nos éternels adversaires s'acharnent tant a exploiter la
crédulité des masses populaires et a passionner leurs
préjugés au profit d'intérêts tout terrestres, il serait
par trop regrettable qu'on negligent de saisir, póur
éclairer le peuple, une occasion oil, pour me servir
encore des termes de 1'auteur légèrement modifies, la
proposition fórmulée est'aussi simple, la justice rendue
aussi évidente, et l'intérêt démontré aussi direct
CHroiii«|uc warnêtonolKe.
Le grand événement de la semaine a été l'arrivée des
ingénieurs, entrepreneurs, piqueurs et autres employés
de la ligne Ostende-Armentières.
L'aurons-nous enfin ce chemin de fer, ce désiré de la
province,ce particulièrement chéri des localités qu'il doit
desservir?
Peu en doutent, car on croit facilement ce qu'on dé-
sire.
Le tracé de Comines a Armentières n'existe plus uni-
quement sur le papier, mais des jalons numérotés sont
plantés dans les terrains a traverser. 11 en est de même
pour celui de Warnêton a Ypres mais celui-ci n'est plus
tel que le portait le plan primitif. Suivant ce que nous
avons appris, la ligne, au lieu de passer a l'ouest de
Messines et de Wytschaete et non loin de ces deux loca
lités, prendrait une toute autre direction nécessitée par
les accidents de terrain et l'économie des dépenses. II a
même été question, et des débats se sont élevés sur ce
point, de se diriger directement de Warnêton sur Hou-
tbem, oü, rejoignant la ligne de la Plandre occidentale,
on la suivrait jusques Ypres. De cette fagon on évitait
tout déblai et remblai, et la ligne,n'étant guère allongée
que de deux kilometres, aurait peu coüté. II était ce-
pendant de l'intérêt de Messines et de Wytschaete qu'il
n'en fut pas ainsi; aussi, les ingénieurs, comprenant ces
besoins, ont, avec une bienveillance dont la population
de ces deux localités leur sauront gré,nous n'en doutons
pas, décidé de se diriger directement de Warnêton sur
Ypres par l'Oost-taverne. De cette facon, le chef-lieu du
canton aura une station,un peu éloignée, c'est vrai (15 mi
nutes); mais il devra bien s'en contenter, puisque sa
position élevée ne permet pas a la locomotive d'arriver a
ses pieds.
Les entrepreneurs ont annoncé le commencement de3
travaux pour le 1" mars prochain. II faut convenir que
si cette promesse s'exécute, ils prouveront une grande
habilité. Du reste, il n'y a la rien d'impossible, puisque
MM. Willems sont les entrepreneurs.
Tout un chacun, persuadé aujourd'hui que ce chemin
de fer, qu'ils eroyaient un mythe, est sur le point de
devenir une réalité, voit avec son espoir augmenter sa
curiosité. Celui-ci interroge sur l'emplacement de la
gare Le champ de Baptiste convient bien le champ
de Franqois aussi mais, dites-donc, Monsieur Maré-
chal, oil sera la station? a laporte de Lille ou bien au
faubourg de Bise? Un autre, pour se donner del'im-
portance, simule une grande familiarité avec ces Mes
sieurs du chemin de fer il leur parle ii l'oreille, est sé-
rieux quand ils le sont, et se met au diapason de leur
gaité quand il le fautet tout cela pour avoir Fair d'être
dans le secret des travaux. Un troisième, qui se dit trés
en cour auprès du conseil d'administration, promet déja
la place de chef de station. Un quatrième s'en va deman-
der combien ily aura, par jour, de trains vers Comines,
combien vers Ypres, combien vers Armentières jusqu'ici
il n'a pas encore osé demander les heures de depart. II
est certain curieux qui a trouvé que les chefs de station
ne devraientpas avoir des casquettes comme en ontceux
de la Flandre occidentale et qu'il convient de donner
aux gardes-convois un costume plusjoli que celui des
gardes-champêtres
Que MM. Maréchal et Willems arrivent encore une
fois parmi nous, nous ne leur garantissons pas qu'on ne
les interrogera point sur la forme et la couleur des cou
pons.
curiosité, comme tu es banale
Cette grosse et intéressante question du chemin de fer
a eu tous les honneurs de la semaine. Une autre affaire
avait cherché a percer; maiselle ne l'a pu.écraséequelle
a étê par l'importance des intéréts. Elle n'a pas fait de
bruit et cependant, en tout autre temps, elle en eüt fait
beaucoup et pour cause. Aussi, grace a ce mérite, nous
ne la passerons pas sous silence, la racontant dan toute
sa simplicity
Dans l'incendie d'une ferme, a Pont-Bouge, beau
coup de personnes s'étaient distinguées par leur courage.
