de conscience, ni liberté des cultes, ni liberté de l'enseignement, ni liberté quelconque l'indigent est a la direction absolue, illimitée du Bureau de bienfaisance. Est-ce a dire que l'obtention des secours pu blics ne puisse être subordonnée S aucune condi tion. de quelque nature qu'elle soit? Peut-ètre. L'indigent a son titre dans sa misère il souffre, il a faim, il a froid, le devoir de la société est de venir a son aide, fut-il le dernier des misérables. Mais en admettant que des conditions puissent lui être imposées, ces conditions doivent être resser- rées dans les limiles rigoureuses et respecter, dans tous les cas, la liberté de conscience de l'indigent. Hors de lè, el les sont une odieuse tyrannie, une infême exploitation de la faim. One veut le Bureau de bienfaisance de Ma lines II veut obliger les parents procurer a leurs erifarits les bienfaits de 1'instruction. Nous applaudissons tous a sa pensée, mais ne peut-il pas la réaliser, cette bonne pensée, saus violenter la conscience de ceux qui dépendent de lui? Pour- quoi contraindre les enfants a fréquenter lesécoles communales plutót que celles des Petits-Frères et d< s Petites-Soeurs Les écoles communales valent mieux, c'est votre conviction, mais est-ce aussi la conviction des gens que vous secourez II faut croire que non, puisque vous usez de violence pour les contraindre a y envoyer leurs enfants. Or de quel droit prétendez vous leur imposer votre manière de voir Employez la rigueur, soit, l'égard des parents qui négligent leurs devoirs au point de laisser croupir leurs enfants dans laplus profonde ignorance ici, la charité vous ordonne d'intervenir mais quand le père remplit ses de voirs, qu'avez-vous a dire, quel titre invoqueriez- vous pour vous substituer a lui Vous n'en avez aucun. Nous nous trompons, vous en avez un, c'est la force. Les houblons et les clérieaux. Le parti clérical aime l'industrie, le commerce, il favorise par tous les moyens en son pouvoir le déve- loppém'ent des richesses et la prosprrilé des basses classes. C'est con venu et personne n'en doute, En voici d'ailleurs une nouvelle preuve entre mille Jamais 'a cueillette des houblons n'a demandé un travail plus rapide que cette année et jamais non plus la pénurie des bras ne s'est fait sentir davantage. A peine avons-nous cette année ie tiers de nos étrangers habituels; il est telle exploitation agricole oü la be sogne exige 80 a 100 personnes, qui n'en a pas 20 au- jourd'hui Une des principales raisons a eet état de choses est que la Société de St-Vincent-de-Panl de Moorslede et des communes environnantes refuse tout secours aux indigents qui viennent faire la cueillette dans notre contrée. Que Ie leoleur veuille bien le re- marquer, il lui sera facile de contróler l'exactitude de ce que nous avancons; nous lui prédisons qu'il ne rencontrera parmi ceux qui sont venus cueillir nos rernarqua la maison et la planche et, avec un tact d'artiste et de connaisseur, presSentil quelque trésor caché. 11 obtint qu'on enlevat la planche et rendit ainsi a l'admiration des passants cette petite merveille. Bon nombre de ces maisons sont décorées de têtes formant supports, tnodillons ou culs-de-lampe et riiême de statues entières, de sorte qu'on pourrait y étudier non-seulement les types les plus varies de l'architeclure civile, mais encore y rechercher le dé- veloppement de l'art de la sculpture en bois,si estimé et pousse dans les Flandres a sa derhière perfection. Chacune des constructions offrirait une source inta- rissable d'obserVations. L'une attire l'attention par l'èlèvation de son toit qui domine loutes les constructions de la ville l'autre, divisée extórieurement par la difference très-appa- rcnte des saillies, appartenait a deux bourgeois qui ont voulu se construire a peu de frais deux logements distincts sous un seul toitune autre, en pierre sculp- tée, est parée des plus riches ornements du style flamboyant.Celle-ci, une logedeguetteur la surmonte. Celle-la, placée l'intersection de deux rues, est dé- corée dans l'angie d'une statue en bois de la Vierge. Beaucoup de ces maisons sont consolidées avec des ancres de fer dout l'architecle a su presque toujours tirer un motif de décoration. On pourrait, dans une houblons cette année que peu ou point de personnes de ces localités. Nous avons dit que la récolte des houblons