle? Les mémoires que l'assemblée n'a pas été admise i> discuter. n'engagent que leurs auteurs, tout comme la lettre dont nous nous ocoupons n'est que l'expres- sion des idéés personnelles de M. Carton, l'Association ne lui ayant donné dans l'espèce aucune mission de parler en son nom. II fait plus. M. le sous-préfet se prononce aussi au nom des communes rurales. M. Carton est loujours le même. Comme commissaire de l'arrondissement comme membre de l'Association libérale, comme pré sident du Comité agricole, devant son pupitre, sur sa chaise, dans son fauteuil, toujours et parloutla même audace C'est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau. Telle est sa devise favorite qui perce dans tous ses actes et dans toutes ses paroles et la haute estime qu'il professe pour sa personne lui fait voir des moutons dans tous ceux qui ont l'insigne honneur de l'appro- cher. Et pourquoi ce Monsieur impose-t-il sa prop.re opi nion que nul ne songeait a lui demander, au lieu de consulter le Cornice agricole selon le désir de l'autorité communale Pourquoi Paree que l'Association agricole c'est toujours la lettre qui parle, ne pouvait désigner aucune localité a cause des rivali- tés. C'est pour cela sans doute que vous avez pris le parti de vous prononcer seul Craignait-on peut-être que les campagnards fussent hostiles a la nouvelle création ou bien M. le Président de la Socièté agricole, M. le commissaire Carton, l'homme des ar rangements et des expédienls, appréhendait-il de de voir se prononcer entre les intéréts multiples et oppo- sés des communes rurales d'une part, de la ville de Poperinghe de l'autre? Serait-ce de nouveau la ques tion électorale qui empêcherait d'être impartial et juste Jadis la peur ne prenait qu'a l'approche des elections, aujourd'hui elle est de chaque jour, de chaque heure; décidément elle devient une maladie incurable chez certaines gens. Ces reflexions, chacun les a faites mille fois avant nous. Reprenons maintenant la suite de la séance. Le Rapport présenté par M. Beke au nom de la 1" et de la 3™" commission conclut naturellernent a l'adoption de la mesure proposée, paree que, d'après lui, le mar ché aura pour effet 1° De faire disparallre la dépréciation qui se fait sentir sur le houblon 2° De donner une plus grande extension la cul ture de cette plante; 3° D'attirer de nombreux étrangers, brasseurs, négociants, etc. 4° De donner du mouvement a certains quartiers de la ville 5° De créer une nouvelle branche de commerce. Nous souhaitons de tout coeur que ces heureuses prévisions se réalisent. II faut bien l'avouer cepen- dant, nous ne partageons pas cette confiance. Voici pourquoi Paree que la difference qui se produit entre les prix du houblon k Poperinghe et celui des communes en- vironnantes est la résultante d'une loi économique qu'aucun marché ne pourra modifier d'une manière arbitraire Paree que la vente des houblons se pratique pres- que mystérieusement de la part des campagnards, a tel point qu'après avoir vendu, le fermier cache, même a ses voisins, le prix réel qu'il a obtenu de sa marchandise Paree que le campagnard recoil fréquemment en avance une partie du prix de sa récolte, chose qu'il obtient facilement de ses acheteurs habituels, mais que des brasseurs ou des négociants étrangers ne pourront pas lui concéder Paree que les achats se faisant domicile, au moyen de commissionnaireset par l'entremise des marchands de l'arrondissement, les brasseurs n'ont aucun inté- rèt a se rendre au marché; Paree que les producteurs ne s'y rendront pas davantage et qu'ils reculeront devant les frais d'ex- pertise el de plombage Paree qu'enfin les échantillons ètant indubitable- ment choisis dans la plus belle partie de la récolte, n'inspireront confiance a personne. Voila nos raisons qui sont aussi celles de plusieurs hommes compétents. Encore une fois, nous voudrions nous tromper. Le Conseil admettant l'urgence sur la proposition de M. Beke, adopte a l'unanimité les conclusions de ce rapport. Les mêmes commissions ont examiné la demande du Conseil communal de Poperinghe pour ériger en cette ville un