D'administration communale forma une liste de propo
sés a recompense et la dressa avec un luxe vraiment
étrauge de personnalités. Pas line personne du Pont-
Itouge qui ne fut inscrite sur la liste; on avait étéjus-
qu'a y mentionner le zèle et le dévoüment des Pompiers
de Warnêton dont le corps était dissous a l'époque du
sinistre. Mais ce qu'il y a de plus fort et de plus ex
traordinaire c'est qu'on y avait porté une personne ha
bitant une maison voisine de la ferme incendiée, qui
s'était bornée a examiner de loin le désastre aprcs avoir
refuse de fournir et ses seaux et Peau de son puits.
(C'est le cas de dire que cette personne avait fait moins
que rien). Eh bien, il y a queiques jours, la population
de Pont-Bouge apprend, non sans surprise, qu'une
seule personne vient d'obtenir une médaille d'argent
pour le zèle et le dévoüment dont elle a fait preuve dans
l'incendie de la ferme Lemoine et que cette personne
estjustement celle qui a refusé, outre l'emploi de ses
bras, celui de ses seaux et de l'eau de son puits.
Ceux qui avaient mérité une décoration paree qu'ils
avaient au risque de leur vie arrêté les progrès du feu,
étaient oubliés.
C'est par des rictes de l'espèce, par le manque de jus
tice distributive que tout pouvoir sedétruit. Le faitrap-
porté n'a pas besoin de commentaires.
N'allez pas cependant vous imaginer qu'il y ait la
quelque faute des chefs de la commune. Oh non Ils
n'en peuvent mais. Eten effet, dans la dernière seance
de notre conseil communal un conseiller interpellant le
collége échevinal sur une question se rapportant a la
reformation du corps des pompiers, M. Grimmonprez,
notre ministre des travaux publics, répondit y n'avions
plus de 'pompiers. Le conseiller réponditsi M. Grim
monprez prétend qu'il n'y a plus de pompiers, comment
se fait-il qu'on propose de déc'erner une médaille de cou
rage a un corps qui n'existe pas? Lii-dessus, M. le
bourgmestre et son ami Grimmonprez de s'écrier que
jamais ils n'ont propose de décemer une médaille aux
pompiers et de jurer leurs grands dieux que jamais pa
red acte n'avait été posé. Le conseiller se bornaaprier
hl. le secrétaire de lui procurer la liste de propositions
dont nous avons parlé. Celle-ci lui étant remise, il la
passa a M. le bourgmestre en lui montrant qu'il était
bien vrai qu'il voulait faire décorer le corps des pom
piers de Warnêton et une personne ayant refusé ses
seaux et son eau.Dans l'ordre des propositions, le
corps des pompiers n'existant plus venait en troisième
lieu et le décoré a la médaille d'argent le suivait d'assez
prés.
M. notre premier magistrat, tout ahuri, ne sut que
répondre et M. Grimmonprez risqua un faible par
erreur Ces Messieurs ne devaient chercher aucune
excuse car ils n'ignorent pas que notre population leur
pardonne a 1'avance tous leurs actes parce qu'ils ne sa-
vent ce qu'ilssignent ni ce qu'ils font, ajoute
un loustic qui lit notre chronique.
Cette séance du conseil communal, dans laquelle eut
lieu cette belle équipée de nos administrateurs, présenta
dans sa suite de très-curieux spécimens des moeurs ad-
ministratives. Dans notre prochaine chronique nous en
présenterons le tableau a nos lecteurs.
Warnêton, le 16 novembre 1865.
Aroïtlciits sin' le clicmin de Ier «le In
Flandrc-occidcniale.
Les accidents se suivent et se ressemblent sur le che
min de fer de Poperinghe. 11 est vrai que jusqu'a présent
tout se passé de la manière la plus anodine; mais il nous
seinble néanmoins qu'il est temps d'y fixer une atten
tion sérieuse, afin qu'un jour nous n'ayons pas a dé-
plorer de grands malheurs. Mercreili dernier un essieu
de locomotive s'est brisé aux environs de Ylamertinghe.
Samedi c'était l'essieu d'un waggon de marchandises qui
occasionnait un déraillement prés de Poperinghe. Les
voyageurs sont arrivés a destination a minuit. Tout cela
denote que le matériel de la ligne exige le plus minu-
tieux examen et des réparations promples et urgent es,
examen et reparations que nous conseillons a la Société
de la Flandre de prodiguer a son matériel.
