JOURNAL D'YPRES IT DE I/ARRONDISSEMENT YPRES, Lundi Troisième année. -N° 51 18 Décembre 1865. mf mis mm je - v r§sggg|'*v t?-" e>ltr& BAB®3>KMElüT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; -I fr. 5ftpar semestre. Pour l'étranger, le port on sus. Un Numero 85 Centimes. L'OPIMON PR!\ «BOS AWOXIIS ET DES RÉCLAMES to centimes la petite ligne. Corps du journal SO centimes, LE TOUT PAYABLE 1)'a VANCE. Laissez dire, laissez-yous blamer, mais publiez voire pcnsée. ON S'ABONNE A Ypres, au bureau du journalekex Félix Lambin, imp.-lib. rue. de Dixmude, 55, ou au bureau de la Publicité Commerciale, 9, rue Fossés-aux-Loüps, a Bruxelles. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'arijent doivent ètre adressés franco au bureau du journal. AVIS A W®S SiECTEOtS. Nous avons rctarde do deux jours le tirags.de VOpi nion afin de pouvoir donner a nos lecteurs le texte du disconrs Royal. Correspondance particuliere de /'OPINION. Bruxelles, 18 décembre. J'avais promis de vous rendre compt'e dans 1'Opinion de l'entrée solennelle de notre jeune souverain dans Bruxelles. .T'v renonce. 11 est des spectacles d'uno grandeur incomparable et qu'il fautrenoncer a décrire, sous peine (le s'exposer au ridicule. Ilenreux les Roisa qui l'amour de leurs peuples prepare de pareils triom- phes plus lieureux les peuples, quand ils peuvent as- socier, comme nous, l'amour de leur Roi avec le culte de la liberté Le due de Brabant)#assez peuconnu jus- qu'ace jour, a conquis, depuis hier, tons les crniirs, et je n'exagère pas en vous disant que sa popularite' en ce moment égale au moins cello des plus beaux jours de feu son pore. Son discours devant les Chambres est tout simplement un chef-d'oeuvre de bon sens et de haute raison politique. Etavec quel sentiment profond il l'a prononcé le le vois encore, deboutsurle Tronc, la tele nue, le front couvert d'une admirable pideur, la main étendue vers I'assemble'e Par moments, sa voix tremblait et on sentait les sanglots lui monter a, la gorge e'est qu'il parlait de son pore. Mais parlail-il de la liberté, de i'indépendance nationale, de l'édifice dontle Congres a jeté les fondemenls et qui peut s'é- lever, qui s'élèvera encore» La voix de notre jeune EJJK IBUKBj A WIMGIjEHIWA. (1) (Voir le n° 50.] Conduisez mademoiselle au numéro vingt-cinq, Thomas, s'écrie la maitresse de l'hotel. Bien, madame. Une lettre a l'adresse du monsieur au numéro dix-neuf vient d'etre apportée. Boots de l'Ours-Blanc l'a deposée au buffet. Pas de réponse. Voiciune lettre pour vous, monsieur, clit Thomas, en plaqant la lettre sur la table du numéro 19. «Pour moi? répond le numéro 19, quittant aussitöt l'embrasure de la croisée, d'oü il avait été spectateur de la scène que nous venons d'esquisser. Oui, monsieur. Le langage des garcons d'hótel est modelé sur celui des Spartiates. Oui, Monsieur, Boots de l'Ours-Blanc l'a apportée.Votre carte est (lé- poséeaubuffet.Madame parlait du numéro 19, Mon sieur.Alexandre Trott, Esq., Monsieur. Je crois qu'il n'y a pas de méprise, Monsieur. Mon nom est Trott, reprend le numéro 19, rom- pant le cachet. Vous pouvez vous retirer, garcon. Le garcon ferme les persiennes, puis les rouvre, car un garqon conscieneieux doit faire'quelque chose avant dc quitter 1'appartement range les verres sur le buffet, promène l'époussetoir sur les meubles oü il n'y avait pas apparence de poussière, se frotte vivement les mains, (I) "Reproduction interditc. Souverain reprenait toute sa fermeté. J'ignore si Leo pold II sera un grand Roi et, pour ma part, je ne le désirepas les grands Rois m'ont toujours fait peur maïs ce que je crois fermement, c'est qu'il sera, comme sonPère, un Roi honnête homme, fidéle ii ses serments et ami de la liberté. J'ai renoncé a décrire l'enlhousiasme populaire. 11 a été lel, en effet, qu'on'ne peut s'cn faire d'idée. Depuis lepont de Laeken jusqu'au Palais des chambres, c'est- a dire sur un parcours i'e plus d'unc lieue d'étendue, le jeune Roi a marché dans la gloire d'un triomphe inouï. On criait,on pleurait, on battait des mains, les dames, aux fenêtres, agitaient leurs mouchoirs et jetaientdes fleurs. Lui, cependant, le jeune souverain, il avaneait lenteinent a travers la l'oule, pale, presque vert d'émo- tion, saluant tout ce people qui se pressait sur ses pas. Jamais, non jamais, spectacle d'une pareille grandeur ne s'offrira plus a ma vue. S'il est vrai que des agents aient été envoyés de l'étranger pour étudier sur le vif les vrais sentiment de la nation, qu'il retournent auprès de leurs maitres el qu'ils leur disent comment un peo ple libre sait entoUrer d'amour et de respect le roi de son choix ct comment un Roi doit parler a son peuple