nelles. Ne lui demandez pas de chanter du Rossini ou
du Donizetti quand 1'affiche porte le Barbier ou la
Fille du Régiment vous êtes sur qu'elle n'en fera rien
et qu'elle vous donnera de sa musique, a elle, qui ne
ressemblera pas plus a celle du compositeur que la valse
A' 11 Bacio au Miserere du TYoweère.MUe Artot est assu-
rément une musicienne de premier ordre, mais nous
avons le mauvais goüt de lui préférer Rossini, et quand
nous demandons le Barbier,'nons entendons qu' on nous
le donne, la musique abracadabrante de Mile Artot va-
lüt-elle cent fois mieux.
Si ma critique dépasse un peu les limites du vrai, ne
l'attribuez qu'a la vive sympathie que m'inspire letalent
de notre jeune concitoyenne. Douée comme elle l'est,
M"e Artot a devant elle un brillant avenir et c'est notre
mission, a nous, de Ghercher a laramener, inême au prix
de quelques durs avertisseinents, dans la voie qu'elle
paralt vouloir abandonner.
Cbronlque warneionolse.
Files du Pont-Rouge.
En géographie, le Pont-Rouge est un hameau situc
sur la route d'Ypres a Lille, divisé en deux parties
l'une beige, l'autre franqaise, et baigné par la rivière la
Lys. Poste de douane. Population 200 habitants.
II doit vous être peu intéressant, lecteur, de connai-
tre le Pont-Rouge sous ce rapport. II vous sièra mieux
d'appiendre comment se sont passées les fêtes de la se-
maine dernière. Y ont-elles été bellesbeaucoup de
monde les a-t-il suivies? voila ce que vous nous de
mandez.
Eli bien! vous répondaut d'unemanière générale,nous
vous dirons que la ducasse du Pont-Rouge a étémer-
veilleuse; personne ne pouvaient croire ses yeux en voyant
ce hameau, d'ordinaire si calme et si nu, animé comme
la rue d'une ville et paré comme une cité dans un jour
de joyeuse-entrée. Du tumulte et du vacarme, il y en a
eu tant et plus pendant les cinq jours de fêtes mais
c'est dans la journée de lundi qu'ilsontété a leurapogée.
N'allez-pas croire cependant que dans tout ce tumulte,
dans tout ce vacarme il y ait eu du désordre; non, la
police n'a absolument rien eu a y faire; elle a pu se
croiser les bras et assister paisiblement et en toute tran-
quillité a une fête donnée sans l'intervention des auto
rités. Quand nous disons sans l'intervention des auto
rités nous nous trompons, car, a tout seigneur tout
honneur, l'lionorable chef de notre administration lo
cale s'est empressé, a la demande de M. le président de
la commission des fêtes, de mettre a la disposition de
celle-ci des fusils (de feu les pompiers) et deux gobelets
pour le tir a la cible. L'empressement de M. le bourg-
mestre, en cette occasion, est digne de nos louanges et
de nos félicitation3 Que n'a-t-il mis le même empresse-
ment a signer la liste de souscription il nous eut per
mis, a notre grande joie, d'etre irrestreints dans nos
louanges et alors nous aurions fait taire les mauvaises
langues qui auraient prétendu qu'on ne rend des servi
ces que pour autant qu'ilsne coutent rien. Aujour-
d'hui nous ne pouvon3 que leur répondre que la criti
que est facile, maissans les cent francs d'augmen-
tation que voulez-vous qu'ilfit?
Si l'étendue de notre clironique le permettait, après
les louanges dues a M. le bourgmestre, nous en adres-
serions d'aussi bien méritées que celles-la au pluvieux
octobre qui a daigné, dans un de ses rares moments de
bonne humeur, nous faire jouir, pendant les fêtes, d'un
temps favorable et au mieux de nos désirs. Mais, dans
1'OpinionTon nous accorde une place si restreinte que
nous devons même passer sur la journée de dimanche,
nous bornant a dire que ce jour-la il y a eu foule, qu'on
y a bien dansé et folatré et que c'est au milieu de la
gaieté qu'on est arrivé au lundi, la grande journée des
fêtes.
Lc lundi matin, les coups de canon, les décharges de
mousqueterie, les apprêts des réceptions, les arrivées
d etrangers, et tous autres remue-ménages ont précédé
l'arrivée de la musique de Warnêton. Celle-ci est venue
donner a l'entrain existant un nouvel élément d'anima-
tion; et c'est au son d'airs variés, au bruit de clairons et
trompettes que cette société a fait son entrée dans le ha
meau, disons le village (puisque ce jour-la il avait son
bourgmestre nommé a l'unanimitédes habitants), et s'est
rendue a 1'estaminet du Pont-Rouge devenu la Maison
Commune. Elle y a été recue par MM. les membres de la
commission. Après que les rafraichissements ofi'erts eu-
rent été pris, le cortége s'est formé pour aller au devant
des compagnies de pompiers de Deulemont et de Frelin-
ghien dont les membres devaient être les héros de la
Fête.
