lie Traité avec la I'rnssc jugé par Ie
Conseil provincial.
La proposition suivante a été soumise au Conseil
provincial de la Flandre-Occidentale, dans sa séance
du 13 juillet et votée, dans une séance suivante, a
l'unanimité des membres présents
a Les soussignés ont l'honneur de proposer au
Conseil d'émettre un voeu, afin que le gouvernement
améliore le régime douanier auquel se trouve soumis
le commerce du houblon, et qu'é l'avenir cette pro
duction importante de l'agriculture puisse obtenir
l'entrée libre dans les pays étrangers.
(Signés :J Van Merris, Boedt, Bayart, Merghe-
lynck, A. Van Elslande, Carpentier, Titeca, Vande
Vyvere, Beke.
II est fècheux que les honorables signataires n'aient
pas cru devoir compléter leur proposition en formu-
lant les mêmes vceux en faveur des fabricants d'buile
que le nouveau traité avec la Prusse atteint pour le
moins aussi rudement que les producteurs de hou-
blons. Mais quels que soient les motifs de cette omis
sion regrettable, voila pas moins une des principales
dispositions du traité bel et bien condamnée par les
conseillers de notre arrondissement, la voila reniée
par le Progrès lui-même qui, après avoir complaisam-
ment énumèré dans son n" du 2 juillet tous les avan-
tages qui devaient sortir, d'après lui, de ce traité
pour le commerce du houblon, après avoir écrit
On peut être persuadé que si MM. Vandenpeere-
boom et de Florisonne n'avaient pas été convaincus
que cette mesure tjes droits d'entrée en AUemagne et
en France) n'intéressait que faiblement noire com
merce de houblons, ils n'eussent point voté le traité,
déclare dans le n* du 20 qu'il donne toute son ap
probation la proposition que nous rapportons ci-
dessus.
Ces deux appreciations si contradictoires s'excluent
mutuellement et de deux choses l'une ou le Progrès
ne croyait pas lui-même le premier mot de ce qu'il di-
sait le 2 juillet, ses phrases, pour nous servir d'une
de ses expressions favorites, n'étaient qu'une ré
clame électorale, ou bien son approbation d'aujour-
d'hui est une ridicule fantasmagorie.
Nous savions bien que souvent la mémoire lui
manque, mais nous ne soupconnions nullement ce-
pendant que, dans l'empressement de son zèle, il
n'eüt pas mêrne laissé au temps le soin de masquer sa
volte-face. A coup sür, MM. Vandenpeereboom et de
Florisonne n'ont pas lieu d'être charmés de ce nou
veau pave que la naïveté du confrère laisse choir
dans leur jardin.
Nos lecteurs nous sauront gré de leur faire con-
nattre les noms des trenle-trois sages qui, plus forts
et surtout plus nombreux que les sept de la Grèce,
ontdécidé, dans leur haute sagesse el conformément
a l'avis de la députatioa permanente, que la creation
de bibliothèques populaires ne présente aucune utililé.
Les voici
MM. Ameye-De Gheus, Andries, Buyse-Van Issel-
stein, Buyssens, Castelein, De Cock, Da Geest, De
Meulenaere, De Schietere de Lopliem, de Thibault de
Boesingbe, De Vos, Giiliodts, Goethals, Mahieu-Car-
pentier, Opsomer, Plettinck, Rapaert de Grass, Fio-
rimond Roels, Struye, Van Ackere, Van Caloen de
Courcy, Vanden Abeele, Van Eecke, Van Elslande,
Van Ockerhout, Van Ooteghem, Van Outryve-d'Yde-
walle, Vergauwen, Verhaeghe Bernard, Verhaeghe-
Van Elslande, Visarl, Ysebrant, et M,te JACQUES
CARPENTIER, le députó libéral de l'arrondissement
d'Ypres.
Les vingt-trois membres qui ont désavoué la dépu-
tation permanente sont les suivanls:
MM. Bayart, Beke, Bieswal, Boedt, Bonte, De
Breyne, De Grave, De Keuwer, De Smet, Dieryckx,
Gheysens, Heyvaert, Janssens, Merghelynck, Otto-de
Nieulant, Pecsteen-De Vrière, Peers Ernest, Saffre,
Van Caillie, Vande Venne, Vande Vyver, Van Merris-
d'Ydewalle, Van Sieleghem.
Elaient absents lors de la discussion
MM. Brasseur, Breydel, De Bormam, Storme, Sur-
mont, Valcke - Geerbrandt, Vanden Bussche, Van
Dromme, VanOutrive (Benolt), Vuylsteke, De Neckere
etTlTEGA, conseiller provincial d'Ypres.
Xncore nn masque qui tombe.
