MAL D'YPRES ET DE ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Troisième année.N° 53 31 Décembre 1865. V*1 pan dks .«wwm J PIÏBA B'ABOSSIEMEST POUR LA BELGIQUE 8 francs par an4 fr. 50 par semestre Pour l'étranger, le port en sus. Un Numéro 85 Centimes. L'OPIMOS ET DES RÉCLAMES SO centimes la petite ligne. Corps du journal, SO centimes, LE TOUT PAYABLE I» AVANCE. _Z Z2 jSST SL JM** 1 Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensée. ON S'ABONNE A Ypres, au bureau du journalchez Félix Lambin, imp.-lib. rue de Dixmude, 55, ou au bureau de /a Publicité Commekcïale, 9, rue Fosse's-aux-Loupsa Bruxelles. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois <Targent doivent être adressês franco au bureau du journal. I,a prerogative royale Depuis plusieurs jours, il n'est bruit, dans la presse cléricale, que d'une entente qui serait sur le point de se réaliser entre les deux partis, en vue d'ajourner indéüni- ment ou tout au moins jusqu'après les élections du mois de juin prochain, la discussion des lois politiques en ce moment soumises la Chambre et au Sénat. II ne s'agit plus, comme il y a quelques mois, de s'uuir pour parer ensemble aux prétendus dangers de l'extérieur: on a compris que parler de dangers un pays qui vient de traverser, sans le moindre trouble, une crise aussi redou- table que celle d'un changement de règne, ce serait s'ex- poser h la risée publique. Le thème si habilement déve- loppéparM. Dechampsadoncété abandonné etc'est main- tenant au nom de la prérogative royale et des droits conslitutionnels de la Couronne qu'on veut persuader au ministère d'accepter un armistice, une suspension d'armes de quelques mois. 11 faut, disent les journaux catholiques, laisser au nou veau souverain le temps de se reconnattre. On ne peut pas ainsi, du jour au lendemain, h peiae en possession du pouvoir, l'obliger de donner lus mains a une politique qui pourrait plus tard ne convenir ni h ses vues ni h ses sympathies. Laloi sur les fraudes électorales, la loi sur les fabriques d'église soulèvent des questions trop graves pour que ce ne soit pas tout au moins un devoir de con- venance de permettre au jeune Roi de les examiner avec la maturité qu'elles réclament. Ainsi parient les journaux catholiques, oubliant qu'il y a quinze jours, ils applaudissaient avec enthousiasme au discours danslequel téopold II declarait solennellement, h la face du pays, qu'il entendait rester absolument étran- ger h nos luttes de parti. Ils n'avaient pas alors assez d'éloges h donner h sa prudence, h sa haute intelligence UN DUEL A WÏNGUEBURA. (1) (Voir le n° 52.) Je vais vous le dire en deux mots, répondit Miss Ju lie. Cher lord Peter... «C'est le jeune homme,je suppuse,interrompitlemaire. C'est le jeune noble, répliqua la lady, en appuyant sur le dernier mot; cher lord Peter craint beaucoup le ressentiment de sa familie. Pour éviter tout éclat, nous primes la résolution de nous marier en secret.Lord Peter a quitté Londres sous prétexte de rendre visite a un sien ami, l'honorable A. Fluir, dont la campagne se trouve, comme vous le savez, h trente milles d'ici. II n'estaccom- pagné que d'un seul domestique en qui lui et moi avons toute conflance. Nous sommes, en outre, convenus que j'arriverais ici, aujourd'hui, par la diligence de Londres, et que lord Peter, laissant sa voiture chez son ami, vien- drait me rejoindre eet après-midi. Très-bien, observa Jos. Overton; une fois arrivé, le noble jeune homme prendra sans doute la poste et vous conduira i Gretna-Green oü votre union s'effectuera sans aucune difficulté en sorte que je ne vois pas en quoi l'intervention d'un tiers peut vous être nécessaire, ou même utile. Elle nous est absolument nécessaire, répli qua Miss Julie. Aux yeux de ses parents collatéraux, de ses amis, qui tous sont plus attachés h sa fortune qu'k (1) Reproduction istei dite. des devoirs conslitutionnels imposés h la royauté. Qu'est- ce cependant que la thèse dont ils se font en ce moment les avocats, si ce n'est la méconnaissance compléte de ces mêmes devoirs? Quoi, un ministre, appuyé sur une forte majorité, a présenté aux Chambres deux projets de loi, done l'un, celui sur les fraudes électorales, a subi une première épreuve favorablela discussion de ces deux projets, on n'en peut pas douter, est impatiemment attendue par l'opinion publiquepeu de jours encore avant la mort du Roi défunt, le gouvernement avait déclaré, en plein parlement,qu'il considereraitcommeunactecie lacheté la retraite de ces deux projets, et paree qu'un Roi nouveau est monté sur le tróne, il ne faudrait pas hésiter h les sacriüer l'un et l'autre, sous prétexte que les raaiutenir l'ordre du jour, ce serait, en quetque sorte, faire vio lence h la prérogative royale? Dans quel temps vivons- nous done et hquel genre delecteurs les journaux catho liques s'adressent ils pour oser débiter de somblables énormités? Mais ne nous y arrêtons pas plus loDgtemps.Sinous les signalons ici,c'est moins par erainte qu'elles fassent quel- que impression sur le pays quo pour montrer la frayeur extréme que ces deux projets inspirent au parii clérical, celui sur letemporel du culte surtout. Que n'a-t-il pas fait pour óloigner ce calice de ses lèvres? II a commencé par nousmenacer