En tête du cortége se plaija le sieur Tiace Louis Ven-
ttin, bouffon du bourgmestre du Pont-Rouge, décoré du
titre de capitaine et pas le moins du monde de l'Ordre
de Léopold, ancien garde-gamelle au service du roi et du
pays, aujourd'hui au service de sa commune et de son
mayeur. Le capitaine avait sur son chapeau-Souwarow
un magnifique plumet écarlate; les épaulettes garnis-
saient sa veste empruntée a un sien voisin, jadis cui
rassier, et, en dessous de sa ceinture de soie aux cou-
leurs nationales, sa culotte bleu-tendre dessinait adrni-
rablement le contour de ses membres fluets se perdant
dans une paire de bottes a l'écuyère. Ainsi accoutré et
armé d'une épée flamboyante, pareille a celle de l'ange
exterminateur, le capitaine restait impassible et la tête
haute attendant le signal du départ. Derrière lui se ran-
gèrent les porteurs des prix du tir consistant en trente
magnifiques services de table. Venait ensuite la musique
de Warnêton suivie de la commission des fêtes, des ha
bitants et d'une foule de curieux et d'admirateurs. Les
femmes, admises au cortége, étaient traitées avec tous
les égards dus a leur sexe; la commission des fêtes n'a
pu, grace a la multitude, les priver du plaisir d'etre
bouseulées, ce qui est parfois désagréable; mais comme
a l'impossible nul n'est tenu la commission a été
excusée.
A deux heures le cortége se mit en marclie et se ren-
dit en France a la rencontre des pompiers. On les re-
joignit prés du bureau de douane. M. le président de la
commission s'approchant alors des chefs de corps remit
a chacun d'eux une médaille que leur décernaient les
habitants du Pont-Rouge, en reconnaissance du zèle et
du courage qu'ils ont déployés lorsqu'un incendie me
nara, le 7 juillet dernier, de détruire le village. Ac-
ceptez, Messieurs, leur a dit M. le président, ce simple
gage de reconnaissance publique. 11 a le rare mérite de
vous être décerné par toute une population qui proclame
le courage des pompiers de Deulemont et de Freilin-
ghien. A ce titre vou3 pouvez en être d'autant plus fiers
que tous nos habitants, depuis le plus riche jusqu'au
plus pauvre ont contribué a reconnaitre votre zèle,votre
ardeur et vos vertus civiques
Ces paroles ont été vivement applaudies et suivies
des cris Vivent les Pompiers Vivent Deulemont et
Freilinghien Ce n'était que juste.
Alors le cortége composé, non de Beiges et de Fran
cais appartenant a deux nations différentes, mais
d'hommes amis, toujours prêts a s'aider ensemble dans
le malheur comme a se réjouir dans le bonheur, tous
enfants de la grande familie humaine, se rendit sur
la partie beige et fit le tour du village au milieu de
mille crisjoyeux.
Vers les quatre heures eut lieu le tir a la cible et
déja les joyeux violons engageaient les jeunes gens a la
danse. La jeunesse ne se fit pas prier; les salles de bal
regorgèrent de monde, mais on remarqua que ce jour-
la les jeunes filles avaient une préférence pour les pom
piers et les musiciens. La jalousie des évincésne produi-
sit cependant aucun effet facheux; ils en firent leur
deuil, se promettant de prendre leur vengeance le lende-
main. Cette vengeance, ils l'exécutèrent facilement, car
leurs vainqueursdansèrent tellement et si longtemps que
le lendemain lorsque les jeunes filles disaient aux pom
piers et aux musiciens
Voulez-vous!... Voulez-vous accepter mon bras?
Ceux-lane répondirent pas - pas-ra-pas-ra-pas-pas,etc.
C'était le cas de dire chacun son tour, ce n'est pas de
trop.