pour que celui puisse confondre dans un même culte la Royauté et la liberté. ÏJïsensirs jSSta RtsE 23. Messieurs, La Belgique a comme moi perdu un père. L'hom- s'approche doucement'de la porte et, comme le génie de laJLampe mcrveilleuse, disparalt a la fin. M. Trott, Esq. rompit le cachet cle la lettre qu'il dé- plia et la parcourut d'un ceil rapide. Sa physionomie changea soudain et le plus vif désappointement se peignit 'dans ses traits. II ne s'attendait évidemment pas a la nouvelle que la missive contenaitmais, il n'en est pas moins vrai que cette nouvelle était d'une nature extrê.ae- ment désagréable. L'Esquire posa la lettre sur la table, puis la reprit, fit quelques pas dans la chambre, passa la main sur sou front, essaya de rappeler ses esprits en sifflant uii air, mais rien n'y fit. Enfin il se jeta dans un fauteuil et relut la lettre a haute voix A l'Ours-Blanc, Grand-Winglebury, Mardi matin, a Aussitót après avoir découvert ou deviné vos projets et vos intentions, j'ai quitté notre comptoir pour suivre vos traces. Je connais le but dc votre voyago, mais ee voyage ne se fera pas. Pour le moment, je n'ai pas ici d'ami sur la discrétion duquel je puisse compter mais, quoique seul, je poursuivrai ma vengeance'. Emilie Brown sera a. jamais délivrée des obsessions intéressées, mercenaires d'un fourbe, d'un coquin, qui lui est odieux et que tout homme honnête couvre de mépris. Pour moi, je n'entends pas souffrir les attaques clandestines d'un vil fabricant de par'apluies. Monsieur, il y a un sentier qui, de l'église de Grand Winglebury vous conduira il travers quatre prairies vers mage si unanime que la nation rend ii sa mémoire ré pond dignement des sentiments qu'eile lui a vouéspendant sa vie. J'en suis aussi touché que reconnaissant, L'Europe elle-même n'est pas restée indifférente a, ce deuilles souverains et les princes étrangers ont voulu prendre part aux derniers honneurs que nous rendons a Celui qu'ils avaiënt placé si haut dans leur .confiance et dans leur amitié. En mon nom et au nom de la Bel gique, je les en remercie Sueeédant aujöurd'hui a un Père si honoré de son vivant, si regretté après sa mort, mon premier engage ment, devant les élus de la nation, est de suivre reli- gi'eusemeut les préceptes et les exemples que sa sagesse m'a légués, de ne jamais oublier quels devoirs m'im- posc cc pféciéux héritage. Si je ne promets a la Belgique ui un grand règn.e, Comme oelüi qui a fondé son independance, ni un grand Roi. comme celui que nous pleurons, je lui promets du móins uu Roi beige de coeur et d'ame, dont la vie en— tièie lui appartient. Premier Roi des Beiges a. qui la Belgique. ait donné le jour, je me suis, depuis mon enfance,associé ii toutes lés patriotiques émotionsde mon pays. Comme lui, j'ai suivi avec bonheur cedcveloppemcnt national qui féconde dans son sein toutes les sources de force et de prospé- rité comme lui, j'aime ces grandes institutions qui garantissent l'prdre en même temps que la liberté, et sont la base la plus solide du tröne. Dans ma pensée, l'avenir de la Belgique s'est toujours confondu avec le mien ;.et toujours je l'ai considéré avec cette confiance un endroit écarté connu du peuple sous le nom de ii Stiffuns-Arc (M. Trott frissonna). je vous y atteu- drai seul, demain matin a six lieures moins un quart. Dans le cas oü mon attente serait trompée,.je m'em- presserai de vous appeler une cravache a la main. Horace Hunter. F.-S. II y a une boutique d'armurier dans la Grand- Itue on n'y vend plus de poudre de chasse dans la soirée. Yous me comprenez. F.-F.-S. Vous ferez bien de ne pas déjeüner avant notre rencontre vous éviterez ainsi une dépense inutile. Ah! viiain enragé 1 Je sais ce qu'il en adviendra 1 s'écria M. Trott épouvanté. J'ai toujours dit a papa qu'une fois embarqué dans cette galère, Hunter me poursuivrait comme le Juif errant. C'était déja assez scabreux que de me résoudre a prendre femme sur l'or- dre de nos vieux, et satis le consentement de la fille. Mais que pensera Emilie, si je retourne sur mes pas pour échapper aux yeux de cet infernal Salamandre? Que dois-je faire Que puis-je faire Si je rentre a Londres, je suis a jamais disgracié je perds la fille, et, ce qui plus estje perds la dot. Si je continue mon chemin pour me rendre chez les Broivn, Hunter s'attachera a moi comme mon ombre et si je me rends a cette mau- dite place, a Stiffuns-Acre (un autre frisson), je suis un hommc perdu. Je 1'ai vn.ee Hunter, au tir de Pall-mall, viser après la seconde boutonnière de l'homme en carton servant de butsur six balles qu'il tira, cinq passèrent |r&;7: - 7- - K - i' vv-" - 7

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1