JOURNAL D'ÏPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPUKS, Uimanche f Troisième année. JV 38. 13 Aoüt 18(tö. IkISIX U'AlMtXilEllEIIT POUR LA BELG1QUE 8 francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. i'Ri\ iies Awrao.iciïs ET DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. Lk tout payable d'avance. Paraissant le dimanchc de ehaquc semaine. Laissez dire, laisser-vóiis blSmer, mais publiez votre pensée. On s'abonne a Ypresau bureau du journalchez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. - Toutes lettres ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Correspondancc particuliere de 1'OI'IISIOIV. Bruxelles, 11 aoüt 1865. La session est close. Dieu soit loué, il était temps Je me rappelle avoir lu quelque part, je ne sais plus ou, que le Congrès national eüt un instant l'idée de stipuler dans la Constitution, a titre de garantie contre les entreprises possibles du pou- voir exécutif, que la durée des sessions legislatives serait de 40 jours au moius. Comme il n'avait mis lui-même que six setnaines pour déhbérer et votre la charte fondamentale du pays, il croyait de bonne foi que 40 jours par année nous suffiraient .implement pour discuter les budgets et vider nos petites affaires. Nous voici bien loin des prévisións de nos constituants La session qui vient de finir n'a absorbé ni plus ni moins que 130 séancesII estvrai que ce n'est pas tout temps perdu et que nous avons fait, par-ci par-la, d'excellente be sogne. Quand ce ne serait que la loi d'expulsion, a elle seule elle suffirait pour recommander la session de 1865 au respect des generations futu res. Nous avons fait aussi une excellente loi sur les fraudes électorales et une non moins excellente loi sur la mendicité. Far exemple, je ne sus pas trop comment on parviendra a les mettrë l'une et l'autre en pratique, mais ce sout lè détails de ménage dont des législaleurs n'ont pas a se préoe- cuper et il n'cn restera pas moins acquis, en dépit de l'envie, que la session que M. le ministre de l'Intérieur vient de clore tanlót, au milieu des ap- plaudissements enthousiastes de MM. les mem bres du Sénat, peut compter parmi celles dont s'honorent au plus juste litre nos Annates parle mentair es. II y a bien quelques esprits chagrins qui ne voient pas les choses absolument du même ceil. Vous rencontrerez, par exemple, des gens qui vous diront que c'est une honte pour un gouver nement libéral d'avoir patroné une loi aussi scan- daleusement arbitraire que cel le qui livre les étrangers au bon plaisir de la police que i'inter- vention du gouvernement dans les affaires du Mexique et le vote de confiance qui s'en est suivi sont choses dégouter (out jamais du régime représentatifqu'après les manifestations de l'opi- nion publique en faveur de la réforme électorale, la loi sur les fraudes électorales n'est qu'une mys tification et un déni de justice. Mais ces incrimi nations ne trouvent aucun écho dans le public et il n'y a qu'une voix partni les geus raisonnables pour les apprécier comme elles le méritent. De- maudez plutót a vos représentants ils vous di ront si j'ai tort. Les expulsions ont comrnencé. Déjè on cite une dizaine d'étrangers renvoyés du pays depuis la promulgation de la loi. 11 ne parait pas toutefois qu'aucune de ces expulsions se rattache des mo tifs poütiques si mes informations sont exactes, toutes celles qui ont été pratiquêes jusqu'a ce jour concerneraient des individus condamnés dans leur pays pour des méfaits d'une nature toute privéé. Peut-on espérer que le ministre de la justice s'en tiendra la et que nous n'aurons pas bientót fl signaler des expulsions d'un autre genre? Le lan- gage que M. Tesch a tenu a la Chambre, lors de la discussion de la loi sur les étrangers, n'est pas fait pour nous rassurer sur ce point. La vive op position qu'il a rencontrée a-t-elle modifié ses sen timents Je ne saurais le dire, mais ce que je sais, c'est qu'a la première expulsion politique ordon- née par la police, cette opposition renaitra plus vive, plus ardente que jamais ét que le ministère, si solidement établi qu'il se croie, aura peine a en triompher. M. Tesch le sait sans doute aussi bien que moi, car M. Rogeard, qu'il avait menacé du haut de la trihnne, M. Rogeard est encore a Bruxelles et y vit parfaitement tranquille, aussi tranquille que pourrait y vivre M. Granier de Cassagnac. Le Sénat