Le mardi ramusement continua et les jeux populaires
n'eurent pas congé. II en fut de même le mercredi et le
jeudi....,, et puis la ducasse fluit et chacun voyant l'os
décharné du jambon et le porte-monnaie vide et a sec
s'écria n on a bien mangé, pas mal bu, et l'on s'est
beaucoup amusé; a une autre fois
Ainsi se passèrent les fêtes de Pont-Rouge. Jamais
dans ce hameau on n'a vu tant de joie et tant de plaisirs
que pendant la semaine dernière. Espérons que nous ver-
rons encore pareille ducasse
Les amusements du peuple ombragent parfois eer- j
taines natures acarialres et les mettent en malséante hu-
meur. II faut au peuple du pain et des plaisirs, panem
et circenses. Les foules doivent s'amuser, et l'ouvrier,
tout aussi bien que l'homme opulent, a besoin parfois
de réjouissances pour enlever a sa vie la monotonie qui
devieut mortelle a force d'être ennuyeuse.
Warnêton, 19 octobre 1865.
Le correspoudant parisien de la Gazette de Liége, or-
gane de Mgr de Montpellier, après avoir infligé un léger
blame a la tiédeur dont l'abbé Lucien Bonaparte fait
preuve dans la question du maintien du pouvoir tempo-
rel, ajoute la singulière réticence que voici
II suffit que ce Bonaparte soit abbé pour que je me
sente tenu a la réserve envers lui. Nous avons le droit
de juger un empereur; nous n'avons pas au même point
le droit de juger un prêtre.
L'avis est précieux et mérite d'être enregistré.
ACTKS ©FFICIEES.
Encouragement de la vaccine. -Dis
tribution de la médaille d'or pour l'an-
née La médaille de la vaccine est décernée,
savoir Au comité de vaccine de Bruges
Au sieur Petit, docteur en médecine a Moorslede;
Isacq, officier de santé et accoucheur a Poperinghe; Cay-
tan, docteur en médecine, chirurgie et accouchements
a Bruges; Comein, chirurgien et accoucheur a Zonne-
beke; De Muelenaere, docteur en médecine, chirurgie
et accouchements, a Waereghem; Maillet, docteur en
médecine et accouchements a Thielt; Belpaire, chirur
gien et accoucheur a llulste; Verougstraete, docteur en
médecine, chirurgie et accouchements a Sweveghem.
Des arrêtés royaux du 16 octobre 1865 approuvent
La délibéiation du conseil communal de Wervicq,
tendante a obtenir l'autorisation d'emprunter a l'inté-
rêt annuel de 5 p. c., une somme de 10,000 fr., rem-
boursables par cinq annuités égales, a partir de 1870,
pour 1'acquisition d'un terrain destiné a servir d'empla
cement a l'usine agaz.
Pension.II estaccordé au sieur David Maertens,
en demier lieu préfet des études du collége communal
d'Ypres, une pension annuelle de fr. 1,787 qui sera
payee jusqu'a concurrence de fr. 675, par la caisse
de prévoyance des instituteurs et professeurs urbains, et
a raison de onze cent douze francs (fr. 1,112), par le
trésor public. L'entree en jouissance de cette dernière
part prendra cours adaterdu ler mai 1865.
Eeoles normale* d'institutrices.Liste
des élèves institutrices sorties des écoles normales, a la
fin de l'année scolaire 1864-1865, et qui, après avoir
subi 1'examen prescrit parl'arrêté royal du 25 octobre
1861, ont obtenu un diplome de capacité en vertu du-
quel elles peuvent être nommées aux fonctions d'in-
stitutrice communale
ÉCIOLE NORMALE DE MESSINES.
(5 élèves; 5 diplómes.)
Biplómée du premier degré.
Terrior, d'Ixelles.
Diplómées du deuxième degré.
Dubois, d'Anvers; Delmez, de Mons; Derache, de
Gand.
Biplómée du troisième degré.
Billen, de Merdorp.
Emprunts ciimniunauv. Un arrêté royal
en date du 16 octobre 1865 approuve
La délibération du conseil communal de Wervicq, ten
dante a obtenir l'autorisation d'emprunter, a l'intérêt
annuel de 5 p. c., une somme de 10,000 fr., rembour-
sable par cinq annuités égales, a partir de 1870, pour
l'acquisition d'un terrain destine a servir d'emplace
ment a l'usine a gaz.
FAIT» DIVERS.
Mardi dernier, entre 9 et 11 heures du matin, desvo-
leurs se sont introduits en brisant la lucarne de la cave,
dans la demeure du sieur Edouard Samyn, tisserand a
Dadizeele, et out enlevé, d'un coffre qu'ils ont forcé a
l'aide d'une hache qui se trouvait a leur portée, une
somme de 40 francs en pièces d'or et d'argent. Les au
teurs de ce vol ont inconnus.
Lc typhus contagieux, dont on n'avait plus constaté
de cas nouveaux depuis quelque temps, vient de se ma-