LA PEINE DE MORT. ET LES RÉSULTATS DE l'EXPERIENCE. Nous extrayons du Journal de Bruges l'ex- cellent article qu'on va lire et qui trouve son application dans toutes les localités oü existe une milice citoyenne foyer domestiquedes sentiments de bienveillance envers tout le monde et la consideration due a toutes les supériorités. II a pour professeurs des pères de familie qui lui en- seignent les obligations qui incombent de ce chef ii tont homme bien élevé. Des établissements spéciaux lui soul ouverts. le gou vernement y a groupe' les hommes les plus distingués sous le rapport de l'érudition et de la moraleil y ap- prendra, non seulement la science, mais aussi le secret de la communiquer agréablement a d'autres. Après une quinzaine d'années d'études, tant primaires que professionnelles et humanitaires, le gouvernement, dans sa paternelle sollicitude pour la jeunesse, ne se declare pas encore satisfait; il exige, avant d'ouvrir la carrière a l'aspirant professeur, qu'il aborde les études supérieures, qu'il fréquente les cours de l'Université, qu'il stibisse des examens publics, afin d'obteuir des diplömes constatant ses capacite's par des grades aca- démiqties. Après eet exposé, je prierai le lecteur de répondre ii cette question L'enseignement doit-il être con/ie' au elergé Ill La religion, gouvernement élernel de Diea sur la conscience, est nu dessus d« cette sphere des vicissitu des, des >ersuti ité* politiqaes, elle se degrade en y descendant. A. De hmartive. Je crois avoir dépeint au chapitre I,r, le prêtre tel que Dieu l'a compris en lui léguant la continuation de son oeuvre. Un homme aussi honorable, s'il ne réunit pas les condilions nécessaires pour être le professeur de vos fils, se gardera bien toutefois de leur inculquer des principes délétères il est incapable de leur ensei- gner la liaine, il ne cherchera pas a vicier leur cceur, a corrompre leurs plus beaux sentiments de fraternité, en leur montrant des ennemis de Dieu et de la religion, la oil il n'y aura en réalité que des hommes a tous égards parfaitement recommandables, dont le seul tort est de s'armer contre les abus et les préjugés qui por tent atteinte a la liberté sagement entendue et au bien- être des masses. Je ne m'arrêterai pas au désolant tableau des prêtres qui déshonorent le caractère dont ils sont revètus, par des exces de toute espèce qui au lieu d'etre des hom mes de paix, sont des agitateursqui, au lieu d'etre doux, humbles et tolérants, sont provocateurs, orgueil- leux et violents, s'ils 11e sont pas lachement hypocrites, s'ilsne cachent pas sous des dehors modestes et inoifeii- sifs, un foyer de médisance, de i'iel, de cupidité, de luxure et de convoitise. Aussitöt qu'un père de familie s'apercevra que les directeurs de ses enfants sont des prétres-politiques, au lieu d'etre des ministres de Dieu, son devoir est d'arracher ses fils de leurs mains toujours armées, afin de les souslraire a leurs conseils et a leurs le mons qui ne peuvent être dictés que par les brfilantes passions qui les obsèdent, fruits inevitables du fa natisme. C. C. Depuis que l'opinion publique est saisie de la ques tion de l'abolition de la peine de mort, il s'est produit de nombreux faits tendant a démontrer combien elle est inutile, et qui sont venus attester l'erreur de Dam houder, lorsqu'il écrivait «Ill'autla maintenir pour faire peur aux autres.A peine Manesse avait-il expiéson crime sur l'échafaud que sa commune devenait de nouveau le théatre d'un meurtre dont les journaux ont raconté les horribles détails. Voici maintenant que dans uiic autre partie de la France il se produit un fait non moins remarquable et que nous signaloiis aux médi- tations de tous ceux qui, sans parti pris, tiennent compte des résultats de l'expérience etne demandent pas mieux que de lui voir coiilirmer d'une manière éclatante les enseignements de la théorie. Nous extrayons ce qui suit de la Gazette des Tribu- vau.T du 8 