des médtcins célcbres qui pretendent, dil-il, que la riande
provenant d'animaux maladcs peut, apr'es cuisson, étre
marnyée sans danger.Sont-ce ces meines célébrités qui
guident 31, le bourgmestre dans l'abattage des chevaux
morveux et farcineux.
D'autres membres se sont opposes a, toute disposition
restrictive et veulent la librc concurrence.
M. le bourgmeatre ne croit pas legcouseillers suffisam-
ment éclairés (sic); telle n'est pas 1'opinion de l'assem-
blée, qui decide d'ouvrir immédiatement In discussion.
Cette decision semble contrarier beaucoup l'honorable
M. Eeke.
Tout le monde est d'accord sur la nécessité de pren
dre des resolutions radicalescontre le danger del'épizoo-
tie; le débat porte uniquement surl'opportunité. Y a-t-il
urgence de défendre le débit des viandes non abattues a
l'abattoir? 31. Vanalleylines croit que oui. II ne veut pas
attendre que la maladie ait éclatc parmi nous pour
prendre des mesures. D'après lui, l'épizootie fait des pro-
grès rapidés et il craint que les défériteurs d'animaux
suspects ou malades ne les vendent aux Bouchers qui les
introduiront en ville et leslivreront a la consommation.
31. Yanliëule répond qu'ij faut se garder de mettre
trop de precipitation dans les mesures preventives con
tre l'épizootie. Pour lui, le danger n'est pas imminent.
II lie vcut, par conséquent, pas porter atteinte aux in
téréts du commerce et de l'alimentation publique. La
question (l'urgence est une'question de fait; or, rien,
ui dans les faits connus, ui dans les rapport» ofticiels ou
officieus, ne prouve qu'il y ait danger imminent. La
disposition du reglement sur l'abattoir qui permet l'in-
troduction, a certaincs conditions, des viandes étrangè-
res, a été votée par le Conseil pour favoriser la concur
rence. Détruire cette concurrence aujourd'hui, serait
provoquer la hausse du prix des viandes et diminuer
encore le peu de bien-ëtre de l'ouvrier. II propose de
decider que lavente des viandes, provenant d'animaux
abattus hors ville, sera défendue aussitöt que la presence
de l'épizootie aura été constatée dans notre arrondisse
ment et de laisser au Collége la faculté de mettre cette
defense a exécution dans les cas particuliers qui, sans
rentrer absolument dans le cadre du principe, en ren-
draient néanmoins l'application nécessaire. 31. 3Tanal-
leynnes maintient sa proposition de defense immediate.
M. le bonrgmestre résumé le débat. 31 ft par un senti
ment d'excessive conciliationl'honorable magistrat
abonde dans lesens de 31. Vanlieule et oonelut dans ce
lui de 31 Vanalleynes. Cependant. au moment du vote,
il se prononce pour la proposition de 31. 3'anheule, qui
est encore adoptée par les deux échevins et par
3131. Yandebroucke, Cardinael, Hoedt et Brunfaut.
M3I. Deghelcke, Becuvvé, Lannoy et Béaucourt par
tagent l'opinion de 31. 3'analleyriea 8 voix contre 5.
31. le bourgmestre demande a être ilxé sur le sens
précis du vote émis par le Conseil. II s'eflraie de la lati
tude qu'on lid laisse. Grande latitude, s'écrie-t-il,
mais aussi grande responsabilité pour le Collége!
Qiiye, oiiye, oüyeü!
Deux objets sont encore a l'ordre du jour de la séance:
T.e cahier des charges, clauses et conditions pour une
vente d'arbi'es sur lapropriété des Hospices. L'estimation
est faite a la somme globale de 5,'24 7 francs les frais
scront de 00 francs. Le conseil donne il runanimité un
avis favorable sur la demande des hospices.
Le rapport présenté par 31. 3'anheule, aunom de la
première commission, sur le compte dé la garde civique
pendant l'année 1864, donne le résultat suivant
Recettes. fr. 1,500 00
Dépenses 1,3'82 80
Lxcédant fr. „117 IL
jl.e budget pour 1SG0 s'élève a la somma de
fr. 1,817-11, en recettes comme en dépenses.
L'assemblee approuve ce compte et ce budget et se
retire de nouveau a huis-dos.,pour deux affaires,»
dit 31. Ié bourgmestre.
Soeirté Httéralre «l«» Ituiisbriig^e.
Nous avous été forcés, a notre grand,regret, de remet-
tre jusqu'a ce jour le eompte-rendu du rapport de la
8ociété littéraire de Rousbrugge, présenté en assemblee
générale, le 21 avrildernier, par 31. D.Allaert, membre
du comité.