devait se faire rapidement vette année. En effet, par suite d'une espèce de vernine qui tombe sur la plante, nous voyons la récole diminuer de jour en jour et pour peu que cela cottinue, bien des cultivateurs ne devront plus songer i récolter leurs houblons. II est rationel qu'en présente de la perte considérable dont ils sont menaces, vis-f vis du manque absolu de bras, nos agriculteurs s'efforeent de conjurer le danger paf un redoublement de travailmais il est incomprehen sible aussi que chacunne s'efforce pas de les seconder autanl qu'il dépend dt lui. II est a notre conmissance que des braves gens a Poperinghe sont allés iemander a quelques prêtres et particulièrement a M. Ie doyen l'autorisation de cueil lir le dimancheelle leur a été durement refusée. Nous reconnaissons sans hésitation M. le doyen le droit de refuser cette autorisation, quoique nous pré- férerions de beaucoup que les cultivateurs fussent assez bons juges de leurs propies intéréts pour se passer de l'immixtion des dignitaires de l'Eglisedans leurs affaires et nous ne songeons pas faire a qui que ce soit un reproche de ces refus. II est néanmoins fort étrange de voir les Sociétés de St-Vincent-de-Paul interdire aux pauvres de ga- gner leur pain a la cueillette des houblons et M. le chanoine Vandeputte refuser l'autorisation de travail- ler le dimanche, malgré la plus irapérieuse nécessité, tout cela au plus grand détriment de la ville de Pope ringhe qui est pourtant dévouée corps el êine au clé- ricalisme. Les loups ne se mangent pas, dit un proverbe fort connu; ce proverbe n'existe pas, parait- il, pour les clérieaux. Pouah Dcpuis quelques mois parait a Bruges un journal, nous nous trompons, c'est un ignoble pamphlet que nous devons dire qui dans ces derniers temps s'est occupó tout particulièrement de notre arrondis sement et dont les nM ont été surtout distribués Po peringhe. En tête de ce chiffon de papier se voit la croix f Bruggedes 1. V. H. I. Cet pour sous- titre Politike wegwijzer voor treffelyke liedenc'est uneattrape aux honnêles gens. Organe du parti conservateur, du parti honnète et modéré par excellence, soutien du principe d'autorité, il annoncait en ces termes l'arrivée de la reine d'An- gleterre a Laeken Roste Toria komt scheele Pol be zoekendefenseur des doctrines catholiques, base, c imme chacun sail, de la vraie morale dont nos clé rieaux possèdent le monopole, il se servait tout récem- ment encore, parlunt du remarquable rapport pré senté au Conseil communal de Bruges par M. Paul Devaux en faveur de la creation d'une école moyenne pour les filles,de termes dont la crapuleuseet lubrique obscénité nous défend de reproduire le premier mot car nous savons que nos lecteurs veulent être res- pectés. Ceux qu'un excès de curiosité pique, nous les renvoyons a la collection du 't Jaer 30, tel est le titre, ils y trouveront de quoi s'édifler, c'est d'un étude spéciale, chercher la signification de certains ca- racières représentès par ces ancres. Souvent, elles figurent un Y. Que veut dire cette lettro lndique- t-elle, comme on est natureliement porie a le présu- mer, les maisons qui appartenaient a la ville d'Ypres, qu'elle louait a des particuliere, ou qu'elle conservait pour y installer son administration? Autre part ces ancres tracent en ehiffres gigantesques la date de la construction. Telle est ia maison reproduite, d'après un croquis du Musée, dans I'llistoire de I'architecture en Belgique, de M. Schayes (1). Seulement, par une singuliere méprise, au lieu de lire horizontalement les ehiffres places aux qualre angles de la maison, Parcaéologue les a lus de bas en haut, et, de 1544, il a fait 1445. Que signifie aussi cette croix a double branche fixèe au milieu de cette facade de 1544 Sont-ce encore les armoiries de la ville et un signe de propriètè Noustrouvons dans le mème ouvrage de M. Sc'nnyes une autre maison, de 1575, reproduite égaiemenl d'après un dessin de l'artiste vprois. On deviue même sur cette copie reduite la manière vigoureuse et large qui distingue i'original. Bien que l'interprétation soit infidèle, le mérite de l'artiste perce en dépit de ces conditions mauvaises. Ainsi en est-il advenu pour (I) Qualriènie volume, p. 93. bout a l'autre un digne pendant au célèbre Frederick mais au moins que le père de familie éloigne des yeux de sa femme et