On remarquera que, dans Ie résultat du vote émis
au Conseil provincial sur la creation des bibliothèques
populaires, figure parmi les absents le nom de M. Ti
teca, le dernier élu des conseillers provinciaux d'Y
pres.
QuoiqueM. Titeca fut absent sans congé, nous ne
songeons certes pas a lui faire des reproches, car
nous savons que cette irrégularité est entrée dans les
moeurs de nos assemblees délibórantes et nul intérêt
ne nous fait désirer de trouver M, Titeca en défaut
plus que tout autre.
Cependaut cet'te absence du nouvel élu, toujours si
assidu, au moment ou pour la première fois il était
appelé a émetlre un vole politique, n'a pas laissé que
d'intriguer beaucoup. On est allé aux informations,
on a fail des commentaires, on s'est demandé si M. Ti
teca avait réellement des moiifs sérieux d'absence ou
s'il opérait simplement sans tambour, ni trompette,
comme l'on ditune prudente retraite. Et dans la
première hypothèse, pourquoi ne pas faire valoir ces
motifs en demandant un congé ?Nous sommes a même
de citer quelques particularités qui expliquent suffi-
samment l'absence de notre conseiller, et afin qu'on
ne nous accuse pas d'arriver a des conclusions for-
cées, nous prenons soin de puiser tous nos détails
dans le Bulletin du Conseil provincial.
On connait la demande de 1'Association les Amis
du Progrès, tendant a obtenir un subside sur les fonds
provinciaux en faveur de la Biblióthèque populaire
qu'elle a créée. Cette association demandait en outre
qu'il füt inscrit au budget provincial un crédit spé
cial, destiué a venir en aide aux bibliothèques popu
laires.
La députation permanente qui s'occupa d'abord de
cette demaude prit une décision ainsi concue
a Les avantages et l'utilité d'intervenir, a l'aide
d'un subside sur les fonds de la province, dans la
création et l'orgacisation des bibliothèques popu-
laires, n'étant actuellement pas démonlrés, la dé-
d putation propose d'ajourner l'examen et la discus-
sion du principe de cette intervention jusqu'a plus
ample et meilleure information.
Par conséquent la requête de l'association des
Amis du Progrès ne saurait être appuyée d'un avis
favorable.
La I" commission examine a son tour cette requête
et nous lisons dans son rapport que, d'accord avec
la Députation permanente, elle est d'avis, a l'una-
nimité de ses membres moins une voix, qu'il est
ij inopportun, quant a présent, de se prononcer sur
le principe d'intervention dans la création da cette
institutionl'utilité rien étapt "pas démontrée.
Or, cette 1 'e commission était composée de MM.Ra
paert de Grass, Vanden Abeele, Van Caloen de
Gourcy, De Schietere de Lophem, Vanden Bussche,
Buyse, Mahieu, De Geest, Buyssens, Ameye, Ver
gauwen, Verhaeghe, Van Elslande, Visart, Boedt et
Titecaet le membre qui a voté contre les conclusions
de la commission est M. Boedt qui, en cette circons-
tance comme en beaucoup d'antres, a fait preuve de
libéralisme; done M. Titeca a voté evec les calhoiiques
dans le sein de la commission et entre sa conduite et
celle de M. Carpentier il n'y a qu'une bien légère dif
ference, e'est que celui-ci, sür de lui-même, a voulu
savourer sa gloire jusqu'a la lie et que l'autre, encore
novice, a reculé au dernier moment devant ce que
cette lie avait de trop amer.
Comprend-on maintenant pourquoi M. Titeca était
absent au moment du vote public
Ce qui se comprend moins, c'est l'engouement de
quelques membres de notre association libérale lors-
que se produisil pour la première fois la candidature
de M. Titeca. Des observations furent présentées
alors, non-seulement sur la manière inusitée dont
cette candidature était produite, mais même sur le li
beralisme de fraiche date du candidat, libéralisme
qu'on craignait devoir être tiède, réservé et d'une
prudence par trop calculèe. On aurait dit qu'on pré-
voyait déja tout ce qui arrive aujourd'hui. Ces doutes,
ces appréhensions piquèrent néanmoins au vif M. le
commissaire d'arrondissement et M. le bourgmestre
d'Ypres; ceux-ci offraient leur libéralisme en garantie
de celui de leur catéchumène et se constituaient les
parrains du neophyte. ll n'y avait pas de marraine.
