JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPilES, Bimanche Quatrième année. N° 2. 14 Janvier 1866. Paraissant le dimanche. ÜN QUEL A WINGLEBURY PK1X n'AKOXlEMEMT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie porl en sus. Us Numéro 25 Centimes. Laissez dire, laissez-vous biamer, mais publioz voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp.-lib., j On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres rue de Dixmude, 55. j ou envois d'aryent doivent être adressés franco au bureau du journal. Ypree, is janvier i8«o. L'Association pour la suppression de la peine de mort tiendra prochainement un meeting a Bruges. I' va sans dire que toutes les opinions y auront la pa role et que les partisans du dernier supplice pourront combaltre les adversaires de l'échafaud. Le moment est opportun, dit le Journal de Bruges, pour donner le coup de grace au bourreau. Le Sé- nat va s'occuper de la question a sa rentrée, et les journaux de Liége nous apprennent que les membres de l'Association pour l'abolition de la peine de mort seront recus cette semaine par M. le Minislre de la justice. Un pas immense a été fait depuis quelques années. C'est qu'on comprend enfin que si l'on a le droit de punir le crime, on n'a pas celui d'outrager la nature et que le coupable, quelqu'il soit, n'est pas pour cela rejeté en dehors de l'humanité. C'est qu'on a reconnu que le crime suit toujours la progression de la peine, qu'il est d'autant plus implacable que celle-ci est plus terrible el que les vengeances de la loi ne font que dé- velopper la cruauté des moeurs. C'est enfin qu'on commence a sentir confusément que la sociélé n'est peut-être pas exempte elle-même de tout reproche, qu'elle ne s'occupe pas avec assez de sollicitude des moyens de prévenir les crimes et que trop souvent le coupable n'est qu'une victime que le malheur de la naissance et l'imprévoyance publique ont livrée aux entraïnements de la misère, de l'igno- rance et de la démoralisation. Aussi peut-on dire que la pénalité est arrivée au- jourd'hui sa derniere limite et réduite en quelque sorte a sa plus simple expression. Ce ne sont pas seu- lement les supplices cruels du passé qui sont repous- sés par nos moeurs, c'est la peine de mort elle-même qui se voit aujourd'hui contesler sa légitimité. [Suite. Comment? ca empirerait ma situation, s'écria Trott avec une surprise réelle? Cet individu est ivre 1 Vous feriez mieux de vous tenir tranquille, jeune homme, fit le Boots, accompagnant cette obser vation d'une pantomine qu'il exécutait avec son ba ton et dont la signification était pleine de menaces. U est fou, dit M. Trott, qui commencait a s'a- larmer. Quittez ma chambre, monsieur, et dites-leur d'envoyer quelque autre personne. lis ne voudraient pas, répliqua froidement Boots. Quittez ma chambre, hurla Trott,saisissanlle cor don de la sonnette et l'agilant violemment. 11 croyait et non sans raison avoir tout a craindre d'un fou. Ne touchez plus a la sonnette, misérable lune-a- picl dit le Boots, en prenaat Trolt au collet et Ie re- placantdans son fauteuil, en même temps que de sa main droite il braudissait son baton. Tenez-vous tran quille, crèature estropiée, et ne faites pas savoir a tout le monde qu'il y a un fou dans la maison. v II est fou, il est foul s'écria M. Trott terrilié, et il recula saisi d'horreur en rencontrant 1'unique oeil du terrible Boots aux cheveux roux. f) Reproduction intirJitr. Ses adversaires grandissenl tous les jours en nom- bre et en puisssnce, ses partisans en sont réduils a ne Ia présenter que comme une nécessité malheu- reuse qui finira de peser enfin sur la civilisation. Le moment d'effacer celte tache rouge que noire pays porte encore au front, est done enfin arrivé, et nous espérons bien que notre paysdonnera au monde civilisé ce grand et beau spectacle. Epizootie. Le Ministre de ['intérieur, Vu l'arrêté royal du 3 septembre 1865, qui I'au- torise a prendre, en dehors des régies prescrites par l'arrêté royal du 22 mai 1854, les dispositions néces saires pour empêcher la propagation de la peste bo vine; Vu ledït arrêté royal du 22 mai 1854 Revu l'arrêté ministériel du 3 septembre 1865, prescrivant, en ce qui concerne les bêtes bovines atteintes ou soupeonnées d'etre atteintes du typhus contagieux, des dispositions spéciales, relatives a l'a- batlage et a l'indemnité. Considérant qu'il est démontré que la plupart des animaux de l'ordre des ruminants et notamment les mout ns, peuvent être affectés du typhus contagieux, et qu'il y a dés tors lieu de prendre, a l'égard des bê tes ovines, des