Nous avons déja eu l'occasion de constatcr, dans ces
memes colonnes, tout l'honneur qui revient a la petite
ville de Rousbrugge de posséder dans son sein une pa-
reille institution et le succes croissant des conférences
qui s'y donnent. N'ous ne pouvons que conllrmer aujour
d'hui tout, ce que of, Cërcle littéraire a déja fait pour le
triomphc des idécs liberates et la cause du progrès. II
serait mime superflu, croyons-nous, d'insistersur l'uti-
litó de ces conférences qui constituent une des meilleures
écoles au point de vue intelloctuel, qui instruisent et
moralisent, ct qui, tout en tenant le public au courant
des progrès de notre époque, élèvent l'ame au-dessus
dc la sphere des intéréts matériels. Disons settlement
combieu il serait desirable de voir un pareil Cercle litté
raire s'établir en notre ville, ou l'on n'est que trop en-
clin si vivre dans l'indifférentisnie, que soutient encore
l'apatliie de quclqufes hommes a qui leur position et
leui's principes font un devoir de travaillerason dt'gour-
dissemerit. I.c rapport des travaux de la Soclété de
Rousbrugge constate lout d'abord que, pendant l'hiver
dernier, e'est-a-dire du 28 octobre 1861 jusqu'au
2A avril I S05, il y aeu23 assemblées, dontla première,
qui cut lieu le 11 novembre, fut ouverte ]>ar un superbe
discours] dc 31. Allaert sur 1'Institution (les Soeiétf's
en general.
Pendant tout cet hi ver,les reunions du Cercle out été
très-suivies ct ont présenté le plus liaut intérét, taut
sous le rapport des grandes questions d'avenir et de
prospérité pour la commune de Rousbrugge, que sous le
rapport dés importants problèmes sociaux qui ont été
l'objct des discussions. I/amelioration de l'Yser, le
ehemin de fer, 1'établissement de pompes a, incendie,
voila autant de questions matérielies qui n'ont pas
échappó a la sollicitude des membres.
N'oublions pas la question de 1'Instruction et celle de
la rcforme electorale, qui a été 1'objet d'une petition
adressce a la Chambre des représentants et dont la So-
ciété littéraire de Rousbrugge s'est seule occupce dans
tout 1'arrondissement d'Ypres. Dans les conférences qui
ont eu lieu pendant cette menie période, on a entendu
sept différents orateurs, tous membres du Cercle. A ce
nombre, il faut ajoutcr encore le nom de 31E. Vanden-
bussche, bibliothécaire-adjoint aux archives dc 1'Etat a
Brugss, qui, dans divers entretiens familiers, a fait
preuve d'un talent ct de connaissances dont les audi
teurs n'ont pas encore perdu le souvenir.
'Routes les conferences ont été remarquables sous tous
les rapports ("t ies applaudissements n'ont pas fait dc-
faut a ces champions dévoués a, la cause du progrès et
de la liberté'. Disons aussi que les sujets développés par
les divers orateurs étaient bien choisis, plcins d'aet.ua-
lité et d'a.ttrait.
Les erreurs et les préjuges du moyen-age, 1'origine
et l'antiquité dc Rousbrugge, l'histoire des communes,
l'instabilité dc la vie des peuples, voila autant de su
jet.s qui ont fourni a 3131. A. 3Iorysse, E. Yandcn-
bussche, L. Rubbrecht et A. Yiane, l'occasion de se
faire justement apprécier et applaudir.
Ajoutöns encore les noms de 313L P. 3'iane, F. De-
coninck, D. Allaerl ct B. 3'erhaeghe, dont les confé
rences n'ont pas présenté moins d'iutérét-et; l'on
pourra se convaincre qu'avec de parcils cléments d'emu
lation, le succes dc la Société littéraire de Rousbrugge
ne fera que grantlir chaque jour. Tous les hommes dc
ceeur et d'intclligencc de la commune voudront en faire
partie, quaud ils apprécieront bien les immenses ser
vices que peut rendre, tant dans l'ordre materiel que
dans l'ordre moral, un cercle qui a pour luit, unique ct
constant le progrès. Des conferences comme celles qui
sontdonnées a la Société littéraire de Rousbrugge, len-
uoblissent lc occur, cnrichissent 1'esprit, fortifient l'u-
nion et relèvent.la commune qui les possède.
Sta)»g>»i-t «Ie la ('liambre «le roniiiicrre
«1«* Iluulei's.
De toute notre province la petite ville de Roulers est
aujourd'hui le centre industrie! le plus actif et le 'plus
prospère, grêce a la sollicitude dc quelques hommes in
telligents 'et''dévoués a la tête desquels il faut placer 31.
Cli. de Broukere, l'iufatigable président de la Chambre
de commerce de cette localité. Aussi, ent,re tous
les rapports que les Chambres de commerce du pays
adressent anuueilemcnt au gouvernement, celui de la
Chambre de Rotifer's occupo-t-il une place distinguée
et est-il toujours attendu avec la plus vive impatience.
