dique pas un seul notn. Voila bien la guerre! il n'est pas seulement venu a la pensée du comman dant que cette omission allait jeter l'angoisse dans Ie sein de 600 families. Est-ce que 1'on a a se préoccuper de pareilles bagatelles quand la victoire vient de poser sur votre tète sa couronne de lau-( riers énivrants L'anxiété des mères, voila une belle affaire, en vérité, pour qu'il vaille la peine de s'y arrêter Un journal annon^ait hier que M. Rogeard avait été officieusernent prévenu qu'il allait ètre procédé son expulsion. Cette nouvelle est tout au moins prématurée. M. Rogeard na re§u au- cune communication de ce genre, ni officielle ni officieuse^ et jouit de la tranquilité la plus com pléte au milieu des loisirs que l'élu de la Provi dence lui a octroyés. Tous nos journaux, libéraux et catholiques, ouvrent ce soir leurs colonnes a la nouvelle circu laire de M. Langrand-Dumonceau. II faut que l'excellence des innombrables entreprises du grand financier beige soit bien solidemerit établie pour qu'un accord aussi touehant se manifeste entre gens qui s'entendent si difficilement sur tout Ie reste. Mais aussi M. Langrand vous a des moyens de persuasion tellement pénétrants qu il faudrait plus que de la mauvaise volonté pour y résister. On peut dire de lui, avec plus de vérité que de St Jean-Chrysostóme, qu'il parle d'or. Ah! mon sieur Prudhomme, que vous aviez raisou de dire que la presse est un sacerdoce! II y a dans cette circulaire une phrase magni- fique. Parlant des avantages attachés a sa nouvelle entreprise, M. Langrand (le comte Langrand) ajoute Par leur importance ils satisferont lar— gement les actionnaires de toutes les sociétés foncières créées sur mon initiative, quel que soil le prix auquel ils ont acheté leurs actions. Mercadet l'aurait peut-être trouvée,celle-!è,mais jamais, au grand jamais, il n'aurait osè l'impri- mer. Mangin, je ne dis pas, et encore! tr Vendredi prochain, réouverture du ïhéétre de Ia Monnaieet du théétre du Pare. Au tiiéètre des Galeries S'-Hubert, première représentati'-.i de la Biche-au-boisla féerie a la mode. La pièce est, dit-on, montée avec un luxe extraordinaire. M. Delvil,le directeur, y a mis plus de 30 mille francs en frais de costumes et de décors. On compte sur un immense succès, Ia pièce étant, comme le Pied de moulon et Rothomago, d'un béte achevé. Le parquet d'Anvers est saisi de l'instruction du duel entre MM. Chazal fils et De Pret. On ignore jusqu'a présent si les témoins seront poursuivis. La loi n'autorisant la recherche des témoins que dans le cas ou Ie duel a été suivi de blessure, on est curieux de savoir si le tribunal correctionnel d'Anvers se rangera a l'opinion de M. le Procu- reur-Gènéral Leclercq, qui, dans l'affaire du duel Votre digne fils a bien mérité de Part. comme je vous lè disais en vous quittant. Je vous fëlicite de votre fils et je le félicite de son père. Croyez a toute ma cordialité. Victor Hugo. A Monsieur F. Bcehm, artiste peinlre, a Ypres. Après avoir feuilleté les croquis de M. A. Bcolim, nous, pouvons lémoiguer que les éloges de M. V, Hugo ne sont pas de ces louanges banales diclées par une complaisante polilesse el des remercimenis. Nous re- Irouvons dans cette lettre la traduction de notre im pression personnell'e. Rien d'outrè ni d'exagéré dans cette appreciation; le poëte l'a dit avecjustesse ces vieilles maisons vivenl dans ces dessins excellents. En effet, se gardant égalemeót de l'exactitude sèche et minutieuse d'un croquis d'architecture et de la liberté souvent infidèle d'une étude d'après nature, Carlisle a su concilier une extréme precision avec une certaine largeur d'exécution et donner a ses croquis un cachet vraiment artistique. Nous doutons qu'il prenne jamais fantaisie a la municipalité de la ville d'Ypres de mètlre a exècution de MM. Chazal et Delaet a refüsé de voir une blessure, dans le fait, déclaré par les témoins, que la balie de l'un des adversaires avait égratigné la peau de l'autre. M. Chazal fils, lui aussi, n'aété qu'égratigné. Done, pas de blessure, d'après M. Ie Procureur-Général. Sera-ce aussi l'avis du tri bunal d'Anvers