de l'annexion, puis de la guerre civile. Nous lui avons ri au noz et lui-méme a dü reconnattre depuis que ses menaces ne méritaient pas mieux.Ces deux spec tres évanouis, il imagine de mettre en jeu la prérogative royale. Ce stratagème n'aura pas plus de- sueeès qua les autres; la loi du'temporel du culte sera discutée dans le courant de cette session et nos catholiques n'auroDt gagnó leur résistance que d'avoir éelairé ceqx de nos amis qui pouvaient en douter encore, sur l'importance politique sa personne, lord Peter passe pour un homme bizarre, capricieux, un cerveau fêlé,... pour fou, en un mot. Ils savent que ce cher Peter m'aime éperdument et qu'il est tendrement payé de retour; de fagon que, s'il s'absente de sa maison plus longtemps que de eoutume, ces amis intéressés ne manqueront pas d'attribuer cette absence prolongée, soit des intrigues de ma part, soit au désir réciproque que lord Peter et moi aurions de nons voir unis dans les doux liens de l'hymen h Gretna-Green; et dans ce cas, ils se mettront aussitól. i» notre poursuite, non pour empêcher que lord Peter ne commette quel- que nouvelle folie, mais bien pour que sa fortune ne passe pas entre mes mains. Vous me comprenez? II m'icnporte done de dérouter nos ennemis et de déjouer leursnoires machinations. Dans ce but je désirerais qu'on f!t enten dre aux gens de eet hétel que les facultés intellectuelles du noble jeune homme sont légèrement dérangées, quoi' que lui-mê ne soit entièrement inoffensif, et que moi je suis venue ici pour attendre son arrivée pour le meuer i une maison de santé, vous pourrez dire Borwick. Si je ne montre pas beaucoup, j'ose dire que je puis ai- sément mo faire passer pour sa mère. Le maire ne put s'empêcher de sourire, en entendant parler ainsi son interlocutrice qui avait peu prés deux fois l'Sge de son futur mari; il croyait dans sa simplicité et avec raison, que la charmante Miss Julie ne s'exposait aueunement en usant du stratagème dont elle avait e ce projet, qu'en un jour de gaité, M. Alph. Vandenpee- reboom a voulu réduire aux proportions d'une simple ré- forme administrative. CORRESPONDAIVCE PARTICULIERE. Bruxelles, 29 décembre. L'Indêpendance est interdite en France. Depuis deux jours, on ne s'entretient pas ici d'autre chose. A quoi faut-il attribuercet ostracisme? Le peuple chassa Aristide d'Athènes, paree qu'il était fatigué de l'entendre appeler le Juste. Serait-ce pour un motif analogue que Ylndépen- dance vient d'être si cruellement frappée C'est une ex plication qui vaut bien la plupart de celles que j'ai entendu donner, et qui m'ont paru toutes aussi absurdes les unes que les autres. Ainsi, je me suis laissédire que le malheu- reux proscrit devait sa condamnation k l'attitude qu'il a prise dans l'affaire des étudiants de Paris. Comme si le Temps et le Courtier du Dimanche, h qui cela n'a pas valu le moindre petit avertissement, n'avaient paseté infi- niment plus verts et plus tranchants que lui sur cette ques tion. D'autres veulent y voir une preuve du dépit qu'aurait eausé en haut lieu le récit enthousiaste de nos fêtes d'i- nauguration Comme si les journaux francais n'avaient pas dêployé, en cette eirconstance, un enthousiasme au moins égal h celui de 1'Indêpendance. Puis, viennent les malveil- lants qui disent que l'Empire a renvoyé 1'Indêpendance tout simplement paree qu'il n'en a plus besoin. Puis, encore ceux qui mettent toat sur le compte des journaux francais auxquels la grande vogue du journal beige aurait flni par porter ombrage. Bref, tant de versions circulent qu'on ne suit h laquelle s'arrêter et que, erainte d'erreur, beaucoup de gens les acceptent toutes en bloc. Quoi qu'il en soit, le coup est terrible, et si 1'Indêpen dance ne parvient pas a le parer,il creusera dans sa silua» concu l'idée. Ilcontinua cependant h garder prudemment le silence et la demoiselle poursuivit Le plan que je viens de vous exposer a regu l'appro- bation de lord Peter mais, pour qu'il puisse se réaliser, sans exciter les soup?ons ombrageux des curieux de l'en- droit, je désire que vous y donniez la sanction de votre autorité et de votre influence en faisant connaltre aux gens de l'hötel le motif qui m'a déterminé h venir ici et a par- tir avec lord Peter. Et pour que nous ne tombions pas dans une contradiction manifeste, si je voyais le noble jeune homme avant qu'il soit monté en voiture, je dé sire, en outre, que vous vous rendiez auprès de lui pour le rassurer et pour lui dire que tout va bien. Est-il déjh arrivé demanda Overton. Je l'ignore, répondit Ia dame. Comment le saurais-je done, moi, observa le maire car, il va sans dire qu'il ne se ferait pas connaltre au buffet sous son vrai nom. Je l'ai eDgagé a vous écrire aussitöt après son arri vée, répliqua Miss Mannersde plus, pour empêcher que sa gaucberie ne fit avorter notre projet, je (lui ai dit de vous adresser une lettre anonyme et de vous instruire,en termes quelque peu mystérieux, du numéro de Ia cham- bre qu'il occupe h l'hótel. Ah juste ciel! s'écriale maire,en se levant en sursaut et fouillant ses poches eirconstance vraiment extra ordinaire ee billet mystérieux qu'un inconnu a remis

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L’Opinion (1863-1873) | 1865 | | pagina 1