JOURNAL D'ÏPRES DE I/ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Troisième année. W* 37. 10 Septembre I860. Paraissant le dimanche de ehaque semaine. PKIX ir.tBOISE.UE1T POUR LA BELG1QUE 8 francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PItlX MES AMWOJiCES ET DES RECLAMES 10 centimes la petite ligne. Corps du journal, 30 centimes. Le tout payable d'avance. Laissez dire, laissez-vous bldmer, mais publiez votre peiwée. On s'abonne a Ypres, au bureau du journalchez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Dixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois dargent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Ea liberté de conscience. Les considérations que nous avons émises au sujet de la résolution récemment adoptée par le Bureau de bienfaisance de Malines ne sont pas restées sans écho dans la presse libérale. Si VEtoile, 1'lndépendance et 1 'Echo du Parlement persistent a approuver cette résolution, nous cons- tatons avec une satisfaction réelle, qu'elle a ren contré, parmi les autres organes de l'opinion li bérale a Bruxelles et dans les provinces, des adversaires ardents et convaincus. Et vraiment, nous avons peine a comprendre que nos contradicteurs ne soient pas frappés, comme nous, du caractère vexatoire et ïllibéral d'une semblable mesnre. LI y a quelques jours, ils s'attachaient a prouver que les écoles commu- nales, telles que la loi de 1842 les a organisées, donnent toute garantie aux catholiques et par- taient de la pour montrer tout ce qu'il y a d'in- juste et de peu fondé dans les plaintes des catho liques malinois. Comment ne se sont-ils pas apergus que cette démonstration, irréfutable d'ail- leurs comme argument ad hominem,était en mème temps la justification la plus compléte, la plus éclatante de notre thèse? Aux ciéricaux qui pro- testent au nom de la liberté de la conscience catholique, ils répondent en énumérant toutes tes garanties que la loi de 1842 donne au clergé catholique, garanties telles que, de fait, nos écoles communales ne sont pas autre chose que des écoles catholiques. Mais précisèment paree que, sous ce rapport, leurs arguments sont sans réplique, notre protestation devient inattaquable si les écoles LES V1E1LLES MA1S0NS FLAMANDES de la viïte d'Ypres Par J. - J. Guffrey. (Extrait de la Gazette des Beaux-Arts. Livraison du 1er Aoüt 865. Suite et Fin. Un tableau du xvir siècle nous a conservé l'ancien aspect de la Chatellenie construite au xv°. Sous la Re naissance, on voulüt l'habiller au goüt du temps c'est-a-dire qu'on lui enleva sou caractère. Elle avait alors sept fenêtres a chaque étage, üne statue de la Vierge dècorait sa facade, et au dessus de la rue s'é- levait une tribune d'oü le gouverneur pouvait s'adres- ser au peuple. Cette tribune se retrouve dans toutes les villes oü le peuple avait voix deliberative dans radministration publique. Comme les tribuns de l'an- tique république romaine, les magistrals de la Flandre indèpendante devaient baranguer le peuple en pleiae place publique et rendre leurs comptes a leur souve- rain sous la voüte du ciel. Les aubergistes du moyen-age comprenaient la re clame autrement que les hóteliers modernes. Une in scription en gros caractères nous indique a peine la plupart du temps les gltes les plus fréquentés des voyageurs. On se donnait plus de peine au vieux temps communales sont des écoles catholiques et rien que des écoles catholiques, il est évident que vous violez la liberté de conscience du père de familie en l'obligeant, sous peine de retrait de secours, a envoyer son enfant dans de semblables écoles. Ah! si notre enseignement primaire était pu- rement laïque, si le prètre n'avait nulle autorité dans les écoles, nous comprendrions la thèse de lndépendance et de VEtoile. Encore serait-il i voir s'il est légitime d'imposer au père de familie un enseignement purement laïque pour ses en- fants. Mais, dans l'état actuel des choses, avec une loi qui livre l'enseignement aux mains du clergé catholique, dire au père de familie Votre enfant fréquentera l'école catholique ou bien vous serez privé de tout secours, c'est évidemment attenter de la manière la plus violente, la plus brutale, aux droits du père. Engagés dans une mauvaise voie, dans une voie contraire a la überté, nos contradicteurs en sont arrivés couvrir leurs opinions de l'autorité de certains noms, dont le souvenir, évoqué par eux, n'est pas une des particularités les moins intéres- santes de ce débat. Us citent M. J.