J'en doute fort, et vous La légcreté punie. Nous l'avons échappé belt La pyrotechnie de l'ad- ministration communale a failli mettre Ie feu aux poudresl Blessès dans leur susceptibilitéatteints dans la délicatesse gènéralement apprèciée de leurs sentiments, nos hommes' politiques que frappaient les épigrammes de la foule, avaienl résolu, dit-on, de donner leur démission et d'abandonner notre mai- heureuse ville h elle-même. Etre privé de toutes ces Inmières a la fóis, quelle catastrophe I Nous voyions déja notre infortunée barque administrative, privée de ses précieux pilotes, ballotiée par les tempêles, échouer sur la cóte ou se briser contre les rochers. Rien que d'y penser, nous frémissons d'horreur Ifalons-nous de dire cependant que tout s'est arrangé pour le mieux et que ces messieurs consentent pour la plupari a nous accablercomme par le passé, de leur dévouement et de leurs bienfaits. Respirons enfin Une chose pourtant est irrévocable. G'est la réso- lution prise par M. Vandenpeereboom. Dorénavant M. le ministre se consacrera exclusivement a ses fonc- tions ministérielles. sans s'occuper autremenl des affaires locales d'Ypres. II veut être ministre pour tout le pays et ne plus consacrer ses précieux mo ments a l'administration communale qui lui en té- inoigne si peu de reconnaissance. Voila done nos édiles abandonees a eux-mêmes, les voila contraints de s'occuper des intéréts de leurs administrés, obligés de penser, de parler et d'agir seuls. Comment tout cela marchera-t-il maintenant 1 Funeste et terrible conséquence de la légèreté des autoritésTel est le premier fruit qui tombe de l'arbre plante par le Collége échevinail Hèlasce fruit est bien amer I e te communale. (Suite et fin.) La fête communale a été clöturée Dimanche dernier par Ie concours de déclamation et de chant, organisé par la Société de Flaamsche Ster, par le Tir de la Société de 1'Hoekje, et par le Feu d'Artifice. Un beaii soleil s'annon?ait de bonne beure et faisait présa- ger une belle journée. Ce ne fut que pendant la matinée cepen dant, qu'elle nous gratifia de ses rayons bienfaisants. A midi ent lieu dans la grande Salie des Halles, la réception des Sociétés llamandes inscrites pourle concours. Cette réception tl laquelle assistaient-. MH. Vandenpeere boom, ministre de l'inlérieur, Te président de la Chambre, Ie commissaire d'arrondissemenl et grand nombre d'autorités, était présidée par le bourgineslre Hl. Beke. En reinettant le drapeau offert par le Roi R la Société de Flaamsche Ster, le bourgmestre adressa au président une allocution en llamand, R laquelle celui-ci répondit par quel- ques paroles de remercimenl. Deux discours fureut ensuile prononcés par MH. Van Bies- broeck et h. Ondereet, de Gand. A trois hemes toutes les Sociétés étaient réunies R la petite place pour se rendre de IR en cortége par les principales rues de la ville R la Salle de Spectacle, oü devait avoir lieu le con cours. Mallteureusement une forte averse est venue mettre le plan grandiose de M. V. Hugo et de créer a ses frais cette place unique qu'il demaude mais certainement si les ressources des magistrals leur permettaient d'entreprendre la realisation de cette idee, ils n'au- raient qu'a copier strictement les dessins conserves au Musee el on verrait renaltre la vieille commune du moyen-óge telie qu'eile était après l'epoque de sa plus grande splendeur. Mais ne soyons pas si exigeants; demandons seule ment a la municipalité de la ville d'Ypres de conser- ver et d'entretenir les monuments précieux encore subsistants. Quant aux croquis en question, nous proposerons un projet, moins grandiose, il est vrai, el moins splendide que celui de l'illustre voyageur, mais aussi bien plus realisable, et en quelque sorto plus utile dans ses résultats. Nous nous élonnons qu'il ne soil encore venu a personne l'idée de publier cette suite intéressante. La Belgique ne manque ce pendant pas d'èditeurs intelligents. Par la gravure ou la photographie, ils popularisent les collections pré- cieuSes des musées. Mais, gröce aux soins de conser- vateurs vigilanls, le public pourra longtemps encore obstacle R cette partie de la fête. Le concours s'est done ou~ vert immédiatemenl devant un public des plus nombreux, et n'a eessé de présenter le plus vif intérêt. Voici Ie résultat du concours, dont la distribution des prix a eu lieu le lendemain au local de la Société Dialogues tragiques. l" Prix. MM. Vergauls el Dewechte, de Malines. 