de sa fille toute cette fange. Ni le mérite reconnu, ni les services rendus, ni le respect universe!, rien n'est sacré pour ces plumes inamondes les mystères de la vie privée ne sont pas plus a l'abri de leurs coups que les actes de la vie publique. Des idéés, des principes, ne leur en deman- dez pas leur principe, c'est la calomnie l'insulte, leur seule idee. Plates injures, ignobles sobriquets, basses insinuations, sont leurs armes favorites; de l'honnêleté, ils en ont tout juste assez pour ne pas s'asseoir sur le banc correctionnel. Ges plumes sont la honte de la presse qu'elles dégradent. Nous signalons ces infamies aux hommes respecta bles de tous les partis et nous n'hésitons pas a affir- mer que pas un seul d'entre eux ne voudrait prendre la responsabilité, ni même la defense des articles du 'f Jaer 30. Un parti qui avouerait semblables or- ganes serait jugé d'avance. N'agitons done pas ces ordures dont les émanations sont pestilentielles. Laissons a 1'opinion publique, souverain juge, Ie suin de clouer au pilori du mépris universel, ces plumes trempées dans la boue du ruis- seau ce sera leur chêtiment mérité. Ghose profondémeut triste et que 1'on a peine a croire, tant elle est navrante c'est qu'on désigne, et non sans quelque apparence de raisons, comme un des rédacteurs du 't Jaer 30 et l'un des principaux auteurs de toutes ces turpitudes, un prêtre, un pro- fesseur attaché a un établissement ecclésiastique de struction fort connu dans notre arrondissement. Edifiant exemple pour la jeunesse sludieuse I Nous nous refusons encore a croire aux renseigne- ments précis qui nous ont été fournis a eet égard et nous espèrons que les intéressés s'empresseront de démentir les fêcheuses rumeurs qui circulent. Nous nous feliciterions pour notre part de leuren avoir fourni 1'occasion. En ce qui concerne particulièrement H Jaer 30, un dernier mot, car nous avons héte de nous éloigner de ce cloaque infect. Après avoir sali tout le monde des éclaboussures de sa bave, nous devions nous attendre a notre partaussi depuis quelque temps s'acharne-t- jl plus que jamais contre nous. Espère-t-il nous voir abandonner notre calme et nous entrainer dans une polémique avec lui? Peines perduesl L'Opinion n'a jamais recule devant l'exposition de ses principes, ni devant la discussion de ceux de ses adversaires mais a la polémique elle met une condition préalable, a sa- voir que ses conlFadicteurs se respecleront eux- mémes Que 7 Jaer 30 continue a se vautrer dans les im- mondices de l'ègoüt, c'est la sa place. Quant a nous, nous ne nous commettrons jamais avec lui pour la raison bien simple nous demaudons pardon a nos lecteurs de nous servir d'un mol trivial qui peut seul rendre toule notre pensée, que nous n'avons pas l'habitude de nous encanailler. Vigilance On s'etonne beaucoup que, pendant l'incendie qui a eu lieu dans la caserne de cavalerie, l'éveil n'ail pas ces vues de maisons d'Ypres.'Toutefois la collection renfermee au Musée pourrait être présentée au pu blic sur un aspect plus séduisant. Ges vieilles constructions flamandes sont dignes de detourner les explorateurs des antiquités de la> Belgique, les touristes consciencieux, de Ia route ba nale tracée par les guides el de les intéresser aux de bris encore splendides d'une das quatre grandes com munes de la Flandre du Moyen-age. Elles mérilenl d'inspirer a un écrivain érudit,a un historiën sincère„ a un amateur éclairéde l'art une chaleureuse descrip,-- tion, une explication étendue et détaillee. Reünies en album, elles ont leur place enfin parmi ces précieux volumes oü des artistes s'empressenl de conserver le souvenir et les traits des vieux edifices que détruit chaque jour le zèle niveleur des municipalités. Ges dessins intéressent également l'histoire et l'ar- chéologie; mais il faut que l'editeur, a qui viendra la bonne pensée de les publier, n'oublie pas qu'ils sont aussi une oeuvre d'art serieuse et consciencieuse. II importe quele traducteur de ces croquis s'attache a en rendre textuellement l'esprit, pour que rien n'en soit perdu, et qu'en les feuilletant,i'amateur puisse ratifier le jugement porté sur cette oeuvre originale par M. V. Hugo, et s'écrier, a son tour, que ces vieilles maisons ne sont pas mortes,etvivent dans ces dessins excellents

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 2