JOURNAL Dl PRES DE L'ARRONDISSEMENT
s par an4 fr. 50 par semestre. I I ij fHP I |U 10 centimes Ia petite ligne.
ar L'Etranger, Ie port en sus. Bi li 1 II ®1 |!I Corps du journal, 30 centimes
Un Numéro 25 Centimes. Bil 1» WÉ M il BV Le tout patable d'avance.
YPU1J& I)imanche Troisième annéc. 31. 30 Juillot 1805.
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POUR LA BELG1QUE W |{Jt g||| Jf fglf «g ET DES RECLAMES
Paraissant, le dimanche dft chaque semaine.
AVIS.
Laissez tine, laissez-vons blAmer, mais publiez votre pensée.
On s'abonne a Ypres, au bureau dn, journal, chez Féux Lamrin, imp.-lib., On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes letties
rue de Dixmude, 55. ou envois d'argent doivent élre adressés franco au bureau du journal.
Désirant se rendre aussi agréable que possible a,
ses lecteurs, /'OpraroN publiera. dans son prochain
numéro, un programme trèsdétaillé des Fétes et,
réjouissances publiques et privées qui auront lieu a
Voccasion de la Kermesse dYpres. Potir ce motif,
le journal sera exceptionnellement distribué Ie sa-
medi dans Ia matinee.
La loi electorale.
Siparmi les nombreux abus auxqnels la
nouvelle loi electorale devait obvier, il en est un
qui appelait un prompt remède, c'est cerles celte
scandaleuse pression que le clergé des campagnes
exerce sur les électeurs ruraux, les embrigadant
le jour des cornices dès l'aube, les conduisant
comme un stupide bêtail vers le scrulin, les tenant
sans cesse sous l'ceil et la main jusqu'au moment
ou les billets par lui imposes ont passé des doigls
de ces esclaves dans l'urne electorale. Le vote par
ordre alphabótique, depuis longtemps préconisé,
devait en grande partie remédier a eet insolent
abus. En dissolvant ces groupes unis par la plus
formidable des contraintes; en mélangeant ces
électeurs aux autres et en leur restituant ainsi un
moment de liberté avant le vole, on leur permet-
tait de rédéebir d'abord et de voter ensuite selon
leurs préférences et leurs inspirations personnelles.
II fallait s'attendre a ce que ce principe prévaudrait
dans les deliberations de la Chambre, malgré les
efforts et les cris de la droite. Oh honte! il n'en
a rien étê. Ce principe a été rejelé grAce, le croi-
rait-on au mauvais gré du ministère tendant,
par dessus les abimes, une traitresse main aux
élus des évêquesC'est a désespérer du parti
libéral! Et veut-on savoir le motif pour lequel
l'ordre alphabétique a étê repoussé Paree que,
c'est le rapport de la section centrale qui nous
l'apprend, paree que ce mode de notation impli-
quait une pensée d'hostilité conlre la droite.
Ainsi, nous voila düment édifiés. Niais que nous
étions! nous croyions bêtement qu'un ministère
libéral n'était au pouvoir que pour gouverner dans
un sens tout contraire aux téndances du clergé
nous nous imaginions naïvement que ces ministres
libéraux prêteraient leur appui a toute mesure
propre a réprimer l'insolent et scandaleux abus
que les prêtres font de leur autorité..,. Nous
étions de la bonne année Pas de mesures hos—
tiles! Un baiser Lamourette, A la bonne heure,
et Ie tripolage en participation.
Allons! que Ton fasse de mème pour le tem
pore! des cultes que Ton retire la loi sur les
boursesque l'on modifie le décret de Prairial
dans le sens du coin des réprouvésque l'on fasse
renaftre le projet de loi sur les bons convents
que l'on ne se permette plus rien ^'hostile A Nos
Seigneurs et d, leur droite... et que le ministère
s'en aille au plus vite pour faire place six Ma-
lous Les temps sont arrivés.
Le Traité de fommeree avec la Prusse
et Ie journal Ie PRO<ïRÊ$.
(4me et dernier article.)
Nous avons démontré dans ros precedents numé-
ros que la convention commerciale que notre gouver
nement vient de conclure avec la Prusse aurait des
conséquences désastreuses pour I<as deux principales
sources de richesse dans notre arrondissement agri-
cole les houblons et les huiles. En effet, le mainlien
des droits a l'entrée de la Prusse, de la France et de
la Hollande met nos producteurs dans une position de
grande infériorité vis-è-vis des producteurs indigènes
et rend toute concurrence sérieuse impossible, tandis
que Ia libre entrée en Relgique ouvre notre marché
aux produits étrangers.
Ainsi, d'une part, les houblons beiges continueren t
de payer en Prusse un droit d'entrèe de 18 fr. 75 c.
les 100 kilog., en France de 20 fr. les 100 kilo».et
les huiles respectivement des droits de 3 fr. 75, 6 fr.
el 4 fr. 45 en Hollande, par conséquent, nos produc
teurs ne pourronl écouler leur merchandise sur ces
marches qu'avec des perles égales au montant des
droits, puisque se trouvanl en presence d'un régni-
cole arrivé au marché sans avoir payé nucune laxe,
ils ne vendront pas plus cher que lui el n'en devront
pas moins défalquer du prix de la venle les 18 fr. 75
ou 20 fr.payés pat' 100 kilog. a l'entrée en Allemagne
et en France, tnndis que, d'autre part, les prove
nances de ces pays entreront en Belgique en franchise
de droits et feront a nos provenances similaires la
concurrence sur le pied de la plus parfaite égalité.