novembre 1865 Il y a deux ans a peine, l'échafaud se dressait sur la place publique de Benfeld, au milieu d'une foule énorme accourue pourassister a ce triste spectacle, etdeuxcon- damnés venaient expier un double assassinat suivi de vol, commis dans cette même commune sur la personae d'une demoiselle Keibelle et de sa servante. Parmi les assistants figurait, suivant le bruit public qui s'est répandu depuis, un jeune homme de Benfeld, quiavait les plus mauvais antécédents, le sieur Laurent Steiner. Steiner suivit d'un ceil avidece sdnglant spectacle, et loin d'en être impressionné, s'e'cria lorsque le cou- teau se releva pour la seconde fois Bah ce n'est que ca Le premier qui sera maintenant exécuté a Benfeld, ce sera moi. Steiner a risqué d'etre prophéte, Halons-nous d'ajouter qu'il nie aujourd'hui ce propos, mais les faits qui l'amènent devant le jury sous l'accusation d'une tentative d'assassinat suivie de vol, donnent bien pen de force a ses dénégations. Dix-huit mois après cette lecon terrible, bien faite pour donner a réflécliir a tous ceux qui en furent témoins, Steiner commettait un crime analogue it celui qui fit tomber la tête de Gigaxet de son complice Ruff. Le jury, après une assez longue délibéralion, re- vient avec un verdict allirmatif sur toutes les questions et mitigé par l'admission de circonstances atténuantes. En conséquence la Cour condamne l'accusé Lau rent Steiner aux travaux forces a perpétuité. En entendant son arrêt, Steiner pousse des cris et des sanglots qui couvrent la voix de M. le président, et il est emmenné sans paraitre se douter du danger auquel il vient d'échapper grace a la miséricorde du jury. I<a Faillite du vlcaire Samper. La Belgique entière connait aujourd'hui la faillite du sieur Samper, vicaire d'Ingelmunster, laissant un passif d'environ 040,000 francs pris dans la po- che du paysan, de l'ouvrier et du haut clergé lui-même. A ce propos, on cite parmi les créanciers certain cka no ine Andries, le bras droit de l'évêque de Bruges, qui laisse dans la debacle la bagatelle de 40,000 francs. N ul doute que le bon chanoine a trouvé originale cette facon de se débarrasser de son trésor, afin de mieux suivre le précepte du Christ Ne cherches point a posséder de l'or, ni de l'argent matthieu X. 9. Nous n'insisterons pas sur le detachement des choses de la terre, si singulièrement pratique par le saint homme. II avait a choisir entre la caisse du spéculateur Samper et celle du denier de St-Pierre. Pour s'acquit- ter envers cette demière qui ne rapporte pas d'intérêts, il s'est borné a dire bien des fois au pauvre ouvrier Le clergé est persecute, la misère est a nos portes, donnez, donnez,un sou par semaine, dussiez-vous ainsi arracher un morceau de pain a votre pauvre en- fant Mais, en vrai chanoine, il s'est gardé d'y verser ses 40,000 francs; prélat de l'Église romaine, il sait trop ii quoi s'en tenir sur cette caisse impie, oü la main avide et insatiable du clergé va puiser le salaire de l'ouvrier. A la caisse du pauvre il préfcra done celle de Samper. A première vue il eut raison, mais il parait que Saint Pierre en a jugó autrement, puisque, pour punir le cha noine, il a obtenu que Dieu permit la faillite de Samper. Est-ce done une punition divine Nous n'osons l'affirmer mais on nous le dira un jour au sermon du Dimanche. Trêve a nos appréciations sur le pauvre chanoine, pour dire un mot du clergé tont entier., Qui ne sait le zèle vraiment évangélique déployé par les pasteurs de nos ames pour favoriser les entreprises financières de M. Langrand-Dumonceau Annonces, ré clames interminable» dans les journaux catholiques, répandus gratis et a profusionconseils a, domicile, excitations dans le confessionnal, sermons de haute finance, rien n'est négligé. En enrólant sous sa bannière d'or nosé vêques, nos chanoine s, nos abbés, grands et petits.M. Langrand a créé la legion d'agents de ban- que la plus osée et la plus puissante