-I5. Nothomb, le père, disent-ils, de la loi de 1842 sur l'ensei gnement primaire. Ne voila-t-il pas une plaisante autorité en matière de liberté? Mais passons et écoutons M. Nothomb La liberté de l'enseignement, dit eet excellent li- béral, existe comme tous les autres droits constitu tioneels, a la condition que l'on puisse jouir de cette liberté a ses frais. Quand vous ne pouvez pas exercer n'importe quel droit constitutionnel a vos frais, il est évident que vous n'êtes plus dans la plenitude de pour frapper l'attention du passant, le séduire et l'ar- rêter. Les auberges avaient presque toutes une en- seigne dont la singularity se gravait facilemerit dans l'esprit, et de plus, leur facade allirait de loin les regards par la richesse de leur décoration. Voyez cette antique maison de bois connue sous le nom du Grand salon d'Apollon. Voyez cette frise qui court le long de chaque étage avec quel art ce feuillage taillé dans le bois s'enlace et se mêlel avec quelle naïveté sont dé- grossies ces figures expressives qui supportent les etages supérieurs, surplombant en porté-a-faux la rueL'hötel de la Téte d'argentdans la rue de la Prison, n'est pas moins curieux a étudier. On suppose qu'il faisait anciennement partie des prisons de la ville; mais les prisonniers s'évadaient sans peine et l'on dütles transporter en lieu plus sür et mieux clos. L'hótel de VEpée royale demeura longtemps le plus illuslre de la cité. II devait son nom a son enseigne un bras gigantesque sortant de la bouche d'une tête appliquée contre la muraille et allongeant jusqu'au milieu de la rue une longue rapière. Malheureusement le caractère historique de l'hótel de VEpée royale ne lui a pas fait trouver grace auprès des démolisseurs. G'était la cependant que Charles-Quinl et plus tard Louis XIV étaient descendus a leur passage par Ypres, et les armoiries de France et d'Allemagne, accostées l'exercice constitutiónnel de votre droit; vous étesalors forcé de transiger, vous failes un contrat avec la com mune; la commune vous dit: Vous êtes pauvre je dois me charger de vos enfantsmais c'est a une con dition, c'est qu'ils suivront ['instruction dans les éta- blissements communanx proprement dits ou dans ceux que j'ai adoplés comme tels. C'est la un con trat entre la commune et le chef de familie pauvre, et il est évident que nous ne sommes plus ici dans la plé- nitude de l'exercice d'un droit constitutionnel. L'lndépendance et VEtoile trouvent eet argu ment sans réplique. Apparemment, ces deuxjour- naux n'ont pas réfléchi aux conséquences des pré- misses posées par M. Nothomb, car voyez oü elles nous mènent si le Bureau de bienfaisance a le droit d'imposer des conditions, quelles qu'elles soient, aux indigents qui réclament ses secours, s'il n'a d'autre règle a suivre en cette matière que celle que lui inspirent ses bonnes intentions, s'il n'a aucun coinpte a tenir de la liberté du pauvre, il pourra refuser ses secours aux indigents qui n'iront pas régulièrement la messe chaque di manche il pourra leur faire une loi de fréquenter assidüment les sacrements, les obliger a se munir d'un billet de confession a chaque distribution de secours. Vienne le suffrage universel et il pourra leur imposer, sous peine de refus de secours, de voter pour M. de Theux ou pour M. Malou. Et qu'oo ne disc pas que nous exagérons toutes ces conséquences sont dans le principe pro- clamé par le maitre La liberté de l'enseigne- ment, comme tous les autres droits couslitu- tionnels, n'existe qu'a la condition que l'on puisse jouir de cette liberté a ses frais. Eu d'autres termes, il n'est, pour l'indigeut, ui liberté des armes de la Flandre occidentale et appendues aux murs de la facade, consacraient ce glorieux et memo rable souvenir. Aujourd'hui il ne reste plus vestige de cetle antique auberge que-daüs la suite du Musèe. Elle conserve heureusement l'aspect extérieur de la demeure des souveraius et le détail de sa bizarre en seigne. Nous épuiserious la patience de nos lecteurs si nous voulions entrer dans le detail de toutes les maisons en bois ou en pierre du xve au xviii" siècle, que renferme Ia ville fkmande. Dans les anciennes rues de la ville, l'arliste a recueilli ici, Ie détail d'une porte au-dessus de laquelie se lit l'insoription Jhecus Maria, et dont le linteau est fouiilé avec un art infiniLa, une longue frise sculptée dans le bois représente le métier de l'babitant de la maison, figuré par ses principales opéraiions. Au centre, deux anges soutiennent une eouronne d'épines ou sont inscrites les lettres l H S de chaque cóté de cette pieuse invocation, deux mé daillons d'une exécution admirable montrent, d'un cóté, le drapier aunant le drap, de l'autre, la lonte de l'etotfe avec une sorte de rasoir. Lors de ('invasion des républicains francais, cette riche décoration trop religieuse pour l'èpoque, fut soustraite a la destruc tion par une large plauchequi la dissimulait entière- rnent. Dans ses promenades d'exploration, M. Boehm I i» w

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1