vient de demander au Roi la gróce de M. le ministre de la guerre. La proposition a été adoptée a l'unanimité des membres présents, moins deux abstentions, celles de MM. L. et E. de Robiano. J'avoue que ce vote m'd profondé- ment alïligé. Sans doute, il est des circonstances dans la vieou l'homme, mal protégé par la loi. se trouve obligé de chercher dans le duel la sauve- garde de son honneur outragé. J'admettrai mème, si l'on veut, que M. Cliazal se trouvail placé dans une de ces circonstances-la s'erisuit-il que M. Chazal devait ètre gracié? Ceux-lè seuls qui regrettent toute législation sur le duel peuvent le prétendre, car apres les grkes de M. Chazal, nullepeine nepeut plus atteindre les duellistes en Belgique, a moins d'une scandaleuse iniquité. Or c'est la un résultal que je considère coinme un grand malheur. Quand, ii y a quelques semaines, la Chambre a fait une loi sur la meudicité, elle a rejeté, etavec raison, un amendement qui tendait a exonérer de la peine le malheureux que des cir constances indépendantes de savolonté obligeaient a tendre la main aux pissanls elle a refusé d'ad- mettre aucune distinction entre les mendiauts et les a frappés tous de la même peine; de même, Ie lé- gislateur a du repousser toute distinction entre le duel né d'une cause futile et le duel exigé par les considérations d'honneurlesplusgraves. Amuistier celui-ci c'est rendre désormais impossible la re pression de l'autre. M. le sénateur Derasse a dit, ce matin, avant la séance, un mot charmant Je regrelte, disait— il un de ses collègues, de n'avoir pas été présent a la séance d'hier pour appuyer la demande en grêce de M. Chazal. Je ne suis cepeudant pas fè- ché qu'il y ait eu deux abstentions; ce sont, a mes yeux, autant de protestations en faveur de la morale publique. M. le sénateur de Tournai n'a pas compris que son vote approbatif, h lui, eut été dès lors une protestation contre la morale publique L'amélioration que je vous ai signaléedans l'élat de santé du Roi se maintient et si nul accident ne survient, on peut tenir pour certain que tout dan ger a disparu pour longtemps. Si extraordinaire que la nouvelle puisse vous paraltre, après tous les bruits inquiétants qui ont circulé, rien n'est plus assuré que le prochain départ de S. M. pour Os- tende. A l'heure ou je vous écris, tous les prépa- ratifs sont faits. Entretemps, le Roi a repris ses longues courses pédestres dans le Pare de Laeken, au grand étonnement de sa domesticité, habituée ne plus le voir que de temps a autre, cheminant péniblemcnt appuyé sur le bras de son valet de chambre. Au IhéAlre de la Mounaie, on a commencé les répétitions des chceurs de I'Africaine. Les décors, qui seront splendiJes, sont déjè fort avancés. Beste en suspens ia question du fameux vaisseau? Sera-t-il niohile ou immobile? Les avis sont par- tagés. A Paris, le vaisseau mobile a fait un four; on craint qu'il n'en soit de même Bruxelles. Mais quoi que l'on décide, tout sera prêt pour la première quinzame du moisde novembre. Désavvué Enfin elle a disparui Qui, elle? Comment vous ne le savez pas? Mais la fauieuse Madone, la vaillante statue de Notre-Dame de Thuyne qui ornait si bien une partie de nos boulevards! Pauvre statue I A peine, dans son nouveau trioinphe, a-t-elle vécu ce que vivent les roses L'espaced'un matin. Et aujourd'hui quelle humiliation et quelle chute! Primitivement dcslinée décorer le poiut central de nos Halles, un des plus beaux monuments que nous aienl légués les riches et puissantes communes du Moyen-Age, presque aussitót onfouie par une admi nistration exigeante dans un magasin infect, puis re tiree des décombres, conduite, non saus quelque so- lennilé, a sa nouvelle destination, placée en evidence sur le point le plus culminant de nolre citéet comme pour frapper le premier regard des étrangers qui pénètrent dans nos murs, vengée, en un mot, etglo- rifiée par les soins d'un homme competent dont on ne saurait coulester les connaissances spóciales en cette matière, la voila aujourd'hui desceudue, que disons- nous? renversée du piëdestal de sa gloire! De tout ce triomphe si éclatant, il reste a peine un vague souve nir et les lires de la foule. Et quel dèsolaut revire- ment a quelques jours d'intervalle Partie de l'Ilólel- de-Ville, entouree des plus tendres soins, cajolée, L'OPINION ft ft

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1