Une autre occasion de graves accidents est l'état de
compléte obscurité dans lequel on laisse queiques haltes
intermédiaires sur cette ligne. Nous en pourrions citer
oü, l'année dernière, on avait eu l'excellente idéé de
planter des poteaux et de surmonter ces poteaux de lan
ternes. Cette année, saus qu'on sache pourquoi, les lan
ternes n'ont pas reparu. A la vérité, les poteaux subsis
tent toujours, mais, dans leurétat actuel, ils n'éclairent
guère les voyageurs. Espérons que 1'administration qui
dirige la ligne de la Flandre occidentale appréciera la
justesse de ces reclamations et que le public voyageur
n'attendra plus longtempsle couronnemeut de l'édifice.
Suivant une statistique dont le Commeree de Gand a
réuni les chiflres, le principal déficit causé par les me-
sures restrictives prises contre l'invasion de la peste bo
vine, porterait sur les génisses.
Or, ce déficit d'animaux reproducteurs que l'on ne
pourra plus importer des Bays-bas, entravera l'élève du
bétail en Belgique.
La feuille gantoisea laquelle nous nous rallions
complétement, propose de substituer d'autres denrées a
la viande fraiche dont le prix devient exorbitant et s'élè-
vera encore, denrées dont, a son avis, les Chambresde-
vraient voter d'urgence la libre entrée.
Voici l'énumération de ces substances alimentaires
La morue en saumure, les plies sèches, le stockflsch,
les harengs, les autres poissons de mer, le poisson d'eau
douce, les fromages, les viandes de toute espèce, les
grains et farines (froment, seigle, avoine, sarrasin, maïs,
orge et gruau, pois et fèves, farines, pain et biscuit, riz
etfécules.)
Le moment est venu, ajoute notre confrère, de rayer
de notre tarif de douane, tous ces articles dont rien
ne saurait plus justifier le maintien. Que tous les jour-
naux libéraux reproduisent nos observations et éveillent
l'attention publique, que de toutes les villes manufactu-
rières, et grace a Dieu il n'en manque pas en Belgique,
on envoie des adresses aux Chambres, et la session nou
velle comptera peut-être parmi les sessions utiles.
ACTUS OFFïCIFf.S.
En vertu d'un arrêté royal dn 7 novembre, quei
ques modifications seront apportées, a dater du It jan
vier 1866, ii l'emplacement 1° de la barrière de Buys-
selede sur la route de Thielt par Buysselede, vers Aeltre
et Eecloo; 2° de la barrière de Westoutre a la route de
d'Ypres vers Bailleul, et 3° de la barrière de Mouseron
sur la route provinciale de Menin par Beckem et Mous
eron et Dottignies.
Par arrêté royal du 12 novembre 1865, le sieur
Jules Bara, membre de la Chambre des représentants,
est nommé ministre de la justice en remplacement du
sieur Victor Tesch, dont ladémission est acceptée.
Un arrêté royal du 9 novembre porte que la ges-
tion des bigns des fondations de bourses d'étude créées
par les personnes désignées au dit arrêté, et dont le siége
est dans la Flandre occidentale, est remise, sauf disposi
tion ultérieure et sans prejudice du droit des tiers, a la
commission instituée dans cette province en exécutionde
l'art. 18 de la loi du 19 décembre 1864.
Par arrêté royal du 12 novembre 1865, le service
de la voirie vicinale, les affaires concernant le service
médical et l'hygiène publique sont réunis aux attribu
tions de la première direction sous la dénomination de di
rection des affaires provinciates et communales.
M. Vergote est chargé de la direction de ce service.
Un arrêté royal donné a Ardennes le 14 novembre,
et contresigné par M. le ministre des affaires étrangères
porte f
Sur la proposition de notre ministre des affaires étran
gères et de l'avis de notre conseil des ministres,
Le sieur Victor Tesch, représentant, notre ancien mi
nistre de la justice, est nommé ministre d'Etat.
FAITS filYCRS.
Jeudi matin, la nommée Sophie Wythooghe, demeu-
rant a Ypres, Grand'Place, numéro 34, a, dans un acces
d'aliénation mentale, jetédans la rue, par une fenêtre du
second étage, son petit-fils, agé de six ans.qu'elle devait
garder. L'enfant, gravement contusionné, a été trans-
porté a l'hópital.
Un nouvel accident est arrivé dans la soirée du 13 sur
le chemin de fer de la Flandre occidentale, entre Bruges