dispositions semblables a celles qui ont été prises concernant les bêtes bovines Arrêle Art. 1Le typhus contagieux est compris parmi les maladies qui, en cas d'abatlage de bêtes ovines, permettent d'allouer aux propriétaires une indem- nité en conformité de I'art. 4 de l'arrêté royal du 22 mai 1854. Art. 2. Les dispositions de l'arrêté ministériel du Fou 1 répliqua le Boots, dam' me, je pense qu'il est fou a lier. Ecoutez moi, être infortuné 1 Ah! vous résistez! et Boots appliqua légèrement son gros béton noueux sur l'occiput de M. Trott, quand celui-ci fai- sait mine de saisir de nouveau le cordon de la son nette. Hein' c'est la que je vous ai touché? N'est-ce pas? Grace! laissez-moi la vieI s'écria M. Trott. Et il èleva ses mains suppliantes vers son farouche gar- dien. Je n'en veux pas a votre vie, répliqua Boots dé- daigneusement, quoique je pense que ce serail faire acte de charité que de vous en délivrer. b Non! non s'écria M. Trolt, ce serait un crime laissez-moi vivre; j'aime mieux vivre 1 b Bien, bien! dit le Boots, c'est une affaire de goüt. Chacun a son goüt! Quoiqu'il en soit! Voici ce que j'ai a vous dire Vous allez rester tranquillement assis dans ce fauteuil, el moi je resterai assis vis-a vis de vous; et si vous demeurez tranquille et ne bougez pas, je ne vous ferai pas de malmais si vous re- muez pieds ou mains avant minuit et demi, je saurai changer si completement ['expression de votre conte- nance, qu'en vous regardant au miroir, vous serez vous demandez si vous avez deja quitte ia ville ou si vous y êtes jamais enlré. Ainsi done, asseyez-vous. 3 septembre 1865 sont applicables tant l'abattage des moutons atteinls ou soupconnés d'être atteints du typhus contagieux, qu'au règlement de l'indemnité allouer aux propriétaires. Art. S. Les gouverneurs des provinces sont chargés de l'exécution du présent arrêté. La Société de Musique de Beninghe!-st a voté par acclamation l'adresse suivante S. M. Léopold II Sire, La Société Fanfares de Reninghelst, s'associant a la douleur générale du pays, vient a son tour s'in- cliner respectueusement devant la tombe de Votre il- lustre Père. Elle se ressouvient avec bonheur qu'après avoir guidé nos premiers pas dans la liberté, Léopold Ie' a su, pendant trente-cinq ans, maintenir haut et ferme le drapeau de la Belgique, l'admiration de l'Europe enlière. Sire, tous les Beiges ont reconnu en Léopold II, un nouveau soutien pour leur indépendance, un défen- seur de leurs libertés, un gage de prospérité pour l'a vent r. Tous forment les voeux les plus sincères pour le bonheur de Votre Majesté, pour le bonheur de sa digne compagne, la Reine Marie-Henrielte, et pour celui de la familie royale. Sire, les membres de la Sociélé Fanfares de Re ninghelst, unissent leur douleur et leurs voeux aux vceux et a la douleur de tous les Beiges, et ils s'écrient du fond de leur êmeVivent le Roi et la dynastie nationale 1 Vive la Belgique libre et indépendante Reninghelst, 6 janvier 1866. Pour la Société Fanfares de Reninghelst, La Gommission administrative .- fSuivent les signatures.) b Je me iivre pieds et poings liés, répondit triste- ment la victime d'une méprise funeste. Et Trott s'as- sit, el Boots se rassil exaetement vis-a-vis de son infortuné prisonnier, le gourdin dans sa main, prêt a agir efïicacement en cas de besoin. Elles furent tongues et lugtibres les heures qui sui virent. L'horloge de l'église de Grand-Winglebury ve- nait préciséinent de sonner dix heures; le prisonnier volontaire avail encore a passer au moins deux heures et demie, avant de pouvoir compter sur l'arrivée d'un auxiliaire. Durant une demi-heure le bruit des vo lets qu'on fermait, des boutiques qu'on verrouillait, prouvait qu'il y avait encore quelque être vivanl et éveille dans le bourg et rendait la situation de M. Trott moins insupportablemais quand ce bruit-la même s'éteignit, quand on n'enlendait plus que le roule- ment d'une chaise de poste s'arrêtant devant l'hótel pour prendre des chevaux frais et repartir aussitót, ou le piétinement des coursiers harassés battant le sol de l'écurie de leurs sabots pesants, la situation de notre voyageur ne fut plus tenable. Le Boots se levait de temps a autre pour inoucher les bougies avee ses doigts et les dèbarrasser d'un exces de cire qui for- mait une croüte autour d'elles; mais cela fait, il re- prenait sur le champ sa position première; de plus, se rappelant avoir onï dire, n'importe ou, que l'oeil i>Rix res ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'avance.

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 1