Cet important document, non-seulement expose d'une
manière exacte et coomplète la situation et les besoins
du commerce et de l'industrie, mais il abonde encore en
observations judicieuses sur les principales questions qui
s'agitent dans le monde industriel. C'est ainsi qu'il con-
sacre une large place aux intéréts de la classe ouvrière,
a la transformation du travail en grande communauté,
aux sociétés de secours mutuels, aux écoles du soir, aux
bibliothèques populaires, etc., etc
Nous nous proposons de faire ii cet intéressant rapport
plusieurs emprunts parmi les grandes questions qui ont
fixé l'atteution spéciale de la Chambre de Roulers et
dont nous avons déja signalé le regrettable oubli dans
lc rapport de la Chambre de commerce d'Ypres nous
completerons ainsi notre premier travail.
Au chapitre consacré a l'industrie et au commerce,
dans le premier paragraphe, le rapport s'exprime ainsi
sur la transformation du travail en grande communau
té
»Le travail de l'atelier, substitué au travail en familie,
est une innovation dont l'importanee sociale n'échappera
a personne. Le tissage a la campagne, jusqu'ici, a été
une heureuse eombinaison, une fusion de l'industrie
linière et de l'industrie agricole. A l'avenir, le père
et l'enfant seront disperses, et, pendant de longues jour-
nóes, soustraits a cctte douce et bienfaisante influence
de la vie en commun, au partage du labeur quotidien, a
l'intimité de toutes les heures, sauvegarde par excellence
de la moralité du prolétaire. Le foyer de familie 1 oh!
certes il a droit a tous les respects, a toutes les sym
pathies, a, toutes le3 venerations; mais qui done peut
cchapper aux dures lois de l'existence, et le premier de
voir de l'ouvrier n'est-il pas de veiller aux besoins du
ménage, de nourrir, de vêtir le mieux possible la femme
et l'enfant et de leur procurer la plus grande somme de
bien-être Et ne counait-on pas le risque de briser
ces frêles existences, de les vouer au malheur et a la
misère, en opposant une digue impuissante au courant
qui nous emporte t Serait-ce bien la une charité in
telligente? Et si les transformations industrielies ont
leurs lois inflexibles et leurs dures aspérités, quedebien-
faits n'apportent-elles pas aux déshérités de la fortune
Ardemment, vaillamment, la société moderne tra-
vaille il la solution de ce problcme posé devant elle
Obtenir plus de satisfaction avec moins d'efforts
améliorer la condition matérielle du peuple, rendre
moins pénible le labeur en augmentant le salaire, faire
pénétrer l'aisance dans la demeure de l'ouvrier, n'est-ce
pas Ie réconcilier avec la vie, l'attacher davantage au
devoir et raffermir son courage
On a eu raison de le dire La faim est mauvaise
cohseillère et, presque toujours, la misère est le ber
ceau du crime. Nous le reconnaissons trè3-franclxe-
ment si la nouvelle transformation industrielle pou-
vaits'accomplirsans toucher au foyer sacré de la familie,
ce serait un incommensurable bienfait, 3Iais, en
présence de cet inevitable sacrifice, la société, elle, a pour
mission de remédier au mal, de l'atténuer, de racheter
par des bienfaits dans l'ordre moral, les exigences
qu'entraine l'organisation du travail.L'instruction est
impitoyablement bannie de la chaumière, la mission de
l'atelier est de lui ouvrir larges ses portes a lui de for
mer les ames dont il a charge, en créant de nouveaux
horizons a l'intelligence du jeune ouvrier en dissipant
les ténèbres qui l'enveloppent et 1'étouffent. A autre
chose l'enfant a droit, qu'au salaire, simple remuneration
d'un service rendu 1'obligation morale que le patron
contracte, en leprenant sous son égide, emportele devoir
de l'élever assez haut pour en faire le propagateur éclai-
ré et convaincu des saines notions de morale, d'ordre et
d'cconomie, sans lesijuelles il n'est point d'organisation
possible. A ce prix, l'atelier, le travail en commun,
n'apparait plus comme un épouvantail, mais comme un
puissant véhicule de civilisation et les intéréts moraux
et matériels de la classe ouvrière ne peuvent que gagner
il sa rapide propagation.
On ne peut qu'applaudir a des idéés aussi noble.nent
exprimées et faire des vceux pour qu'elles pénètrent le
cccur de tous les industriels qui ont charge d'existences
aussi précieuses que celles des ouvriers, et surtout dc
ceux qui remplissent consciencieusement leurs devoirs
et qui ne les séparent pas de leurs droits.
(A continue!'.)