Ilélasl l'avenir les a bien mal servisLes pro
messes de ces respectables parrains n'ont pas empê-
ché leur fllleul de succomber devant les pompes et les
oeuvres clèricales l
En entendant M. Titeca déclarer que v-Putilité des
bibliothèques populaires n'esl pas démontrée jus-
qu'fr présent, M. Beke doit être fort gêné de son pro
tégé, lui, l'organisateur d'une biblióthèque populaire,
lui, le premier magistrat d'une ville qui a accueilli
avec joie la nouvelle de cette création. Mais la pre
mière et la principale cause des erreurs et des embar-
ras de M. Beke, c'est sa trop complaisante faiblesse; il
ne faut done pas désespérer que l'expérience le fasse
revenir de ses illusions.
Quant a M. Carton, c'est autre chose il n'a pas
d'illusions. Ce n'est pas lui qui s'acharnerait a la pro
clamation d'un principe; en fait de politique, il ne
connait que la politique pratique, c'est-ii-dihe'celle qui
est utiel aux person nes. Chez lui tout est calculé,
pesé son exacte valeur, tout, paroles, actes, in
trigues il voit sans cesse devant lui le but et le
moyen d'y alteindre et 1'un et l'autre sont mis dans
le plateau de la balance, afin de demêler ce qu'il peut
y avoir de plus favorable a ses amis et a lui-même.
Peu lui importe au fond l'organisation des bibliothè
ques populaires, peu lui importent même des votes
libéraux ou autres, lorsqu'aucune question de per-
sonnes n'est en jeu, pourvu que, le cas échéant, grace
aux relations personnelles qu'il établit et qu'il entre-
tient, on prêle appui a ses candidats. Toujours l'his-
loire de la courte échelle 1Et voila pourquoi M. Car
ton prönera a la prochaine occasion, avec une énergie
et un aplomb toujours les mêmes, et Ia candidature
de M. Jacques Carpentier a Messines et celle de M. Ti
teca a Ypres.
Mais le corps électoral, dira-t-on. Le corps élec-
toral? II faudra qu'il prenne une bonne fois la resolu
tion d'accepter pour ce qu'iis vaient les certificats de
libéralisme octroyés par M. le commissaire d'arron
dissement, ou qu'il se résigne a voir longtemps encore
les fonctions électives briguées par des pantins.
La semaine dernière les eaux de la Lys en amont
de l'écluse de Comines ont été baissées sans aucun
avertissemenl ofjïciel préalable donné au public inté
ressé. Quelques jours avant cette baisse, des membres
de l'administration des ponts-et-chaussées avaient
oflicieusement déclaré que dans la parlie de la Lys
comprise entre Técluse beige de Comines et les
écluses francaises d'Houplines et de Deulemont les
eaux resteraient a leur niveau ordinaire et n'empê-
cheraient aucunement ni le batelage ni le rouissage.
On a cependant tout-a-coup changé d'avis et, le 14 de
ce mois, on a mis Ia Lys a sec.
Les ruisseurs et un certain nombre de bateliers
pris a l'improviste subissent aujourd'hui des pertes,
grêce a la conduite impardonnable et au sans gêne
caractérislique de l'administration des ponts-et-chaus
sées. Si celle-ci agissaitdans l'intérêt du public et ne
posait pas ses actes avec trop de légèreté, elle annon-
cerait la baisse des eaux au moins quinze jours avant
qu'elle n'ait lieu. Mais qu'est-ce que cela fait a ces
Messieurs? lis ne subissent pas la responsabilité de
leurs actions.
Afin que le public ne suppose a tort que nous incri-
minons les membres de l'administration résidant a
Ypres, nous lui faisons connaitre que l'inspection et
la surveillance de la Lys relève de M. ('ingénieur habi
tant Courtrai.
A BSrages et a Wpres.
Dans la séance du Conseil provincial du 11 juillet,
M. Ernest Merghelynck a prononcéces mots a propos
d'une discussion sur l'exécution du reglement
II n'y a rien d'illégal a exéeuter strictement le
règlement d'ordre intérieur, approuvé par Ie Roi.
M. le gouverneur dit que Ie Conseil peut se dèjuger,
c'est vraimais il n'a cependant pas le droit de
changer cerlaines régies admises dans toutes les as-
semblées délibërantes
M. Merghelynck, président de l'Association libérale
a Ypres, fera bien de se souvenir, a Toccasion, des pa
roles de M. Merghelynck, conseiller provincial a
Bruges.
Les mêmes hommes qui au Conseil provincial refu-
saient un faible subside pour l'exteusion des biblio
thèques populaires et la diffusion de l'instruction
parmi les classes deshéritées de la fortune, votaient le
lendemain une grosse soinme en faveur des courses
de chevaux.
Que surgisse un jour l'idée d'ouvrir des concours
pour cette autre espèce d'intéressants quadrupèdes
dont les oreilles sont si loin de la têle, et l'on verra
avec^quelle tendre soliicitude ces messieurs accueille-
ront cette nouvelle familie, dont Balaam a vu le type
le plus accompli