marché hebdomadaire (le vendredi) au houblon. Le rapporteur, M. Beke, exprime son élonnement que la demande de Poperinghe se produise après la decision prise par le Conseil communal d'Ypres il l'explique par le désir dentraver la décision d'Ypres. Néanmoins, par des considérations d'êquité et de jus tice, les commissions proposent a l'unanimité d'é- mettre un'avis favorable; elles altendent la récipro- cité de la part de l'autorité de Poperinghe. Le Conseil adopte ces conclusions l'unanimité. Ensuite il renvoie a l'examen de la lre commission le procés-verbal de la location publique de propriétés rurales des Hospices et l'état des dépenses impré- vues, imputées sur le crédit de 1864. Le premier renvoi a lieu sur la proposition de M. Vanalleynes. Par rapport a la Fête communale, M. le bourgmestre dit que Ie Collége a fait un avant-projet, mais il est resté dans les limites du crédit inscrit au budget (fr. 3,500). II demande qu'avant de rendre eet avant- projet public, le Conseil examine s'il n'y aura pas iieu d'augmenter l'allocalion. L'honorable magistrat ne cherche pas dissimuler son désir. Nous sommes heureux de voir poindre une meilleure perspective, tout en étant frappés de l'inconséquence du Collége qui vient solliciter aujourd'hui une majoration de cré dit, tandis que c'est lui qui fait chaque année inscrire au budget communal la modique somme de 3,500 francs 1 M. Vanalleynes observe que ces dépenses sont in- telligentes et profiient a la ville. Cette affaire est renvoyée a l'examen des trois com missions pour être discutée dans la prochaine réu- uion. Les deux premières commissions font connaïtre, par l'organe de M. l'échevin Bourgois, le rósultat de leur examen du projet de trottoirs par la rue des Chiens. Une des premières choses que nous entendons, c'est l'annonce d'un redressement d'alignement. La con struction de ces trottoirs coAtera 8,000 francs envi ron. La partie la plus large aura 1 mètre et quelques ceutimètres, par contre, la plus étroite, versla Place, n'aura que 0m 50 centimètres, et pour comble de mal heur, il faudra y conserver deux esca'iers saillants. En vérité, nous croyons qu'on ferait bien de renon- cer a cette partie. Que faire d'un trottoir d'un demi- mètre Sans ulilité pour le passant, il ne peut être qu'une occasion de dépenses en pure perte et de vexa tions pour les riverains. Approbation unanime du Rapport. Enfin le dernier objet a l'ordre du jour est encore approuvé a l'unanimité c'est ('adjudication des tra vaux de l'Académie des beaux-arts. Elle a été faite M. Edmond Vergracht avec un rabais de 5 p. c. sur le devis qui est de 3,400 francs. A une question de M. Vandebroucke Quand les travaux seront commencés? M. le bourgmestre ré pond qu'ils doivent être terminés pour le 1" sep- tembre. La fin de Ia séance a été marquée par un feu rou- lant d'interpellations. M. Boedt demande oü en est la distribution des eaux M. le bourgmestre répond que M. de Posch est chargé des études sous la surveillance de M. Carré. II a écrit différentes fois M. Carré qui n'a pas repondu. Plusieurs sortes d'eau ont été envoyées a M. Becuwe pour être soumises a une analyse chimique. M. Be cuwe ajoute que huit échantillons, pris aux sources situées sur le versant du Mont-Kemmel et du Mont- Rouge, lui ont été communiqués, six sont potables. Soumis a une analyse comparative avec les eaux de nos deux réservoirs, celles-ci sont encore plus raau- vaises quo les deux qu'il rejetle. II adressera prochai- nement son rapport au Collége. M. Brunfaut croit qu'en présence de l'emprunt voté par lesChambres il serait possible d'obtenir du gou vernement des subsides pour la démolition de la porte de Lille. M. Beaucourt appuie cette motion et dit que la ville doit fixer sa part d'intervention dans ces travaux c'est le seul moyen d'obtenir quelque chose du gou vernement. M. le bourgmestre a fait des démarches pour obte- nir des fonds pour l'assainissement de la ville. II faut d'abord s'adresser au ministre des travaux publics. Le Collége devra demander des fonds, mais il est né-

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 3