qui fut jamais. Quiconque a demeuré dans le voisinage d'un agent de Langrand, a pu voir tous les jours, un grand nombre de prêtres affaires, sonner a la porte de la nouvelle sacristie. Le pauvre Jesus de Nazareth avait dit a ses pêcheurs déguenillés mais pleins de 1'amour de Dieu Suivez-moi je vous ferai des pêcheurs d'ame. Matthieu iv. 19.. Et les premiers apótres, les véritables, écoutèrent cette parole divine et en firent la règle de leur conduite. Comme le maitre, ils s'assirent a la table du pauvre. Yoilii pourquoi leur nom sera vénéré par toutes les ge nerations. Mais les apótres d'aujourd'hui ne voient dans la su blime parole évangélique qu'un jeu de mots, lancé par Jésus dans un moment de belle humeur. Ce pauvre Messie, se disent-ils, avait du bon, mais il ne faut pas le prendre a la lettre. Aussi n'ont-ils pas hésité a rabandonner pour suivre la parole de Langrand,ce nou veau Messie de la finance catholique, qui leur a crié Suivez-moi, je vous ferai des pêcheurs de bourses! A sa voix enchanteresse. les confessionnaux et les églises, depuis longtemps convertis en tribunes politi- ques, sont devenus des bureaux de banque. Nous assistons ainsi ii une grande transformation du clergé catholique, se séparant résolument du Christ, pour entieprendre la conquéte de la domination poli tique et financière du monde. Réussira-t-il P l'avenir nous le dira. Disons seulement queles prêtres ne sauraient plus répéter,sans impudence, cette parole sublime Mon rogaume n'est pas de ce monde. In monument »ux. héros de Taeambnro. M. le general Pletinckx, commandant de la garde civique de Bruxelles, vient récemment d'adresser a ses subordonnés une circulaire par laquelle il les prie de joindre leurs efforts aux siens a 1'effet de pourvoir a l'érection d'un monument en l'honneur des Beiges morts a Tacamburo. Un des officiers placés sous les ordres de M. le gé- néral Pletinckx a fort dignement répondu a cette invi tation. D'après lui, en eft'et, en sa qualité de chef d'un corps constitué, il lui est impossible de s'associer a une pareille mesure car cette demonstration n'a d'au- tre sens, a ses yeux, que celui d'une adhesion explicite a I'intervention arme'e d'un corps de volontaires beiges dans Its affaires d'un pays étranger. Nous ne savons s'il entre dans les vues du chef de la garde civique de Bruges de suivre l'exemple de M. le général Pletinckx. Nous regretterions de lui voir prendre cette attitude. Ce n'est, en aucune fa<;on, faire preuve d'un patrio tisme intelligent que d'approuver, fut-ce même indi- rectement, la brutale intervention du gouvernement francais dans les affaires d'un pays qui n'en avait que faire. Ce n'est pas a des enfants de la Belgique, a des citoyens d'un pays qui, de sa libre volonté, s'est donné un gouvernement de son choixqu'il appartenait d'aider a renverser n'importe oü un gouvernement national et indigène. Notre force, a nous, ne reside pas dans notre puissance matériellequelle valeur peut avoir notre armée en presence de troupes autre ment considérablesElle ne consiste pas davantage dans la protection des puissances étrangères le mal- heureux Sehleswig est la pour nous dire ce que vaut cette protection Notre force se trouve surtout dans la puissance de ce sentiment qui pousse tout homme a respecter dans la forme d'un état étranger la souverai- neté de la volonté nationale. Du jour oü ce respect sera anéanti, du jour oü un conquérant quelconque pourra méconnaitre impunément le droit qu'ont tous les peuples de s'appartenir et de régler leurs propres destinées, de ce jour aussi datera la fin de notre exis tence politique. Or l'expédition du Mexique n'est autre chose qu'une violation flagrante de ce droit sacré et inaliénable D'un autre cóté, aucuu état plus que le nótre n'est intéressé au maintien du respect dü a la volonté natio nale. Chaque nationalité qui sombre au milieu des ftots

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 3