Qu'après cela il y ait surabondance de production
dans l'un de ces pays, et voila nos marchés inondés
de produits étrangers et par suite la baisse de nos
propres produits, voila Ie producteur beige constitué
probablemenl en perte! Au contraire, y a-til sura
bondance chez nous, l'effet s'en fera moins sentir sul
les marchés des pays limithrophes, puisqu'il y aura
toujours entre les produits beiges et les produits indi
gènes sur ces marchés toute la difference du montant
des droits percus a l'entrée de l'Allemagne, de la
France ou de la Hollande.
Mais pour les huiles il y a bien plus. L'usinier fran
cais ne sera pas seulement maitre de son marché, il
le deviendra aussi du notre. L'absence de toute con
currence sérieuse de noire part en France, jointe a la
concurrence illimitée, sans conditions, de l'étranger
sur le marché beige, la position privilégièe faite aux
fabriques francaises, mise en regard de la situation
précaire de nos industriels, auront pour consequence
naturelle de faire monter ie plus souvent les huiles
francaises a des prix superieurs A celles de Belgique
et dès lors, comme la matière première, c'est a-dire
les graines, ne paic aucun droit d'ontrée en France,
le fabricant frangais pourra enlever nos graines avec
tout avantage sur nos fabricants nationaux. De lelie
sorte que, grAce aux stipulations du nouveau traité,
ceux-ci ne seront pas seulement soumis a une concur
rence ruineuse, mais encore se trouveront parfois
dans l'impossibilité de se procurer la matière pre
mière.
Ces considérations que nous résumons ici, nous les
avons exposées longuement, avec chiffres a l'appui, et
jusqu'ici personne ne nous a contredits; nous croyons
même que personne ne le fera sérieusement. Cepen-
daut le Progrès, avant la publication de notre pre
mier article, s'était occupè du Traité, pour le louer
sans restriction, cela va de soi. II prenait texte d'une
circulaire publiée sous les auspices de M. Van Re-
nynghe et qu'il qualifiait bon droit de tactique élec-
torale. pour imprimer lui-mêtne une autre réclame
électorale en faveur de ses amis. Son article et le ma
nifeste du représentant poperinghois sont sous ce rap
port (i bonnet blanc et blanc bonnet.
Quant a nous, qui n'avons aucune reclamation a
faire en faveur de qui que ce soit, nous apprécions les
fails dans la plénilude de notre indépendance. Qu'une
idéé nous semble bonne, il ne nous coüle pas de le
reconnaitre, fut-elle inême émise par un adversaire,
tout comme nous ne reculons jamais devant la con-
damnation, quel que pénible qu'elle soit, des fautes
de nos amis.
Revenons aux raisonnements du Progrès.
Mais remarquons d'abord qu'il s'occupe exclusive-
ment dos droits percus sur les houblons et qu'il ne
souffle mol des huiles, comme si celte industrie n'é
tait pas pour Ie moins aussi cruellement frappée par
Ie traité que la culture des houblons, ou encore comme
si la defense de ses intéréts ne nous concernait pas.
Cependant, si la culture des houblons est la principale
ressource agrieole pour Poperinghe et les communes
environnantes, cel Ie des colzas est non moins impor
tante pour toute la partie Est de l'arrondissement, oü
sont établis an grand nombre de fabricants d'huile.
Quoiqu'il en soit, même appliquée aux houblons,
l'argumentation du confrère est curieuse. L'idée do
minante de son article, qui procédé par sentences et
par affirmations, bien plus que par preuves et par
raisonnements, peut se résumer ainsi Si MM. Van-
den Peereboom el de Ftorisonne ont voté le traité, c'est
que le traité est bon, car MM. Vanden Peereboom et de
Florismne, qui ont tant a cceur les intéréts de Pope
ringhe et des autres localités de l'arrondissement, n'au-
ra.ient pas voté le traité, si le traité n'avait pas été bon.
M. Prudhomme ne raisonne pas mieux. Et ces mes
sieurs ne seront sans doute pas les moins étonnés de
se voir doués du don d'infaillibilitéde par l'auto-
rité du Progrès. Que les intentions de nos représen-
sentanls soient bonnes, qui en doute Mais lorsque
leur dèfenseur vient nous dire, en tnanière de justifi
cation de leur conduite, que si MM. Vanden Peere-
p boom et de Florisonne n'avaient pas été convaincus
que celte mesure, o'esl-a-dire la perception de droits
elevés a l'entrée des pays limitrophes, n'intéres-
sait que faiblement noire commerce de houblons. ils
n'eussent point vote le traité, nous voyons dans
ces paroles un aveu humiliant pour nos représentants
et conlre lequel iis protestent sans doute, car, si le