2« Deswarte, de Nieuport et Devlaminck, de Thielt. Une médaille d'encouragement a été décernée R MM. Le- coinle et Weeksteen, de Bailleul. Dialogues lyriques. Prix. MM. Ed. Degroote et L. Corle, de Fumes. 2« Ch. Provost et L. Mestdag, de Deynze. Monologues (genre serieux). l'e CLASSE. ler Prix. M. Depannemaker. de Gand. 2e Deswaerte, de Nieuport. 2me CLASSE. ler Prix. M. G. Geels, de Malines. 2e F. Vanbergen, de Boussu. 3» J.-B. Lafonteyne, de Gand. Une médaille d'encouragement a été décernée R MM. A. Cor- nélis, de Dixmude, Rgé de 13 ans, et J. Vancompegnolle, de Deynze, Rgé de 15 ans. Monologues (genre comique). 1er Prix. M. Croiré, de Ninove. 2» ii T. Provost, de Deynze. 3e Dumon, d'Anvers. Chant (romances). ler Prix. M. G. Geets, de Malines. 2e Goeminne, de Deynze. Chansonnettes comiques. ler Prix. M. Croiré, de Ninove. 2e Hoste, de Deynze. En outre, chaque lauréat a reju un diplome illuslré, gravé sur pierre, représentant une vue d'Ypres et signé par MM. les membres du jury. Des médailles en'argent ont aussi été distribuées, savoir 1» Une R la Société Lauwertak, d'Anvers, comme venant du point le plus éloigné. 2» Une R la Sociélé de Troost- Ferwachter, de Rousbrugge. 3" Une R la Société de Floeiende-Hertonde Courtrai, pour s'êlre présenté au cortége avec le plus de pompe. 4° Une R la Société de Taelzucht, de Malines, et une autre R celle de Francrombrugghe 'sgenootschap, de Gand, pour le plus beau drapeau. 5° Une R la Sociélé de Taelzucht, de Malines, pour le plus grand nombre de concurrents. En outre, une médaille comméraorative aux armes de la ville, a été décernée R chaque Société préseule au cortége. A une beure de l'après-raidi a commencé aussi R 1'Hoekje le Tir R l'arc (R la perche,), offert par cette Sociélé R tous les amateurs du pays et de l'élranger. Cent qualre-vingt-huit li- reurs avaienl répondu R l'appel, et ia lutte a élé des plus vivès. L'oiseau n» 1 a élé abattu par H. Vanderhaeghe, d'Elver- dinglie. n» 2 Maikey, de Boesiughe. n» 3 Delfortrie, de Meniii. n° 4 Verschoote, de Renin- -ghe. n» 5 Vanderhaeghe, d'Elver- dinghe. En oulre, une médaille en argent a été décernée R la So ciélé de Cassel, coinmeélanl venue du point le plus éloigné; et une autre R la Société d'Elverdingbe, pour s'ètre préseutée avec leplus grand uiombre de lireurs. Lie Cholera. L'Europe-Occidentale se trouye menacée aujour- d'hui de l'invasion du cholera. Après avoir dépeuple l'Egypte, dècimé l'Jtalie et infestè les ports de la Mé- diterranée, oü s'arrêtera ce terrib'e fieau dans sa course meurtrière? Nul ne le sait. Mais, sans justilier aller visiter dans les églises ou dans les galeries les chefs-d'oeuvre de Rubens, de Van Dyck, de Memling et de Van Eyck., tandis que chaque annóe voit dispa- raitre quelques-unes de ces constructions si rares maintenant dans les villes qui ont le mieux conservè leur antique caractère. Qu'on se hate pendant qu'il est temps 1 Que le gou vernement au besoin, mais plutót que les municipa- liiés des villes les plus anciennes et les plus curieuses, d'Anvers, de Malines, de Bruges, de Gand, etc., s'em- pressent d'imiter le généreux exemple de la ville d'Ypres. Qu'elles chargent un artiste habile, cousoien- cieux, et aussi, respectueux admirateur et savaüt connaisseur de l'ancien art national, de conserver dans des dessins précis la physionomie de ces vieilles facades qui s'écroulent, de ces bois vermoulus qui pourrissent, de ces niasures degradées qui s'effroü- dent. Puis, peu a peu, ces dessins seront reproduits par la lithographic ou plutöt par l'eau-forte ou même, si ces procédés effrayent les éditeurs parcimonieux, la photographie fera l'affaire et sullira pour répandre du mèmecoup le goüt de ('archéologie, la connaissauce

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2